Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
Notes à propos de la libération conditionnelle de Zouhair Yahyaoui de la prison de Borj El Amri, en Tunisie, le 18 novembre 2003, vers midi.
Avant de commencer je voudrais dire que la seule chose qui a changé en Tunisie entre le 4 juin 2002 et le 18 novembre 2003, c’est le passage du Pentium 2 au Pentium 4 (3 Go à la seconde). Zaba a perdu la bataille de l’information, définitivement.
Qui est Zouhair Yahyaoui ? Avant son arrestation, c’était un parfait inconnu. Il était totalement inconnu en Tunisie et à l’étranger. Personne n’avait jamais entendu parler de lui : il n’a jamais fait de politique ni de syndicalisme, ce n’était pas un islamiste ni un terroriste. Je répète, un parfait inconnu.
Sa famille le connaissait car c’est une personne physique de sexe masculin. Il a été un fils pour ses parents, un frère pour ses frères et soeurs, un neveu pour son oncle. Il a joué un rôle dans sa famille.
Nous ignorons jusqu’à maintenant tout de la famille Yahyaoui et la place exacte dans la lignée de Zouhair. Il semble que c’ést un cadet. Le seul témoignage que nous ayons sur la famille Yahyaoui, hormis les laconiques communiqués d’ONGs de défense des droits de l’homme, c’est celui de sa grande soeur Samira, qui vit actuellement à Paris, et dans lequel elle a livré quelques souvenirs d’enfance personnels. Zouhair était un enfant très entreprenant, peut-être un peu agité ("casse-cou"), un gamin qui les jeux acrobatiques et n’hésitait pas à prendre des risques et donner de sa personne. Il n’y a absolument rien d’anormal du point de vue psychiatrique dans la vie de Zouhair Yahyaoui au niveau de son enfance. Aucun autre document connu sur lui (puberté, âge adulte, etc.). Il serait très intéressant d’écrire un jour la biographie de Zouhair Yahyaoui afin d’apporter quelques éclaircissements sur son parcours personnel afin de comprendre les mécanismes de la formation de son esprit. Partage-t-il les mêmes valeurs que la jeunesse tunisienne ?
Zouhair est issu d’une famille urbaine plutôt aisée, vivant dans la région de Tunis. Il n’y a eu aucun incident ni accident notable dans sa vie jusqu’à son arrestation.
Les rapports entre Zouhair et son oncle, Mokhtar Yahyaoui, seraient très éclairants à connaître plus précisément : l’oncle a-t-il joué un rôle éducatif ou parental, a-t-il été un guide ou un maître à penser pour son neveu ? Toutes ces questions fort indiscrètes demeurent sans réponse.
La communauté des internautes tunisienne a connu Zouhair sans le connaître sous son pseudonyme d’Ettounsi, le Tunisien. Il a envoyé quelques messages dans certains forums de l’opposition tunisienne durant l’année 2001 (Suxydelik). Avant aussi sans doute. Personne, à part ses proches sans doute, ne savait qu’il a été le fondateur du site TUNeZINE en juillet 2001. Sa famille l’aurait certainement dissuadé de continuer en raison des immenses risques qu’il court en raison de la répression sauvage et aveugle de toute forme de contestation ou de dissidence en Tunisie. La répression a toujours existé en Tunisie mais jusque là elle n’a jamais touché les jeunes directement. Elle s’est très fortement amplifiée au fur et à mesure de l’équipement de la police politique de moyens de surveillance modernes.
Pendant dix mois, Zouhair a été un travailleur infatigable au service de la liberté d’expression en Tunisie. Il a, en Tunisie, conçu et lancé un site, programmé et animé plusieurs forums et édité un magasine en ligne dédiés dés le départ à la défense des droits de l’homme, la lutte pour les libertés publiques, contre la censure, etc.
Zouhair avait donc accès à Internet sans appartenir à la classe sociale la plus favorisée en Tunisie. Il n’était pas du côté du pouvoir mais de celui de ceux qui le critiquent sans être au départ politisés. Il a critiqué la personne du chef de l’Etat, s’est exprimé donc très librement et inventé une expression demeurée célèbre pour désigner Ben Ali : Zaba.
Zouhair était aussi un journaliste, un écrivain et un poète. Il a écrit assez régulièrement des rubriques nommées "proxies", du nom d’une astuce technique destinée à contourner la censure de l’Etat tunisien sur le réseau Internet. Il a joué au jeu du chat et de la souris avec le pouvoir sans que la police de l’Internet ne puisse le trouver rapidement.
En l’an 2001, l’Etat tunisien avait déjà abattu de fortes cartes pour contrôler au maximum le réseau Internet en Tunisie. Une nouvelle réglementation a assimilé les contenus d’Internet à celui des publications de manière à responsabiliser totalement devant la loi les gérants des cybercafés tunisiens, qui étaient par ailleurs obligés de collaborer avec la police (de donner l’identité de leurs clients, l’historique des consultations réalisées dans la journée, de tolérer la présence des indicateurs de police dans les cybercafés, etc.). Mais ces mesures de contrôle sont venues a posteriori et se sont révélées assez inefficaces. De plus, la jeunesse tunisienne, toujours prompte à remplir les cybercafés, était tout à fait consciente des problèmes de la censure et de la surveillance du réseau par les autorités tunisiennes. Elle a sans doute fait preuve de discrétion et de solidarité. Les jeunes tunisiens venaient de vivre l’expérience de Takriz, qui a été un site pionnier en matière de libre expression en Tunisie.
Le site TUNeZINE a centralisé l’information censurée dans le pays, d’où son intérêt. IL vient aussitôt une interrogation : si cette information n’avait pas été interdite par le service de la censure du Ministère de l’Intérieur tunisien, aurait-elle eu pour les jeunes tunisiens et autres utilisateurs du réseau Internet en Tunisie et ailleurs le même intérêt, la même valeur ? Paradoxalement, l’Etat tunisien a légitimé les communiqués des ONGs de défense des droits de l’homme en les interdisant. Il leur a donné une aura, un attrait transgressif absolument unique et irremplaçable. Les ONGs n’auraient jamais pu mieux communiquer en termes de contenus sans la censure.
Une réflexion sur Internet montre une relation de dépendance Nord-Sud. Si la Tunisie a développé le réseau Internet, c’est qu’elle y a été obligée sur la foi de rapports (Banque Mondiale, Etat Américain, organisations diverses) montrant un lien direct entre certains réseaux de télécommunications et le développement.
Or en Tunisie, le développement est un axe central dans la vie politique du pays. Depuis l’indépendance, l’Etat tunisien s’efforce de diverses manières de développer le pays. On se souvient de l’expérience Ben Salah dans les années 1960 et du virage libéral presqu’aussitôt. Au milieu des années 1990 et même avant, de puissants lobbies internationaux ont plaidé pour le développement massif d’une infrastructure mondiale de communication, et donc d’une dérégulation du secteur des télécommunications, nécessitant des investissements d’infrastructure lourds sur le territoire tunisiens, en partie financés par des programmes onusiens, américains et européens. En faisant cela, les responsables politiques tunisiens ont alourdi la dette du pays et imposé accessoirement un modèle culturel aliénant dont a été en quelques sortes victime Zouhair Yahyaoui.
L’économie, les femmes (je ne vois pas quel intérêt un Ben Ali a pour la population féminine), Internet et les droits de l’homme ont servi de supports de propagandes à l’Etat tunisien. La Tunisie, avec un régime politique staliniste à parti unique (culte du chef et répression), n’a jamais réussi véritablement avec succès de sortir du sous-développement économique, social et politique. Il n’y a guère que dans le domaine culturel, en raison d’une politique de coopération très active de la France puis des Etats-Unis, que les tunisiens s’en sortent un peu mieux que les autres, mais même s’ils sont comparativement plus riches sur le papier (en termes de revenus par tête d’habitants), tous ces chiffres officiels ne veulent absolument rien dire, ils sont même irrelevants et non pertinents, car la Tunisie n’est pas un Etat de droit.
Le réseau Internet a procuré à une partie des tunisiens une porte de sortie du territoire national et d’échapper à la surveillance de la police politique afin de s’exprimer librement et ce n’est pas un hasard si Zouhair Yahyaoui a publié en premier la lettre ouverte de son oncle, le juge Mokhtar Yahyaoui, au sujet de la Justice en Tunisie, dans son site.
La publication de la lettre ouverte du juge Yahyaoui est sans doute l’événement le plus fameux depuis l’indépendance de la Tunisie. C’est la première fois dans l’histoire de ce pays qu’un fonctionnaire en exercice, et donc théoriquement du côté du pouvoir, ose critiquer ouvertement et publiquement le régime.
Le juge Yahyaoui a été ensuite révoqué mais sa Lettre reste un pilier, un fondement capital pour l’action des ONGs de défense des droits humains et des libertés publiques pour prouver devant les instances onusiennes qu’effectivement beaucoup de choses ne vont pas en Tunisie (comme on a cru que la Déclaration de Barcelone serait un texte juridique de base en matière de droits de l’homme pour régir les rapports entre Etats).
Zouhair a été arrêté sur son lieu de travail le 4 juin 2002 vers 18 heures sur son lieu de travail par plusieurs agents de police en civil faisant une descente (au hasard ?) dans un Publinet à Ben Arrous (banlieue pauvre de Tunis). Une campagne de solidarité s’est aussitôt déclenchée. Nous traiterons moins ici le site TUNeZINE que le cas de Zouhair.
Zouhair faisait donc partie de cette nouvelle élite appelée "les maîtres de réseau" (ou webmasters). Il était autodidacte. Personne ne lui a appris l’informatique à programmer sur Internet (on voit là apparaître des lacunes du système éducatif tunisien).
Titulaire d’un diplôme en économie (et d’un autre en arabe classique), Zouhair est devenu un "diplômé chômeur". L’Etat tunisien s’est un peu occupé de lui en lui donnant un job dans un Publinet.
C’est donc un être frustré au moment de son arrestation, qui s’est même sacrifié pour sauver l’ensemble du groupe des utilisateurs de son Publinet en se dénonçant lui-même. Courageux.
Zouhair avait d’autres qualités : de très bonnes compétences littéraires (non reconnues) luis permettant de s’exprimer parfaitement en français et en arabe classique et dialectal tunisien, un sens de l’hospitalité et une générosité particulière (à sa famille ou à son groupe social) faisant qu’il aimait particulièrement honorer ses amis (quelques détails anecdotiques de sa vie privée vont dans ce sens), de la culture (c’est un expert de la culture populaire tunisienne) et le sens de la communication (mais pas celui des affaires).
Le détail qui m’a le plus touché dans sa vie est qu’il s’est occupé du jardin de ses parents. C’était un amoureux des plantes, un homme qui aimait le contact avec la terre et parlait aux plantes. Il aimait aussi certainement les animaux. Ce surplus d’humanité et cette sensibilité (que certains appellent le romantisme), on l’a ou on ne l’a pas.
Et puis, coup de théâtre, une femme déjà connue sous le pseudonyme de Sophie, qui était alors son vrai prénom (c’était aussi vraiment une femme), a pris les commandes du site TUNeZINE et a commencé à modérer le forum à sa manière, avec beaucoup de patience et de diplomatie. Grâce à elle, il y a eu une continuité dans ce projet. Elle a annoncé durant l’été 2002 qu’elle et Zouhair étaient fiancés. Parallèlement a eu lieu un terrible calvaire pour Zouhair Yahyaoui : arrêté, torturé, jugé et condamné par la même Justice aux ordres que son oncle, viré de cette sale institution entre temps, avait critiqué.
Certains amis de Zouhair ont apporté leur témoignage, révélant au hasard de leurs messages dans le forum TUNeZINE quelques détails réels ou inventés sur la vie de ce personnage.
Zouhair Yahyaoui aurait fait du piratage informatique : il aurait "tagué" certains sites officiels tunisiens. Je n’ai jamais vu cela (et puis même si cela était vrai, comme je suis toujours le dernier à être informé, il y aurait eu vraiment peu de chance que je le sache). Mais il est certain que Zouhair a utilisé absolument toutes les possibilités de libre expression et tous les usages du réseau Internet qu’il a pu durant sa période héroïque. Encore une fois, je rappelle que le thème de la responsabilité de l’Etat tunisien, qui a pris la décision de développer le réseau et d’importer ou de laisser introduire en Tunisie des ordinateurs et des programmes étrangers sont à la base du drame de Zouhair Yahyaoui qui n’a fait qu’utiliser les possibilités qui lui étaient offertes de part ses fonctions au service de son Publinet, et donc de l’Etat (car le Projet Publinet, c’est l’Etat tunisien qui est à son origine : il aurait dû mieux réfléchir à l’usage d’Internet en Tunisie. C’est une folie insensée que de donner aux jeunes un outil avec lequel ils peuvent télécharger des fichiers à caractère malfaisants, militaires ou religieux dans le plus mauvais sens du terme. Zouhair Yahyaoui s’est mis à trois reprises en grêve de la faim dans sa prison où il a continué à être maltraité dans le directeur et certains détenus (gardes, chefs de chambres ou kapos, et certains détenus particulièrement violents et dangereux, les prisonniers de droits communs avec qui l’Etat tunisien a mélangé, comme dans les camps de concentration, des prisonniers d’opinion ou politiques).
Du point de vue de la religion, Zouhair était croyant sans être pratiquant voire islamiste. Je pense que cet esprit avancé était pour la libération des prisonniers islamistes, pour une amnistie générale de tous les détenus d’opinion en Tunisie.
Après juin 2002, une grande nouveauté dans le site TUNeZINE qui a échappé à tout le monde, c’est l’affichage de la photo de Zouhair Yahyaoui en première page du site TUNeZINE : on est passé d’une représentation figurative de Sophie, la fiancée ou amie de Zouhair, rompant avec la tradition iconoclaste islamique, à la photographie de Zouhair Yahyaoui. L’image, qui était déjà présente dans l’e-mag TUNeZINE, à des fins illustratives ou critiques, est devenue témoignage. J’ai ressenti une grande émotion en voyant son visage. Il a psychologiquement un profil de réagissant : très sensible au milieu extérieur. J’ai ressenti aussi une très grande émotion devant l’apparition de cette personne physique sur l’écran de mon ordinateur. J’avais quelqu’un en face de moi, qui souffre, un être vivant et plus un pseudonyme désincarné et fictif. Un être qui était aussi du bon côté, de celui de l’opposition, un jeune homme courageur, un brave qui mérite la grande croix de l’ordre tunisien national du mérite (le successeur de Ben Ali peut d’ores et déjà y penser : je lui propose Zouhair).
Quel intérêt a l’Etat tunisien à emprisonner un inconnu tout en sachant qu’il fera l’objet d’une très forte mobilisation mondiale pour sa défense ? N’aurait-il pas mieux valu le libérer immédiatement et simplement mettre hors ligne le site qui dérange / bouscule un peu le pouvoir ? Zouhair Yahyaoui a-t-il vraiment menacé l’Etat tunisien ou le régime ? On peut en douter. Certes, il a critiqué la personne du président de la République mais ce faisant il n’a fait que se servir de quelques moyens élémentaires de communication qu’il avait à sa disposition. Et puis la plus grande erreur de cet Etat répressif est comme on l’a déjà dit de fabriquer lui-même ses opposants, de créer de toute pière un héros auquel toute la jeunesse non seulement tunisienne mais mondiale va s’identifier et compatir, pour des raisons d’orgueil présidentiel, un président tunisien qui avait pourtant promis un plus grand respect des droits de l’homme et plus de libertés publiques en Tunisie, notamment la liberté d’expression. Comme toujours, il a menti. Jusque quand cela est-il supportable pour l’ensemble de la population, qui est bien informée, et à l’extérieur du pays ? A quoi cela sert-il d’avoir un parfait inconnu, un jeune diplômé chômeur webmaster d’un site contestataire en prison et torturé en Tunisie ?
Une énorme erreur du régime tunisien qui ne peut plus du tout empêcher l’information de circuler librement, partout où il y a le téléphone et donc Internet, à l’intérieur et à l’extérieur de la Tunisie, qui n’a pas prévu que tous les acteurs d’Internet sont interchangeables comme les Résistants pendant la seconde guerre mondiale (et de plus en plus nombreux, de mieux en mieux organisés).
Depuis 15 ans, la Tunisie a beaucoup dérangé la communauté internationale avec sa politique du tout répressif. Cela ne fonctionne plus. Il faut faire des compromis.
Zouhair Yayhaoui est devenu un héros tunisien mondialement connu : c’est l’exemple vivant de la victime de la répression d’Internet par un Etat autoritaire d’Afrique (et même la plupart des Etats africains ne se comportent pas comme cela).
Zouhair Yahyaoui n’a pas contrôlé son destin à partir du 4 juin 2002. Il n’a pas été informé comme il le faut de ce qui se passe dans le monde (le directeur de sa prison de lui a donné aucun courrier, ni même son petit panier repas hebdomadaire : il a même fait personnellement, devant certains gardiens, ses besoins dedans pour l’humilier). Zouhair a été fortement torturé, physiquement et psychiquement. Il a perdu presque toutes ses dents et n’a jamais été soigné dans les prisons tunisiennes (une fois on lui a donné un cachet d’aspirine alors qu’il avait une forte rage de dent).
Certains thèmes, comme les prisons en Tunisie, l’amnistie de tous les détenus d’opinion ou politiques, la responsabilité des criminels tunisiens coupables d’actes de torture, celle du chef de l’Etat ont été évoqués. Certains veulent faire un procès à Ben Ali, avec raison : il se peut qu’un jour il y ait un Nuremberg (ou un Monastir) du régime tunisien, que les tortionnaires soient jugés et condamnés.
Epilogue
Le président Ben Ali n’a jamais voulu libérer Zouhair Yahyaoui. Il l’a gardé le plus longtemps possible en prison, bien que son oncle le juge Yahyaoui se soit dans un premier temps fortement assagi puis fortement radicalisé, refusant même tout dialogue avec le régime, avec raison.
L’arrestation et l’incarcération de Zouhair Yahyaoui n’a pas empêché ce qui doit être fait de se faire. Le débat a continué tant bien que mal, comme avant. Emprisonner un innocent salit un Etat plus sûrement qu’un attentat : s’il y a moins de touristes en Tunisie, ce n’est pas tant en raison de l’action du réseau Al Quaidâ que des conséquences d’un boycott spontané des consommateurs européens, principaux clients des destinations de vacances tunisiennes : ils savent à présent et rien ne peut empêcher la Vérité d’éclater au grand jour.
Ce que fera Zouhair après sa sortie de prison, c’est son affaire. Son état physique nécessite une hospitalisation et un long repos bien mérité. L’Etat tunisien lui doit une compensation financière pour le traitement injuste et inhumain qu’il a subi, c’est comme cela que l’on fait dans les pays d’islam. Le régime tunisien doit payer "le prix du sang", dans ces conditions seulement un retour à la normale dans la société tunisienne sera possible un jour, avec un nouveau président, de nouvelles pratiques et un plus grand respect des droits humains fondamentaux.
La nouvelle de la libération de Zouhair Yahyaoui est tombée brutalement. Ce fut un moment d’intense émotion et de grande joie. La veille, j’ai eu un pressentiment : j’ai pensé aux anciens détenus d’opinion que les gens adoptaient dans les années 1980 avec Amnesty International. Un beau jour, ils sortaient de prison parce qu’ils ont bénéficié du soutien de la communauté internationale (en l’absence de leur famille). J’ai pensé alors que Zouhair serait bientôt libéré, au printemps peut-être ou en été… Certains disent qu’il a toujours été libre. Ils devraient ajouter : "dans sa tête".
Cette épreuve l’a transformé sans doute, et aussi ceux qui l’ont accompagné chaque jour dans leur calvaire. J’ai parfois ressenti de la culpabilité en étant assis dans un fauteuil (clin d’oeil au doc Amri). J’ai écris le plus souvent possible dans le forum TUNeZINE tout ce que j’avais envie d’y écrire. J’aurais pu faire exactement la même chose que Zouhair, à la différence que je suis incapable de programmer. D’autres peuvent aussi le faire et l’ont fait. Tout cela a été pour la Tunisie un énorme gâchis de temps, d’énergie et d’argent. Nous n’oublierons pas.
Zouhair devrait avoir son nom gravé sur un pavé en bronze a l’endroit où il a été arrêté. Une plaque commémorative doit également y être fixée : "Ici, M. Zouhair Yahyaoui, alias Ettounsi de TUNeZINE, a été arrêté par des agents de police bénalistes (comme on écrit hitlériens) en civil le 4 juin 2002."
Les gens qui aiment et veulent encourager Zouhair devraient se rassembler devant chez lui en silence. Je crois que personne ne viendra car les gens ont peur. Ce sont des égoïstes aussi, ils ont autre chose à faire comme torcher leurs gamins au lieu de faire de la politique. Quand on leur demande de soutenir le régime, ils courrent. Un jour, ces gens iront aussi en prison, comme Zouhair. Mathématiquement, chaque famille tunisienne a l’un de ses membres en prison (et un autre décédé dans un accident de la route).
Les causes de la libération de Zouhair Yahyaoui resteront obscures. L’essentiel c’est qu’il ait été libéré et qu’il ne soit plus jamais torturé quoi qu’il fasse car la Tunisie doit changer, elle ne doit plus rester un pays de sauvages, une terre barbare, une zone de non-droit. L’avenir lui appartient. Je lui souhaite de rattraper tout ce temps perdu. La France pourrait lui accorder le statut de réfugié politique, s’il le demande : c’est la meilleure chose que cet Etat ferait depuis ces quinze dernières années. Le plus scandaleux c’est qu’aucun Etat, ni l’Union Européenne, n’ont pris parti ou position en faveur de Zouhair Yahyaoui. Les politiques opportunistes n’ont rien fait non plus, ou bien de manière inefficace.
C’est certainement M. Cerf qui a su trouver les mots pour faire libérer Zouhair : "Monsieur Zaba, si vous ne libérez pas immédiatement Zouhair Yahyaoui, j’annule la Conférence sur la société de l’information de 2005 à Tunis."
Je n’ai pas lu ni écouté ni regardé le discours du 7 novembre de Zaba. Je le méprise et n’ait plus aucun respect pour lui ou ce régime de dictature bananière. J’attend un nouveau président. Zouhair aussi peut-être, ainsi que l’immense majorité des tunisiens.
AbAb a été limogé ? Il y a une place pour lui à Ben Arous dans la cellule de Cabrane, en attendant son ami Zaba et son successeur Ben Dhia.