Tunisie Réveille Toi ! http://www.reveiltunisien.org/ Site d'information et d'opinion sur la Tunisie fr SPIP - www.spip.net Très spéciale commémoration de la déclaration universelle des droits de l'homme en Tunisie http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article316 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article316 2002-12-18T14:16:51Z text/html fr Ghassen Les graves événements de la semaine écoulée, qui ont coïncidé avec la commémoration du cinquante-quatrième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, ne peuvent laisser indifférent aucun tunisien honnête et libre qui se soucie du présent, et surtout de l'avenir du pays. Certes, les pratiques d'intimidation du régime de Ben Ali contre les opposants et les défenseurs des droits de l'homme ne sont pas des faits nouveaux, ces mêmes opposants commencent à s'accommoder d'une situation (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique41" rel="directory">Société</a> <div class='rss_texte'><p>Les graves événements de la semaine écoulée, qui ont coïncidé avec la commémoration du cinquante-quatrième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, ne peuvent laisser indifférent aucun tunisien honnête et libre qui se soucie du présent, et surtout de l'avenir du pays. Certes, les pratiques d'intimidation du régime de Ben Ali contre les opposants et les défenseurs des droits de l'homme ne sont pas des faits nouveaux, ces mêmes opposants commencent à s'accommoder d'une situation devenue leur lot quotidien au fil des jours. Mais, c'est la première fois depuis longtemps que l'intimidation et le harcèlement des opposants prend cette forme d'une vague dévastatrice de violence et de brutalité qui n'a épargné personne sur son chemin : un juge, des avocats, des médecins, et même des enfants. Et pour couronner le tout, la fin de semaine nous a apporté la nouvelle de la convocation pour interrogatoire par le juge d'instruction du tribunal de première instance de Tunis du directeur du magazine indépendant « Réalités » (pourtant réputé être un proche de Ben Ali) et d'un journaliste du même magazine qui a « osé » publier un article sur la situation des prisons en Tunisie. L'agression sauvage de l'honorable juge Yahyaoui et de maître Akremi a suscité l'émoi, non seulement à l'intérieur mais aussi en dehors de nos frontières. Grâce aux dépêches des agences de presse étrangères (AFP et Reuters notamment), le monde entier sait aujourd'hui que la Tunisie n'est pas uniquement " une terre de sérénité " pour les touristes (pour reprendre le célèbre slogan de l'ONTT), mais également un pays où des voyous et des bandits à la solde de l'état agressent des juges, des avocats, des médecins ainsi que leurs enfants, et ce en pleine rue, au vu et au su de tout le monde, et en toute impunité. Les événements de cette semaine noire ont été abondamment relatés et commentés dans les cercles de l'opposition tunisienne et même entre simples citoyens apolitiques. Certains en ont vu un signe du durcissement supplémentaire du régime et de sa fuite accélérée en avant, mais tout le monde s'accorde à lier directement cette vague de répression à la récente création de l'association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), une création qui a eu l'effet d'un tremblement de terre sous les pieds du régime de Ben Ali. Car, au moment où le régime tunisien continue à affirmer l'inexistence de prisonniers politiques en Tunisie (récemment à travers le Premier ministre et le ministre de « l'injustice » devant la chambre des députés), l'AISPP vient de naître pour prouver le contraire, sensibiliser l'opinion nationale et internationale du drame que vivent ces personnes, et aller jusqu'à profiter de la commémoration de la déclaration du 10 décembre 48 pour lancer une campagne en faveur de 23 d'entre eux qui vivent dans un régime inhumain d'isolement total depuis 10 ans, avec noms, professions avant détention, lieux de détention et durée de sentence à l'appui. Et comme un malheur ne vient jamais seul (pour Ben Ali bien sûr), un honnête journaliste du magazine indépendant « Réalités » a choisi le mauvais moment pour publier un article sur la situation des prisons en Tunisie. C'en était trop pour le régime de Ben Ali. Les coups assénés sont devenus insupportables et la situation a tourné quasiment à l'humiliation. Les mythes construits et entretenus depuis des années ont commencé à s'effondrer comme des châteaux en carton, et le monde entier a découvert au grand jour que la Tunisie est tout sauf une terre de sérénité. Fidèle à ses habitudes, le régime a choisit de régler la situation à l'unique et seule façon qu'il connaît. Ainsi, la branche mafieuse du régime s'est chargée d'envoyer ses délégués « s'expliquer » avec le juge Yahyaoui, maître Akremi et même ses enfants. La branche propagandiste nous a montré quant à elle un Ben Ali recevant un Z. Ben Mustapha et « l'ordonnant » de présider une fantomatique commission d'enquête sur la situation des prisons en Tunisie. Nul doute que les tunisiens prendrons connaissance très bientôt des travaux et conclusions de cette commission, comme ça été déjà le cas pour les commissions d'enquête sur la tentative de meurtre de Riadh Ben Fadhel, sur l'écrasement de l'hélicoptère militaire qui transportait le chef d'état major de l'armée de terre, etc.</p> <p>Ghassen</p></div> ہ propos de réponse de Mezri Haddad à la lettre ouverte de Lise Garon http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article192 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article192 2002-10-23T13:32:28Z text/html fr Ghassen ہ la lettre ouverte de Lise Garon d'à peine une page, M. Haddad a répondu par une lettre de cinq pages entières ! Apparemment, M. Haddad pense que la qualité d'un texte se mesure en nombre de pages et non pas en contenu. Ce penchant pour les textes étirés, très étirés, se voit bien d'ailleurs dans son dernier livre historique " Carthage ne sera pas détruite " et ses 450 pages environ. La méthode M. Haddad pour gonfler un texte ou le faire étirer comme un ressort, est très simple. En bon tunisien, amateur (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique44" rel="directory">Opinions</a> <div class='rss_texte'><p>ہ la lettre ouverte de Lise Garon d'à peine une page, M. Haddad a répondu par une lettre de cinq pages entières ! Apparemment, M. Haddad pense que la qualité d'un texte se mesure en nombre de pages et non pas en contenu. Ce penchant pour les textes étirés, très étirés, se voit bien d'ailleurs dans son dernier livre historique " Carthage ne sera pas détruite " et ses 450 pages environ.</p> <p>La méthode M. Haddad pour gonfler un texte ou le faire étirer comme un ressort, est très simple. En bon tunisien, amateur de " la chakchouka " (une ratatouille typiquement tunisienne), il suffit de faire mijoter pêle-mêle quelques morceaux de Machiavel, des tranches d'Al Farabi, de Maxime Rodinson, épicer le tout avec un peu de Marx et de Trotsky, et le tout est prêt à la consommation. Sauf que " la chakchouka " que M. Haddad nous a servie s'est avérée très difficile à digérer.</p> <p>ہ commencer par cette histoire du " prophète désarmé " où M. Haddad se croit donner une leçon en sciences théologiques (une page) à une Lise Garon qui ignore l'origine de ce terme. Madame Garon n'a pas dit que le terme du " prophète désarmé " prend ses origines des sciences politiques mais elle a précisé qu'il était utilisé dans ce domaine, et probablement dans d'autres domaines (la sociologie par exemple).</p> <p>Je n'ai pas compris également ce que veut dire M. Haddad par cette phrase " la liberté de parole se mérite ". ہ ma connaissance, la liberté de parole est un droit, et un droit ne se mérite pas, c'est absurde. Certes, la liberté de parole peut mener à des dérapages, mais l'avantage d'un véritable système démocratique est qu'il est doté de mécanismes qui encadrent et préviennent de tels dérapages. Et puis, dans la plupart des cas, la liberté de parole permet de dénoncer des abus et des situations qui concernent l'opinion publique. ہ titre d'exemple, s'il y' avait une liberté de parole en Tunisie, on aurait pu débattre autour du livre de M. Haddad chez nous, dans notre pays et entre nous tunisiens. On aurait pu également parler de notre jeunesse décimée par le désespoir et l'immigration clandestine, de la violence verbale et physique qui s'installe dans nos rues et même dans nos écoles et lycées, de nos jeunes ingénieurs et médecins formés à coup de milliers de Dinars et qui fuient le pays pour venir faire le bonheur des entreprises et universités canadiennes, américaines, etc.</p> <p>Et puis, à entendre M. Haddad parler des journaux parisiens qui sont grand ouverts aux opposants tunisiens, on imagine que ces journaux n'ont rien à part la Tunisie comme matière d'écriture. " Le Monde " ou " Libération, à titre d'exemple, ne vivent donc que par et pour la Tunisie ! Et pourtant, les lecteurs assidus des journaux français savent bien qu'il y a en moyenne un article par mois concernant la Tunisie, ce qui représente pratiquement la même fréquence que pour les autres pays arabes et africains. Concernant les pauvres officiels tunisiens soit disant bâillonnés par les organes de la presse française, aucun journal qui se respecte ne peut ouvrir ses portes et ses pages à des gens pour qu'ils nous gargarisent des élucubrations du genre " la démocratie et le respect des droits de l'homme sont une constante du changement de 7/11 ", ou bien « La république de demain inscrit les Droits de l'Homme dans la Constitution, et dote le pays d'institutions constitutionnelles démocratiques, basées sur l'Etat de droit, le pluralisme et la solidarité » (extrait du message de Ben Ali lu au dernier sommet de la francophonie à Beyrouth, quelle honte !). La dernière fois où " Le Monde " a interviewé un officiel tunisien, à savoir Slaheddine Mâaoui, le ministre chargé des droits de l'homme, le numéro, où l'interview a été publié, a été saisie en Tunisie ! et le pauvre ministre limogé peu après !. ہ quoi sert donc d'interviewer un officiel tunisien tremblant de peur de s'attirer les foudres de Ben Ali et condamné à jouer le rôle de la caisse de résonance de la RTT ou de " La Presse " ?</p> <p>De même, l'accusation portée par M. Haddad contre Lise Garon pour " son philo-islamisme larvé " me paraît risible et me fait penser au discours officiel du régime tunisien qui incrimine et taxe de tous les noms et qualificatifs toute personne qui ose critiquer la situation catastrophique et inhumaine que vivent les prisonniers islamistes (et les prisonniers d'opinion des autres tendances) dans les prisons-mouroirs tunisiens. M. Haddad n'a donc rien retenu des leçons des dernières élections marocaines qui ont montré qu'un raz-de-marée électoral islamiste n'est pas une fatalité, et qu'il est plus intelligent de laisser les partis islamistes participer à la vie publique et politique afin qu'ils soient obligés de dévoiler leur vrai visage, plutôt que de les réprimer férocement.</p> <p>Enfin, je tiens à préciser à M. Haddad que Lise Garon n'a pas de supporters parce qu'elle n'est tout simplement pas le gourou d'une secte ou le leader d'un parti politique. Madame Garon a plutôt des amis qui l'estiment et la respectent pour ses prises de positions courageuses. Ghassen</p></div> ہ propos de la lettre de Lise Garon à Mezri Haddad http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article168 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article168 2002-10-16T12:25:50Z text/html fr Ghassen L'universitaire canadienne Lise Garon a adressée une lettre ouverte à Mezri Haddad concernant sa demande de venir présenter son dernier chef d'œuvre « Non Delenda Carthago (Carthage ne sera pas détruite, en latin) » devant les étudiants et chercheurs de l'université Laval. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Lise Garon est professeur au département d'information et de communication de l'Université Laval à Québec. Elle est titulaire d'un doctorat en sciences politiques et occupe le poste de vice-présidente (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique44" rel="directory">Opinions</a> <div class='rss_texte'><p>L'universitaire canadienne Lise Garon a adressée une lettre ouverte à Mezri Haddad concernant sa demande de venir présenter son dernier chef d'œuvre « Non Delenda Carthago (Carthage ne sera pas détruite, en latin) » devant les étudiants et chercheurs de l'université Laval.</p> <p>Pour ceux qui ne la connaissent pas, Lise Garon est professeur au département d'information et de communication de l'Université Laval à Québec. Elle est titulaire d'un doctorat en sciences politiques et occupe le poste de vice-présidente du Comité de recherche en communication politique (Association internationale de science politique). Madame Garon est surtout connue pour être l'une des meilleures spécialistes du Magreb au monde. Son dernier livre « Le silence tunisien. Les alliances dangereuses au Maghreb », publié en 1998 et fruit de 7 ans de recherches et de documentation a été unanimement salué par les universitaires et tous les chercheurs qui s'intéressent de près ou de loin du Magreb arabe.</p> <p>Pour revenir à Mezri Haddad, disons qu'il vient de rejoindre, grâce à son livre, le cercle sélect des penseurs- philosophes- idéologues « Benalistes ». Un cercle qui comprend déjà les illustres S.Châabane, H.Mhéni, S.Lombardo, Philippe Séguin, etc. On a même découvert, grâce à M. Haddad, que Karl Marx est l'une des imminences grises du régime de Ben Ali !</p> <p>Si le débat et la confrontation d'idées sont des constantes pour toute personne qui se présente comme démocrate, cette position de principe ne s'applique pas, hélas, au désir de M. Haddad de venir présenter son livre à Laval car primo : les règles du jeu (démocratique) doivent être valables pour tous (pro et opposants au régime de Ben Ali résidant au Canada), et secundo, on craint qu'il n'y a rien à dire autour d'un livre qui essaie de nous expliquer que Ben Ali est porteur d'un projet de société et qu'on peut pas « faire des omelettes (progrès économique) sans casser des œufs (certaines libertés individuelles jugées bourgeoises) ».</p> <p>Ceci au moment où les rapports émanant des organisations crédibles de défense des droits de l'homme (AI, HRW, etc.), des alliés traditionnels du régime (France, EU, etc.) et des structures du régime même (chiffres ridicules des taux de participation et des voix obtenues par le RCD (100% ! !) lors des dernières municipales partielles, (voir La Presse du mardi 8 oct page 2), la criminalité galopante etc.) montre que la Tunisie se dirige vers l'abîme si les choses ne changent pas dans un proche avenir.</p> <p>C'est pour cela que la prise de position de Lise Garon face à Mezri Haddad mérite d'être saluée car l'université Laval doit rester un phare du « vrai » savoir et du « vrai » débat et non pas une tribune de propagande politique de « bas de gamme ».</p> <p>Peut-être, le jour où Lise Garon pourrait aller présenter son livre devant les étudiants et chercheurs de la faculté de sciences politiques de Tunis que Mezri Haddad serait le bienvenu à Laval.</p></div>