Tunisie Réveille Toi !

Intikhabet « moch normal »

Walid [eFighter] — 2004-11-03T15:29:50Z

Samedi 23 octobre dernier, nous nous sommes retrouvés en bande de copains, deux amis et moi, pour exercer notre droit premier et inaliénable : manger. A l'heure de rupture du jeûne nous étions assemblés autour d'une table, et à la façon tunisienne, nous nous apprétions à donner à cet instant sa plus haute dimension spirituelle : nous gaver de bons plats. Un festin « moch normal » pour un jour comme les autres.
De l'eau douce, quelques dattes, un verre de lben, un peu de mhammsa, bien sûr des briks, un ragoût de petit pois, avec un choix de pain tendre ou mbassès, des pâtes à la sauce tomate bien à la tunisienne, une salade, du tajine, un reste de couscous, une autre salade, des fruits : bananes, pommes, raisins... sans oublier les jus de fruits, jus d'orange, jus d'ananas, boissons gazeuses, bien sûr zlebya, makroudh.. un dîner « moch normal »
Nous exprimions pleinement notre reconnaissance au Créateur en consommant ces bontés qu'Il a bien voulu nous accorder, et nous Lui témoignions notre adoration en nous dévouant dans cette tâche, et en nous surpassant pour l'accomplissement de ce rite.

Quand nous ne pûmes plus pousser nos limites d'ingurgitation, un accolyte s'interrompit et lança quelques mots pour reprendre quelque souffle :

demain c'est les élections
l'autre répondit :
ah oui, j'ai appris ça avant hier
il y a d'autres candidats, je ne connais pas leur face
il paraît qu'il y en a un sérieux
bnina « moch normal » el mkhareq
...

Je ne pus interrompre ces amis en plein exercice religieux pour leur dire ce que je pensais de ça, et au bout de quelques heures de pratique cultuelle ramadano-tunisienne intense, nous nous séparâmes pour aller rejoindre une autre composante fondamentale de nos droits humains : dormir.

Après quelques lendemains, à l'occasion d'une autre rencontre, à la vue des résulats des élections qui semblaient mettre tous les tunisiens sur le même pied d'accord, j'étais entouré de deux échantillons qui ne l'étaient pas du tout, vu que l'un a réagi en disant "moch normal !" alors que l'autre s'est écrié "ti nooormaaaaal"

A ce moment j'ai ressenti une perturbation de mon espace cognitif, je percevais quelque chose mais je ne savais pas quoi encore. Comme un littéraire qui entend les pas d'une phrase qu'il ne voit pas, comme un scientifique dérangé par une intuition qu'il ne saisit pas.
Mais tout d'un coup le voile s'est dissipé et la révélation a jailli. Les chiffres ont l'art de déchiffrer leur propre mystère. Pour épargner les complexités en voici un aperçu superficiel, mais ayez l'assurance qu'on peut y voir des vérités bien plus subtiles, et ô combien parlantes. Peut-être qu'à une prochaine occasion je pourrai vous offrir une exploration plus en profondeur.

Dans les vagues déferlantes d'avis et réactions, où les analyses subjectives essayent de se faire une raison objective, l'utilisation de quelques outils pourraient nous aider à mieux comprendre.

On nous dit que 91,52% des électeurs enregistrés ont voté. Nombre étrangement proche du 91,4% de 1999, en 5 ans d'évolution (ndlr : stagnation), la modification de la pyramide des âges, les mutations mondiales profondes, les idées, les controverses, les révolutions nouvelles, les transformations économiques, technologiques, sociologiques, et idéologiques...n'ont pas fait bouger d'un poil la réalité électorale tunisienne. Difficile de faire mieux comme gage de stabilité.

Donc 91,52% de participants. Cela veut dire qu'en rencontrant un électeur au hasard, la probablilité p pour qu'il ait voté est p=0,9152
Considérant un échantillon de n personnes, la probabilité d'avoir x personnes qui ont voté est C(n,x)*p^x*(1-p)^(n-x) où C(n,x) est le nombre de manières de tirer x éléments parmi n.

Dans le tableau Tab.1 on peut voir les probabilités respectives d'avoir x personnes qui ont exercé leur vote parmi un ensemble de 10, pour x allant de 0 à 10. En faisant les bonnes sommes, on peut trouver les probabiltés d'avoir au moins x réalisations de l'observation, ou au plus.
On voit par exemple que, sur 10 personnes, on est certain de trouver au moins deux personnes qui ont voté, et on a 99,9997% de chance de trouver au moins 4 personnes qui ont voté. La probabilité de ne trouver aucune personne qui a voté, elle, se réduit à 1,92 10 puissance -11, càd 0,00000000001 (11 chiffres après la virgule) ou 0,000000001% !!!

Echantillon= 10 individus. Observable= "votant"

observations	0	1	2	3	4	5
exactement	1,9229E-11	2,0753E-09	1,0079E-07	2,9007E-06	5,4785E-05	0,00070951
au moins	1	1	1	0,9999999	0,999997	0,99994221
au plus	1,9229E-11	2,0945E-09	1,0288E-07	3,0036E-06	5,7788E-05	0,0007673

observations	6	7	8	9	10
exactement	0,00638115	0,03935328	0,15926939	0,38197941	0,41224948
au moins	0,9992327	0,99285155	0,95349828	0,79422889	0,41224948
au plus	0,00714845	0,04650172	0,20577111	0,58775052	1

Tab.1

On pourrait s'étonner de travailler sur des échantillons aussi restreints, mais les chiffres nous offrent un tel confort ! Sans oublier qu'on part d'un ensemble initial de 4.877.905 personnes, n'importe quel statisticien rêverait de pouvoir travailler sur une masse si significative. Et puis on arrive à de tels niveaux de probabilité, que si on augmente l'échantillon d'observation (à 50, 100, ou voire 1000) on dépasserait les probabilités quantiques des particules physiques, de quoi rendre possible l'effet tunnel à des échelles macroscopiques. C'est peut-être ainsi que les bulletins se sont trouvés dans les urnes, par effet tunnel ! Pour essayer de donner un semblant de perception de ce genre de probabilités, un grand expert de mécanique quantique a un jour dressé l'image suivante : "il est plus probable de trouver un singe qui jongle de la main gauche, tape en même temps un programme informatique de la main droite, en fumant du cigare tout en récitant du Baudelaire, et dessinant un tableau avec une jambe et résolvant une équation différentielle avec l'autre"
Je me demande quelle est la probabilité réelle de jeter un bâton par terre et de le voir se transformer en vipère. Non non je n'essaye pas de faire allusion à un miracle, et encore moins au "miracle tunisien"

Revenons donc à notre petite étude. Considérant qu'il y a eu 94,49% de votes pour Ben Ali, la probabilité p' pour qu'un électeur quelconque ait voté et ait voté pour Ben Ali est p'=0,9152*0,9449=0,8647=86,47%
En réitérant le même mécanisme, on dresse le tableau Tab.2 qui renseigne sur les probabilités de vote pour Ben Ali sur un échantillon de 10 personnes. En statistiques, un événement est considéré comme sûr s'il a plus de 95% de chances de se réaliser. A en croire ce tableau, sur 10 personnes quelconques, il est statistiquement "certain" de trouver au moins 7 personnes qui ont voté et ont voté Ben Ali. La probabilité de n'avoir aucune personne qui a voté pour Ben Ali est 0,000000002 soit 0,00000002% et heureusement que nous ne travaillons pas avec les chiffres des précédentes versions, les fameux 99,xx%
Je me mis donc à la recherhce désespérée d'un échantillon de 10 personnes parmi lesquelles existeraient 7 personnes ayant voté pour Ben Ali. En appelant des amis, discutant avec la famille, les collègues... Et je me serais bien contenté de trouver au moins une seule personne sur dix, celle dont l'existence est au moins garantie par les mathématiques. Le pire c'est que j'ai trouvé des gens qui ont voté Halouani, celui qui a eu 0,95%. Inutile de s'essayer à faire l'exercice réciproque, à savoir croiser ces observations avec les paramètres de 0,95%, il y aurait un très fort risque de migraine.
S'agirait-il d'une malchance extrême, celle de ne pas observer la réalisation d'un phénomène statistiquement sûr, ou d'une chance inouïe, celle de voir se réaliser un phénomène statistiquement impossible ? Je devrais m'essayer à la loterie pour voir.

Echantillon= 10 individus. Observable= "a voté Ben Ali"

observations	0	1	2	3	4	5
exactement	2,0448E-09	1,3076E-07	3,763E-06	6,4172E-05	0,00071815	0,00551106
au moins	1	1	0,99999987	0,9999961	0,99993193	0,99921378
au plus	2,0448E-09	1,3281E-07	3,8958E-06	6,8067E-05	0,00078622	0,00629728

observations	6	7	8	9	10
exactement	0,02936911	0,10732219	0,25736979	0,36574789	0,23389374
au moins	0,99370272	0,96433361	0,85701142	0,59964163	0,23389374
au plus	0,03566639	0,14298858	0,40035837	0,76610626	1

Tab.2

A ce stade je suis réellement troublé. Mais je m'accroche à l'espoir de trouver une explication. Remettre en cause les théorèmes des sciences exactes, celles qui ont apprivoisé l'atome et exploré l'espace ? Remettre en cause la véracité de ces chiffres ? On m'aurait menti ? C'est moins envisageable encore. Ces chiffres correspondraient-ils à un peuple imaginaire, que j'ai du mal à voir et à trouver autour de moi ? Ceux qui ont postulé le vote des morts ne sont peut-être pas loin de détenir la clé de l'énigme.
L'explication la plus plausible est que ces chiffres sont trop excentrés et les modèles classiques et éprouvés ne sont pas applicables. On se confronte aux problèmes aux limites, aux effets de bord, et il nous faut une science plus précise, plus complète, plus exacte, pour être applicable à l'énigme Ben Ali. Comme Newton qui a attendu Einstein pour l'affranchir de ses limites, attendons le scientifique qui viendra nous libérer de ce carcan. Ben Ali serait en avance sur son ère, l'ère qu'il attend encore, celle de demain.

Mais quelques milliers d'années d'existence ont caché plus d'un tour dans la tête humaine. Des outils et méthodes plus poussés nous permettent d'appréhender plus habilement ce problème, mais cela dépasse la prétention de ce léger exposé.
On pourrait faire parler ces chiffres de mille façons, et il n'y a même pas besoin de les torturer !

Toutefois il reste une piste simple et fort intéressante. Les tunisiens sont uniformes, mais peut-être pas à ce point. Ces chiffres ne sont peut-être pas uniformément applicables à l'ensemble de la population. Je suis peut-être tombé dans un environnement sociétal en dessous de la moyenne, un trou de civilité, une impureté dans le cristal pur de la société tunisienne. Mais si ces impuretés perturbatrices existent, il faudrait que le reste soit plus blanc que blanc pour "rattrapper" la moyenne, mais encore une fois vu les chiffres cela ne laisse pas beaucoup de marge.

Envisageons l'approche suivante, le peuple tunisien P est composé de deux partitions, P=N+B, où N représente l'ensemble des tunisiens Normaux, et B celui des Benaliénés. Soit x la proportion de N, y celle de B. Par essence on a 1=x+y
Essayons d'optimiser le peuple tunisien et de ramener l'ensemble des normaux aux valeurs les plus normales possibles, à cet effet on peut attribuer à la frange Benaliénée le taux de benaliénation maximal, soit 100% , ce qui nous laisse un taux p pour les normaux. On a alors 91,52=x*p+y*100
Si le critère d'optimisation est de diminuer p, alors la résolution donne : x= 8,48% , y= 91,52% , p=0
En d'autres termes, le peuple tunisien serait composé de 8,48% de normaux, la totalité du reste étant des benaliénés.

En fait la résolution paramétrée donne la relation suivante : x= 8,48/(1-p) , on pourrait ainsi s'amuser à ajuster le curseur pour voir différents modèles théoriques de populations qui pourraient correspondre à ce genre d'élections. Par exemple, si on dit que la frange normale a un taux de vote moyen égal à 50% (p=0,5) alors on aurait tout au plus x= 16,96% de normaux, et 83,04% de benaliénés. Si on part de l'hypothèse que le peuple tunisien est constitué de moitié-moitié, 50% de normaux, 50% de benaliénés, alors le taux de participation de la frange normale est p=83,04%, ça reste suffisamment élevé pour reproduire les mêmes modèles d'échantillonnage du début.

Finalement ces résultats ils sont truqués ou pas truqués ? Après tout il se peut que, hormis une exception qui m'entoure, l'écrasante majorité des tunisiens soit réellement benaliénée, et que tous ceux qui contestent ces chiffres mentent. Pour me rassurer j'ai décidé de mener un autre test moins exigeant, en me limitant à un échantillon de 3 personnes. Or il s'avère que les chiffres sont tout aussi affreux (Tab.3 et Tab.4)

Echantillon= 3 individus. Observable= "votant"

observations	0	1	2	3
exactement	0,0006098	0,01974372	0,21308316	0,76656332
au moins	1	0,9993902	0,97964648	0,76656332
au plus	0,0006098	0,02035352	0,23343668	1

Tab.3 Echantillon= 3 individus. Observable= "a voté Ben Ali"

observations	0	1	2	3
exactement	0,00247284	0,04744094	0,30338217	0,64670405
au moins	1	0,99752716	0,95008622	0,64670405
au plus	0,00247284	0,04991378	0,35329595	1

Tab.4

Sur trois individus, la probabilité de trouver au moins une personne qui a voté Ben Ali est 99,75%. La probabilité de ne trouver aucune personne qui a voté Ben Ali est 0,2% . Alors j'ai décidé de ne pas aller au bout de mon initiative et ne pas chercher trois personnes à interroger, car en commençant par les deux amis qui m'entouraient c'était déjà très très très mal parti. J'ai préféré rester avec mes doutes, plutôt que de risquer voir s'accomplir les pires hypothèses, et effondrer des fondements de l'existence.

Faim de Solidarité

Walid [eFighter] — 2004-03-10T21:59:37Z

Jalel Ayyed et Abdellatif Makki sont des anciens prisonniers politiques. Même après avoir purgé leurs "peines", les autorités les privent de réintégrer leurs études de Médecine. Ils sont en grève de la faim depuis le 7 février 2004 en guise de réclamation[1].

Leur cas a été soutenu par de nombreuses personnes, connues et moins connues, ainsi que par de nombreuses institutions et associations nationales et internationales.

Un groupe de participants au forum TUNeZINE a décidé d'entretenir un relais de solidarité depuis le 29 février (sous forme de grève de la faim ou de jeûne) pour témoigner de ce soutien plus explicitement[2].

Entre hospitalisations et faiblesses, Jalel et Abdellatif sont régulièrement contactés et suivis. D'autres membres de la famille Makki ont décidé de se joindre à la grève de la faim pendant quelques jours. Ainsi Mohamed Taïeb, 12 ans, fils de Abdellatif, a observé une grève de trois jours et ce sous le regard de sa mère enceinte.

Il est aussi à signaler que d'autres militants, à l'instar de Anis Ben Fradj (syndicaliste et étudiant déchu de la Faculté des Lettres de Sfax) et Abdallah Zouari (journaliste), sont aussi en grève de la faim pour réclamer des droits civiques des plus élémentaires.

Ca se passe en Tunisie en 2004.

« Abdellatif et Jalel, vous ne pouvez pas vous rendre compte à quel point je me sens proche de vous et concerné par votre calvaire. Je ne me permettrai pas de juger votre action. J'ai toujours fait confiance au Bureau Exécutif de l'UGTE de la fin des années 80 et le nom d'Abdellatif El Mekki a toujours été prononcé avec respect, même par ses adversaires, tout comme celui de Abdelkarim Harouni. Vous savez ce que vous faites et je ne peux que respecter votre choix et vous soutenir en conséquence du mieux que je le peux. Que Dieu vous aide et vous assiste dans votre énième épreuve. » — Decepticus

« Déclaration universelle des droits de l'homme Article 26 1. « Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. » Que puis je dire !? Votre acte de bravoure ne peut être que noble. Devant cette réalité douloureuse que vous viviez tous les jours, un mélange d'émotions opposées me traversent. Suis-je Triste ? Suis-je Heureux ? Un peu des deux. Heureux pour votre lutte, pour votre revendication pacifiste et courageuse. Triste pour le sort misérable de notre pays lâché dans des mains d'inhumains sourds et intolérants.Alors, je vous dis, et avec les larmes au cœur : Lutter est un devoir ! Nous sommes avec vous, votre lutte force le respect de tous les gens conscients. » — Nationaliste Arabe

« Je n'approuve pas les grèves de la faim. Mais je suis accablé devant la peine de Jalel et Abdellatif. On dit que la grève de la faim est l'ultime refuge de ceux qui n'ont plus le moindre recours dans la vie. Je cherche à apporter une aide quelconque dans une situation où toute possibilité d'action réelle est inexistante. A mon tour je choisis de jeter mon désespoir citoyen dans la faim. Je n'adopte pas une grève destructrice mais j'opte pour un jeûne. Je rallie un geste symbolique à un acte pieux, pour à la fois exprimer mon soutien aux victimes de l'injustice et implorer le bon Dieu pour qu'il leur apporte Son aide. Mon acte est infime, aussi insignifiant soit-il, qu'il soit » — Walid

« Dans ce tourbillon qui nous emporte, dans cette désolation qui nous entoure, le moindre cri de désespoir pour la quête d'un minimum de dignité ne fait que nous rappeler notre propre misère humaine. Notre misère humaine qui veut qu'on s'inquiète de la destinée des nôtres seulement lorsqu'ils sont au bout de la rupture. Ou d'attendre une triste fin pour lancer des commémorations sporadiques afin de rassasier une conscience étanche. Par ma grève de la faim en solidarité avec vos privations quotidiennes je ne fais que vous soutenir pour que vous restiez toujours maître de votre destin, ceci n'est pas donné à n'importe qui. Abdelatif, Jalel, écoutez votre cœur, écoutez les vôtres, le reste ce n'est que du brouhaha. En espérant que bientôt vous retrouveriez votre droit à l'éducation et au savoir pour finir une fois pour toute avec cette double peine qui frappe en plein fouet nos prisonniers, nos braves. » — Ivan (Mourad)

« Mes amis tunisiens me disent que je suis fou quand je leur parle de mon projet de rentrer définitivement en Tunisie. Des fois, ils me font douter et je suis tenté de continuer à vivre une belle vie (professionnelle et matérielle). Heureusement, que ces prisonniers sont là pour me rappeler que je ne suis si fou que ça » — tunisian

« Abdellatif, Jalel, Chers compatriotes, j'ai eu la chance de pouvoir me joindre à ce groupe pour vous aider dans votre combat juste et douloureux. Votre lutte, au-delà de votre droit inaliénable à l'accès au savoir ainsi qu'à la vie en paix et dans la dignité, est celle de tout un peuple. Je tiens à vous remercier du fond du cœur . Je ferai tout ce qui est dans mon possible avec mes modestes moyens pour que votre cause aboutisse ainsi que pour ces injustices cessent à l'avenir dans notre pays. » — Analyste Junior

« Essalem Je prie ALLAH le tout puissant et miséricordieux, j'implore les consciences des Hommes libres et des Hommes d'honneur, pour que le combat de nos frères et amis, aussi dur sois-il, ne soit pas vain. Pour qu'il affirme notre amour pour la liberté et notre pays, pour que nos rangs se forment, pour que nous soyons des centaines et des milliers à reprendre le flambeau, pour dire non à la barbarie, à l'arbitraire et au déshonneur. soudés dans la seule vérité des uns et des autres, l'amour de notre patrie, pour que plus jamais les larmes des innocents ne coulent, et des hommes brisés et des veuves et des orphelins, pour que plus jamais aucun tunisien ne se retrouve au bord des abîmes et ne se désespère même de la bonté divine. Mon amour et mon affection » — Nour

« Si tu ne participes à la lutte, tu participes à la défaite » B. Brecht Pour moi qui ne suis pas tunisienne, être partie prenante de votre lutte, en employant les mêmes méthodes que vous utilisez (et qui sont les seules dont vous disposiez) est un devoir. Car lutter avec vous c'est garantir ma propre liberté. Et on le sait tous, ne rien faire est toujours se rendre complice des dictateurs, des barbares et des assassins qui veulent nous écraser, vous priver du droit légitime à l'enseignement.Pour avoir eu le privilège de vous parler, c'est dans votre résistance que je sais puiser les forces morales pour des luttes plus concrètes, mieux ciblées, mais toujours justes.L'important est de ne pas se rendre. Je pense à vous, Jalel et Abdellatif ; et à Mohamed Taïeb, fils d'Abdellatif qui malgré son jeune âge, (12 ans) a observé durant trois jours une grève de la faim. Brave jeune résistant ! » — Rebelle

« C'est un très grand soleil que vous nous apportez ! » — Abdellatif Makki

« L'action solidaire est pour [nous] une source de force et de réconfort, bien plus que ce que [tu] peux penser » — Jalel Ayyed

[1]vendredi 13 février
APPEL TUNISIE : Pour assurer l'accès au Savoir à Makki, Ayyed et Ben Fradj
http://www.reveiltunisien.org/breve...

[2]mardi 2 mars
Action de solidarité avec Abdellatif_Mekki et Jalel Ayed (message de rebelle/forumière)
http://www.reveiltunisien.org/breve...

Ceux qui souhaiteraient se joindre pour élargir le cercle de solidarité sont les bienvenus. Contact : Walid efighter@tunezine.com

« Plus on parle d'eux, mieux c'est pour leur moral et pour leur cause » — Abdel Wahab Hani

Tunisie, Opposition, et Relations Internationales

Walid [eFighter] — 2004-02-11T23:44:08Z

La Tunisie se dirige vers un avenir douteux sous la conduite d'un régime incompétent et totalitaire, qui réussit sans la moindre entrave à déployer ses manipulations, y compris la prolongation indéfinie du pouvoir d'un président illégitime. Dans une situation où les relations internationales jouent un rôle prépondérant dans les politiques et influent considérablement les choix et comportements intérieurs, les avis tunisiens restent partagés entre un rejet total de la donne internationale, une composition dosée et intelligente avec les enjeux, voire un accord volontiers au-delà des scrupules avec le secours étranger.

Aux abords de l'année 2004, dans un contexte international en crise, Georges W. Bush clame incessamment une volonté de changement d'attitude de la politique étrangère américaine pour promouvoir plus de démocratie et défendre la paix, et Colin Powell exprime explicitement [1] les projets américains de réhabiliter l'honnêteté des Etats-Unis, de dénier les tyrans et combattre les causes du terrorisme, et affirme une volonté sincère de s'acheminer vers un monde meilleur [2].

Dans cet article nous essayons de récapituler différents avis qui ont pu circuler sur cette question. Cet essai ne se prétend pas complet et ne se constitue aucunement comme une référence, mais reprend simplement des échantillons qui pourraient, dans une certaine limite, être représentatifs de l'ensemble de la pensée tunisienne.

Parmi les intellectuels tunisiens qui se sont exprimés sur le sujet, on peut commencer par citer Hichem Djaiet [3] qui estime que la démocratie est une nécessité dans le monde arabe et musulman, explique que, malgré une dépendance de ces pays envers l'Occident qui y protège ses intérêts, ce dernier a joué la carte de la délégation aux gouvernants autoritaires et fidèles, et n'a pas jugé bon d'engager un processus de démocratisation sérieux. Dans ce passage Djaiet relate clairement son désir de voir les Etats-Unis imposer aux pays de la région un cheminement vers la démocratie.

D'autres politicards [4] soulignent le refus de certains opposants de traiter avec l'étranger, ou dans une autre mesure, l'attitude hypocrite de profiter tout bas de ce qui n'est pas assumé tout haut.

Dans un cadre plus large, Borhan Ghalyun [5] affirme que la lutte pour l'assainissement et la réforme des systèmes politiques dans le monde arabe est désormais basée sur l'agitation de la menace islamiste que les régimes en place nourrissent et entretiennent allègrement. Les puissances occidentales, à leur tour, s'accommodent très bien de la situation dans la mesure où les dirigeants arabes, qui ne tirent plus de justification ou de légitimité populaire, obtempèrent pour avoir leur soutien et se maintenir. La crainte du contrôle de l'exécutif par les islamistes constitue le principal alibi de l'étouffement de toute tentative d'ouverture démocratique. Dans son article, Ghalyun avance que, à la fois les gouvernants locaux et les décideurs internationaux provoquent et alimentent une situation qui favorise les égarements et la terreur. On aboutit donc à un verrouillage calculé par trois cycles liés : nourrir la menace (jouer sur le potentiel de la stabilité), appuyer des régimes répressifs (dits de « moindre mal »), et enfin garantir l'allégeance des dirigeants vis-à-vis de l'étranger (pour perte de légitimité locale). D'après Ghalyun, malgré que Bush en personne eût avoué l'erreur de la politique étrangère américaine qui soutient des régimes dictatoriaux tout en affichant un discours encourageant les projets de changement démocratique, les stratèges américains, et leurs homologues européens, continuent de préconiser la faveur des régimes actuels en essayant d'améliorer ce qui est possible, plutôt que d'adopter des options démocratiques incertaines. Ce qui est intéressant à relever dans le texte de Ghalyun, c'est l'exposé sur les effets de retours de ce type de politique qui devient plus risquée et engendre la haine, les guerres, et l'insécurité à l'échelle internationale, et qu'il devient ainsi dans l'intérêt global d'œuvrer sérieusement pour favoriser des démocraties réelles.

Dans la même ligne, on trouve aussi les propos de Slaheddine Jourchi [6] et Mansour el Gomri [7] qui relatent à leur tour les risques de retournements des effets et du renversement chaotique, qui sont préjudiciables pour l'ensemble des pays sur la scène internationale, concourent à l'instabilité, et conjecturent la compromission de l'Occident.

L'idée, de la nécessité de la gouvernance de la loi et du respect des droits de l'homme pour la vitalité d'une démocratie de bonne augure dans le monde arabe, est aussi développée et soutenue par le Secrétaire Général de l'ONU [8].

Dans le registre d'interpellation des responsables étrangers, on peut noter l'exemple d'Abderraouf Ayadi [9] qui s'est adressé au Secrétaire d'Etat Américain suite à sa venue en Tunisie pour protester contre la politique étrangère des Etats-Unis et dénoncer les pratiques arbitraires du régime tunisien. Dans sa lettre à Colin Powell, M. Ayadi conteste « la guerre à l'extérieur et l'oppression à l'intérieur », relève les contradictions du discours américain, condamne les pratiques guerrières et hégémonique des Etats-Unis à l'échelle planétaire, et de leur protégé tunisien à l'échelle nationale. Puis M. Ayadi insiste sur son attachement à l'autonomie et à la liberté du choix propre en tant que citoyen tunisien, pour exprimer ensuite son aspiration à la paix, le refus de la fatalité du conflit, et conclure de la nécessité du dialogue et du respect.

Des opinions diverses ont fait allusion au sujet d'une façon directe ou indirecte. Parmi les idées soulevées on trouve la notion de « deux poids deux mesures » qui caractérise la communauté internationale, le marchandisage des droits de l'homme par certains activistes ou une frange de ce qui est considéré comme « élite » de l'opposition, ainsi que la connivence des relations internationales avec le bloc de ce qui est appelé la « gauche » contre le bloc de ce qui est appelé « islamistes » dans ce qui est considéré comme entrisme dans les affaires tunisiennes face à une situation où l'action domestique a du mal à se consolider [10]. Il n'échappe pas à l'opinion générale [11] que les Occidentaux ne cherchent que des intérêts, et que dans ce but ils appuient les gouvernants et les opportunistes au détriment du peuple, peuple lequel a du mal à s'affranchir de ses complexes de peur et de manque de confiance, pour ne s'en prendre qu'à l'autre au lieu de se révolter contre ces mêmes gouvernants. Ces opinions sont également appuyées par des plumes confirmées de la littérature militante telle que, entre autres, celle d'Om Zied [12] qui explique en sus que l'Occident entretient une relation de supériorité et de mépris vis-à-vis du monde arabe (et dans ce cas il n'y a pas lieu de coopération entre libres et esclaves) et protège volontiers un amalgame entre la culture et tradition musulmane, l'islam, et une minorité politique qui fait prétexte du dénommé terrorisme.

Divers autres écrits coulent dans ce sens et il serait interminable de les énumérer.

Une autre approche de lecture de la part de Rchid Khchana [13], plus originale, stipule que le Maghreb ne figurait pas dans les considérations stratégiques des Etats-Unis, considéré comme étant acquis (via ses gouvernements) par le cercle européen. Du coup la nouvelle volonté américaine d'investir le terrain Maghrébin adopte une tactique concurrentielle vis-à-vis de l'attitude Européenne et consiste à gagner la sympathie de la base populaire et des élites en exerçant des pressions réelles sur les régimes et en oeuvrant pour un projet démocratique sérieux. En incluant dans son analyse le projet d'intégration des pays du Maghreb dans l'OTAN, R. Khchana conclut que dans cette bataille les régimes doivent chercher un rapprochement avec leur base populaire, sinon les effets de la pression vont engendrer une situation pré-colonialiste, et pousser l'ensemble du régime et de la nation à la perte.

Cependant, bien que la littérature soit abondante sur le sujet vis-à-vis de l'étranger et des Etats-Unis en particulier, il n'existe pas beaucoup d'éléments sur des projets ou des propositions d'actions concrètes. J'ose à peine citer une tentative de contribution de ma part sur la possibilité d'exploiter les éléments qui peuvent être à notre portée de la façon la plus appropriée possible [14]. On a aussi vu une initiative spontanée émerger [15], qui a été contestée de façon brute bien plus qu'elle n'a été discutée, et ce de façon très timide [16], car c'est encore l'absence de débat public réel et sérieux qui a caractérisé le déroulement de cette action.

Ce sujet fait généralement face au silence ou alors aux expressions de rejet, directes ou indirectes [17] [18], et s'assimile souvent à du « néo-harkisme ». Certains vont jusqu'à parler de « Chalabisation » ou d'« Irakisation » de la Tunisie [19]. D'autres scandent qu'il est préférable de s'adresser à la base du peuple tunisien en attente d'un leader pour se mettre en branle, ces remarque n'empêchent pas pour autant le recul de la réflexion de conclure qu'il est nécessaire d'investir le terrain d'action internationale sans vendre son âme pour autant [20], et que la recherche d'un appui autour d'un pivot tiers est raisonnable dans une situation où un affrontement direct pur et simple avec la dictature est suicidaire [21]. Une autre frange de l'opinion, sous l'argument de la dépendance et de la souveraineté, insiste que le problème national doit être entièrement régi par des citoyens du pays [22].

D'un autre côté il existe des textes qui circulent [23], des semblants de lettres au président G.W Bush, font l'éloge de Ben Ali et de toutes ses politiques dans tous les domaines y compris dans la répression, saluent sa clairvoyance et sa bravoure y compris dans la torture et la confiscation des libertés. Ces lettres émanent d'associations fantômes ou soi-disant existantes, mais aucune vérification n'a été faite quant à leur nature. Nul ne sait si c'est de l'intoxication ou une fuite des souterrains lobbyistes de Ben Ali qui balisent sa visite à Washington prévue courant du mois[lien dépêche]. Si ces textes bidons [22] sont cités ici c'est que rien n'empêche que ça ne corresponde à des envois réels qui ne se font pas remarquer, comme ce qu'on a pu voir discrètement pour la dernière visite de J. Chirac en Tunisie [24]. En contre-partie, il n'y a pas grand chose, pour ne pas dire rien, qui émane de l'Opposition et qui pourrait y être apposée en balance.

Dans le catalogue des rumeurs, on trouve les bruits d'un éventuel placement de Mustapha Kamel Nabli sur la rampe de lancement d'un processus de présidence [25].

Pendant ce temps, les acteurs étrangers poursuivent leurs actions sur le terrain tunisien et prennent le régime en place pour interlocuteur en l'absence d'une approche active des franges de l'opposition. Ainsi l'Union Européenne octroie une aide colossale aux médias tunisiens [26], mais distribuée exclusivement aux établissements institutionnels [27], souillés à la base, et renforce leur pouvoir monopolistique.

Les dirigeants américains, en la personne de G.W. Bush, continuent à leur tour leurs échanges de sympathie avec Ben Ali [28].

Parallèlement, le régime tunisien ne lèse pas sur la collaboration et la bonne prestation pour rétribuer la caution internationale. Dans ce registre on peut citer par exemple la participation du régime tunisien dans l'influence des décisions de capitulation de son homologue Libyen [29]. De la répression des manifestations contre la guerre en Irak [30] à la prochaine base militaire US à Bizerte en passant par les nouveaux quartiers généraux US à Tunis camouflés en ambassade, Ben Ali se fait volontiers le jouet de Bush [31].

Dans les manœuvres qui composent le régime tunisien avec les acteurs étrangers, on peut aussi citer le projet d'intégration de la Tunisie dans l'Otan [32] ou encore la reprise de la régularisation des échanges avec Israël [33] [34]. Tout cela se fait indépendamment de la base civile du pays [35] et sans manifestation réelle (contestataire ou participative) des activistes.

L'espace européen veut aussi tirer son jeu dans le terrain tunisien [36] même si son action se restreint aux relations institutionnelles, les projets économiques, et les semblants des droits de l'homme [37]. Même si les américains ont annoncé qu'ils ne cherchent pas à faire concurrence à l'Europe, ils ne cachent pas leur intérêt grandissant pour la région du Maghreb [38].

Dans la bataille non annoncée entre Européens et US (quelques textes d'analyse existent dans ce sens), et avec les multiples allusions à la volonté des US d'oeuvrer pour une ouverture démocratique dans le monde [39], les américains se veulent plus crédibles. Leurs dernières actions en Tunisie [40] tendent vers ce sens [41] [42], et ont l'air d'investir un terrain d'action plus sérieux [43].

Les axes de travail à fixer pour ces plans ne sont pas définis et encore moins explorés par les penseurs ou les acteurs de l'opposition. Toutefois, quelques figures de renom ont abordé la question. L'appel de toute forme de soutien US en Tunisie est implicitement rejeté par Ahmed Manaï [44], mais ce dernier ne manque pas de souffler qu'il faut néanmoins leur rappeler qu'ils doivent cesser leur soutien au despote. Par ailleurs Moncef Marzouki [45] stipule qu'il est fondamental pour les représentants du pôle démocratique de prendre les devants pour expliquer aux décideurs occidentaux qu'il n'y a pas que le chaos et l'intégrisme pour remplacer les dictatures.

D'une façon générale, le sentiment qu'on voit dans les textes qui circulent par ci-par par-là, trop nombreux et disparates pour être énumérés, relate le refus indéniable d'appeler l'étranger à intervenir, tout en affirmant qu'il est nécessaire, tant en sollicitant les organisations honnêtes qu'en accusant les directions soutenant les régimes de la dictature, de s'adresser à l'étranger pour plaider une cause démocratique en Tunisie.

[1] What We Will Do in 2004 By Colin L. Powell - The New York Times, 1 January 2004

[2] La vision américaine d'un monde meilleur - Colin L. Powell - revue Foreign Affairs janvier-février 2004

[3] Interview au journal « Acharq Al Awsat » n° 9167, 03/01/2004
http://www.tunisnews.net/4janvier04.htm

[4] exemple sur le forum Tunezine

[5] Démocratie arabe et mouvements islamistes - aljazeera.net 31/12/2003 (repris sur Tunisnews)
http://www.tunisnews.net/4janvier04.htm

[6] Les Etats-Unis et les Islamistes : retour à la recherche d'un dialogue en suspens - « Al Hayat » 04/01/2004 (Tunisnews)

[7] Dialogue islamo-américain - « Al Wasat » 04/01/2004 (Tunisnews)

[8] Kofi Annan - message to the Inter-Governmental Regional Conference on Democracy, Human Rights, and the Role of the International Criminal Court, Sana'a, Yemen, 10 to 12 January 2004

[9] Abderraouf Ayadi (CPR) - lettre ouverte à Powell - Kalima tunisie, n°20, Décembre 2003

[10] voir échanges entre Lecteur Assidu et Sami Ben Gharbia sur le forum TUNeZINE
http://www.tunezine.com/forum/read.php?f=1&i=72475&t=72444

[11] voir, pour illustration, une intervention de TIZ sur le forum TUNeZINE
http://www.tunezine.com/forum/read.php?f=1&i=74655&t=74568

[12] mot d'Om Zied, l'Occident et la Tunisie - Kalima Tunisie, n°21, janvier 2004-02-09

[13] Les Etats-Unis et la démocratie au Maghreb - « Al Hayat » 06/02/2004 (Tunisnews)

[14] My feedback on Powell's statements

[15] Lettre de TSC

[16] Commentaires sur la lettre de TSC

[17] intervention de « kabbar » sur le forum TUNeZINE

[18] Benvenuti Fratelli Romani ! mercredi 21 janvier 2004, par Omar Khayyâm

[19] Taieb Smati : à propos de la pétition adressée au président US - je désiste (Tunisnews)

[20] Vive la Tunisie ! Ni Bush ni Ben Ali, bilel sur le forum TUNeZINE

[21] Le rôle interfrontalier dans le (dé)blocage tunisien, par bilel

[22] Indépendance et liberté- I. par Sami Ben Gharbia, alias Chamseddine. le 07-07-03 (Tunisnews)

[23] a) exemple 1
b) exemple 2
c) exemple 3
d) exemple 4

[24] Bienvenu Mr Chirac. La pétition des associations tunisiennes ! - TIZ, emag TUNeZINE n°116

[25] les textes sont trop diffus et implicites pour pouvoir citer une référence

[26] Union européenne et médias tunisiens, voir la brève

[27] Media watchdog calls on EU to abandon aid program to Tunisia
Reporters sans frontières propose à l'Union européenne de faire des économies ! 04/02/2004
- Quant la montagne accouche d'une vulgaire souris (corrompue ?), par Astrubal

[28] M. Bush adresse des voeux à Ben Ali avant leur prochaine rencontre à Washington

[29] Powell : la Tunisie a aidé à convaincre Tripoli de changer de politique
-idem

[30] Zine Abidine Bush Ali, l'ami américain. 19 février 2003, par hasni

[31] Ben Ali pour un renforcement de la concertation avec les Etats-Unis (AFP)

[32] je ne trouve pas les dépêches sur l'intégration du Maghreb dans l'Otan

[33] Tunisie-Israël : Reprise en vue (Mokhtar Yahyaoui)

[34] Rencontre du CRIF avec l'ambassadeur de Tunisie

[35] voir, par exemple, le commentaire sur le forum TUNeZINE de Sami Ben Gharbia concernant le projet de l'Otan

[36] Tunisie - Union européenne, Conférence de M. Günter Verheugen, commissaire européen à l'Elargissement (divers articles et dépêches)

[37] Le Commissaire Verheugen appelle la Tunisie à tirer profit de la politique de voisinage proposée par l'Union Européenne - Libération.fr, 22 janvier 2004

[38] Les Etats-Unis renforcent leur attention dans le Maghreb

[39] les articles et dépêches dans ce sens ne se comptent plus, voir pour exemple Tunisnews n° 1361, 10 février 2004.
http://www.tunisnews.net/10fevrier04.htm

[40] Visite à Tunis du S.E. adjoint américain chargé des droits de l'Homme (AFP)

[41] Rencontre entre un représentant de l'administration américaine et des personnalités tunisiennes

[42] Un responsable américain rencontre des défenseurs des prisonniers politiques (AFP)

[43] La Tunisie dispose d'une "plate-forme favorable à la démocratie" (AP)

[44] Si Ahmed et la base de l'histoire / par Ahmed Mannaï ; intr. par Omar Khayyâm, mercredi 28 janvier 2004

[45] Interview de Marzouki accordée à l'Audace et reprise sur Tunisnews

My feedback on Powell's statements

Walid [eFighter] — 2004-02-11T23:41:52Z

This text is a raction to latest developments of US Foreign Affairs speech

My vision is that we should try to take advantage from every potential. Today the US are clearly expressing their will for a "more free and democratic world". However does Tunisia fit in the chapel of the countries to "democratise" or is it considered "democratic enough" to be bothered about ? Anyway, let us try to find out how we can benefit from this :

1- Feasibility :

I think that we have to distinctly and lucidly underline our current regime's points of failure and then explain how these gaps lead to an inefficient situation, both socially and economically. Once we point out these facts and put up an unambiguous definition that the regime is a system which needs adjustments we put the US in front of their public statements and therefore steer their direct or indirect influence on the current regime. This does not guarantee they will intervene more actively in our country but at least it would limit their kindness with the regime. Are the US truly willing to operate these changes ? The answer doesn't really matter. What matters is what we can do with it.

2- Strategy :

The question is to know whether the US declarations are serious or not. In other words, can we trust in Foreign Affairs Policy ? Of course no. Every policy, despite all what can be said, is driven by interest. So how can we coincide their interests with ours ? Well like Maherbaal said(*), by setting up a "plan" of concrete actions based on credible resources and which would lead to a more open and tolerant situation driving the whole country to a better blooming and advance, and thus creating a win-win position. In fact, if they (the US and the Western generally) see us like a "market" then a better development will make of us a better market and consumers, if they see us like suppliers then a better development will make of us better suppliers with better quality. This logic remains relevant for the social issues as well as all their underlying problems (immigration, the so called "fundamentalism"...) The roadmap between the current situation and the new target situation must be precisely and accurately exposed, and here comes the work of strategists (who are they ? where's the Tunisian Centre for Strategic Studies ?) But in my sense, the killing argument is that the Tunisian case is an excellent candidate for a pilot program. Tunisia is well placed for real democratisation. Not too conservative nor too liberal, not too eastern nor too western, it can be a good field approach for announced US objectives, and we can make the most of it for our own goals.

3- Ethics :

Some will raise the problem of independence and self-government. Well I confess that I'm against foreign interference and external influence. Self-determination is the basis of any democratic project. But even though Truth is reluctant to seeking US support and Mr Yahyaoui fears identity shove off or elitist Western's advocating or disguised foreign control, tactical moves are an essential component of political action. Politics are a game with no feelings, no principles other than turpitude. NCH perfectly knows what I'm talking about. That's why politics are not my business and will never be. However I'm trying to contribute to the thoughts about Bush Administration and Powell statements without any further pretension. Those who ignore the international influence on local contexts are faking or raving. I'm not saying that foreign pressure has to be taken as an imposed trend, but that all its parameters, stakes and impacts must be considered. Furthermore, the regime is juggling with international relations so militants should also pursue it on that ground.

Nowadays countries, especially Tunisia, cannot be considered as closed systems. At the same time a foreign support can't be effective if it is not wanted and welcomed nation-wide by popular wish. Active base militancy and international backing should be sought-after jointly. By the way, I'm interested to see how Mr Marzouki (now that he announced his intention to go more towards Tunisian people) will tackle his action in the field : what will he "propose", "say" and most of all "do". Another point : I can't imagine a single second that there's any activist who didn't ensure his initiatives by foreign contacts. Of course what matters the most is the domestic action ... but seeking international back up can be a leverage of efficiency. The whole thing is about pragmatic action versus sterile idealistic slogans. Let me remind that agreements with foreign dissidence shall be held as a strategy and not as a fact of obedience. We must use the Bush and Powell declarations for our purpose, it's clear if we don't use them then we let them use us !

4- Legitimacy :

Keeping national autonomy of any political or community action is essential to confer legitimacy and above all credibility and popular support and membership. Thus beseeching foreign back up shall not be connected to any specific action, nor bound to any group or party. Every own civil society initiative or political enterprise must remain own directed and hold locally, this is to prevent legitimacy swing as it happened in Iraq for example (though it is a very special case) or peculiar influence as threatened by Mr Yahyaoui. What we have to seek from international encouragement is to help the emergence of a real democratic space and to guarantee a context of freedom and fairness without promoting any specific institution or movement and without operating any trade-offs. So we have to ensure that the US sustain press without giving favour to a journal, that they sustain society without giving favour to an organisation, that they sustain freedom and human rights without giving favour to an opinion or ideology, and so on.

For this purpose we are required to avoid clash of interests by separating support protagonists and trusteeships. Domestic activism must stay independent as it's an essential part of self accomplishment and as not to be accused of being sold up, whereas other people should watch the respect of basic democratic principles. So here we need to have two different trends completely separate and independent : democratic militants on one hand, supervisors and trustees on the other hand. This may be accomplished by setting up a commission of independent individuals who take an inventory of skids and abuses, report them to the US "democratisation watch force", and propose recommendations and improvement action plans.

Once again this shouldn't be seen as begging but as a way of "faire feu de tout bois"

5- Strategy II :

Let us come back to the considered approach. How to convince the US to act in our favour ? (I mean we the Tunisians) As we cannot know what the front side speech hides and what is carried out in the back office, we have to govern the action by reducing it to a simple matter of logic. And this is what is intended by the win-win initiative. Now can we really determine a win-win approach ? Well here we have several points :

There's a relevant point in the US Foreign Policy speech, that's "development is not a nil sum game". Analysts should assert the accuracy of this statement and then define a potential win-win position and the way to evolve into it.

The dominant looks to make profit and usually wrongs the dominated. This is the case when the dominant wants to extort other countries' natural resources and that makes the "nil sum game" law. But this doesn't apply to the case of Tunisia because it isn't a country of great natural resources. On the other hand Tunisia is a country which boasts about its Human Resources and always bet on its human capital and its development. This point is a serious entry to result in a win-win strategy because everybody (nationals and foreigners) would be better off establishing true democracy, emancipating individuals and releasing all their potential and positive contributions to the global wellbeing.

Furthermore, even we can deeply doubt in the US intentions, there are always sincere people in west who are willing to help without great personal interest other than defending moral and universal principles. These people can use their freedom of action in their countries to both push the authoritarian governments like Ben Ali's regime and drive their own governments for better influence.

6- Risks :

We can categorise the risks as follows :

external risks : this is if the foreign pressure is not driven by a true will to democratise the country on a neutral basis without trying to impose some biased influence. Well it depends on how we can succeed in defining the strategy and the approach as well as letting the actions and decisions be driven by logic.

internal risks : how would the regime react to such an external pressure ? It can back down on its positions pretending that it's prevailing its autonomy and being reactionary towards external influence. But the regime can't oppress the people more than it is doing now at the risk of hitting the breaking point and causing a popular uprising. However, the risk resides also in feeding the popular sympathy to the regime on the pretext of resisting to foreign influence.

There are other questions to raise here :
what would be the effect of a true opening in Tunisia ? are Tunisian people really mature for a democratic model ? which democratic model is most suitable for this context ? These questions may be shocking for many guys around here but I consider them as relevant and I can't deny myself on this point. Personally I don't have any answer for these questions. All I can say is that if we are worth democracy then we will get it, if we don't reach democracy then we are not worth it, for me it is as simple as that.
would the movements that are considered as risk factors or the so called "undesirable organisations" accept to shift their positions seriously in order to thwart the blocking arguments of both the regime and the West, and then promote a better evolution for everybody as well as for themselves ?

But in all cases I think that a global pressure at all edges is a plus to overturn the regime as far as it is possible and is a profit to some extent.

7- Action :

The regime is in a difficult balance and must be throttled from all sides hoping it would collapse under the pressure, from the inside and the outside. As I say the most important thing is the action in the field beside the people by rallying them and linking them. We should not forget that working out a plan with clear objectives is the essential step to convince popular mobilisation. Since it's important to confront the regime at all levels, to limit its possibility of actions and tighten its condemnation, we have all the benefit from leaning on International power support, especially the US and the EU, without forgetting that we can still take the opportunity from the competition of these two blocks to gain privileges in our region.

Thus I summarise the essential action plans like this :
informing and sensitising mass people in the field
networking and lobbying to International institutions, US and EU in particular I would suggest that those who feel comfortable with english and who are usual to the US system write to US administration to report all the items that have been previously discussed. Those who have the equivalent skills do the same all across Europe. Those who are in Tunisia try to get the maximum of information and spread it as far as possible in all parts of the country. Possibly, if there are faithful and patriotic political forces, form a coalition and work out a project which satisfies people preoccupations and which can be a serious alternative for the current regime.

Maherbaal said that "Ben Jaafar or Marzouki or whoever must act now", in fact I don't think that any sincere activist ever stopped acting, but they need our help and our support, we the people, we must act !

Anyway, I consider that the two first points (informing and networking) are our part we the people and that's where I stick my action. The last point is politicians' business but I don't count on them because they simply don't exist.

Today it's our turn to prove our maturity and fulfil our civic duty. Few elitist groups are not enough to change any thing if we do not join them. It's our game to set true democratic fundamentals by our action, we the people. Or are we waiting for Ben Ali for that ? So let us act !

8- Disillusion :

I don't even dare hoping that there are people who wish to push this discussion thoroughly and even more imagine there are ones willing to carry these ideas and projects and lead them to concrete actions. I wonder why I took all the time writing this text. Maybe it's fun.

(*) refers to some discussions at TUNeZINE forum

Jeu politique de débutants

Walid [eFighter] — 2004-01-28T22:12:43Z

Dans cet article je ne vais pas généraliser mais préciser, pour que l'explicite l'emporte sur le non-dit. Je m'engage à faire l'effort de l'objectivité, mais je ne promets pas que je ne me laisserai pas emporter sous l'influence du critiqué lui-même.

Dans une apologie [1] de l'initiative en gestation de présenter un candidat aux Cérémonies d'Insultes Présidentielles au peuple tunisien (comprendre élections), Tahar Ben Hassine (TBH pour raccourcir) vient faire la morale à Néjib Chabbi, mais on se demande si ce qu'il cherche en premier n'est pas de torturer la raison des lecteurs.

L'article cité explique que cette initiative tend à conforter "un processus de travail" qui vise "l'unification de l'opposition". Ainsi d'après TBH, pour tenir compte "des divergences, mais sans oeuvrer à les approfondir davantage", il faut soutenir une candidature pendant que le boycott constitue le seul apanage commun qui reste dans le panier de ce que l'on n'oserait pas appeler oppposition.

Il y a tellement de lacunes et de terrains d'actions sous-exploités, et militer contre Ben Ali ne se réduit pas à présenter un candidat aux sélections de ce dernier. Pourquoi TBH laisse sous-entendre que, face à "l'attitude du pouvoir", refuser d'être un figurant de la mascarade s'assimile à "abandonner tout combat" ?

En fait TBH précise que "les possibilités réelles (...) des élections ne dépendent pas uniquement du pouvoir mais également de la partie adverse". Je ne peux pas me permettre de mettre en cause les efforts, les sacrifices et les engagements des militants de longue date, mais quel est le bilan de ces possibilités ? Il est loin de se réduire à un ensemble vide, mais de là à prétendre détroner Ben Ali du jour au lendemain...surtout que TBH s'empresse d'affirmer lui-même que "la présidence à vie n'est plus une tentative à présent mais une réalité concrète"

Mais le tour d'étourderie n'est pas fini. Voyons la suite : TBH a la sagesse de rappeler que "une participation est une participation et lorqu'on participe, c'est pour gagner et non pas pour protester". C'est donc rien que ça ? A vrai dire c'est la puce qui m'a fait sursauter pour écrire ce texte. Ce n'est donc pas du persiflage !!!! Il faut être débarqué tout droit de la planète Pluton pour pouvoir le dire avec un ton si assuré.

Regardons comment les vieux loups de l'opposition comptent s'y prendre pour réaliser ce sérieux projet : "c'est de l'exploitation d'une lacune juridique qui a échappé à la guillotine de la législation inique promulguée par le pouvoir pour couper toutes les têtes saillantes", "se regrouper autour du "rescapé" de la guillotine", "même dans le cadre des lois iniques". C'est beau. C'est donc ainsi qu'on en revient à élire un Président de la République ? Mais ne nous décourageons pas. Après Pluton, de quelle planète faut-il venir pour supposer que les Tunisiens lambda vont se lever tout d'un coup et se défaire des tentacules de la pieuvre RCD par un coup de baguette magique pour se diriger en masse vers les urnes en vue de voter pour un parfait inconnu que "le hasard a voulu" choisir ?

S'agit-il d'un brain storming public ? ou de sérieuses idées de débutants ? L'expérience n'a pas nourri le savoir ? L'âge n'a pas nourri la sagesse ?

Etonnant aussi de voir TBH s'interroger "Mais même si nous admettons que la "participation de protestation" est une pratique courante dans la scène politique nationale, alors pourquoi ne pas l'appliquer aux élections présidentielles ?" et évoquer lui-même des réponses avec des considérations lucides :

"Si l'opposition démocratique arrive à mobiliser des centaines de militants, prêts à résister aux violences et au risque d'emprisonnement, pour diffuser les imprimés dans les rues en dépit de l'interdiction arbitraire, organiser des réunions avec les citoyens dans les locaux publics et privés et (...)"

"énumérer les conditions nécessaires au combat électoral (moyens d'information, imprimés électoraux, locaux de réunion etc...) et coordonner avec les autres courants de l'opposition démocratique pour oeuvrer (...)"

Oui ! Voilà le déclic, En avant l'action ! En avant l'information ! En avant la mobilisation ! en avant l'organisation !

Mais pour toutes ces belles actions, pourquoi y a-t-il besoin d'un clown de scène ? qui ne rajoutera rien si ce n'est conforter Ben Ali dans sa victoire ? Et pourquoi avoir attendu 2004 pour le faire ? Ce travail de fond doit obligatoirement s'opérer pour galvaniser la scène, tout en s'engageant dans la durée pour redresser la situation et baliser le chemin de l'avenir. Mais il faut se dire que l'espoir des présidentielles est en retard pour le train de 2004. N'en déplaise à certains vétérans victimes de l'obsession du fauteuil.

Aussi TBH nous pousse allègrement à croire que "la participation aux législatives" s'inscrit dans le même gabarit des présidentielles. Admettons. Et les municipales ? Pourquoi n'y a-t-on vu aucune action ? aucune mobilisation ? aucune motivation ? Ou alors n'y a-t-il que le trône de Carthage qui donne envie ?

La question qui se pose est si Maître Ayachi Hammami, ou tout autre marionnette potentielle, sait évaluer ses chances ? saura-t-il résister à l'appât ? se rendra-t-il compte du rôle qu'on le pousse à jouer ? pensera-t-il en tirer quelque popularité si ce n'est donner son nom à la prochaine traduction de Don Quichotte en dialecte tunisien ?

S'il est vrai que le pouvoir en place ne laisse aucune latitude à la résistance ou l'opposition, toutefois dans l'univers il existe un microcosme, parfois beau parfois moche, parfois intelligent parfois stupide, parfois attirant parfois dégoûtant, mais qui a cette richesse de traduire plutôt fidèlement l'état d'esprit de la société tunisienne (en dehors de son bloc majoritaire désintéressé) dans toute sa diversité, avec toutes ses facettes, ses tendances et dispositions. Et cette diversité a fait état d'unanimité sur la question [2]. Les gourous de la politique, les "personnalités de l'opposition démocratique" sauront-ils y prêter attention ? Ou "l'exploration de toutes les opportunités de travail en commun" aboutira-t-elle à s'en enquiquiner pour prouver définitivement qu'ils n'ont d'autre recherche que leur propre passion ?

Certes "la campagne électorale est susceptible de générer un acquis médiatique" très fort, elle en est même un énorme levier, et il faut que toutes les actions sur le terrain soient au rendez-vous et en profitent, notamment pour défendre le "droit fondamental à la liberté de candidature", et surtout pour sensibiliser les tunisiens et ouvrir les brèches pour les tours suivants. Mais il n'y a pas besoin d'un figurant pour se ramasser les tomates et de Ben Ali et de l'opinion.

Le site que représente TBH propose un sondage à questions exclusives : "Se battre pour la libre candidature" ou "Boycotter pour cause d'illégitimité". Quelle est la mystérieuse raison qui interdit les deux en même temps ? C'est sur ces deux aspects que devrait reposer la campagne, en s'affranchissant de la mise en scène qui ne servira qui ne servira que le mauvais camp.

En tout cas, il y a une concorde sûre : l'action contre l'artisan du totalitarisme, de la torture, du dépouillement, de la corruption, et contre tous ses acolytes.

Agissons, et judicieusement. Les idées ne manquent pas. Et qui sait, pour les pressés, une surprise peut toujours surgir.

[1] http://80.11.130.27:8080/article/articleview/336/1/10/

[2] http://www.tunezine.com/forum/read....

Je n'ai cherché qu'une critique qui chasse le ridicule et valorise l'essentiel. Tout au long de cet écrit j'ai été partagé entre le "je" de l'opinion (avec mon tempérament dakkek) et l'analyse factuelle. Mais sans doute est-ce impossible d'y échapper lorsqu'on est nourri d'un arrogant mirage de logique implacable et d'une émotion en bouillon. J'ai perdu mon pari et je me suis globalement enlisé dans le style du texte critiqué. Tant pis pour la crédibilité. Je ne suis qu'un simple tunisien, et je n'ai pas à me draper dans un ton coincé pour espérer l'attention des sphères élitistes closes, qui espèrent me voir voter pour elles un jour.

Commentaires sur la lettre de Tunisian Civil Society

Walid [eFighter] — 2004-01-28T22:05:38Z

Face à l'allure d'une initiative spontanée [1], d'aucuns s'interrogent sur sa nature et ses initiateurs. Quel intérêt y'a-t-il à nommer les initiateurs ? Pourquoi chercher une personne qui lui donne une couleur personnelle alors que l'esprit du texte se veut être une émanation consensuelle des citoyens ? On dit que se focaliser sur les personnes est la marque des petits esprits, alors que les grands appréhendent les idées. Choisir d'être de l'un ou l'autre camp : le libre arbitre est roi. Craindre la "manipulation" n'est pas un argument. User de la raison, juger sur pièce, puis prendre ou laisser.

Lire la Lettre de Tunisian Civil Society

1- A lire ce texte, on peut facilement voir qu'il ne s'agit pas d'une supplication, mais de la synthèse d'un constat suivie d'une mise face à une responsabilité, au moins celle ne pas s'accorder avec un régime totalitaire, et celle de tenir acte par les faits des discours affichés.

2- Le texte ne s'adresse pas à une personne (pour ne pas nommer Bush) mais à une fonction (en l'occurence, la Présidence des Etats-Unis d'Amérique)

3- Il est clairement dit que le rôle d'action relève de la responsabilité nationale. Il ne s'agit donc aucunement d'une invitation à s'installer ou à instaurer quoique ce soit, mais simplement à dénier la dictature, la source du mal commun.

4- Ceux qui exhibent l'alibi choc "pas d'ingérence", sont invités à lire le texte pour voir qu'il y s'agit simplement d'"Exigez", et non pas de "Venez" ou "Intervenez" Il se trouve que malencontreusement le président actuel des Etats-Unis s'appelle Bush, qui rencontre d'ailleurs prochainement un autre malencontreux président Ben Ali de Tunisie, pourquoi le laisser entendre ce dernier uniquement ? Collons-lui NOTRE voix dans la face !

5- Ceux qui s'abritent derrière des prétextes de morale ou de principes, feignent-ils laisser entendre que les étrangers attendent notre accord ou notre refus pour opérer dans notre pays ? Plutôt que déserter le champ et laisser Ben Ali et ses suppôts du régime comme seuls maîtres d'ouvrage, pourquoi ne pas afficher notre existence ?

6- Prétendre vouloir le bien de la Tunisie, et contester ce texte sur la base d'une prétendue dignité patriotique, relève, à mon sens, de l'hypocrisie. De ces gens là qui résident à l'étranger et qui y travaillent, pourquoi se constituent-ils comme ressources de l'étranger ? Ceux qui y vivent, pourquoi acceptent-ils, bon gré mal gré, de manger dans sa main ? N'importe ce qu'ils fassent, pourquoi ne rentrent-ils pas en Tunisie pour affronter la responsabilité nationale au vrai sens du terme ? De ces gens là qui résident en Tunisie, pourquoi roupillent-ils dans leur fatalité (en majorité) ?

7- Aucune personne ne peut jamais adhèrer exhaustivement à un texte qu'elle n'eût écrit elle-même. Mais si elle y partage une petite part ne serait-ce qu'infime, pourquoi épargner un gramme d'effort pendant que d'autres hurlent à l'aide dans le mouroir Ben Ali ?

8- Quand il ne se passe rien on crie pourquoi il ne se passe rien. Quand il se passe quelque chose on s'acharne à détruire, en stigmatisant les potentielles et inéluctables faiblesses, et en occultant les mérites. Purquoi continuer ce jeu d'ingratitude et de malhonnêteté ?

[1] Lettre de Tunisian Civil Society

Dans ces circonstances, et pour toutes ces raisons, je signe. Ou alors d'autres subtilités m'ont échappé, dans ce cas merci d'éclairer le reste des lecteurs : A vos commentaires ! (c'est facile vous savez, il suffit de cliquer juste dessous)

2004...

Walid [eFighter] — 2004-01-07T19:41:02Z

Tout ce dont je me rappelle c'est cette image qui reste collée dans ma tête, l'image de ma grand-mère qui me demande soudain : qui est le mieux ?

C'était en 1987 à Tunis, je savais à peine lire et compter. A cette époque la télévision avait annoncé la fin de Bourguiba et l'avènement de Ben Ali. La première impression que j'ai eue était colorée d'amertume, ainsi se terminait la chevauchée du "Libérateur, du "Combattant Suprême", du "Père de la Tunisie"(*). J'ai perçu cette destitution comme une trahison, et j'avais des sentiments mitigés à l'égard de celui qu'on dénommait Ben Ali : traître opportuniste ou héros providentiel ? Vous vous doutez bien qu'à l'époque de cet âge je n'avais aucune connaissance qui dépasse le cadre de ma caisse à jouets et l'étagère de mes livres d'aventures.

Ca se passait dans le séjour de chez ma grand-mère, un soir à la télé, je ne me rappelle plus exactement mais ça devait être le bulletin d'information de 20h, on montrait le nouveau "maître" et on le couvrait d'éloges. J'ai pointé du doigt vers ces images et j'ai dit avec ma curiosité d'enfant : "C'est lui Ben Ali ?" Et ma grand-mère a répondu "Oui, c'est le nouveau Président de la République Tunisienne" Ma curiosité étant satisfaite, j'allai retourner à mes occupations primaires quand ma grand-mère reprit avec un ton attentionné "Qui préfères-tu ?" Je m'exclamais, elle a explicité "Qui est le mieux ? Bourguiba ou Ben Ali ?" Cette question est venue piquer mon vif et interpeller ma personne étrangère au monde extérieur, cela a exigé une réflexion qui n'avait pas d'issue vu que je n'avais pas les éléments pour pouvoir juger. Je suis resté immobile et étonné, avec le visage de ma grand-mère souriante et son regard accroché à mes lèvres en attendant la réponse. "Je ne sais pas. Au moins Bourguiba a milité, il s'est battu pour la Tunisie, il a sacrifié pour mériter notre gratitude. Mais Ben Ali, il n'a rien fait, il a tout trouvé tout prêt, il est simplement venu récolter, ramasser" telle était ma réponse d'enfant innocent, et à elle de poursuivre "Tout le monde dit que c'est mieux ainsi, que ce sera bon pour l'avenir" Au fond de moi-même j'ai répliqué "peut-être..." et je suis retourné à mes jouets et à mes cahiers d'écolier. A ce moment j'avais déjà l'étrange sensation que Ben Ali a confisqué le pays.

Enfance et adolescence s'en suivirent, et tout allait bien dans le meilleur des mondes possibles. J'affichais de la fierté à tout ce que la Tunisie connaissait de bon, et de la confiance face aux difficultés ponctuelles du pays. Au bout de quelques années, ma satisfaction commençais à devenir incertaine. L'ère de l'espoir est passée, la désillusion frappait aux portes. Au fil des jours un sentiment de tromperie se développait, un soupçon d'indignité, l'impression d'être abusé. Langue de bois, portraits à tout va, mensonges et transgressions, manipulations odieuses, décadence, humiliation... C'est surtout la frustration qui s'accumulait dans mes veines, le désagrément, le ras-le-bol, l'exaspération.

La Tunisie peut mieux faire...

Mais les choses se profilaient comme si rien ne pouvait les changer, comme s'il n'y avait pas d'autre issue, d'autre choix ; la voie du destin est tracée. On s'interroge, et on se contente de ruminer sa peine.

En 1994, ma conscience de l'enfant que j'étais a eu le temps de se développer. On annonce des élections démocratiques au pays. Les candidats : Ben Ali bien sûr, et deux ou trois autres inconnus... En passant devant les quelques affiches de campagne électorale accrochées dans la ville, je m'intriguais de ces personnages mystérieux et inconnus candidats à la Présidence. Qui sont-ils ? d'où sortent-ils ? Que font-ils ? Qui votera pour eux ? J'étais excité à l'idée de ces élections même s'il était connu que Ben Ali en sortira vainqueur par tous les moyens. Rien que le fait de voir des visages nouveaux est un bon pas. Seulement, l'annonce des résultats est comme une catastrophe qui s'abat : 99,xx% de pourriture. Le "bon" pas se révèle en fait être un bond en arrière. Et la vie va...

Vient 1999. Le jeune que je suis est en phase de mûrir, et en même temps la situation générale continue à empirer. Les nouvelles élections sont là. Cette fois Ben Ali est seul candidat. C'est ce qu'on appelle le progrès paraît-il. Tout est caricatural, tout est pitoyable. A cette période je baigne dans d'autres préoccupations bien plus prenantes, comme 99,87% des autres d'ailleurs. Cependant la frustration, la révolte et la désinvolture, atteignent des sommets. Reste une consolation : il n'y a plus que cinq années à tirer, les dernières. En 2004 Ben Ali devrait avoir la bonne idée de se retirer et profiter de la vie ailleurs, pour laisser la place à un souffle nouveau. Cette naïveté n'est que la recherche d'un faux espoir.

L'année 2000 sonne son arrivée, c'est le virage qui laisse entrevoir l'horizon 2004, et les grandes interrogations qui vont avec. Qu'y a-t-il au bout ? un gouffre ? une plaine verdoyante et joyeuse ? Y aura-t-il un changement réel pour que la Tunisie se libère, respire, et prenne enfin son envol ? Malheureusement il n'y a pas de scénario plausible pour cette option. Les yeux se tournent vers l'opposition à la recherche d'une lueur, mais on n'y trouve que des miettes... Y aura-t-il un changement dans la continuité ? Des candidats du Gouvernement portés à l'avant pour la succession de leur Maître ? Malheureusement Ben Ali a laissé un système maffieux s'installer, un régime clanique qui ne supporte aucune alternance. Le Maître du Changement a été l'architecte, consciemment ou non, d'un système rigide et rouillé qui ne dispose d'aucune souplesse et qui ne peut que subir une rupture et casser. L'impasse. Un Ben Ali pour perdurer ? mais il y a la barrière constitutionnelle de 2004. Comment fera-t-il pour faire sauter le verrou ? Le doute est là, l'angoisse aussi. Cette fois le peuple ne laissera pas passer, 2004 est le tournant de la gloire ou des abîmes, mais il y a encore un peu de temps pour espérer voir se dessiner un futur radieux. C'est ce que je pensais en mon for intérieur.

Comme le temps passe vite ! 2001 et 2002 se succèdent, l'échéance redoutée s'approche à grands pas, et toujours rien. On spécule, on chuchote. Et tout ce qu'on trouve c'est un Ben Ali qui a bien réussi à nettoyer la scène : liquidations, bâillonnements, intimidations...

On annonce une réforme de la constitution. Mais je persiste à croire que cela ne se passera jamais. Osera-t-il ? Le référendum se confirme. Une note d'espoir reste cependant : si on en vient aux urnes le peuple n'acceptera plus de se faire léser, ou bien Ben Ali se fera effacer, ou bien le peuple -par conviction erronée ou par sagesse raisonnée à défaut d'autre alternative- choisira de reconduire Ben Ali en toute quiétude. En fin de compte c'est peut-être la meilleure solution. Les votes seront sans doute truqués mais au moins la situation a le mérite d'être remise entre les mains du peuple. S'il y aura un trucage c'est le peuple qui l'aura cautionné, orchestré par son silence, accepté par sa nonchalance.

Les résultats du référendum tombent : cette fois c'est fini, la dernière goutte d'espoir s'évapore, le dernier fil casse. C'est plus qu'un trucage, c'est plus qu'une mascarade. Ce n'est plus de l'humiliation, c'est de la provocation. Le plus étonnant c'est ce silence complice et perpétuel d'un peuple offensé et meurtri, une soumission affligeante, une apathie légendaire. Ben Ali annonce sa candidature et fait son chemin sans la moindre entrave, il manipule tout comme sa propre propriété, une propriété que le peuple lui laisse salement. Aucune contestation même timide, une indifférence masochiste. C'est le miracle du peuple tunisien. Que bénédiction soit faite à Ben Ali pour ce miracle !

Et nous voilà aux abords d'une nouvelle dizaine d'années d'une ère délétère.

Un ami dont le père vient de décéder m'a dit : "Pauvre de mon père, il a passé toute sa vie sous la dictature, Occupation, Bourguiba, Ben Ali, tout d'un seul trait ! Je ne compte pas avoir le même destin". D'autres se consolent en disant que le plus gros est passé ! "Courage, on a déjà fait quinze ans, il ne reste plus que dix, si tout se passe bien"

Je me rappelle ma grand-mère.. Aujourd'hui elle est éteinte, que Dieu garde son âme en paix. J'aurais tant aimé qu'elle soit encore là pour discuter avec elle, pour qu'elle m'explique, pour qu'elle me raconte ce qui tournait dans sa tête quand elle m'a posé sa question en 1987. Et son sourire... Etait-ce la marque d'un soulagement ? L'entrain de la fin d'un règne totalitaire et la présomption d'un avenir meilleur pour son petit-fils ? Comment savoir.

Pendant que je m'engage sur les sentiers de la vie, je rêve d'un cadre de développement où jaillissent les grandeurs des copains de ma génération et des suivantes, mais je vois un tunnel, sombre et noir, qui plonge vers les abîmes et la suffocation. Cette culmination du cauchemar est elle suffisante pour occasionner le sursaut d'un Réveil ?

Malgré un désarroi total, je garde un bout de confiance. Non, ce n'est pas un miracle de l'opposition que j'attends, mais un miracle du peuple, de la volonté, de la dignité. Je persiste à maintenir mon espoir, tout en sentant le train 2004 creuser mon égratignure.

Nous sommes en 2004.

(*) c'est ainsi qu'il était présenté à mes yeux

In Memory of the red Januaries in Tunisia modern history / par Truth

Walid [eFighter] — 2004-01-07T19:37:56Z

Resume :

Avant pres de 26 ans, en Janvier 1978, la Tunisie a vecu les evenements des la greve generale conduite par l'UGTT.

Contrairement a ce qui a dit plus qu'une fois par T. Belkhouja, l'ancien tortionnaire de Bourguiba, la decision de Asour d'entamer une greve generale n'etait pas une simple reflection des conflits interenes dans le regime, ele etait plutot la reflection de : (a) le militantisme des ouvriers tunisiens (b) les efforst des groups de gauche et nationaliste au sein de l'UGTT (c) l'abscence d'autres moyens pour mener une lutte politique que les greves.

Les groupes de gauche sont dits "extremistes" par certains. Mais l'extremisme de leur agenda politique (apres tout ils ont optes pour la "revolution" plus que les elections) etait populaire a cause de l'extrmisme politique de la dictature de Bourguiba.

Les Islamistes ont reussit a faire evoluer une large organization politique en dehors de l'UGTT. Par contre les autres groupes politiques, surtout ceux de gauche, ont echoues d'etablir une activite politique en dehors de l'UGTT. Nous croyons que cet echec est une des raisons qui peut expliquer l'echec de la fondation d'un parti politique large opposant au regime.

ملخص مر على احداث جانفي 1978 حوالي 26 سنة. و التي كانت ثمرة تضافر نضالات مختلفة, تتجاوز الرغبة الشخصية للحبيب عاشور. و بشكل عام فقد كانت المعارضة السياسية في تونس لفترة طويلة تمارس الضغط على النظام من خلال اتحاد الشغل, و هو ما اعاق تطوير كثير من الاحزاب السياسية في تونس, و خاصة منها حركات اليسار. مقابل ذلك نجح الاسلاميون و لو لفترة زمنية محدودة في تطوير اطارهم التنظيمي بمعزل عن انخراطهم في العمل النقابي.

The UGTT and the failure of forming a powerful political organization of the opposition in Tunisia

Before nearly 26 years, in January 1978, the UGTT general strike brought Tunisia to a new point in its modern history : the people upraise against the life long post-colonial government. At that point, the political map of Tunisia was extremely different than the one of the 1950s or the 1960s. In fact, after the monopolization of the national movement by the neo-destourien party, since the 1934 congress in Ksar Helal, basically there were no political life beyond the neo-destouriens' faction. Afterwards, the only possible opposition, i.e. the youssefists', was annihilated by several means, including the killing of S. B. Youssef. Paradoxally, however, the UGTT, which stood firmly behind Bourguiba during his conflict with B. Youssef, and through its charismatic leaders (A. Ben Salih, A. Tlili, H. Ashour...etc) was making the political counterbalance of the neo-destourien regime.

When H. Ashour and the leaders of the UGTT were leading the January 1978 general strike, they were, in fact, taking to a culminating point the old cold conflict between the PSD (Parti Socialist Destourien) and the UGTT. And when lately the old dog of Bourguiba's regime, the infamous T. Belkhouja, claimed that the strike was just a provocation by Ashour in order to weaken Wassila, as if the whole thing was just a reflection of an inner-conflict in the regime, he was not only repeating the same old unofficial explanation of Bourguiba to these events, but he was also trying to deny the fact that Bourguiba's regime was not representing the political, social, and cultural aspirations of the Tunisian people. In fact, Ashour was pushed to issue the general strike order by : the workers' struggle in many factories around Tunisia, by the very activated leftist and nationalistic factions which were leading many basic and national unions in the UGTT, and certainly by the absence of a real political life back then, so that there was no real way of political struggle other than the strikes.

Of course, it is necessary to say that Ashour was no angel. He recognized himself that he lead once the party militias to break down the student movement in 1973. But it is despicable that Belkhouja who invented some effective apparatus of the authoritarian machine of Bourguiba's regime can witness, judge, or even analyze the January 1978 events. Ashur was a simple individual who was in the final analysis determined by the historical context, the UGTT was bigger than him or anyone else. In other words, the UGTT was the organizational form that supported the roots of the unrealized political large factions in Tunisia, which could equal the neo-destour. That's why the "politicization" of the UGTT was and still a huge issue for the regime. It is, indeed, true that it was playing more than its role as a union, even with the usual political aspiration of any unionist activity. The UGTT was always too much politicized because there was no else to go to rally people. That was one of the weaknesses of the leftist factions in Tunisia, because in the final analysis, they politicized too much the union but they were, in turn, "unionized", i.e., they were unable to exist outside the union-the UGTT. But they did produce positive traditions, unlike what some use to say lately.

Many people now say that the leftist factions were just extremists-someone like Taib Baccouche is saying such things, for example. Well, in a certain sense they were. But not in the sense meant by the latter critics, which focus on the bad effects of these "extremist" factions on the democratization of the UGTT and the Tunisian society. Let's be real here, the political program of these leftist factions was not created out of context. Their popular appeal back then points to the fact that their radical programs -dictatorship of the proletariat, dictatorship of the workers and peasants, rejecting any compromises with anyone who does not identify with Marxism-Leninism…etc-the appeal of these radical messages was the result the pre-existing close regime of Bourguiba, which idealize the individual power of the latter and rejects any contribution from any new political faction. The responsibility of extremism should be charged to Bourguiba's political system. In front of such extremism-Bourguiba's extremism-the leftist extremism succeded in drawing many marginalized sectors of the Tunisian population, which effectively had shaken Bourguiba's regime and by definition pushed for the reorganization of the political map, and therefore created s real situation where there was an effective freedom of expression and of media. Unfortunately, that did not last long, even with the enormous pressure brought in the 1980s by the Islamist movement.

A word is necessary to be said about the Islamists. In the website of Nahda.net one can find a statement made by the pre-Nahda movement/the MIT (al-Ittijah) that condemns the regime oppressive measures against the January 1978 strikes. But until that point the MIT was still little politicized, and basically was not a major player in the events of January 1978. It is, however, later during the 1980s that MIT as any political opposant in Tunisia tried to take part in the power conflicts in the UGTT. It is interesting to notice that, unlike the leftist factions, the MIT succeeded in preserving its own course of building its political organization, with a very wide appeal especially in the late 1980s, without ever being a major force in the UGTT. By far, that was one of the rare occasions where a political faction in Tunisia has evolved its organization and its raw base outside of the UGTT. But even this experience was aborted.

The UGTT has been a helpful frame of political activities for many political factions. It was, however, by its huge political appeal preventing the evolution of many political factions in Tunisia, as independent and strong political organizations. This is might be one of the possible explanations of the poor political life we live in Tunisia right now, besides the oppressive measures of the current regime.

Anyhow let's remember the martyrs of January 1978 with sadness and admiration. Their legacy of courage should keep our faith in the strength of the Tunisian people strong and unshakable.

Truth. January, 5th 2004.

Publication tardive sur la dictature Zinaddam Benali / par Mauxdesmots

Walid [eFighter] — 2004-01-07T19:37:36Z

Réponse à un article signé J. Kesraoui dans l'hebdomadaire « LE MAGHREB » N° 168 du 15 septembre 1989. Cette réponse n'a jamais été publiée…… Je la publie aujourd'hui, parce qu'elle est me semble-t-il d'actualité. Les évènements depuis 15 ans ont prouvé la justesse de ce point de vue.

En réponse à monsieur J. Kasraoui, je voudrais poser la même question qu'il s'est posée lui-même dans son diatribe contre les islamistes et qui demeure sans réponse ! En effet, « Oû allons nous ? » Mr. J. Kesraoui écrit et il a raison, je cite : « Il n'y a rien qui ressemble à un fanatique qu'un autre fanatique, qu'il s'appelle Mhtakir Eddine, Hitler, Pinochet, Ayatollah ou Le Pen ». J'ajoute pour compléter sa liste, les noms que semble Mr Kesraoui oublier ou sciemment occulter : Staline, Dengsiaouping, le tristement célèbre Polpot etc qui, au nom du communisme voulaient non pas « forcer leurs peuples à entrer au Paradis » mais voulaient faire leur « bonheur » sur terre malgré eux ! * Tous, qu'ils soient religieux, athées ou laïques, tuent, massacrent et bannissent ceux qui ne veulent pas soit selon le cas aspirer au Paradis divin de « l'audelà », ou aspirer au paradis communiste ou faciste terrestre. Y a t'il une différence entre les deux variétés des dictateurs ? Enfin, où réside-t-elle la différence entre la dictature fasciste et celle prolétarienne ? Personnellement, je n'en vois aucune ! Monsieur Kesraoui s'indigne en écrivant je cite encore : « qu'ils (les islamistes) sont partout, à l'administration, dans l'armée, aux syndicats, dans les partis politiques etc. ». Il s'écrit : « jusqu'à quand allons-nous regarder par le trou de la serrure ce voisin nocif ? ». Alors dites nous Monsieur Kesraoui comment endiguer ce « fléau » ? Faudrait'il les pendre ou les couper en rondelles ? Faudrait-il les passer par les fours crématoires ou les parquer dans des Goulag au désert afin de les exterminer d'une manière expéditive ou d'une autre plus lente donc plus sadique ? Par conséquent, Monsieur Kesraoui adopterait l'adage : « à un fanatique, un fanatique et demi ! » Est-ce, c'est la seule solution Monsieur Kesraoui ? De mon point de vue et de celle d'un vrai démocrate, bien sûre que NON ! Seulement, la troisième solution pour la préconiser et l'appliquer, il faut posséder réellement le sens de l'humanisme et le respect de la liberté de l'autre, car ce « voisin nocif » pourrait être un frère ou une sœur, un fils ou une fille, un cousin ou une cousine voir simplement un voisin ou une voisine. Ils font donc tous partie de nous- même ! Ils sont simplement tunisien comme vous et moi, ont les même droits et les mêmes devoirs comme tous du moment qu'ils respectent les lois et se font respecter aussi selon ces mêmes lois en vigueurs. La masse silencieuse qui, pour l'instant, est pacifique et tolérante, elle refuse la violence d'où qu'elle vienne. Cette masse silencieuse n'aspire qu'à évoluer dans la paix et la concorde parce qu'elle est imbue de bon sens, rejette cette solution j'en suis certain. Dans les pays de traditions démocratiques existe toujours des minorités frustrées qui tentent d'imposer en vain, car ces pays sont régis par des lois et surtout ceux qui accèdent au pouvoir ne se posent pas en détenteur de la vérité absolue c'est à dire leur vérité ! Ils sont prêts à rendre compte de leurs actes devant leurs peuples sans fard et acceptent la règle du jeu démocratique à savoir l'alternance « imposée » par la voix des urnes.

* Il convient évidemment de rajouter à la liste Zine El Abidine ben Ali !!

Le TUNeZINE 114 est dans les bacs

Walid [eFighter] — 2003-12-03T20:24:34Z

Vous l'avez tant attendu ? Le TUNeZINE nouveau est arrivé. Vous pouvez vous le procurer gratuitement chez votre marchand d'Internet Libre. Demandez le www.tunezine.com

Les numéros se suivent et ne se ressemblent pas, ne s'arrêtent pas. Les plumes sont décidées à arracher leur droit ; l'expression libre, la vérité, l'humour, l'humanité, tiennent à faire leur place.

Ce cru de TUNeZINE, le numéro 114, est aussi accompagné d'un Hors Série...décapant !

La plus grande joie qui a marqué ce dernier numéro a été la libération de Zouhair Yahyaoui, mais cette joie ne résigne pas à vouloir se compléter encore. Aujourd'hui ettounsi est libre, mais le train de la liberté est encore en marche, pour une Tunisie Libre sans exceptions, sans conditions.

Au sommaire du TUNeZINE 114

Le Gladiateur - Walid [eFighter]

Ca barde sur Canal 7 ! - Walid [eFighter]

Appel pour sauver la vie des emmurés... ! (rubrique Soutenir !)

Appartenance - Angelica

Fuir, fuir... - Decepticus

Une lettre d'amour à Radhia Nasraoui ; Pardon Hamma. - Kacem

Les femmes de « l'appartenance » (traduction par Antekrista) - ettounsi de TUNeZINE

Cherchez la Femme... - Osmanli

L'Australie dit non à Ben Ali ! - Omar Khayyâm

Et maintenant ? - Hasni

Tunis secoué par l'affaire du trou - Omar Khayyâm