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Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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Abdelaziz Ben Dhia épuisé par la course… de la succession !
par Rédaction de reveiltunisien.org
Source Facebook « M. Abdelaziz Ben Dhia, (...)

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Cybversion
La logique de la peur et du symbolique.
par Sami Ben Gharbia alias Chamseddine
19 février 2003

Dans la semaine consacrée, notamment, à la libération de Hamadi Jebeli et Zouhair Yahyaoui, et derrière eux la masse des prisonniers politiques, encore une fois le régime de Zaba(1) perd une nouvelle bataille dans un champ qui lui échappe, celui du symbolique. Avant de développer cette nouvelle logique imposée par une poignée de jeunes, dans la plupart anonymes, éparpillés dans les quatre coins de la planète, nous aimons citer une phrase, de Haïssam Maleh, président de l’Association des droits de l’homme en Syrie (ADHS), décrivant une situation quasi-semblable de celle que connait la Tunisie d’aujourd’hui : « le pouvoir a voulu, avec ces arrestations, envoyer un message clair à la société civile. Il n’avait pourtant rien à craindre de ce mouvement(…) Mais la peur est double : il y a celle du peuple, et celle du régime… »(2)

En effet, jour après jour, le régime tunisien démontre et de la manière la plus brutale et la plus cynique qu’il a peur. Il a peur des mots, des articles, même des blagues politiques ; mais, il craint surtout une nouvelle race de jeunesse et une nouvelle forme de lutte et de résistance : la cybversion(3) - si on nous autorise ce néologisme. « Quand ils ont peur ils censurent »(4) nota Omar Khayyam sur TUNeZINE. Oui, disons-le encore et encore : le régime de Zaba a peur parce que son ennemi, que sont les forces vives et neuves du peuples, devient de plus en plus dangereux ! Dangereux ? Pour qui ? Pourquoi ? L’unique réponse réside dans cet adage : « L’ennemi commence à devenir dangereux quand il commence à avoir raison ! »

Avec ses centaines de milliers de policiers, d’informateurs, de miliciens et de membres du RCD, tous soutenus par un budget d’Etat, par une coopération internationale parfois au nom de la guerre contre le terrorisme, par des moyens sophistiqués, des prisons au nombre d’hôtels et une fabrique de terreur qu’est la Dakhiliyya et ses annexes, le régime de Zaba n’est plus le seul générateur de la peur, il est actuellement l’un de ses victimes. Après presque quinze ans de politique policière usant de deux techniques, diaboliques par leur machiavélisme, : « terroriser pour dominer » et « diviser pour régner », le régime de Zaba fait face à une nouvelle logique instaurée non pas par des partis politiques spécifiques et repérables, mais par un adversaire diffus, nébuleux, dissimulés dans un Web, derrière des pseudonymes qui échappent à sa logique de la « rationnalisation » de la traque et de la persécution. « On ne le dira jamais assez, Zouhayer est "coupable" d’avoir défié un pouvoir dans un domaine qu’il croit réservé, le web. Ce défi est à mettre en lien avec l’enjeu que représente Internet pour ce pouvoir. C’est la petite brèche dans le bateau qui laisse passer l’eau. »(5)

Le régime de Zaba n’est plus le persécuteur ; Il est quotidiennement persécuté, d’une part, par des correspondants anonymes de l’intérieur qui défient le filtre de sa puissante ATCE, envoyant une masse d’informations au jour le jour pour informer l’opinion publique (inter)nationale, et d’autre part, par des jeunes analystes, également anonymes, qui propagent l’information, l’analysent, la débattent et la repensent sur des forums appartenant au monde du virtuel, un monde où le régime n’est ni Etat-policier, ni Etat-providence mais Etat de non-droit. Et c’est bien là l’échec du système : l’underground, les maquis de la toile où des fellagas modernes fomentant attentats après l’autre, embuscades après l’autre, dans un champs où les tigres noirs de Zaba n’y tracent pas les contours puisqu’ils sont formés pour une autre sorte de mission. Oui messieurs, le monde qui est en train de menacer les assises du système Zaba est un maquis moderne, celui que le sociologue Phillipe Breton avait défini comme suit : « Le monde d’Internet est underground à sa manière ; il est l’underground actuel, le lieu qui permet de quitter ’le monde ordinaire’ »(6) C’est à dire un non-lieu qui impose un autre jeu, d’autres règles du jeu et une logique tout à fait différente de celle dictée par le plus fort.

Ainsi, la géographie de l’action des maquisards des forums comme ceux de TUNeZINE ou des sites comme TUNISNEWS, Zeitouna, Kalima, Aqlamonline…etc., posent problème à un système habitué à mener une bataille sur le terrain de la réalité où il est le maître sans partage. C’est quoi le système Zaba, c’est des mûrs de peur qui encerclent la liberté d’expression. Rien d’autre. Contourner ces murs, cette chape de plomb qui asphyxie la Tunisie, équivaut à une déclaration de décès symbolique du système, une faillite avenir. Comme l’avait très bien saisit Chokri Hamrouni dans son article ’ l’Antisencure’(7) : « Le passé, c’est-à-dire la mémoire, elle [la dictature] la falsifie. Le présent c’est-à-dire la réalité, elle l’encadre. L’avenir, c’est-à-dire l’incertain, elle ne le contrôle pas, alors elle l’hypothèque, elle l’embrouille et elle casse ses symboles. Zouhair Yahyaoui en est un. » Tout se joue dans le symbolisme de cette jeune génération usant d’une arme virtuelle qu’est l’Internet et appartenant elle-même à l’avenir de par son jeunisme. l’Avenir, messieurs, le promoteur de toutes les angoisses et de tous les espoirs. Rappelons ici ce qu’avait dit le philosophe Jaques Derrida dans son livre Voyous : « Le traumatisme reste traumatisant et incurable parce qu’il vient de l’avenir. Le virtuel traumatise aussi. Le traumatisme a lieu là où l’on est blessé par une blessure qui n’a pas encore eu lieu, de façon effective et autrement que par le signal de son annonce. »(8)

Lorsque le régime de Carthage avait envoyé ses chiens de garde, son armada de véhicules de BOP (brigades de l’ordre publique), de BIR (Brigades d’interventions rapides) et de sa police politique pour encercler quelques symboles de la résistance et pour rechercher une caméra qui aurait filmé l’extérieur réel de la prison de Borj El Amri, lorsque dans l’autre bout du nord tunisien et de la manière la plus barbare les gardien de la prison de Borj Erroumi chassèrent les représentants de la société civile, le régime voulait en fait récupérer ce qui lui restait pour pratiquer sa souveraineté. Par cette démonstration d’une force affaiblie et apeurée, atomisée dans un monde virtuel, il voulait réparer les miettes de son amour-propre lésé par la « non-peur » de ces activistes afin de prouver à lui-même que sur le terrain de la réalité il est encore souverain. Et c’était la raison pour laquelle il voulait coûte que coûte récupérer la caméra parce qu’il avait tellement peur que le combat ne lui échappe, encore une fois, vers le symbolique, là où il n’est plus maître, là où la souveraineté est aux mains de quelques jeunes installés ailleurs, entre réalité et illusion, dans un monde underground meublé de PC, de proxy et de cybversion.

Toute la dérision de la situation, ainsi que la violence arbitraire du pouvoir, se retournent contre lui, car la persécution que lui infligent les jeunes de la cybversion est le miroir de sa propre persécution, de la seule qu’il ne puisse plier : celle du symbolique. « Ne jamais attaquer le système en termes de rapports de forces. اa, c’est l’imaginaire (révolutionnaire) qu’impose le système lui-même, qui ne survit que d’amener sans cesse ceux qui l’attaquent à se battre sur le terrain de la réalité, qui est pour toujours le sien. Mais déplacer la lutte dans la sphère symbolique, où la règle est celle du défi, de la réversion, de la surenchère. »(9) disait de son côté le philosophe Jean Baudrillard. Voilà la première leçon qu’il faut retenir pour mener à bien la mission de la résistance. Et c’est bien l’occasion de répondre à Omar Khayyam l’exhortant de ne pas abandonner la forme Web de TUNeZine car ce site est l’emblème du maquis symbolique, « une arête dans la gorge » du système, comme l’avait bien formulé Decepticus(10).

Si le poète Ould Ahmed avait déclaré à propos du livre Notre ami Ben Ali « ce n’est pas un livre, c’est un meurtre perpétré par le verbe. » (11) que dire alors des quelques sites tunisiens animés par des jeunes tunisiens, par ces même jeunes censés être des « jeunes Giga » dansant au rythme des fêtes organisées par les cellules du RCD. Les jeunes des sites Tunisiens auxquels je suis fier d’appartenir sont des créatures de la sphère virtuelle, donc symboliques qui scrutent le quotidien tunisien comme des correspondants ou plus exactement comme des agents secrets derrière les lignes ennemies, celles de l’ordre de la censure. Ils sont cet œil absent/présent, ces oreilles Orion, installés partout et nulle part, qui hantent Zaba et contrôlent son système policier censé être l’unique œil vigilent posé sur les citoyens en sursis. Ces jeunes, nous les jeunes, nous sommes au-delà du réel, donc des nouveau-nés. Ceux de ce demain qui chatouille déjà nos rêves et gratte le quotidien de Zaba.

Nous sommes en train de former cette victoire visible dans un monde symbolique où le système est en perte de vitesse, dépassé par la vitesse de la propagation de l’information et de l’analyse. Rappelons ce qu’avait écrit un camarade de José Bové sur les pages du Monde, suite au procès de ce dernier : « En réalité, le nouveau monde qui vient porte une formidable chance de renaissance d’une société à taille humaine et, dans ce nouveau monde, ce ne sont pas les gros qui triomphent des petits, ce sont les rapides contre les lents. » (12) C’est ce qui explique l’acharnement du régime Zaba sur les sites de la cybversion. Le système, avec son déploiement gigantesque de force est jaloux du « non-système » parce qu’il n’obtient qu’un résultat calculé, infime, connu d’avance alors que le « non-système », la cybversion, provoque des conséquences incalculables, affranchies et infinies qui se reproduisent à l’infini puisque sa logique découle d’un symbolique qui ne s’arrête pas aux lignes rouges, aux limites de la réalité qui est un principe défendu par la police et les outils de la police.

Avec la cybversion le principe de la réalité est transformé en symbolique et il est, comme on venait de voir, dans le mains d’une poignée de jeunes qui ont développé leur part de média, de lutte scénique qui défi et dérange et qui fait partie intégrante de l’événement. La cybversion a développé sa propre logique, automatisée, qui par son matraquage quotidiennement renouvelé assomme les fondations de confiance du système et l’humilie dans son fief-même. La logique interne de la cybversion se nourrie des abus du régime, de ses injustices, de sa corruption, de sa censure, et de sa persécution. Elle les consomme pour les retourner à son tour contre le système afin qu’il voit sa propre face sombre dans le miroir des infos et des textes que les jeunes mettent au service du public. Les jeunes de la cybversion sont la preuve de l’impasse dans lequel se trouve le système. Et c’est là, au bout de l’impasse (Ras Ezzanqa, comme on dit en Tunisie), qu’ils le persécutent. Ils sont la forme la plus aboutie de cette persécution retournée contre le système, et ils jouent dans l’autre sens, celui de Zouhair Yahyaoui et de Hamadi Jebali, en faveurs du millier de prisonniers politiques que le système nie l’existence réelle préférant les renvoyer dans un monde virtuel, inexistant et obscur tel les cellules d’isolement.

De ces cellules isolées du réel nous parviennent de temps en temps, des voix de révolte, de courage et de défi à la censure. La dernière en date est certainement le livre d’un islamiste, toujours en prison, qui a réussi a écrire un livre dans sa cellule, à déjouer la garde et la police, à le faire sortir de prison et à le publier en France, grâce au travail de traduction et autre de l’amie des opprimés tunisiens Luiza Toscane. « Dans cinq ans, il n’y aura pas de Coran »(13) de Abdelwahab Sdiri, pseudonyme à la mémoire de deux jeunes prisonniers politiques morts dans les mouroirs de la honte : Abdelwahab Boussaa et Lakhdhar Sdiri, est aussi un défi, à sa manière, venu du silence obscur des geôles tunisienne. De ce monde lui-même otage entre le réel et l’irréel.

C’est un combat entre le réel et le symbolique où la cybversion est un terrain de mines qui fait voler en éclat l’omerta : la jambe droite du système. L’autre jambe, la jambe gauche du système Zaba, celle du soi-disant consensus national contre l’islamisme, elle est en train de subir des coups venus, encore un fois, non pas du côté de l’opposition, mais, de celui de ces même jeunes qui ont appelé à la formation d’un front regroupant islamistes, gauchistes, nationalistes et libéraux pour affronter le régime. On a tant aimé que cette semaine d’action ne soit pas consacrée exclusivement à Zouhair ou à Hamadi Jebali _ deux représentants de la liberté d’expression- mais aux deux conjointement et ce afin de fusionner la demande de libération et de donner corps à cette « volonté de front uni ». Mais, il paraît que les états d’âme n’ont pas encor atteint ce stade de conscience. Le consensus national fera mieux de retourner contre Zaba au lieu d’être dirigé contre les islamistes, les victimes en titre du régime Zaba ; si jamais des voix ici et là, même sur le forum de TUNeZINE, habitées par la haine de l’islamisme et de l’insulte maladive abandonnent leur anti islamisme primaire qui a fini par chasser du forum certains islamistes et endommager par-là le brassage d’idées qu’avait offert cet espace de dialogue ; ce qui ne sert en fin de compte qu’à la pérennité de l’autocratie actuelle. En espérant que ces esprits ne retombent pas encore une fois dans l’infernal piège de l’incompréhension et de l’intolérance, je laisse le traitement de ce sujet délicat, et déterminant pour l’avenir de la résistance, au prochain article.

Etant dans un atmosphère de lutte et de grève de faim, terminons la présente page par un bel extrait du poème « Le cinquième jour d’une grève de la faim » du grand poète turque Nâzim Hikmet adressé à ses amis français dont Aragon :

« Mes frères / Si je n’arrive pas à vous dire correctement / Ce que j’ai à vous dire, / Vous m’en excuserez, / Je suis gris, la tête me tourne légèrement / Pas de raki, / De faim, un tout petit peu. »(14)


(1)La Première apparition de cet acronyme fut par le jeune cyberdissident tunisien Zouhair Yahyaoui ou Ettounsi de Tunezine dans le numéro 20 du e-mag du cite Tunezine, Oligarchie : « Il y’a une seule personne qui commande ici en Tunisie, nous on a choisit de l’appeler ZABA, c’est vrai que c’est insolent mais ce sont ses vraies initiales et ce n’est pas de notre faute, en plus son nom est tout un programme et notre espace d’hébergement est assez limité donc on ne peut pas se permettre de répéter à chaque fois, comme la presse : Son excellence Monsieur le Président de la république chef d’Etat major des forces armées et président du conseil supérieur de la magistrature … Monsieur Zine el Abidine Ben Ali, avouez que c’est un peu long, deux lignes pour dire ZABA, quel gâchis ! ! ! »

(2)Les déboires du « printemps de Damas », Judith Cahen, Le Monde diplomatique, novembre 2002.

(3)Néologisme composé de Cyber et de Subversion.

(4)« Quand ils ont peur ils censurent », Omar Khayyam, TUNeZINE, 07 février 2003.

(5)Hommage à la cyberdissidence, Sihem Ben Sedrine, Kalima numéro 10.

(6)Philippe Breton, Le culte d’Internet. Une menace pour le lien social ? La Découverte.

(7)L’Anticensure, Chokri Hamrouni, Kalima numéro 10.

(8)Jacques Derrida, Voyous, éditions Galilée, Paris 2003. Cité in " La raison du plus fort " Le Monde diplomatique, janvier 2003

(9)Le Monde 02 novembre 2001, L’esprit du terrorisme, par Jean Baudrillard.

(10)Decepticus, Mes réponses à O.K (Omar Kheyyam), TUNeZINE, 7 février 2003.

(11)Le livre qui redonne la parole à la Tunisie, Taoufik Ben Brik, Le Courrier de Genève, 12 février 2000, cité in : Une si douce dictature, La Découverte, 2000, p.252.

(12)Le Monde, 22 juillet 2000. Cité in « Le culte d’Internet », Philippe Breton, Le Monde diplomatique, octobre 2000.

(13)Dans cinq ans, il n y aura pas de Coran, Abdelwahab Sdiri, Editions Paris-Méditerranée.

(14)« Le cinquième jour d’une grève de la faim », Nâzim Hikmet, cité in : « Mourir de faim pour ne pas mourir de solitude », Nedim Gürsel, Le Monde diplomatique, février 2002.



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