Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
Source [TUNISIA -The Observer]
MMe Sihem Ben Sedrine au Journal télévisé de France 2 (JT 20H, Samedi 6mars 2004)
Retranscription du reportage du journal télévisé de France 2
France 2 :
Lutter contre les violences, c‘est le thème choisi par Amnesty international , AI lance une campagne de sensibilisation. Une femme sur 3 dans le monde est victime de ces violences, en Afrique, en Asie , en Europe et au Moyen Orient. L’occasion de rappeler que même dans des pays comme la Tunisie, où le statut de la femme a évolué et où la polygamie est interdite, le combat est encore loin d’être gagné comme le montre ce témoignage de cette journaliste rencontrée par Karine Komati et Didier Daron.
En 2001, la journaliste tunisienne Sihem Ben sedrine a connu la prison pour diffusion de fausses informations. Aujourd’hui, cette militante des droits de l’homme et de la femme est reçue par la sénatrice française qui a contribué à sa libération. Pour elle, c’est tout un symbole.
Sihem Ben Sedrine :
Les valeurs de la République sont davantage respectées chez vous que chez nous. C’est aussi une forme de reconnaissance.
France 2 :
Dans un pays longtemps pionnier pour les droits de femmes, Sihem lutte encore au quotidien pour que le régime tunisien reconnaisse sa liberté d’_expression.
Sihem Ben Sedrine :
Mme Ben guigua, vous savez quand moi j’interviens sur la scène publique en tant qu’opposante, je suis traitée par M. Ben Ali et ses sbires de prostituée et là ils partagent quelques choses de commun avec les mentalités archaïques des islamistes extrémistes et ils me jettent en pâture à ces gens là en disant que tout ce qui est dans l’espace public , c’est des femmes de mauvaise image. Même si moi ils me freinent pas, ils freinent d’autres femmes parce qu’elles ont peur d’être traînée dans la boue.
France 2 :
A son arrivée au pouvoir le président Ben Ali promettait l’émancipation de la femme. La lutte contre l’islamisme et ses mesures sécuritaires ont balayé tous les espoirs.
Mme Ben Guigua :
Il y a un grand écart en ce moment entre l’évolution économique, l’évolution sociale et intellectuelle du peuple tunisien et l’évolution politique et ce grand écart, il n’est pas tenable
Sihem Ben Sedrine et Mme Ben Guigua se disent au revoir (en arabe)
Sihem ben Sedrine quitte le Sénat avec le sentiment d’être entendue et soutenue.
********
Changement de décor, dans un appartement d’étudiants à Nanterre, Sihem Ben Sedrine rend visite à deux jeunes opposants au régime.( Imene derwiche et Noureddine Ben Nticha).
******************
Sihem Ben Sedrine parlant à Noureddine Ben Nticha en arabe " comment tu vas ? " puis en français " vous êtes désormais des terroristes et moi avec vous..on est tous des terroristes ".
France 2 :
Syndicaliste étudiante, Imene a été arrêté violée et emprisonnée. Elle a arraché le droit d’étudier en prison.
Imene Derwiche :
Je n’aurai pas pu réussir s’il n y avait pas la solidarité de ces femmes prisonnières. parce qu’il y a une qui s’occupe de faire mon lit..une qui..parce que j’étudiais dans les toilettes. Bien sur, on n’a pas le droit de chaises, ni rien du tout. Donc une qui nettoie les toilettes pour que j’ai pas beaucoup d’odeurs. L’autre qui me fait mon lit. L’autre qui me réveille. Donc le jour où j’ai réussit, c’était leur réussite et je me rappelle d’une " Hallouma " elle disait à la matone, Ah on réussit nous, c’est vous les analphabètes, nous on regarde, nous on réussit. Je n’ai pas le droit de reculer dans mon combat maintenant.
France 2 :
Sihem, Imene, chacune trouve dans l’autre sa force pour adresser leur message à la Tunisie. Pas de démocratie sans émancipation totale de la femme .
*******************
Livre à lire :
Au verso de la couverture
Sihem Ben Sedrine
Journaliste tunisienne et militante des droits humains depuis 1980, subit une persécution ininterrompue depuis l’arrivée au pouvoir de Ben Ali en raison de son activité au sein des ONG de droits de l’homme (LTDH puis CNLT).
Figure populaire de la résistance à la dictature, elle a été emprisonnée en 2001 pour avoir dénoncé la corruption, la torture et la dépendance de la justice en Tunisie.
************
"Deux mois après la fin de la guerre anglo-américaine en Irak, la Tunisienne Sihem Bensedrine est revenue à Bagdad, pour retrouver Nacéra, une amie ingénieur dont elle avait fait la connaissance douze ans plus tôt. Une femme courageuse, qui lui avait fait découvrir alors la férocité de la dictature de Saddam Hussein. Mais dans l’Irak " libéré ", Sihem n’a pas retrouvé Nacéra. Bouleversée par ce qu’elle a vu, elle a décidé de lui écrire. Elle dit ici le choc qu’elle a éprouvé en découvrant une société détruite en profondeur par vingt-quatre années de terreur quotidienne. Il n’y a plus de femmes dans les rues, des bandes d’enfants abandonnés errent en quête de quelques dollars pour acheter les produits à sniffer. Les rues sont livrées aux immondices, Bagdad au chaos. " Ce n’est pas notre job ", expliquent les nouveaux maîtres du pays. La confrontation avec Bagdad est douloureuse, car c’est aussi avec elle-même que Sihem Bensedrine a rendez-vous dans sa quête de Nacéra. Découvrant les fosses communes et les salles de torture suréquipées, elle mesure le sens de cette débâcle pour les sociétés arabes qui ont si longtemps fermé les yeux, au nom du projet mythique de Saddam de " renaissance pour le monde arabe ". Cette Bagdad dévastée ne représente-t-elle pas le futur de ces sociétés, qui, de la Tunisie à la Syrie, sont elles aussi soumises au décervelage de dictatures au long cours ? C’est sa propre identité que Sihem a désormais à reconstruire." (l’éditeur)
**************
« Lettre à une amie irakienne disparue »
de Sihem Bensedrine
ہ quoi ressemble Bagdad vu du dedans ?
Préface de Florence Aubenas journaliste à Libération.
Vous savez tout sur Bagdad. Vous n’y êtes jamais allé, bien sûr. Voila bien le pire. Mais cela fait dix ans qu’on vous en donne à voir et à manger, des images de Bagdad montées en boucle, comme un diaporama, matin, midi et soir. La guerre du Golfe 1 et la guerre du Golfe 2. Saddam, ses palais, ses tortures. L’embargo de l’ONU et les enfants malades dans des hôpitaux sans médicaments. Les abominables aventures de Oudaï et Qousaï, les fils du dictateur. La recherche désespérée d’armes de destruction massive. Bagdad, ses rues vides le jour où les chars américains débarquent. Les gens qui regardent leur ville tomber de derrière leurs fenêtres. Puis la capitale libérée, offerte aux pillards. Les attentats. Sur les eaux du Tigre, la bonne et la mauvaise conscience sont dans un bateau. Vous en avez marre, non ? C’est le syndrome de la Joconde, des gondoles à Venise, cette même écœurante sensation de trop connaître une chose sans l’avoir pourtant jamais vue.
Ce livre aussi raconte Bagdad. Vous n’allez pas le croire, mais personne ne vous avait parlé de cette ville comme ça.
L’Orient regarde CNN, écoute la BBC, lit L’Express. En direct, comme vous et moi. Là-bas, chacun connaît, observe, commente les représentations que l’Occident se fait des mondes arabes. « S’il veut survivre, le faible est obligé de comprendre à quoi et comment réfléchit le puissant », me disait en septembre 2003 à Bagdad un professeur d’université irakien. « En revanche, qu’importe au puissant ce que le plus faible a dans la tête. »
Et de fait, qui, en Europe ou en Amérique, se branche sur la chaîne Al-Djazira ? Qui parcourt le journal Al Hayat ? En France, l’ouvrage considéré comme la « référence » sur l’Irak est signé d’un chercheur français. Aux ةtats-Unis, d’un Américain. Pas d’un Irakien. Plus généralement, les voix arabes ou musulmanes ne nous parviennent qu’assourdies et retravaillées par nos propres filtres, ceux de nos médias et de nos spécialistes. Nous n’y avons pas un accès direct. Au-delà même des bonnes et des mauvaises volontés, au-delà de la probité des uns ou de la manipulation des autres, l’écrasante majorité des Occidentaux n’aura eu qu’une seule image de Bagdad : la sienne, répétée à satiété dans un brouillard d’incompréhension et de violences.
Sihem Bensedrine est tunisienne. En Irak, ce qu’elle entend reste inaudible à nos oreilles, ce qu’elle voit invisible à nos yeux. Elle évoque les intonations du dialecte irakien avec « sa patine venant du fond des âges », les nations arabes qui concentrent leur honneur dans la « privatisation » des femmes, le goût des carpes pêchées dans le Tigre, les petits mendiants devant les grands hôtels qui déchirent les billets irakiens et exigent des dollars.
Mais surtout, à Bagdad, on parle autrement à un voyageur venant d’un pays arabe, qu’à nous autres, reporters ou visiteurs occidentaux. Autant que dans une autre ville, c’est dans un autre univers mental que Sihem nous entraîne.
Dans ses Lettres persanes, Montesquieu décrivait pour les Français du xviiie siècle leur propre société au travers du regard de deux visiteurs orientaux. ہ quoi ressemblons-nous vus d’ailleurs ? Qui sommes-nous lorsque nous devenons les « autres » ? En ce sens, ce livre-là est un anti-Lettres persanes. Nous avons vu, lu les témoignages de centaines de pèlerins étrangers, des professions les plus diverses, jetant sur Bagdad des coups d’œil exotiques. La « lettre de Sihem à Nacéra », d’une Arabe à une Arabe, d’une femme musulmane à une femme musulmane, nous fait entrer dans une intimité dont nous ne pouvions imaginer nous approcher. Pour une des premières fois peut-être, il s’agit de regarder de plus près. ہ quoi ressemble Bagdad vu du dedans, de l’intérieur ?
ہ l’université, une professeur d’histoire alpague Sihem : « Ou étiez-vous, vous les frères arabes, lorsque nous étions écrasés sous la botte de notre dictature ? » Le rédacteur d’un hebdomadaire : « Vous savez, on ne l’a pas beaucoup pleuré, Saddam, au risque de déplaire à nos chers frères arabes qui voyaient en lui le “sauveur de la nation arabe”. » Ou un artiste : « [Les Américains] n’ont confiance dans aucun Irakien. […] Saddam, au moins, avec sa folie des grandeurs, ménageait notre orgueil collectif et nous identifiait aux héros des légendes babyloniennes. »
Chacun compare sa dictature à l’aune de celle du voisin, soupèse les interdits. Quel voile portent les femmes et qui les oblige ? Les habitants racontent à Sihem combien ils honnissent Chalabi, choisi par les forces de la coalition pour participer à l’autorité provisoire. Les journalistes irakiens lui expliquent qu’ils ne peuvent vérifier aucune information : les conférences de presse organisées par les Américains sont réservées exclusivement aux journalistes étrangers. Et encore ce douanier, qui lui demande par réflexe au poste frontière : « Quelle autorité vous envoie ? » Comme si, note Sihem, le fait d’une Tunisienne voyageant seule, en « indépendante », paraissait en soi inconcevable.
ہ Tunis, Sihem Bensedrine habite un rez-de-chaussée sombre et étroit, tout près d’une voie ferrée. Trois policiers en civil surveillent l’entrée, trois autres la ruelle derrière, au cas où quelqu’un chercherait à se faufiler ou à s’enfuir par une fenêtre. Son téléphone ne fonctionne pas. Ses amis sont menacés. Régulièrement, elle retrouve son ordinateur cassé et ses papiers volés.
Sihem Bensedrine écrivait des romans et des poèmes. Ils ont été interdits. Elle a participé à la fondation d’une maison d’édition. Elle a été interdite. Chez elle, se tiennent régulièrement des réunions. On y parle d’une Tunisie où le score des élections ne gratifierait pas systématiquement le chef de l’ةtat de 99,9 % des voix, d’une Tunisie où chacun pourrait lire, écrire et regarder ce qu’il voudrait sans crainte d’être persécuté. ةvidemment, ces causeries aussi sont interdites. Il est inimaginable que Sihem trouve aujourd’hui du travail dans son pays. Vous l’avez déjà compris, j’en suis sûre : Sihem Bensédrine est ce que le régime tunisien appelle une opposante.
Pour nous autres Occidentaux, qui lui rendons visite trop peu souvent, elle est bien davantage. Le régime tunisien a toujours pris soin de garder un brin de jasmin entre l’oreille et le képi, d’aménager ses plages touristiques en paravent de ses salles de tortures. Les apparences y sont trompeuses. Parce que Sihem est intelligente et douce, parce qu’elle vous ouvre sa porte au risque de la répression, elle a fait traverser le miroir à tous ceux qui l’ont rencontrée. Des policiers en civils peuvent bien observer et ficher ses invités, c’est déjà trop tard. Celui qui sort de chez elle n’est pas le même que celui qui y est entré. Plus jamais il ne verra la Tunisie de la même façon. Vous l’avez déjà compris j’en suis sûre : Sihem Bensedrine est une personnalité dans son pays.
Je voudrais vous rassurer tout de suite : ce portrait de l’auteur en sa demeure tunisienne ne vise pas à la peindre sous des traits flatteurs, exercice pourtant d’usage dans les préfaces. D’abord, parce qu’elle n’a pas besoin d’être flattée. Ensuite, parce que son texte la dévoile au contraire dans une posture assez inattendue, une sorte de retournement de situation. Et c’est là le second choc du livre.
Sihem nous explique très honnêtement qu’elle était membre dirigeant du Comité de soutien au peuple irakien dans son pays, comme il en existait dans tous les pays arabes à partir de la première guerre du Golfe. ہ ce titre, elle a été régulièrement invitée à « visiter l’Irak meurtri par le conflit et l’embargo ». Et là, Sihem, courageux petit sherpa de la Tunisie cachée, ma Sihem, mon extralucide, me raconte : « J’avoue avoir été sous le charme. […] Nous étions éblouis par l’hospitalité irakienne. […] Les témoins vivants du génie irakien emportaient notre enthousiasme. » Aujourd’hui, poursuit-elle, « je me rends compte de la portée de ces opérations de relations publiques qui avaient pour fonction de faire reluire la vitrine ternie du régime. […] Ces mécanismes me sont familiers. En Tunisie, le régime dictatorial de Ben Ali en fait un usage systématique et invite à tire-larigot journalistes, élus ou décideurs de pays occidentaux pour des séjours de rêves. […] Comment ai-je pu tomber dans le piège de cette propagande ? »
Il a fallu que Sihem croise une autre Sihem. C’est Nacéra, cette fameuse Irakienne inconnue à laquelle est adressée cette lettre-livre. Malgré la surveillance, Nacéra invite chez elle Sihem, venue en visite officielle avec une délégation de femmes. Et lui révèle les massacres, les mutilations, la réalité de l’oppression au quotidien.
Il faut un cran certain pour raconter cette route-là vers Bagdad. Il serait aisé de la couvrir d’une ombre d’autant plus propice que la présence américaine est aujourd’hui contestée, que les « libérateurs » des premiers jours sont désormais considérés comme des « occupants ». Ce remords-là, pourtant, nous le connaissons bien. Nous nous souvenons du soutien béat ou cynique des communistes du monde entier de retour de l’ex-URSS, capables de décrire en détail le menu des cosmonautes soviétiques mais devenant aveugles et sourds dès qu’il s’agissait du Goulag. Nous continuons de voir certains résistants d’Amérique latine, intransigeants contre les dictatures au Chili et en Argentine, déposer leurs respects aux pieds de Fidel Castro, vanter en termes hyperboliques les prodiges de la médecine ou de l’éducation à Cuba, mais trouver en revanche tout à fait exagéré le nombre de prisonniers politiques sur l’île dénoncé par les opposants.
Oui, nous avons déjà l’impression d’entendre ce qu’ils finiront par en dire, un jour ou l’autre. Oui, vous en avez entendu des séances d’autocritiques. Oui, comme sur Bagdad, vous croyez tout savoir sur l’aveuglement et le remords. En êtes-vous si sûr ?
******************
Titre : Lettre à une amie irakienne (disparue)
ISBN 2-7071-4191-7
Auteur : Bensedrine Sihem
Editeur La Découverte
Collection : Cahiers libres Langue Français
Année d’édition 2003