Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
Nous reprenons aujourd’hui lse messages les plus pertinents pour nos lecteurs d’échanges ayant eu lieu sur le forum de tunezine.com. Ceux-ci ont porté sur différentes visions et interprétations de l’impérialisme, terme souvent galvaudé. La qualité des échanges et les références citées par les participants permettent de mieux comprendre différentes visions de ce monde.
Les textes ont été modifiés à la marge pour un meilleur confort de lecture.
Titre : CIVILISATION ARABO-MUSULMANE (trouver plaisir)
Date : Date : 25-04-2003 10:12
Auteur : Sissi
Texte : Trouver plaisir est venu à mon secours avec un texte très intéressant , à lire et à apprendre par coeur.
CIVILISATION ARABO-MUSULMANE (J.P.Lacoste)
Le colonialisme anglais, espagnol et français, de par le rôle qu’il a tenu en terre d’islam pendant plus d’un siècle, a systématiquement calomnié les apports de la civilisation arabe. Ce qu’on appelle « la conquête de l’Espagne » ne fut pas une conquête militaire. L’Espagne comptait, à l’époque, quelque dix millions d’habitants et il n’y eut jamais plus de soixante-dix mille cavaliers arabes sur son sol. La supériorité de civilisation joua un rôle décisif. Ce que les Arabes ont réalisé en Espagne fait penser à la guerre révolutionnaire de Mao. Ils apportaient avec eux un ordre social très supérieur à l’ordre existant et, ils apparurent comme des libérateurs. D’abord, en délivrant les serfs de la tutelle des rois wisigoths décadents. Ensuite, en ne s’appropriant pas les terres - le Coran l’interdisant- mais en se contentant d’un tribut. Dans un pays en proie au chaos féodal, les Arabes construisirent les plus belles installations hydrauliques de l’époque. Aujourd’hui encore, on évoque comme un rêve les jardins de Murcie. La civilisation implantée par les Arabes prenait source dans la plus lointaine Asie. Quand le moine français Gerber alla étudier à l’université de Cordoue, il en revint si savant qu’on l’accusa d’avoir trafiqué avec le diable ! Par la suite, il devint pape sous le nom de Sylvestre II.
Nous devons également à la science arabe nos principales facultés de médecine. Montpellier fut la première. Jusqu’au XVI siècle en France, et jusqu’au milieu du XIX siècle en Angleterre, furent publiés et étudiés les traités de médecine arabes, les célèbres traités de Rhazes. Les Arabes pratiquaient, dès le VIII siècle, l’opération de la cataracte par succion avec aiguille creuse. On sait un peu mieux que nous leur devons l’algèbre. Le poète Omar Khayyâm, qui vécut aux environs de l’an 1100, réussit à résoudre des équations du troisième degré, en usant de la même méthode qu’emploiera Descartes cinq siècles après, posant ainsi les fondements de la géométrie analytique. Le grand traité d’algèbre d’Omar Khayyâm, traduit en français, a fait autorité en France jusqu’en 1857. L’Arabe apportait des formes supérieures d’organisation économique, sociale et même économique. Ils recueillaient donc l’adhésion des masses, dans un monde esclavagiste en pleine décomposition. Il apportait le système des corporations de métier que l’Europe connaîtra avec plusieurs siècles de retard et qui apparaît, dès le IX siècle, dans les compagnonnages des Carmathes. A la lecture d’Ibn Khaldoun, on découvre que le Muhtasib n’est rien d’autre qu’un prévôt des marchands avant la lettre. Quant au système des communes, il existe depuis longtemps - avec ses institutions caractéristiques - dans les cités marchandes musulmanes. C’est encore sous l’impulsion arabe que furent créées, en Espagne, des municipalités dotées d’un budget autonome et des magistratures électives. Du point de vue économique, ils implantèrent des industries textiles et métallurgiques étonnantes, développèrent le travail du cuir, et mirent en chantier la plus belle armada du monde, celle qui découvrira l’Amérique. L’écrivain Blasco Ibanez explique, dans A l’ombre de la cathédrale, que « la régénération de l’Espagne n’est pas venue du Nord, avec les hordes barbares, mais du Midi avec les Arabes conquérants » Parlant de la civilisation arabe, il écrit : « A peine née, elle a su assimiler le meilleur du judaïsme et de la science byzantine. Elle a apporté avec elle la grande tradition hindoue, les reliques de la Perse et beaucoup de choses empruntées à la Chine mystérieuse C’était l’Orient pénétrant en Europe comme les Darius et les Xerxès, non par la Grèce qui les repoussait afin de sauver sa liberté, mais par l’autre extrémité, par l’Espagne, qui, esclave de rois théologiens et d’évêques belliqueux, recevait à bras ouverts ses envahisseurs. » Blasco Ibanez ajoute encore : En deux années, les Arabes s’emparèrent de ce que l’on mit sept siècles à leur reprendre. Ce n’était pas une invasion qui s’imposait par les armes, c’était une société nouvelle qui poussait de tous côtés ses vigoureuses racines. » La renaissance, l’Occident la doit pour une grande part à la « conquête » arabe qui a su créer les conditions intellectuelles nécessaires à son éclosion ( voir : The genius of arab civilazation. Source of Renaissance Ed. Phaidon, Oxford, 1976). Cette « conquête » a d’abord rendu possible la résurgence des cultures anciennes, à commencer par L’hellénisme. Aristote, Gallien, Platon, Ptolémée, Euclide, Archimède étaient, tous, traduits en Arabe. Au début du IX siècle, quand l’Europe ne savait plus lire, le calife Al-Mamoun ouvre à Bagdad, avec le concours de légions de scribes et de traducteurs, une immense bibliothèque : la Maison de la Sagesse, où étaient conservés tous les ouvrages des civilisations antiques.
A Cordoue, l’un des califes omeyyades, Haakem, disposait d’une bibliothèque de plus de cent mille volumes alors que, quatre siècles après lui, le roi de France Charles V, dit le Sage - sage signifiant savant - , n’en possédait qu’un millier ! Mais les Arabes ne se contentaient pas de faire revivre la culture antique, ils apportaient une contribution créatrice considérable à la culture universelle. Leurs grandes découvertes sont liées à la nature même de leur système économique. Bâtissant un empire marchand, ils développent techniques et sciences, qui, sous leur impulsion, font un bond en avant. Sillonnant mers et déserts, ils ont nécessairement besoin de connaître parfaitement la géographie astronomique. Ils construisent les premiers grands observatoires du monde, à Samarcande, à Damas, à Bagdad, au Caire, à Cordoue. L’astrolabe, imaginé par Ptolémée, est réinventé en 770 par les Arabes. Les navigateurs l’utiliseront jusqu’au XVIII siècle. Les géographes et les astronomes arabes chargés d’établir des cartes nécessaires à l’administration de leur empire, tiennent compte de la sphéricité de Terre niée par les théologiens de la chrétienté. En l’an 860, Fargham rédige un traité d’astronomie qui fera autorité en Europe jusqu’au XVI siècle. Au XII siècle, les cartes d’El Idrissi partent également du principe que la terre est ronde. J’ai eu la chance de visiter l’oservatoire de Samarcande fondé par l’astronome Ouloung, petit-fils de Tamerlan. IL ne s’était trompé que de quatorze secondes dans l’évaluation de l’année solaire ! Ces progrès théoriques donnèrent aux musulmans une supériorité navale indiscutable. Ibn Khaldoun constate : » Les chrétiens n’ont plus été capables de faire flotter une planche en Méditerranée. » L’Occident a été fasciné par les explorations de Marco Popo. Or, en 831, quatre cent vingt-cinq ans avant Marco Polo, un auteur arabe relate un voyage en Chine au cours duquel il a atteint les parages de Canton, et, sans doute même, la Corée et le Japon. Un Musulman, du nom d’Ahmed Ibn Majid, rédige, à peu près à la même époque, un traité sur la navigation dans l’océan Indien, la mer Rouge, le Golfe Arabe et la mer de Chine. Les Portugais l’utiliseront comme base de leurs études navales sous Henri le Navigateur. Les nécessités de leur négoce et de la comptabilité amenèrent les Arabes, comme autrefois les Phéniciens, à bouleverser l’arithmétique. Ils inventèrent les chiffres arabes et le zéro sur lequel repose notre système métrique L’Europe ne connut les effets de cette véritable révolution qu’au XII siècle, avec deux cent-trente ans de retard ! Dans le domaine de la chimie, nous devons aux Arabes, comme les noms l’indiquent d’ailleurs par leur consonance, l’alcool , l’alcali, l’alambic, de nombreux élixirs, etc. Ils ont non seulement inventé des méthodes de distillation, de sublimation, de cristallisation, de coagulation, mais aussi des produits nouveaux comme le potassium, l’ammoniaque, l’acide nitrique, le sublimé corrosif ... Depuis Haroun Al Rachid, qui vécut au temps de Charlemagne, les Arabes fabriquaient le papier avec du coton, permettant ainsi une très large diffusion de la culture. En médecine, la valorisation pratiquée par les médecins indo-iraniens fut perfectionnée par les Arabes vers les années 900, alors que l’Occident attendit 1797 pour imaginer le procédé, avec Jenner. L’ophtalmologie leur doit également beaucoup : le Mémorandum des occulistes a servi d’ouvrage de référence jusqu’au XIX siècle . Quant à la pharmacie, les Arabes utilisaient les moisissures de penicillium comme onguent pour le traitement des plaies infectées. Ils connaissaient donc au moins empiriquement le pouvoir antibiotique des micro-organismes. Diplomate, chef de guerre, historien, sociologue, philosophe et artiste, Ibn Khaldoun, qui vécut de 1332 à 1406, demeure une personnalité universelle dans les domaines des sciences humaines. Pour tenter de découvrir les lois du développement historique, il note, dans ses prolégomènes : » M’introduisant par la porte des causes générales dans l’étude des faits particuliers, j’embrasse, dans un récit compréhensif, l’histoire du genre humain, j’assigne aux évènements politiques leurs causes et leurs origines. » Ibn Khaldoun pose les problèmes de l’attitude de l’homme par rapport à la polique et à l’histoire comme le fera Machiavel, au XVI siècle, dans Le Prince et, au XVIII siècle, Montesquieu dans L’Esprit des lois. Ibn Khaldoun se révèle être l’inventeur d’une conception scientifique de l’histoire et de la sociologie. « La victoire, écrit-il, est une affaire de chance et de hasard, mais je vais expliquer ce que j’entends par ces mots : la victoire tient à des causes cachées qu’on désigne par le mot hasard. » On devra attendre quatre siècles avant que Montesquieu dise à son tour : » Si un empire s’est écroulé par le hasard d’une bataille, c’est qu’il existait des ça uses profondes permettant à cet empire de succomber après une seule défaite. » Cette causalité historique n’a pas, pour Ibn Khaldoun, le caractère d’un déterminisme mécanique. Sa conception dialectique tient compte des actions réciproques. En cela, il se révèle l’un des précurseurs du matérialisme historique. Dans ses ouvrages, il classe d’ailleurs les peuples et les groupes sociaux en fonction de leur mode de production économique. Il va même jusqu’à donner une première formulation du principe du matérialisme historique : » les différences que l’on remarque dans les usages et les institutions des divers peuples dépendent de la manière dont chacun d’eux pourvoit à sa subsistance. » A partir de ces principes, Ibn Khaldoun esquisse une théorie de la valeur fondée sur le travail. Bien avant que les économistes européens du XVIII siècle s’affranchissent des théories mercantilistes, il remarque : « Les métaux précieux ne sont que des instruments au moyen desquels on acquiert ce dont on a besoin et c’est la civilisation qui en provoque l’abondance ou la diminution. » Un homme de l’envergure d’Ibn Khaldoun ne peut pas naître dans le vide. En le lisant, on imagine ce qu’était le développement de la pensée arabe de son temps dans le domaine des sciences sociales. Cette ébauche très superficielle est donnée en guise de poser un problème : celui de la nécessité de mettre en perspective toute l’histoire dans une optique qui ne soit plus déformée par les préjugés colonialistes de l’Occident, qui ne soit plus européo centriste.
J.P.Lacoste
Titre : Qui n’y croit pas... !?
Date : Date : 24-04-2003 13:06
Auteur : AbouWalid
Texte : Le Monde Diplomatique, sept. 2002
LES DYNAMIQUES DU DةSORDRE MONDIAL
L’évangile néocolonial de M. Blair
Par PHILIP S. GOLUB
Enseignant à l’université Paris-VIII et journaliste
Rêver d’empire et de recolonisation n’est pas l’apanage des Américains : les milieux dirigeants anglais également cherchent un substitut, sinon une consolation d’empire. Eux aussi engagés dans une lutte transcendante contre le « Mal », les conseillers de M. Anthony Blair réfléchissent sur l’opportunité d’un « nouvel impérialisme libéral ». Ainsi M. Robert Cooper, conseiller personnel du premier ministre pour les affaires étrangères, a livré au mois d’avril un programme qui a fait grand bruit outre-Manche.
Dans le monde imaginé par M. Cooper, l’Europe et plus généralement l’Occident devraient « s’habituer à appliquer deux poids, deux mesures ». Selon lui, « nous devons, entre nous, agir selon des lois et dans le cadre d’un [système] de sécurité ouvert et coopératif. Ailleurs, lorsqu’il s’agit d’Etats situés en dehors du continent postmoderne européen, nous devons revenir aux méthodes plus dures d’une ère précédente : la force, l’attaque préventive, la ruse, bref, tout ce qui est requis pour s’occuper de ceux qui vivent encore dans la guerre de tous contre tous du XIXe siècle ». Entre nous, ajoute-t-il, « nous respectons la loi. Mais quand nous agissons dans la jungle, nous devons utiliser la loi de la jungle ».
La jungle se situe évidemment en Afrique, en Amérique latine et en Asie où « le chaos est la norme et la guerre une manière d’être (way of life) ». Alors, « même si les mots empire et impérialisme sont devenus des termes d’opprobre en Europe, l’opportunité sinon la nécessité de la colonisation sont aussi grandes qu’elles l’étaient au XIXe siècle ». Bref, selon M. Cooper, ce qu’il nous faut aujourd’hui c’« est une nouvelle forme d’impérialisme, acceptable du point de vue des droits humains et des valeurs cosmopolites (...). Un impérialisme qui a pour but, comme tout impérialisme, d’apporter l’ordre et l’organisation (...). Comme Rome, [l’Occident] transmettra aux citoyens de l’empire certaines de ses lois, leur fournira un peu d’argent et construira quelques routes (1) ».
Le théoricien travailliste s’est peut-être inspiré, en les améliorant, des suggestions de l’historien anglais de droite Paul Johnson qui, des années auparavant, avait développé une vision similaire. Dans un article publié dans le New York Times Sunday Magazine, en 1993, Johnson estimait que « certains Etats ne sont pas capables de se gouverner eux-mêmes (...). C’est une mission pour le monde civilisé que d’aller gouverner ces zones désespérées ». Et d’ajouter que l’Occident « aura la satisfaction de recevoir la gratitude des millions de gens qui, grâce à cette renaissance altruiste du colonialisme, trouveront la seule porte de sortie possible de leur misère (2) ». Peu après les attentats du 11 septembre, le même auteur avait justifié la colonisation de la Chine au XIXe siècle en ces termes : « Les grandes puissances civilisées ont introduit en Chine, un pays vaste et incohérent, le principe de l’extraterritorialité (...). En 1900, un groupe militant terroriste dénommé les Boxers a pris Pékin d’assaut avec l’approbation tacite du gouvernement (...). Une force internationale fut alors mise sur pied pour reprendre Pékin, incluant, outre des troupes européennes, des forces américaines et japonaises (...). Aujourd’hui, l’Amérique et ses alliés se trouveront peut-être dans la situation où ils devront non seulement occuper mais aussi administrer des Etats terroristes. » En clair, « les pays qui ne peuvent pas vivre en paix (...) ne doivent pas s’attendre à une indépendance totale (3) ».
(1) Richard Cooper, « The New Liberal Imperialism », The London Observer, 7 avril 2002.
(2) Paul Johnson, « The New Colonialism », The New York Times Sunday Magazine, 18 avril 1993.
(3) Paul Johnson, « The Answer to Terrorism ? Colonialism », Wall Street Journal, 9 octobre 2001. Sur Paul Johnson, lire Pascal Ory, « Stricte ignorance et généralisations aventurées », Le Monde diplomatique, janvier 1986.
Titre : Contribution à un débat politique sur l’impérialisme
Date : Date : 22-04-2003 20:12
Auteur : AbouWalid
Texte : Youli a introduit le sujet. L’impérialisme, justement je voulais en parler, à commencer par sa forme la plus aliénante : l’impérialisme idéologique et culturel. Et pour cause ! L’idéologie dominante a disqualifié jusqu’à la notion d’impérialisme, le pire étant que certains des nôtres, y compris dans l’opposition tunisienne, s’y sont faits de bon cœur. Le concept de mondialisation a indûment supplanté dans leurs analyses celui d’impérialisme, passé de mode. Or, le concept de mondialisation n’est valide que dans la mesure où il décrit les réalités enchevêtrées et interdépendantes dans un monde à géographie désormais réduite. Y noyer le poisson de l’impérialisme, comme formes de dépendance économique, et ou militaire, et ou culturelle, qui sont autant de liens de vassalisation politique des pays périphériques à ceux du centre impérialiste, c’est cela le danger. Un danger mortel, à mon avis, pour les identités nationales dont il consacre la domination en l’occultant sous la figure triomphante de l’être mondialisé, tout auréolé de l’idéologie droit de l’hommiste.
L’épreuve que nous impose notre malheur en Irak peut être, doit être salutaire à cet égard. Ne dit-on pas qu’à quelque chose malheur est bon ? En l’occurrence, l’occupation de l’Irak détruit, comme prix à la chute de Saddam, a ceci de « bon », parmi d’autres choses, qu’elle nous oblige, en termes pratiques et politiques et non plus idéologiques et théoriques, à réintroduire la question de l’indépendance ou de l’identité nationale dans le débat sur la question démocratique, et vice et versa.
L’exemple irakien nous confirme, après mille autres, que l’Etat national (ou l’indépendance nationale) n’est pas synonyme de démocratie ; non seulement il ne la génère pas naturellement, mais, pire encore, il peut abriter en lieu et place de la domination de l’oppresseur externe (le colonialisme), une domination plus répugnante encore parce se prévalant de la « légitimité » interne de nos régimes fascisants. Bref, l’indépendance nationale ou l’Etat national n’est pas une condition suffisante à l’émergence de la démocratie.
Est-ce à dire qu’elle n’est pas nécessaire, au nom du primat des Droits de l’Homme, et qu’il faut disqualifier l’Etat national, quand il est fascisant, au bénéfice de l’Etat démocratique, quitte à se mettre sous protection d’une puissance étrangère ?
La question n’est pas si ridicule qu’il y paraît, du moins pour ceux qui comme moi ne l’envisage même pas, tant il m’est évident que la démocratie est antagonique avec la soumission à l’étranger davantage encore qu’avec les dictatures locales. Mais des prémisses sont là, qui tendent à attester de la disposition de certains esprits sinon à sacrifier la question nationale, et en tout cas à la minimiser. Voici deux points d’étayage concrets pour alimenter le débat :
1. J’ai eu, sous le pseudo de Seif, sur Tunisie réveille-toi !, un échange fort intéressant avec Ivan en réagissant à son article « Seuls les idiots pensaient que le peuple irakien allait se battre pour le régime de Saddam, mercredi 16 avril 2003, par Ivan (Mourad) ». Le tout est consultable sur le site Tunisie Réveille-toi !, en passant par Agora pour avoir l’échange. Dans son article, Ivan soutient, je le cite, que :
« Les Italiens, les Allemands ou les Yougoslaves n’ont pas pu se débarrasser de leurs régimes fascistes respectifs qu’à la suite d’une intervention militaire, il ne faut pas oublier que le fascisme a été toujours battu par les armes. Alors pourquoi nos intellectuels veulent-ils occulter cette donnée essentielle, si ce n’est par malhonnêteté intellectuelle ? Dire que les étrangers peuvent aider les « démocrates » arabes, lorsqu’ils existent, dans leur combat contre les dictatures est une duplicité de plus. Les peuples arabes n’ont pas cessé de se battre, comme les Italiens ou les Allemands avant eux, contre leurs dictatures sans succès parce qu’ils ont à faire à un système fondé sur la peur, le népotisme et la délation. Alors pourquoi reprocher aux Irakiens ce qu’on ne reproche pas aux Italiens, aux Allemands, aux Yougoslaves, etc. ? Est-ce que c’est le prix à payer pour instaurer une société démocratique dans le monde Arabe ? Ou est-ce qu’une transition démocratique à l’Espagnole post franquiste est possible aujourd’hui dans un monde arabe où le changement de régime ne survient qu’à la suite d’un coup d’Etat ou de décès et en revenant toujours aux mêmes ? »
Voici pour l’essentiel ma réaction : « … je m’inquiète de savoir si, finalement, la logique de ce discours ne véhicule pas l’idée qu’il pourrait être opportun de se libérer du régime de Ben Ali grâce à une intervention américaine (ou autre)... je ne voudrais pas faire dire à l’auteur de cet article ce qu’il n’a pas voulu dire. Alors, pour la clarté du débat, voici en termes très ramassés des questions essentielles : 1. la question démocratique en Tunisie peut-elle se poser indépendamment de la question nationale ? Autrement dit encore, un pays vassalisé et soumis au colonialisme, ancienne et nouvelle version, peut-il être démocratique ? En quoi ? Et quel sens donner à cette démocratie ? 2. Le fait impérialiste, y compris idéologique et culturel, intervient-il dans les analyses et évaluations de la situation et tunisienne et, plus généralement arabe, ou est-ce que l’impérialisme est une notion désormais impertinente comme si les faits qu’il décrit n’existaient pas ? »
Et voici un extrait de la réponse d’Ivan :
« …Une fois qu’on s’est mis d’accord sur le caractère fasciste de ces régimes et d’autres encore dans différentes régions, est-ce que vous pourriez nous dire comment le fascisme est tombé dans ces différents pays si ce n’est pas par une intervention militaire ? en disant cela je ne dis pas qu’il faut intervenir militairement pour se débarrasser du régime de Ben Ali, je dis tout simplement que ceci est une donnée importante qu’il ne faudrait pas occulter, tout en disant aussi qu’une transition démocratique comme dans le cas de l’Espagne est aussi possible même si les conditions ne sont pas existantes…. Quant aux questions relatives au colonialisme et à l’impérialisme, elles me demanderaient beaucoup de temps pour argumenter sur le fait que dans notre monde actuel où les pays et les cultures sont imbriqués et où les économies sont elles aussi entremêlées, parler de colonialisme et d’impérialisme, c’est se réduire à une vision d’une autre époque qui n’a plus de sens de nos jours »
J’ai l’intention de répondre plus spécifiquement à Ivan, dès que j’en aurais le temps. En attendant, mon inquiétude est intacte, d’autant que la réponse d’Ivan est ambiguë -et c’est peu dire- à la question de savoir si l’établissement de la démocratie en Tunisie peut se payer par une intervention militaire d’une puissance impérialiste. D’ailleurs, l’impérialisme, pour lui, « ça n’a plus de sens » aujourd’hui. La guerre d’agression sur l’Irak ne serait pas impérialiste. Et la Tunisie de Ben Ali ne serait pas inféodée à l’impérialisme !?
au-delà d’Ivan, bien des interventions plus ou moins ambiguës se gardent bien d’exprimer un refus et une opposition de principe à l’intervention étrangère, tant dans sa réalité accomplie en Irak que dans sa virtualité comme possibilité, voire comme opportunité, en Tunisie.
Impérialisme ou pas, autrement dit démocratie avec ou sans indépendance nationale, la question trace, de mon point de vue, une ligne de démarcation qui traverse imperceptiblement l’opposition tunisienne, au sens large des forces organisées et d’opinions hostiles au régime. Il faut la poser et se la poser dans la clarté, et, si possible, en débattre sereinement, en supposant la bonne foi patriotique et démocratique de tous. Sauf à risquer de transformer la démarcation en fracture, et à couper les organisations de l’opposition un peu plus de l’opinion démocratique, il ne sert à rien de l’occulter ou d’en faire un domaine réservé aux « politiques » et à je ne sais quels « leaders d’opinion ». اa doit être l’affaire de tous pour que tous puissent se forger un point de vue, et se positionner dans la clarté.
Pour moi, cette question, pourtant centrale entre toutes, n’est pas claire, pas du tout !
2. On peut observer, sur le même registre, qu’on applaudit « la libération » du peuple irakien de son dictateur, plus intensément et plus volontiers qu’on ne s’inquiète de l’occupation de son territoire et, surtout, des projets de domination impérialiste déjà à l’œuvre pour le lier structurellement aux US, dans des rapports de spoliation de ses ressources naturelles et de tutorat sur son potentiel scientifique et stratégique, entre autres... Rumsfeld a expressément dit vouloir retrouver un par un, pour les lister, c’est-à-dire les fliquer et les neutraliser, les 3000 scientifiques irakiens ! Il n’est pas jusqu’aux programmes d’enseignement et d’éducation des Irakiens qui ne soient conçus par l’administration américaine pour formater les Irakiens dans une « culture » historique dédiée aux vertus du sionisme en Palestine et de « l’œuvre civilisatrice » de l’occident dans un monde américanisé. Et, cerise sur le gâteau, le tout sous la direction d’un proconsul US, J. Garner, tout voué à ses amitiés sionistes d’une part et aux intérêts du complexe militaro-industriel d’autre part.
Tout cela, le sens commun le plus partagé le désigne dans le langage ordinaire d’un mot : impérialisme. Pas besoin de sophistication pour prouver qu’il existe ou qu’il n’existe pas. Il est, sauf pour ceux qui, à partir d’un autre cadre de référence, celui des Américains qui présentent leur intervention sous le vernis séduisant des Droits de L’Homme, préfèrent ne rien voir d’autre que la chute de la dictature et l’apport démocratique. Et tant pis pour l’identité et l’indépendance nationale… !
Et en effet, comment l’oublier, la démocratie et les Droits de l’Homme sont apparemment restaurés. Et ce n’est pas rien. Le nœud du problème est très précisément là : la dictature n’est pas plus supportable que l’impérialisme qui n’est pas plus supportable que la dictature. En tranchant le problème, à la place des Irakiens, en faveur de la démocratie, au prix de l’humiliation nationale, l’intervention impérialiste en Irak et ses supporters de tous bords ont simplement oublié… l’Irakien. Non pas l’Homme abstrait dont il parle, mais l’être identitaire, fait d’histoire et de culture inscrite dans sa chair et dans son sang. Qu’est-ce que la démocratie dans l’humiliation de son être identitaire ? De l’impérialisme ! : c’est la réponse que les Irakiens font d’ores et déjà, et de plus en plus massivement. Et c’est cette même réponse que les Tunisiens feraient sans doute à la même question, s’ils devaient l’affronter.
Plus qu’une conviction, c’est mon engagement, moi tunisien qui n’existe pas dans l’abstraction, mais dans la peau sensible d’une identité nationale qui revendique et assume son arabité, d’autant plus farouchement que cette identité est menacée. Il ne s’agit donc pas d’exister contre l’Autre, mais avec l’Autre, de même qu’il ne s’agit pas d’être un Homme qui transcende tous les autres, mais d’être « soi-même comme un autre » (titre d’un ouvrage de P. RICOEUR, Seuil). Alors, quand le sujet arabe, à commencer par le palestinien, aura arraché la reconnaissance de la plénitude de son être identitaire et de ses droits de citoyen, autant au sionisme qu’à nos régimes dictatoriaux, et alors seulement, les Arabes seront des hommes vraiment humains… Alors, l’Humanisme, peut-être… En attendant, l’heure est à la lutte.
Autant dire, pour conclure, qu’en parlant d’impérialisme, je m’inscris dans une logique de clarté politique et idéologique, et non pas dans une logique de dédouanement sur l’impérialisme et le sionisme de nos propres failles et faiblesses. Nous avons bien plus besoin d’agir sur ces dernières, c’est-à-dire sur nous-mêmes, individuellement et collectivement, que de proclamations anti-impérialistes.
Titre : merci
Date : Date : 22-04-2003 21:42
Auteur : youli
Texte : merci pour ton texte très intéressant. Mais tu ne sembles ne parler que de l’impérialisme américain. Tu n’étais pas d’accord avec le long texte que j’ai posté sur l’impérialisme français qui est aussi à dénoncer ?
Titre : Si, si...
Date : Date : 22-04-2003 21:56
Auteur : AbouWalid
Texte : Salut Youli,
Si, si. Simplement, je m’en suis tenu au contexte particulier du moment, dominé par l’impérialisme US. Il faut sans doute être plus explicite sur l’impérialisme des puissances moyennes, comme la France, dans l’étude de la situation tunisienne.
Titre : ok :-), d’ailleurs tu dois connaître
Date : Date : 22-04-2003 22:09
Auteur : youli
Texte : le travail que font des organisations comme Survie et Agir Ici (Paris) et les travaux de François Xavier Verschave, qui porte surtout sur l’impérialisme français...
Titre : Re : ok :-), d’ailleurs tu dois connaître
Date : Date : 22-04-2003 22:36
Auteur : AbouWalid
Texte : Non pas vraiment !Mon intérêt pour l’impérialisme se situe au plan conceptuel large, développé pour l’essentiel dans les années 1970, particulièrement concernant les rapports centre-péripheries à travers les notions de lumpen-bourgeoisie, lumpen-développement..., venues de l’Amérique du Sud. Je m’y tiens, parce que ces références restent pertinentes et suffisamment structurantes. Pour le reste, plutôt que de faire de la recherche, j’utilise les informations sur les modalités concrètes de ce que je considère être de l’impérialisme, à des fins de débat et d’argumentation politique. Par ex. l’exportation de d’huile d’olive tunisienne dans le cadre des accords avec la CEE, ou, mais là c’est un peu plus compliqué, l’industrie du tourisme, ou encore la loi d’avril 1972 sur la sous-traitance...
Si tu as des infos de ce type, je suis preneur. Merci.
Titre : bien
Date : Date : 22-04-2003 22:59
Auteur : youli
Texte : j’espère que tu auras le temps de faire une contribution justement sur l’huile d’olive tunisienne dans le cadre des accords CEE !
Je n’ai que des références sur l’Afrique subsaharienne, et Verschave a écrit récemment un livre sur l’envers de la dette au Congo Brazzaville, où il lie la dette, la France, les réseaux criminels de blanchiments de l’argent, la guerre et son économie, les multinationales françaises.
Titre : Salut la compagnie...
Date : Date : 22-04-2003 23:13
Auteur : TIZ
Texte : Pour l’huile d’olive ce n’est pas une question d’impérialisme. C’est ce qu’on veut nous faire croire (cf. article du Monde Diplomatique, mois de mars, je crois) mais la réalité est plus complexe. C’est du monopole népotique (ça existe ce mot ?) de Chiboub qui se fait de l’argent sur le dos du peuple avec ses amis de la mafia italienne. Eux se font du blé en achetant l’huile bradé et en lui changeant les étiquettes car le marché de l’huile d’olive de la CEE est protégé. Les accords du GATT et l’OMC maintenant c’est uniquement pour les pauvres, les riches continuent à protéger leurs marchés ;-)
Plein, plein d’autres questions (en plus de la déjà longue liste de AbouWalid) et de commentaires demain.
Titre : Oui Youli, l’impérialisme existe, n’en déplaise à Ivan
Date : Date : 22-04-2003 11:22
Auteur : AbouWalid
Texte : Oui Youli, l’impérialisme existe, n’en déplaise à Ivan
Et Yvan pourrait répondre, l’impérialisme n’existe pas, n’en déplaise à Youli. Et TIZ serait content, à juste titre. Les autres, et moi aussi. Il y a lieu de se réjouir, en effet, tant que les positions s’expriment dans une logique de débat confrontant concepts et convictions argumentés, car chaque question qui passe par le débat et en sort clarifiée est un gain démocratique pour nous tous. Que la clarification établisse un accord ou un désaccord, nous gagnons dans le deux cas une meilleure connaissance de nous-mêmes, individuellement et collectivement, pour peu que nous nous astreignons à ne jamais sortir du cadre rigoureux du débat d’idées, jamais céder aux procédés de l’intimidation personnelle.
Hélas, la réaction d’Ivan aux textes de Youli, ne semble pas s’inspirer d’une telle démarche de construction. Y prime une certaine volonté non pas de débattre avec la personne divergente de l’idée qu’elle défend, mais de « descendre » à la fois la personne et l’idée divergentes. Et cela à la faveur d’un espèce d’autoritarisme intellectuel d’autant plus détestable que l’académisme qu’il étale n’est d’aucune utilité ici. Ici, on devrait s’adonner à une communication fondée sur l’intercompréhension, non sur l’influence et la domination.
Très fraternellement, je veux dire à ceux qui, consciemment ou non, prétendent nous jouer les maîtres d’école du haut de leur pensée unique, non merci ; Les gendarmes de la pensée, on a donné. Et je veux dire, tout aussi fraternellement, débattons de concepts théoriques, de sujets politiques, de problèmes sociaux, mais sur fond de citoyenneté démocratique dans l’idée de mieux nous connaître en identifiant ce qui unit et ce qui nous sépare. C’est dans cet esprit que je posterai sous peu « une contribution au débat sur la question impérialiste »
Titre : AbouWalid l’impérialisme n’existe pas, n’en déplaise à Youli
Date : Date : 22-04-2003 11:37
Auteur : Ivan (Mourad) Le terrible
Texte : entre parenthèse j’ai donnée plus d’argumentations que Youli ;-))) et je ne demande que les hypothèses de travail de Youli pour les démonter une a une ;-))) Aussi je n’ai intimidé personne puisque Youli participe encore aux échanges de posts, et heureusement.
Toutefois, discuter des idées passe nécessairement pas quelques connaissances académiques sinon le débat n’aura aucun sens, faire de l’étalage académique est loin de ma pensée. Aussi si le débat ne tourne pas autour des écoles de pensées, le débat n’a aucun sens et les écoles de pensée, désolé de te contredire, trouvent leur essence dans les universités. Quant à ma pensée, elle est loin d’autre unique puisque si tu lis ce que j’écris ici et là tu remarqueras qu’elle est plus que minoritaire sur plusieurs sujets donc elle ne peut être une pensée unique ;-)) Oui, débattons des concepts mais il faut les connaître avant, sinon ceci risque de nous faire tourner en rond.
Titre : C’est curieux quand même ;-))
Date : Date : 22-04-2003 12:23
Auteur : TIZ
Texte : Tu ne sais pas ce qu’elle va dire mais tu es sûr que tu vas démonter ces arguments un à un. Tu trouves ça constructif ? ;-))
Blague mise à part, je rejoins AbouWalid pour dire que c’est un échange intéressant et j’attends avec impatience la suite :-))
Titre : mais non je sais très bien de quoi elle va parler
Date : Date : 22-04-2003 13:21
Auteur : Ivan (Mourad) Le terrible
Texte : si tu as déjà étudié et réfléchi sur un sujet tu sais très bien les postulats du soi-disant sujet donc tu peux anticiper. Je ne sais pas exactement de quoi elle va parler, mais je sais exactement le fond qu’elle va évoquer, la nuance est de taille cher TIZ - ;))
Titre : Le débat démocratique : véracité académique et pertinence politique
Date : Date : 22-04-2003 15:59
Auteur : AbouWalid
Texte : C’est cet acharnement à vouloir « démonter » la logique de l’autre, dès lors qu’elle contredit la tienne, qui est problématique, et que je qualifie d’académisme. D’abord, parce qu’elle prétend détenir le pouvoir de dire le vrai et le faux, de valider ou de démonter la connaissance selon qu’elle concorde ou qu’elle discorde avec la tienne. Rien à voir avec les connaissances académiques qui s’élaborent, en effet, dans les laboratoires de recherches des universités. Là, et s’agissant des sciences de l’homme et de la société, tu sais bien que la connaissance donnée pour « vraie » ne se mesure pas à son degré de correspondance aux faits auxquels elle se rapporte, mais à son degré de cohérence avec les postulats ou le cadre de référence ou le paradigme à travers lequel le chercheur appréhende les faits étudiés. D’où, pour un même objet, des approches plurielles et des connaissances différentes, et même polémiques, suivant l’engagement subjectif et le parti pris du chercheur pour tel ou tel paradigme ou école de pensée ou cadre de référence. Il n’est pas anormal, c’est même heureux que nous n’ayons pas le même. Et tant pis si, pour cette raison, nous ne pensons pas la même chose de l’impérialisme. Nous savons au moins sur quoi nous divergeons. Ce qui est anormal, fâcheux même, c’est que tu prétendes au fond imposer à l’autre la supériorité intellectuelle de ton cadre de référence. C’est de ce cadre-là dont je parle en parlant de pensée unique, pas des réflexions qui la déclinent sur des sujets particuliers.
Ensuite, parce que l’académisme fausse le débat politique. La connaissance « vraie » et la politique sont deux instances différentes. La politique utilise les sciences politiques à des fins politiques, elle ne discute pas de la véracité ou de la fausseté des concepts qu’elle utilise, et cela très précisément parce qu’elle utilise les savoirs qui conviennent à ses visées, qu’ils soient d’ailleurs académiques ou non. C’est du reste pour cela qu’on parle plus volontiers d’idéologie en politique plutôt que de connaissances académiques, l’idéologie, sorte de cadre de référence à des idéaux donnés, se différenciant par une charge de croyance dans ses principes, ce qui en fait le moteur de la politique.
En tout cas, ce qui m’intéresse sur ce forum, c’est le débat politique. Bien sûr qu’il faut connaître les concepts, et rassure-toi : il y en a suffisamment qui les connaissent sur le forum. Mais les connaître non pour débattre de leur véracité académique mais pour évaluer leur degré de pertinence dans l’analyse de la situation tunisienne et arabe, en particulier.
Titre : je suis d’accord avec une partie de ton post,
Date : Date : 22-04-2003 16:55
Auteur : Ivan (Mourad) Le terrible
Texte : cependant je ne vois pas comment on peut évaluer les différents concepts économiques, politiques et sociaux dans leur pertinence si on ne s’attache pas à s’approcher de leur véracité et de leur finalité extrême. Comment évaluer une situation donnée si on ne la compare pas à d’autres situations qui lui sont similaires ou proches ? Comment évaluer une situation donnée sans des unités de mesures ? Et comment évaluer une situation sans être obligé à un moment donné d’éliminer des postulats au profit d’autres plus adéquats ?
S’agissant des sciences de l’homme et de la société, elle n’ont de noms que la science, à la petite exception mais vraiment petite de la science économique (il y a encore débat sur le sujet), toutes ces disciplines ne peuvent pas être considérés comme des sciences pour le simple fait qu’elles sont liées à la subjectivité avec laquelle les postulats sont apportés. La science ne fait référence qu’aux sciences pour lesquelles leurs hypothèses peuvent être confrontées à la réalité et testées objectivement, loin de leur modélisateur, indépendamment de son environnement.Ainsi par exemple la psychanalyse, elle ne peut pas être considérée comme une science puisqu’elle ne peut être indépendante de son sujet, etc.
Pour revenir à l’impérialisme, donc au marxisme en fin de compte, donc ses analyses économiques, celui-ci ne reste pas enfermé dans le cercle académique pour qu’il soit débattu analytiquement mais constitue au même temps une idéologie et où les deux s’entremêlent, la connaissance « vraie » et la politique en tant qu’idéologie, nier cela c’est faire preuve d’un optimisme démesuré, que je n’ai pas.
Du reste si le marxisme veut être considéré comme une science, il serait obligé de confronter ses hypothèses à la réalité, d’un autre côté le fait qu’il soit un autre paradigme différents des autres ne l’empêcherait pas d’échapper à cette épreuve de robustesse. L’émergence d’un nouveau paradigme ne peut l’emporter sur l’ancien paradigme que si ses hypothèses expliquent mieux la réalité qui nous concerne. Communisme, socialisme, libéralisme, capitalisme, corporatisme, l’anti-mondialisme, etc. (tous les ismes) sont confrontés à une réalité unique même s’ils font références à des paradigmes différents et il ne peuvent être jugés scientifiquement et historiques que par la confrontation de leurs hypothèses à cette réalité et plus ses hypothèses sont loin de correspondre à cette réalité et plus ils doivent être rejetées. en science physique lorsque le paradigme linéaire a échoué à représenter au mieux la réalité il a laissé la place à celui de la linéarité, aussi bien pour le déterminisme ou le probabilisme ou la science de Newton et la relativité d’Einstein, etc...
Enfin, je n’ai pas dit que j’ai la connaissance "vraie" ni je me réfère à un paradigme qui se veut une connaissance "vraie" mais la science existe et constitue un moyen pour s’approcher du vrai sans jamais l’atteindre.
Titre : quelques petits points
Date : Date : 22-04-2003 20:13
Auteur : youli
Texte : Salut Ivan, Abou Walid, TIZ et toute autre personne encore un peu curieuse de ce débat...
Merci pour vos interventions !
D’abord Ivan, tu dis que tu es demandeur parce que c’est trop facile... parce que je ne fais pas le poids et que tu vas démonter ce que j’avance, parce que tu as fait des années d’études sur ces questions. Grand bien te fasse ! Mais ça veut dire que si tu avais quelqu’un qui faisait le poids devant toi, tu ne serais pas demandeur, ce ne serait plus trop facile ? Donc ça veut dire bien des choses. ہ quoi te sert ce débat alors ? Je te fais rire, j’oubliais... bon c’est mieux que de pleurer.
Tu as peut-être un super doctorat dans ce sujet, conversé avec les esprits les plus éclairés de ce siècle, et je ne sais quoi encore, tu peux t’énerver sur ton clavier et formuler quelques phrases incompréhensibles, tu ne m’enlèveras pas l’idée que les théories de la dépendance fournissent des éléments très utiles quand il s’agit d’expliquer la situation mondiale et le sous-développement permanent de certaines régions du monde. Tu as posé beaucoup de questions et je n’ai pas tout sous les yeux, mais on y reviendra, j’en suis sure.
Les idées de cette école ont été très novatrices, car elles se sont interrogées sur les racines du sous-développement (à la différence d’autres écoles de pensée qui prônaient l’industrialisation tout de suite, l’austérité monétaire, etc.), et elles ont souligné l’impact du colonialisme et surtout elles ont mis la politique en avant de l’économie, car la politique commande l’économie.
L’avantage c’est qu’elle regarde une structure globale, l’échelle du système monde. Et qu’est-ce que tu contestes à cette échelle ? que l’échange est profondément inégale dans le monde, et que cela est dû au mode d’organisation même de ce système.
L’échange est asymétrique, car tu as d’un côté la production de matière première, et de l’autre cote la production de produits chers à haute valeur ajoutée avec la technologie, la R et D, etc. Le système fonctionne comme ça, et il n’est pas possible que tous les pays se développent en même temps. Tu vas dire que ta démocratie de Singapour (va voir un article du monde diplomatique à ce sujet, il y a quelques années, c’est facile à trouver sur le site Internet) est considérée comme développée et a pu se sortir de la périphérie... là, il y a d’autres analyses sur la sémi-péripherie, mais d’après de récentes analyses, il se trouve que ce qui s’est produit à Singapour est élaboré certes, mais que la technologie qui a servi à l’élaboration vient du centre, donc c’est toujours pareil.
C’est le Nord qui détient l’argent, la technique, les marchés financiers, etc. C’est le Nord qui a créé les paradis fiscaux (et après tous les criminels de toute origine s’en sont servis pour pallier les effets des crises capitalistes. C’est le Nord qui détient la dette du Tiers Monde - normal l’argent est là - pour continuer à l’asservir, et la réduire drastiquement quand il s’agit de faire des alliances militaires). C’est le Nord qui a le pouvoir absolu dans les instances du FMI (absolument pas démocratiques). Tu penses quoi des accords sur la propriété intellectuelle pour des gens qui se veulent libéraux ? Tu ne crois pas que c’est pour empêcher le transfert de technologies ? pourquoi tout ça ? Tu crois que c’est une coïncidence ? tout ça, c’est des éléments qui servent à maintenir cette relation centre-périphérie. Pourquoi maintenir les énormes subventions agricoles dans les pays européens et les USA alors qu’en même temps ces pays demandent l’abolition des subventions dans le reste du monde ? Le montant de ces subventions, rien qu’en Europe dépasse très largement le total de l’aide au TM. Et j’en passe...
Pour ta gouverne, certes les institutions de Bretton Woods existaient dans les années 1970, mais elles avaient un rôle plus que mineur. C’est avec la crise de l’endettement du TM qu’elles ont commencé à prendre le premier rôle sur la scène internationale. Ces pays menaçant de ne plus payer... Regarde le pouvoir de l’administration américaine au sein du FMI, regarde le nombre d’études qui produisent des analyses un peu alternatives qui sont écartées, regarde ce que dit le réformiste (ce n’est pas une injure dans ma bouche) Stiglizt...
Pour le PIB, même la Banque mondiale dit que ce n’est pas une mesure suffisante pour mesurer le développement, alors tu peux continuer à t’accrocher.
Oui, on vit dans un monde pleinement capitaliste. Les expériences passées menées au nom du socialisme n’étaient pas toutes socialistes, elles ont très vite dérivé parce que tout simplement c’est très difficile d’insérer un autre système dans un système très bien huilé. Il faut beaucoup de volonté, la participation de tout le monde, ce qui n’a pas été le cas pour de nombreux cas, et l’ivresse du pouvoir a atteint les dirigeants qui sont devenus des tyrans. Mais comme je te l’ai dit, certains avaient déjà compris... lis le texte de Luxembourg sur la révolution permanente.
Attention, je n’ai jamais dit qu’il y avait d’un côté les bons pauvres africains et de l’autre les méchants du Nord qui s’en mettent pleins les poches. Les gouvernements africains sont hautement corrompus, les institutions sont des trompe-l’oeil et ils ont su habilement manoeuvrer la reconnaissance internationale de la souveraineté nationale pour pouvoir eux aussi s’en mettre pleins les poches... Mais tout cela est dû à un système profondément inégalitaire qui tolère toutes les injustices pourvu que l’ordre, tel qu’il est, règne encore, qui tolère les dictatures de tout poil, pourvu que les affaires marchent. Regarde la sanglante Birmanie, et Total en plein dedans.
Au fait, quand je parle de ralentissement de la production, c’est au Nord évidemment...
En somme les théories de la dépendance sont très utiles, mais à actualiser.
Titre : rapidement
Date : Date : 22-04-2003 20:46
Auteur : Ivan (Mourad) Le terrible
Texte : tu disais que "l’échange est asymétrique car tu as d’un côté la production de matière première et de l’autre côté la production de produits chers à haute valeur ajoutée avec la technologie" : ceci n’est pas vrai, les pays du "centre" produisent beaucoup plus de matières premières, surtout dans l’agriculture, plus que dans les pays de la périphérie.
Pour le PIB, je n’ai jamais dit que c’est suffisant, mais avec d’autres indicateurs économiques divers, il permet d’avoir une situation globale du pays, et ça la FMI le dit très bien.
Etc... très bientôt
Titre : très rapidement
Date : Date : 22-04-2003 20:56
Auteur : ramstein
Texte : par matière première j’entends caoutchouc, pétrole, coton... mais ça, tu l’as en rêve dans les campagnes françaises...
Titre : Salut Youli...
Date : Date : 21-04-2003 14:01
Auteur : TIZ
Texte : tout ce qui peut enrichir notre petite cervelle est bon à prendre ;-)) Vas-y balance la sauce.
D’un autre côté je trouve qu’on parle beaucoup de ce que font les Français, les Américains, les sionistes, les occidentaux, les je ne sais pas quoi pour dominer le monde, mais pas assez de ce que nous ne faisons pas pour ne pas se laisser dominer !!! Ce n’est pas pour toi que je dis ça, mais je trouve là une occasion pour relancer le débat ;-)
Alors nous les Tunisiens qu’est-ce qu’on fait pour faire progresser notre pays ? pourquoi les sciences n’existent-elles pas ? Pourquoi les technologies n’existent pas ? Pourquoi la culture est si médiocre ? Pourquoi la littérature est réduite à néant ? Ne parlons pas de la presse, quelle presse ? Et l’enseignement ? Et l’économie ? Et l’industrie ? Et la recherche ? Et le social ? Et l’emploi ? Et, et, et ... je pose trop de questions, je vais m’arrêter :-))
Mais une chose me chagrine : hier on était à la pointe du progrès. On a inventé le zéro, depuis on arrive plus à y décoller !!! quel triste sort. ہ qui la faute ?
Titre : Re : Salut Youli...
Date : Date : 21-04-2003 14:37
Auteur : youli
Texte : Salut TIZ,
premièrement, je ne suis pas d’accord, on ne parle pas assez de l’impérialisme français et de ses stratégies.En France, on crie sur les Américains, vilains méchants, etc., mais peu de personnes s’occupent de ce qui les concerne de prime abord : la construction européenne et la France. Sauf un parti politique et des militants alter mondialisation... toujours minoritaires.
Pour tes questions sur la Tunisie, elles sont très valables. On te dira "chacun son tour et tout empire périra"... bof.
D’une part, tu peux trouver quelques réponses dans la pensée et la production intellectuelle d’extrême gauche (je suis désolée de remettre ça sur le tapis, mais ce sont les seules valables...), sur le fait que le capitalisme mondial engendre la dépendance et crée un centre et une périphérie. Les pays périphériques sont empêchés de se développer car leur situation permet au pays du centre de continuer à s’enrichir. Je simplifie et caricaturise à outrance une pensée qui est très élaborée...
Cependant, rien n’est fixe et je pense que les peuples des pays périphériques peuvent s’organiser pour chercher des alternatives. Je prends toujours l’exemple de l’Etat du Kerala en Inde, mais c’est édifiant. Cet Etat est très pauvre, mais a un indice de développement humain qui correspond à celui des pays à revenu moyen.Liberté de pensée, d’expression politique, vie associative extrêmement développée, longue espérance de vie pour les hommes et les femmes, système de santé et d’éducation hors du commun, alphabétisation de presque 100%, etc. Tout cela est dû en gros à une constante mobilisation de la "société civile", des mouvements sociaux alliés avec un gouvernement de gauche et d’extrême gauche depuis 60 ans, dans la définition des besoins du peuple (bien sûr tout n’est pas parfait et l’absence de croissance économique rend de plus en plus difficile le maintien des acquis sociaux). Je peux t’envoyer une recherche que j’ai faite là-dessus si ça t’intéresse.
Et il y d’autres exemples d’initiatives locales dans d’autres régions du monde, qui ont dit que l’autoritarisme politique ne menait pas forcément au développement... idée très en vogue depuis le succès des tigres asiatiques.
Alors pas de fatalisme, il faut bien identifier ce qui doit être combattu, et ne pas se cantonner à son pays mais bien au système mondial. Pour moi, il n’y a que les idées d’extrême gauche qui apportent des réponses plausibles et durables à tes questions. Les pays arabes sont des monarchies totalitaires dont les dirigeants sont avides de pouvoir et la minuscule bourgeoisie assoit son pouvoir pour préserver leurs privilèges. Le peuple se préoccupe du jour le jour, ne voyant pas de solutions. Heureusement il y a des gens comme vous sur ce forum qui ont su dire non et qui luttent et qui payent les frais de leur rébellion, mais petit à petit en réveillant les solidarités internationalistes (c’est ce qui se passe en ce moment avec les mouvements alter mondialistes) et internes, en réveillant les consciences endormies, en propageant les analyses d’extrême gauche, je suis sure que de nouvelles civilisations égalitaires et justes naîtront.
J’envoie le texte dans un autre message.
Titre : l’impérialisme français, maillon faible ou supplétif de l’impérialisme mondial ?
Date : Date : 21-04-2003 14:46
Auteur : youli
Texte : 4- L’impérialisme français, maillon faible ou supplétif de l’impérialisme mondial ?
Par Gustave Massiah
Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. Le fait est que la civilisation dite " européenne ", la civilisation " occidentale " telle que l’ont façonnée deux siècles de régime bourgeois est incapable de résoudre les deux problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial(...) et plus loin il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’ abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer (...) le progrès lent, mais sûr, de l ’ensauvagement du continent
Aimé CESAIRE, Discours sur le colonialisme, 1955
Pourquoi parler aujourd’hui de l’impérialisme français pour des militants engagés, en France, dans le mouvement citoyen mondial ?[1] D ’abord parce qu’on ne peut pas renforcer le mouvement citoyen mondial sans prendre en charge nos responsabilités par rapport à notre propre impérialisme. Ensuite, le renforcement des luttes sociales implique la compréhension de la nature du système dominant en France. Enfin, l’·impérialisme français peut nous servir d’analyseur pour comprendre la double évolution : celle du rapport entre capitalisme et impérialisme, et celle du rapport entre les formations sociales nationales et les systèmes-mondes.
L’impérialisme français[2] se définit dans la recherche d’une stratégie internationale propre du capitalisme français. Il faut donc s’interroger sur l’évolution du capitalisme français, sur le rôle dans cette évolution de la dimension internationale. Quelle est la place du capitalisme français dans la mondialisation, dans le capitalisme mondial, directement ou à travers le capitalisme européen ? Il faut aussi apprécier l’évolution de la mondialisation en tant que système de domination et s’interroger sur la place de la France dans le système de domination mondiale. Quelle est la place de l’impérialisme français par rapport au système mondial, à l’Union Européenne, à l’·unilatéralisme états-unien ?
Malheureusement, la notion d’impérialisme n’est pas à ranger dans le rayon des vieilles lunes. Même s’il y a des changements significatifs, il serait difficile d’analyser l’évolution et la situation actuelle s’ en s’y référer. Nous faisons l’hypothèse qu’il est encore pertinent de parler d’impérialisme français. Dans son évolution, comment caractériser l’impérialisme français, comme maillon faible ou comme un simple supplétif de la chaîne impérialiste mondiale ?
Eléments historiques
Une approche historique est nécessaire pour comprendre l’impérialisme français et ce qui, à travers sa formation, le caractérise encore. Elle est indispensable pour éclairer les questions que nous nous posons aujourd’hui. Nous proposerons une périodisation qui croise trois approches : la place de l’impérialisme dans le capitalisme français, l’évolution du système international et de la mondialisation, les luttes et les stratégies anti-impérialistes. Cette périodisation s’organise autour d’une hypothèse : nous vivons une crise structurelle de l’impérialisme[3] qui s’inscrit dans la série des trois dernières grandes crises (celles de 1815-40, de 1850-70, 1914-18). Pour apprécier les avenirs possibles, il faut tenir compte des caractéristiques de cette crise, des capacités et des tendances naturelles du système à la surmonter. Nous insisterons dans cette brève approche sur la zone d’influence de la France, en Afrique.
Le colonialisme primitif caractérise la première phase de l’impérialisme français. La bourgeoisie française, comme les autres bourgeoisies européennes, se constitue sous l’Ancien Régime, pour une large part à l’aube du capitalisme, grâce au commerce lointain qui permet d’acquérir à vil prix, et souvent par la force, des produits locaux, agricoles et artisanaux, revendus très cher en France et de vendre au dessus de leur valeur des produits manufacturés français. Ce commerce débouche sur la création de comptoirs et la conquête de territoires. Le colonialisme prolonge ce commerce lointain. Les colonies au départ sont considérées pour la fourniture des esclaves et l’extraction brute des matières premières ; toute transformation doit être faite en France, Colbert quand il définit le pacte colonial précise que les colonies ne doivent rien produire, "pas même un clou ".
Dans ce colonialisme primitif, l’enrichissement rapide des bourgeoisies européennes n’entraîne pas de contradiction majeure à l’ échelle internationale. Les structures sociales des pays colonisés ne sont pas entièrement détruites puisque le capitalisme en formation n’a pas atteint le stade de concentration, et de limitation des profits des marchés intérieurs, qui se traduira par l’exportation des marchandises puis celle des capitaux liée à la reproduction du mode de production capitaliste dans les colonies. Cette évolution du colonialisme primitif à des formes plus élaborées, qui se fera progressivement en Grande-Bretagne et dans les pays où le capitalisme est plus avancé, passera en France par une rupture économique et politique.
L’expansion coloniale française est plus le fait d’une caste militaire et d’une bureaucratie d’Etat qui ont besoin pour raffermir leur pouvoir en France de compenser par des opérations de prestige leurs défaites européennes. Jusqu’en 1914, le capitalisme français est un capitalisme de rentiers et de financiers plutôt que d’industriels et d’homme d’affaires. Ce capitalisme sera confronté à la nécessité de l’expansion extérieure pour exporter ses contradictions (chômage, baisse des taux de profit, saturation relative des marchés) bien plus tard qu’en Grande-Bretagne. Les profits substantiels du capitalisme colonial seront retirés par les marchands alliés aux militaires qui garantissent un domaine réservé ; les investisseurs coloniaux joueront un rôle marginal limité à quelques secteurs (coton, caoutchouc, huile, navigation maritime) et à certaines régions.
Les traits dominants de cette histoire caractériseront longtemps l’impérialisme français. L’importance des militaires, alliés aux marchands coloniaux, dans une expansion coloniale qui recherchera un prestige pour compenser les défaites économiques ou militaires de la France en Europe. Le rôle prépondérant de l’Etat dans l’organisation administrative des colonies, dans leur exploitation économique et dans la prise en charge directe des investissements coloniaux. L’importance prédominante des militaires et des fonctionnaires dans la société coloniale et dans les politiques coloniales, la reproduction de leurs privilèges devenant la justification principale des colonies. L’impérialisme français se présente comme un impérialisme politico-militaire, mercantile, usurier peu capable de rivaliser avec les puissances dominantes britannique et nord-américaine. Le colonialisme français encourage les tendances au sous-développement de l’économie française et masque l’affaiblissement de l’Etat français. Le taux de profit des entreprises coloniales et les monopoles commerciaux favorisent les secteurs marginaux de l’économie permettant de différer l’adaptation à la concurrence internationale et de préférer la distribution des profits aux investissements productifs.
Les concurrences inter-impérialistes sont particulièrement fortes dans la deuxième phase et caractéristiques de la période d’industrialisation qui marque le Second Empire. Les fractions les plus modernistes du capital industriel et bancaire sont engagées dans les aventures extérieures, rappelons notamment les Saint-Simoniens et le canal de Suez. Après la guerre de 1914, le réajustement de l’économie mondiale au profit des Etats-Unis et l’éviction des investisseurs français des marchés russes et danubiens par la révolution soviétique vont se traduire par des réorientations majeures des flux de capitaux vers les colonies. L’importance des colonies dans l’économie française va se développer sans atteindre pour autant un rôle comparable à celui de l’Amérique Latine dans l’économie nord-américaine ou du Commonwealth dans l’économie britannique.
La première période, de 1917 à 1947, est celle de l’alliance entre les mouvements communistes et les mouvements de libération nationale ; cette alliance formalisée en 1920 au Congrès des peuples d’Orient à Bakou, sera confirmée au Congrès des peuples opprimés à Bruxelles en 1927. Cette période est marquée par l’ébranlement des empires coloniaux, les mouvements de population liés aux guerres. Elle est marquée par l’émergence des nouvelles formes d’organisation politiques et syndicales, par la montée d’un encadrement local dans les colonies et d’une intelligentsia qui s’autonomise. C’est aussi dans cette période que s’élabore le modèle keynésien, ou fordiste, social-libéral comme réponse à la révolution soviétique, aux luttes ouvrières, aux résistances dans les colonies et à la montée des fascismes.
La décolonisation va marquer la période 1947 à 1962. Elle commence pour l’Afrique par les massacres coloniaux dès 1945 à Sétif, en Algérie, puis en 1947 à Madagascar. C’est aussi la montée des fronts et des alliances, la naissance des partis proches du PCF, le basculement de larges fractions de la petite bourgeoisie et de la paysannerie dans les fronts de libération nationale. Les luttes de libération emblématiques sont celles de l’Indochine, de l’Algérie puis du Vietnam. La SFIO va sombrer dans le colonialisme avec l’Algérie et avec l’expédition de Suez contre l’Egypte nassérienne. Une nouvelle gauche va se former sur le refus de la colonisation, en alliance conflictuelle avec la PCF. En Afrique Noire, les luttes se radicalisent et les manifestations se succèdent. Les milieux africains en France sont en pleine ébullition. La FEANF (Fédération des Etudiants d’Afrique Noire) participe aux luttes anti-coloniales. Une partie des dirigeants des futurs Etats africains font leurs classes dans les gouvernements et les assemblées de la IVème République ; les réseaux, gaullistes et autres, commencent à esquisser la fratrie de la " Franc’Afrique ". La mobilité est très grande ; Mitterrand pour créer son groupe de l’UDSR, détache Houphouët-Boigny du groupe parlementaire du PCF. Houphouët et Sékou Touré commencent à diverger bien avant le non au référendum de la Guinée. Les intellectuels africains sont mobilisés, autour des " groupes de langues " du PCF et des mouvements politiques africains mais aussi autour des revues et des libelles.
La modernisation gaulliste a été esquissée pendant la guerre. Elle tient compte de la nouvelle situation internationale définie par les accords de Yalta, à la guerre froide et à la décolonisation. Dans le camp occidental, les Etats-Unis ont conquis une position hégémonique. Ils ont subordonné les capitalismes émergents allemand et japonais, secondarisé les britanniques et marginalisé les autres. L’impérialisme français est confronté aux luttes de libération des peuples colonisés au Vietnam, au Maghreb, en Afrique et à Madagascar. Les massacres coloniaux n’y font rien et l’essentiel de la classe politique, dont la majeure partie de la social-démocratie, confrontée à une crise sociale majeure, perd son honneur à la traîne de la bourgeoisie coloniale et de sa fraction militaire.
Après 1962, l’industrialisation prioritaire et la modernisation sociale n’excluent pas le recours massif à une main d’ouvre immigrée. La société coloniale sans disparaître a évolué, fonctionnaires et militaires se sont mués en coopérants. Une nouvelle forme d’alliance avec des bourgeoisies locales en formation connaît des succès divers. L’impérialisme français prend des formes d’exploitation indirectes mettant l’accent sur des mécanismes financiers et des institutions financières. Le conflit majeur entre les fractions archaïques liées à la domination directe (bureaucratie coloniale, sociétés commerciales, plantations) et les fractions modernistes grande industrie, banques, entreprises minières et pétrolières) tourne à l’avantage de ces dernières. La bourgeoisie française tente de se doter d’une stratégie mondiale autonome ; elle tente de combiner une stratégie européenne et une stratégie néocoloniale. Mais, malgré quelques succès, les résultats ne sont guère probants ; les intérêts anciens restent pesants, les rentes coloniales alimentent les réseaux et la corruption grandissante dans la société française. L’influence française, en dehors de quelques succès d’estime ne convainc pas, elle reste cantonnée dans les déclarations velléitaires ; la diplomatie française finit toujours par se rallier au grand frère états-unien.
Les luttes sociales et idéologiques des années soixante-dix vont achever le rêve gaulliste d’une indépendance impériale. Pompidou redéfinit un impérialisme aux dimensions du capitalisme français. La coopération s’éloigne des objectifs à long terme pour privilégier la rentabilité immédiate des affaires. La concurrence commerciale et les exportations retrouvent une place prépondérante ; les ventes d’armes définissent la coopération militaire. Avec Giscard d’Estaing l’ impérialisme français s’inscrit dans une dépendance acceptée. Le capitalisme français recherche le soutien des capitalismes américains et ouest-allemands et des institutions internationales. Il n’hésite pas à faire intervenir ses troupes pour assurer la gendarmerie impérialiste dans sa zone.
La période de 1962 à 1977 pourrait être qualifiée comme celle du non-alignement. C’est une période d’intenses contradictions. Les nouveaux Etats ne sont pas stabilisés. C’est une période d’espoirs et d’initiatives. Des alliances considérées comme progressistes, mêlant des militaires, des syndicalistes, des secteurs des petites bourgeoisies, intellectuels et fonctionnaires accèdent au pouvoir. En Guinée, au Ghana, au Mali, au Sénégal, en Tanzanie, au Congo pour citer des équipes se référent à un modèle de développement d’ indépendance nationale. Leur échec sera lié à des causes multiples. Elles sont bien sûr confrontées à la déstabilisation et aux coups d’ état suscités par les puissances pas si anciennement coloniales. Mais, il ne faut pas oublier les erreurs internes. Ces équipes sous-estiment la paysannerie et l’importance des pouvoirs traditionnels ; elles ignorent superbement les libertés et la démocratie. Deux ans avant sa mort, un des sages de l’Afrique, Nyerere considérait que sa principale erreur était d’avoir théorisé le parti unique pour l’Afrique. Alors que le non alignement marque des points au niveau international, en Asie avec la défaite américaine au Vietnam, et avec les deux chocs pétroliers de 73 et 77, la décolonisation africaine est en pleine crise. L’Afrique australe et les pays lusophones sont toujours colonisés, le Congo de Lumumba est ravagé, la guerre du Biafra met en place les nouvelles représentations des conflits ethniques. En France, il y a de nombreux facteurs nouveaux. Le conflit sino-soviétique se traduit particulièrement dans la FEANF ; une immigration ouvrière africaine se développe ; les coopérants permettent la mise en place des nouveaux régimes. En 1968, il y n’a pas eu que la France, il y a eu aussi les mouvements au Mexique, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ; sans oublier le mouvement de la jeunesse américaine pour la paix au Vietnam. Une nouvelle génération de cadres africains va se former dans le mouvement des années soixante-dix.
Nombreux sont ceux qui n’ont pas partagé l’euphorie de cette période qui a suivi les indépendances. Parmi d’autres, la lutte armée de l’UPC et l’engagement direct de la France dans la répression les ont alertés. Ils ne sont pas attirés par les mirages du pouvoir et voient avec effarement la course aux postes et les reniements. Mongo Beti, par exemple, dédie un de ses livres à un des nouveaux militants, " A Diop Blondin, . assassiné dans les geôles d’un dynaste d’Afrique. Afrique marâtre trop fertile en tyrans mercenaires ". Une revue comme PNPA, de 1978 à 1991, inlassablement, est venue rappeler dans les périodes les plus noires, que l’Afrique continuait de résister. Elle répondait à l’outrance de la domination, du mépris par l’indignation et la colère.
La reconquête néolibérale, de 1977 à 1995, s’appuie sur la crise de la décolonisation. Celle-ci trouve ses fondements dans la domination renouvelée par le Nord et la nature de l’économie mondiale, l’échec des régimes issus de la décolonisation, l’échec de la construction de ce que Samir Amin appelle le soviétisme. Elle s’appuie sur une gestion agressive et criminelle de la crise de la dette. Le front des non-alignés s’est effondré et, une dizaine d’années après, en 1989, c’ est au tour de l’Union Soviétique. La mondialisation se traduit par l’ ajustement de chaque société au marché mondial ; par la montée des inégalités entre le Nord et le Sud et dans chaque pays, par la précarisation dans les sociétés du Nord et le développement de la pauvreté dans les pays du Sud. La reprise en mains n’est pas seulement économique, elle est aussi militaire. La France, surtout giscardienne, s’est fait une spécialité de l’envoi de ses parachutistes pour soutenir les régimes en danger. En Afrique même, les indépendances des colonies portugaises et de l’Afrique Australe ouvrent de nouvelles perspectives. La victoire de l’ANC en Afrique du Sud, en 1993, met fin à la colonisation dans le continent et ouvre une nouvelle période. Mais, les tentatives de démocratisation s’enlisent, les guerres se multiplient ; le génocide au Rwanda montre jusqu’où peuvent entraîner les manipulations des représentations ethniques. L’embrasement de l’ Afrique des grands lacs déstabilise le continent. Une image d’une Afrique marginalisée et à la dérive s’impose dans les représentations internationales ; on en saisit mal les tenants et les aboutissants. L’ Union Européenne a subordonné ses rapports avec l’Afrique à l’ ouverture à l’Europe de l’Est d’une part, et à la logique de l’ Organisation Mondiale du Commerce de l’autre. En France même, la victoire de la gauche en 1981 avait donné quelques espoirs alimentés par les discours de Cancun sur le Sud. Mais il a fallu se rendre à l’ évidence, la continuité des intérêts et des réseaux a vite repris le dessus, et les déclarations de La Baule sur la démocratisation n’ont même pas pu, après une décennie de déconvenues, raviver les illusions. La manière dont sont traités les sans-papiers, les délivrances de visas, les " normalisations " des foyers a malheureusement montré à quel point la France, dans son rapport à l’Afrique, reste marquée par sa culture coloniale.
La gauche sous ses différentes configurations, après quelques essais infructueux, se coule dans le moule de l’impérialisme français et en défend farouchement les avantages supposés. Elle ne remet pas en cause le rapport entre capitalisme français et impérialisme, elle adapte sa politique aux deux changements d’échelle avec le capitalisme européen et le capitalisme mondial. Elle banalise et légitime un système honteux. Penser que dans l’affaire Elf en France, on a beaucoup glosé sur les bottines de Roland Dumas mais que l’on a considéré que la question du rôle d’Elf en Afrique ne devait pas être abordé, est proprement scandaleux.
Eléments problématiques
Les prélèvements impérialistes[4] servent à compenser les effets tendanciels de la baisse des taux de profit et à diminuer la pression des affrontements sociaux sur le partage de la plus-value. Ils servent à financer des alliances de classes. Ils se traduisent par des arbitrages entre les fractions de la bourgeoisie, et par le financement de compensations pour les classes moyennes et une partie des couches populaires. Il n’est pas facile d’apprécier ces prélèvements. Le CEDETIM avait tenté, en 1977, une estimation. Il estimait alors que les surprofits impérialistes représentaient pour la France environ 20% de l’accumulation annuelle de capital productif. Leurs effets sont considérables sur les équilibres entre les fractions du capitalisme français et sur les rapports entre capitalisme français, européen et mondial. Ils ont joué un rôle déterminant dans la " paix sociale " pendant la période des trente glorieuses pour financer l’Etat-providence à la française. Ces surprofits sont aujourd ’hui socialisés dans le capitalisme mondial, ils sont directement liés à la structure du commerce mondial. Il est probable que la part qu’en retire le capitalisme français reste très importante, même si elle a relativement baissé, par rapport aux autres capitalismes, américains, japonais, allemands et même aux capitalismes émergents du Sud.
Les sources de surprofits méritent d’être précisées. La première est la sous-estimation des importations, particulièrement celle des matières premières ; elle provient des conditions de reproduction de la main d’ouvre dans les pays à bas revenus et du contrôle des ressources par la domination politique et militaire ; elle représentait, pour la France, plus de la moitié des surprofits. La surfacturation des produits exportés est plus faible pour la France, bien que certains marchés restent protégés, mais le développement du commerce intra-européen et la concurrence mondiale ont réduit cette source de gains qui représentait environ 10% des prélèvements. Bien que le monopole de fait sur les technologies introduit des surprofits de fait dont les brevets, abusivement nommés droits de propriété intellectuelle, ne donnent qu’une faible idée. Le montant des profits rapatriés représentait plus de 20% des surprofits ; sans compter l’ accroissement considérable de valeur des actifs locaux et les remboursements indus de dette qui en font aussi partie. Pour illustrer cette situation, rappelons que les bénéfices de TOTAL en 2001 sont de 7,7 milliards d’euros, supérieurs à eux seuls à toute l’ " aide publique au développement " française. Il faut aussi souligner les profits tirés de la main d’ouvre immigrée, particulièrement dans l’ économie des coûts de formation initiale. L’exode des cerveaux joue un rôle de plus en plus important dans cette évolution.
L’internationalisation des grandes entreprises françaises est une des principales modalités d’intervention de l’impérialisme français. Les grandes entreprises françaises tirent leur profit du commerce mondial et de l’échange inégal. Les principales sont : TOTAL-ELF dans le pétrole, IMETAL dans le Nickel, les métaux non ferreux et l’uranium, PECHINEY dans l’aluminium, AVENTIS groupe pharmaceutique mondial, AIR LIQUIDE dans le gaz liquéfié, SAINT GOBAIN dans le verre et l’ isolation, PSA et RENAULT dans l’automobile, MICHELIN dans les pneumatiques, LAFARGE dans le ciment, BOUYGUES dans les TP, LVMH dans le luxe, L’OREAL dans les cosmétiques, CARREFOUR et PPR dans la distribution. Enfin, il ne faut pas oublier les banques BNP-PARIBAS, SOCIETE GENERALE et CREDIT AGRICOLE et les assureurs AXA, AGF (ALLIANZ) et GROUPAMA. Dans les nouveaux arrivants, il y a les rentiers des services publics : VIVENDI-ENVIRONNEMENT, SUEZ, EDF et France Télécom.
Les ventes d’armes sont un des secteurs essentiels d’intervention qui joue un rôle majeur dans la balance commerciale française et bénéficie de l’aide directe de l’Etat, à travers notamment la coopération militaire. La France a une longue tradition de marchand d’armes et même de trafiquant d’armes[5]. On peut parler de ce point de vue d’un véritable complexe militaro-industriel français. Son importance est illustrée par la réussite des groupes DASSAULT et EADS -LAGARDERE, ce dernier a de plus réussi à contrôler l’édition et une partie des médias.
Le réaménagement structurel du capitalisme français est directement lié à la phase actuelle de la mondialisation. Comme ailleurs, la victoire du capital financier et le pouvoir grandissant des actionnaires accentuent une contre-offensive sociale remettant en cause le statut salarial et se traduit par une explosion des profits. Le réaménagement interne repose sur les secteurs rentiers (matières premières et pétrole, armes, eau) dans lesquels l’internationalisation et les surplus impérialistes jouent un rôle majeur. L’exportation joue le rôle de stabilisation mais dégage moins de surprofit, du fait de la concurrence ; le capitalisme français se fait violence pour investir ailleurs, comme par exemple Renault au Japon. Le cour financier du capitalisme français est en restructuration constante autour des assurances et des banques. Les armes et les rentes (pétrole et eau) alimentent la corruption, permettent le contrôle des médias et assurent leurs emprises dans les allées du pouvoir. La bataille pour les liquidités entraîne des restructurations sauvages et favorise les " tycoons " (entendons les pirates) qui dans des niches, comme le luxe et la distribution, s’assurent des taux de profits élevés liés à leur faible intensité capitalistique. Le capitalisme français connaît quelques succès mais accroît sa fragilité. Le prix d’entrée dans le marché mondial, l’ouverture du marché français, l’oblige à des privatisations qui réduisent sa stabilité. L’élargissement du marché des capitaux l’amène à imposer les fonds de pension et à s’engager dans un affrontement douteux sur les retraites. La dernière période a été marquée par la volonté de restreindre le poids de la bourgeoisie étatique, accompagnant la fusion entre l’Etat et les oligopoles. Le ralliement des cadres supérieurs, à travers notamment les " stock-options " et l’affaiblissement du poids de la bourgeoisie étatique dans les alliances risque de lui aliéner les couches moyennes.
Les colonies françaises n’ont pas toutes disparues. Les confettis de l ’empire ont été pacifiés par le contrôle direct, l’assistanat, l’ émigration massive, une politique d’établissement dans l’agriculture, l’industrie, le tourisme, les administrations. Ils ont été transformés en sociétés improductives, coupées de leur environnements régionaux géoculturels. Régulièrement toutefois, en Nouvelle Calédonie, dans les Antilles, en Guyane, les luttes viennent rappeler le caractère toujours actuel de la situation coloniale.
La coopération joue, globalement, un rôle majeur dans l’extension du capitalisme dans les pays du Sud, dans le soutien aux régimes les plus contestables, dans le maintien et la reproduction de l’influence française. Comme le disait Mongo Beti, " que la France défende ses intérêts c’est normal, qu’elle cherche à tirer parti de son influence, pourquoi pas, ce que nous ne supportons pas c’est l’hypocrisie et de prétendre que c’est pour notre bien. Si la France veut aider l’ Afrique, qu’elle laisse les Africains tranquilles. "
Le rôle de la France dans les organisations internationales lui donne des responsabilités écrasantes, par exemple au FMI et à la Banque mondiale. Pendant quatorze ans le directeur du FMI, a été par deux fois, l’ancien directeur du Trésor en France. On ne peut pas dire qu’ il était contraint d’appliquer cette politique contre son gré, la France a donc défendu, soutenu, mis en place des politiques ultra-libérales. Elle continue à jouer un rôle qui va au-delà, en influence, de son poids financier dans ces institutions, directement et à travers l’Europe qui est l’actionnaire principal du FMI.
Le rôle de l’impérialisme est tout autant idéologique. Dans la grande communion du nationalisme français, les colonies ont toujours joué un rôle déterminant. Dans la construction de l’unité française, les trois jules de la Troisième République (Fabre, Simon et Ferry), se sont partagés : l’armée, les colonies, l’éducation ; toutes trois obligatoires ! Rappelons-nous aussi les visions racistes de Renan, pourtant défenseur d’une vision ouverte de la Nation, et les appels haineux de Jules Guesde contre les immigrés italiens. Voici un héritage exacerbé par les guerres en Indochine et en Algérie, que l’on retrouve dans le racisme bien présent, et toujours alimenté, qui englobe les immigrés, les musulmans, les noirs, et qui n’a garde d’ oublier les juifs.
La perspective mondiale et européenne n’annule pas la spécificité de l ’impérialisme français. Il y a une continuité et des éléments nouveaux. La mondialisation est clairement capitaliste, et le capitalisme a toujours été mondial. Avant Rosa Luxembourg, Lénine et Fernand Braudel, Karl Marx écrivait : La véritable mission de la société bourgeoise, c’est de créer le marché mondial, du moins dans ses grandes lignes, ainsi qu’une production conditionnée par le marché mondial. Comme le monde est rond, cette mission semble achevée depuis la décolonisation de la Californie et de l’Australie et l’ouverture du Japon et de la Chine. [6] Le capitalisme français joue sa carte propre mais tente aussi de passer par le capitalisme européen pour organiser le capitalisme mondial et y négocier de meilleures positions. C’est le sens de la politique de l’Union Européenne, particulièrement de l’ action de Pascal Lamy, dans les négociations de l’OMC. La négociation porte par rapport aux Etats-Unis en réaffirmant la référence cardinale à la prééminence du marché mondial et à la concurrence, en cherchant à faire passer des règles acceptables par les Etats-Unis, en gardant le contact avec les zones émergentes (Inde, Afrique du Sud, Brésil, Chine) mais sans jamais rompre avec le grand frère américain. Le capitalisme français a échoué à aller plus loin dans le capitalisme européen, soit en obtenant un domaine réservé, soit en faisant partager certains investissements sauf dans l’armement où émergent des groupes pan-européens. Sa tentative pour faire prendre en charge par l ’Union Européenne sa zone d’influence directe n’a pas résisté à la libéralisation capitaliste à l’est de l’Europe.
L’impérialisme français s’inscrit dans un système international et une chaîne impérialiste. Ce système ne se réduit pas à l’économique. La forme empire est un des modes d’organisation des systèmes-mondes et n’ est pas simplement le stade suprême du capitalisme. Le rapport entre la France, l’Europe et les Etats-Unis ne se déduit pas linéairement des rapports entre les capitalismes français, européen et états-uniens. Quelle est la nature de l’hégémonie américaine, la signification de l’unilatéralisme américain. Immanuel Wallerstein [7] propose de considérer que les Etats-Unis ont perdu l’hégémonie économique et l’hégémonie idéologique ; il ne conserverait que l’ hégémonie militaire ce qui est le propre des empires en déclin et qui rend encore plus grands les dangers de guerres. Dans cette situation, l’impérialisme français occupe sa place et tient son rang, il veille à l’évolution de sa zone d’influence. La question est posée au niveau de l’Europe. L’Europe est partie prenante de l’impérialisme mondial, notamment dans la part qu’elle prend dans la structuration du commerce mondial et des avantages qu’elle en retire. Même s’il existe des mécanismes convergents, il n’y a pas pour autant un impérialisme européen spécifiquement constitué et différencié des impérialismes nationaux, une stratégie internationale du capitalisme européen, une zone d’influence européenne, un statut de puissance. Plusieurs conceptions sont envisageables : une section européenne d’un impérialisme mondialisé fermement dirigé par les Etats-Unis ; un impérialisme européen assumant plus clairement une position concurrentielle par rapport à l’hégémonie américaine ; une Europe ouverte préfigurant une nouvelle perspective de région géoculturelle défendant une approche d’un système mondial fondé sur des avancées du droit international et un rééquilibre dans les rapports Nord-Sud.
L’avenir reste ouvert, même si la situation et les choix actuels ne conduisent guère à l’optimisme. La montée en puissance d’un mouvement social et citoyen européen, initié avec le processus des forums sociaux européens, sera-t-elle suffisante pour compenser l’inertie institutionnelle qui à travers diverses déclinaisons, reste marquée par la vision d’un système-monde caractérisé par des formes de domination et d’impérialisme ? Pour le mouvement citoyen, et plus particulièrement en France, une stratégie d’émancipation doit s’ engager dans trois directions : soutenir les forces sociales et citoyennes qui remettent en cause les rapports de domination dans leurs sociétés ; remettre en cause les mécanismes qui dans le système mondial reproduisent les rapports de domination ; lutter contre tout ce qui, dans la société française, conforte la domination extérieure et s’appuie sur ces mécanismes de domination pour renforcer les inégalités, les discriminations, les exploitations dansla société française. Nous n’oublions pas qu’un peuple qui en opprime un autre n’ est pas un peuple libre ; c’est le fondement de la solidarité internationale.
Contact pour cet article. Julien.aitec@globenet.org
Notes
[1]Uneversionabrégée de ce texte est publiée dans le " numéro
spécial sur l’impérialisme " des Cahiers de Critique Communiste
(février 2003)
[2] CEDETIM, L’impérialisme français, Editions Maspéro, 1980.
On trouvera dans ce livre les principales références au débat sur l’
impérialisme français ; des travaux sont en cours au sein du CEDETIM
pour les actualiser et les renouveler
[3] Samir Amin, Alexandre Faire, Gustave Massiah, Mahmoud Hussein, La
Crise de l’Impérialisme, Editions de Minuit, 1979
[4] Cedetim, L’impérialisme français, Editions Maspéro, 1980
[5] C.I.I.C.A.N., Les trafics d’armes de la France, Editions Maspéro,
1977
[6] Karl Marx à Friedrich Engels, le 8 octobre 1858.
[7] Immanuel Wallerstein, Le capitalisme historique, Editions La
Découverte, 1998
Titre : Re : l’impérialisme français, maillon faible ou supplétif de l’impérialisme mondial ?
Date : Date : 21-04-2003 18:44
Auteur : Ivan (Mourad) Le terrible
Texte : pour parler du texte que tu as posté, je reposte une réponse que j’ai déjà faite à Omar pour répondre à cette explication de centre et périphérie qui semble être le nouveau slogan de l’extrême gauche fantôme. Deuxièmement, les analyses datant du léninisme, père de la dictature prolétaire, sur l’impérialisme sont plus que dépassées dans un monde où les économies s’entremêlent. Donc dire que la France est impérialiste c’est aller trop vite en besogne, la France comme tout pays a des intérêts économiques à défendre, elle a sa politique arabe qui nous coûte très cher d’ailleurs, mais pas impérialiste. Pour le reste, comme le texte n’est pas de toi, je préfère ne pas répondre tout de suite, je suis théoriquement encore en week-end - ;)))
Pour revenir à l’accumulation à l’échelle mondiale de Samir Amin, il ne fait en réalité que d’essayer de quantifier la doctrine léniniste de l’impérialisme en récupérant à son compte la théorie du maître et des satellites pour lui donner une autre dénomination centre-périphérie tout en la vidant de sa substance et cela au moins à deux ou trois niveaux.
Premièrement, Samir Amin dans son articulation entre le national et l’international ne fait pas attention à l’accumulation à l’échelle mondiale et les différentes formes de sociétés existantes. Par exemple, il ne tient pas compte dans son accumulation à l’échelle mondiale de l’articulation entre les sociétés démocratiques et les sociétés à régime dictatorial en ne mettant pas en cause la dictature des pays en voie de développement (PVD) dans son échec dans l’accumulation des richesses.
Deuxièmement, il juge l’échec ou la réussite des politiques économiques du PVD par rapport à leur écart de niveau de vie avec les pays développés (P D) en occultant la progression de niveau de vie de chaque PVD dans le temps. Personne ne peut remettre en cause l’amélioration du niveau de vie des différents PVD dans le temps même si le chemin est encore long.
Troisièmement, dans son explication de sa théorie du centre-périphérie ou maître-satellites Samir Amin enferme celle-ci en une relation dominant-dominé qui découle de sa culture marxiste-léniniste qui lui fait voir de l’impérialisme partout ignorant les phénomènes des oies sauvages qui expliquent l’accumulation de la richesse et sa répartition dans les phénomènes de délocalisation du centre vers la périphérie, qui a fait de l’Asie une puissance économique avec ses dragons de l’Asie de l’Est, et des pays de l’ancien Bloc de l’Est des pays qui enregistrent des croissances de niveaux de vie pour certains d’entre eux exceptionnelles, et risqueront de rattraper dans quelques années, une décennie, les pays occidentaux et sont dans beaucoup de domaines leurs concurrents.
Espérer des relations des PVD comme celles qui existaient entre le Japon et l’Allemagne est utopique et espérer une croissance des PVD comme celle de l’Allemagne et le Japon est aussi utopique pour le simple fait que ces pays mêmes, même s’ils ont perdu la guerre, étaient des puissances économiques et technologiques, ce qui n’est pas le cas de la majorité des PVD, et ils étaient eux-mêmes et sont encore le centre ou le maître, le Japon le centre de l’Asie et l’Allemagne le centre de l’ancien bloc de l’Est, et les deux sont dans la périphérie des USA qui est le centre ou le maître. Notre problème, celui des pays arabes, c’est que dans notre région et parmi nous, de notre culture de notre identité, il n’y a pas un pays qui peut jouer le rôle du maître, centre, et celui d’une bonne périphérie ou satellites d’un centre puissant à une échelle mondiale.
Titre : pour la théorie du centre-périphérie
Date : Date : 21-04-2003 19:20
Auteur : Ivan (Mourad) Le terrible
Texte : je t’ai fourni une réponse plus développée sur le sujet que la tienne mais tu as raison sur une chose même si tu n’entends pas le dire, elle se réduit vraiment à ta caricature - ;)))
En ce qui concerne l’idée que l’autoritarisme politique mène forcément au développement, elle n’a jamais été une idée en vogue, puisque les pays de l’Asie de l’Est qui ont réussi leur essor économique soin loin d’être des dictatures, une rapide relecture de l’histoire de ces pays te le montrera. Quant à l’idée de l’accumulation forcée du capital par l’intermédiaire d’un régime dictatorial, elle se trouve dans les analyses de Marx, et elle a donné un échec flagrant dans le cas de l’Italie de Mussolini qui n’a vraiment retrouvé la prospérité qu’après sa libération.Quant à l’idée de liberté et de liberté d’expression politique et associative aussi, même remarque, un retour vers l’histoire te montrera bien qu’elle d’origine essentiellement anglaise mais aussi un peu française, et qu’elle date d’au moins deux siècles, avec des auteurs que je pense que tu ne connais pas, sinon tu n’aurais pas dis de telles énormités, John Stuart Mill, David Hume, John Locke, Thomas Hobbes, Charles de Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau, etc., et elle n’a rien dans ses origines de la gauche ou de l’extrême gauche.
Tu parles de la gauche et de l’extrême gauche, mais peux-tu nous dire laquelle, Lénine, Staline, Pol Pot, Mao ???? laquelle de ses extrêmes gauches nous proposes-tu ?
Enfin pour conclure je dirais que d’un scientisme on passe à un autre, ou à la place d’un scientisme déterministe qui fait les jours sombres du marxisme-léninisme et de ses adeptes, on nous propose aujourd’hui un scientisme fondé sur les systèmes dynamiques non linéaires complexes, pour venir nous dire que la solution est globale et que le système mondial est un tout dont les différentes composantes sont en interaction, ce qui est vrai ; reste que la méconnaissance de cette théorie physique fait tenir à ses adeptes scientistes des propos incohérents. Un système complexe est un système ouvert qui est en interaction permanente avec son environnement qui constitue une variable exogène qui échappe à tous modélisateurs donc à tout le système, qui lui est imposé. D’un autre côté le fait de partir d’une analyse méta à l’échelle de l’analyse ne réduit en rien le caractère micro qui lui est défini par un nombre de degré infini. pour le dire simplement, parce que je ne pense pas que tu connaisses la science physique en ces termes, si tu penses agir sur le système dans sa totalité, ces mêmes actions donne un autre résultat inattendu puisque l’environnement agit sur le système et les composantes du système se transforment individuellement autrement que ton désir de sa transformation globale.
Titre : Re : pour la théorie du centre-périphérie
Date : Date : 21-04-2003 20:34
Auteur : youli
Texte : je ne sais pas d’où tu sors tes arguments… mais toi aussi tu en fais des caricatures, plus grosses que toi.
Tu ne sympathises pas avec l’école de la dépendance, soit ! moi, je trouve que c’est la meilleure explication de la situation du système monde. D’ailleurs il n’y a pas que Amin, mais surtout Sunkel, Cardoso, Gunder Frank, Arrighi, et j’en passe et des meilleurEs, crois-moi. Cette école a eu pas mal d’influence dans les années 1970, au moment des non alignes et même à l’ONU… Puis avec le néo-libéralisme économique et la "prise de pouvoir" des institutions financières internationales et la pensee unique, elle a perdu son intérêt... avec la crise économique mondiale capitaliste que nous traversons, il est normal de s’y intéresser de nouveau et de l’actualiser. C’est pas un vieux machin léniniste qui ressort de derrière des fagots, pleins d’intellectuels et de militantEs y croient et recommencent à la développer. Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à dire que le système capitaliste ne profite qu’à quelques-uns et que le sous-développement n’est pas seulement le non-développement mais qu’il résulte de la dépendance économique. Regarde le monde et dis-moi ou la technologie, la Recherche et développement et tous les produits à haute valeur ajoutes sont produits et regarde d’où vient la matière première à bas prix… C’est ça le centre et la périphérie.
Certains PVD ont effectivement vu le PIB (quelle mesure intéressante en plus..) augmenter, mais je te signale que pour toute l’Afrique noire, le PIB est tombe de 17% (part dans le PIB mondial) à 10% de 1975 à 1999, que l’espérance de vie est tombée à 49 ans et j’en passe, et j’en passe... DONC la situation s’est dégradée, même la Banque Mondiale le reconnaît.L’impérialisme français, alors là, si tu ne veux pas le voir, c’est ton problème, c’est sûr que c’est mieux de croire aux petits oiseaux qui chantent, plutôt que de voir que la France est intervenue militairement plus de 30 fois en Afrique francophone, a soutenu les pires dictateurs, a commandité l’assassinat de révolutionnaires, vois la "françafrique", le poids de la dette en Afrique qui est utilisée par les grandes puissances pour une continuelle exploitation... vois le travail de nombreuses associations sur la dette… Mais là, tu vas dire qu’elles sont sombrement lentilles.
Le texte exprime mieux que moi le concept d’impérialisme et pourquoi il est lié au capitalisme et au colonialisme.
Sur l’Asie, mon grand, figure-toi que le FMI et la BM étaient d’accord pour soutenir avant tout les reformes économiques, comme les régimes coréens, et ceux des tigres asiatiques étaient répressifs (et oui toi aussi revois ton histoire), et que leur économie a bien fonctionne jusqu’en 1997.La BM n’a jamais voulu se prononcer politiquement sur un régime, pourvu qu’il applique les programmes d’ajustement structurel (qui feront du bien toujours aux mêmes). Maintenant la BM se rapproche de la société civile (pas n’importe laquelle) et avec son concept de "social capital" et de "good governance", pour écouter ses doléances, mais ça c’est une autre histoire...
Alors comme ça tu crois que Singapour est une démocratie… Va y faire un tour si tu as l’occasion et ça te rappellera ton pays.Et la Corée, tu ne te souviens pas de toutes ces grèves des ouvriers/res dans les années 1980 réclamant 40 heures de travail, et des conditions un peu plus "normales... et la répression policière... tu étais trop jeune sûrement !
Quelle gauche ? Je ne propose rien, je dis juste ce que j’espère et je vois surtout que tu en fais une triste caricature…Tous les tyrans que tu as nommé ne recherchaient que le pouvoir et se sont servis de la mobilisation socialiste...
Et figure-toi qu’une certaine gauche a toujours résisté, c’est celle qui a été inspire par Trotski, Luxembourg, qui ont tout de suite compris où allait Lénine. Cette gauche a fait des enfants, beaucoup, elle a germé dans tous les pays et elle n’a pas de tête spéciale. Elle est à l’origine de nombre de mouvements alter mondialisation, elle doit rester proche des mouvements sociaux et elle inclut tout le monde.
Les Rousseau et compagnie que tu citais avaient oublié la moitie de l’humanité, les femmes... donc leurs théories ne pouvaient pas marcher à 100%. Il a fallu le féminisme socialiste pour faire comprendre que sans une pleine participation des femmes dans les affaires politiques, tout était miné d’avance. C’est pour ça que je dis que cette gauche a vraiment compris le besoin de libertés civiles... et de toute façon c’est la seule apte à l’appliquer.La gauche pour laquelle je sympathise est celle de l’auto gestion, du ralentissement de la production, qui veut recentrer la personne humaine au sein de la société non plus au service de l’économie, celle qui se base sur l’égalité, la justice, la liberté de chacun/une...
En conclusion, tu as vraiment des préjugés que tu base sur des expériences historiques qui n’ont rien à voir avec le socialisme, tout est à construire.
Titre : mes arguments sortent des années
Date : Date : 22-04-2003 10:22
Auteur : Ivan (Mourad) Le terrible
Texte : d’études que j’ai faites sur le sujet alors que tu ne savais même pas écrire ton nom.Deuxièmement je doute très fort que tu saches de quoi je parle, ma critique du livre de Samir Amin, donc va faire un tour ailleurs et viens me voir après, une fois que tu auras compris le livre d’Amin.Quant à André Gunder Frank, il y’a des années encore il travaillait sur la productivité des industries de l’Union Soviétique, on voit aujourd’hui ce qui est advenu de ces industries.Aussi, Giovanni Arrighi, si ses références économiques datent de la préhistoire, il a le mérite de finir par se rendre compte que l’Union Soviétique a disparu. Pour résumer, toutes les personnes que tu as citées avaient et ont encore une influence dans certains pays non-alignés, et tu remarqueras que certains de ces pays sont dans la queue du peloton.
Pour ce qui est du PIB c’est la seule mesure quantifiable qui, associée à d’autres mesures, permet de donner une idée plus que précise de la situation et la progression donnée. Entre parenthèse, je connais très le subterfuge des alter mondialistes que tu représentes ici, de faire basculer des indicateurs quantitatifs qui leur donnent tort vers des indicateurs qualitatifs entre guillemets, laissés subjectivement à l’observateur et auxquels chacun donne la mesure qu’il veut. C’est une vieille méthode donc tes subterfuges tu les gardes pour les autres, pas avec moi.Quant aux institutions financières, elles avaient le pouvoir de décision avant les années 1970, je renvoie aux accords de Bretton Woods.
Quant à l’Afrique, sa situation constitue un démenti cinglant à la théorie de l’impérialisme qui t’inspire. Est-ce que tu la connais déjà ? Sans faire une caricature puisqu’elle se suffit à elle-même. Elle dit que comme la tendance de la value est la baisse dans les pays fortement capitalistiques, donc le capital doit être investi dans les pays arriérés (c’est le terme utilisé par Lénine et il montre ce qu’il pense de mon pays, comme tu dis), et que cet impérialisme colonialiste constitue le socle du capitalisme, donc réduire ceci revient à tuer le capitalisme. Or l’observation et l’étude des phénomènes économiques montrent ceci (qui n’est pas exhaustif) :
Cette théorie ne tient pas compte dans son analyse du rendement qui motive l’investisseur et non pas la plus-value. Deuxièmement, elle ne tient pas compte du risque politique et social propre à chaque pays, une fois ce côté soustrait, l’investisseur a plus d’intérêt à investir dans son pays. Troisièment l’investissement des pays que tu nommes impérialistes en Afrique et dans les pays arabes et plus que dérisoire (ce qui explique en grande partie les problèmes de l’Afrique noire). Aussi, moins de 60% des investissemnts d’un pays "impérialiste" comme les Etats-Unis se fait vers 5 pays "impérialistes", France, Angleterre, Canada, Australie, Japon, etc… Jamais une théorie n’a été autant démentie que la théorie léniniste de l’impérialisme. C’est vers le pôle Nord-américain, le pôle de l’Europe de l’Ouest, et le pôle de l’Asie orientale autour du Japon (les "dragons" de l’Asie du Sud-Est compris) que se fait l’essentiel des échanges commerciaux (85%), des transferts de capitaux (70%) et que circule le savoir (je reviendrais sur cette théorie prochainement sur nos écrans).
Quant à la Corée du Sud, Singapour, Tawain, Hong Kong, sont plus démocratiques que tous les pays arabes confondus, avec une liberté d’expression et d’association plurielles, des élections libres, etc., et le fait que les Sud-Coréens manifestent pour les 40 heures te montre l’état de l’avancement démocratique dans ces pays, à l’instar des pays occidentaux. C’est vrai que la charge policière est plus dure. Peut-être que j’étais jeune, mais un jeune éveillé - ;))) qui suivait tout ce qui se passait dans ce monde ;-))) qui ta échappé alors que tu étais adulte - ;)))
Avant de finir, je dirais que tu ne connais pas les Stuart Mill, Locke, Hume etc., ils ne parlent pas de théories, ils parlent de liberté, et pour ta gouverne, puisque tu ne connais pas la science physique, il n’y a pas une théorie qui marche à 100%, il n’y a pas une théorie qui correspond à la réalité, et les théories ne sont que des conjectures - ;)))
Enfin pour l’auto-gestion et le ralentissement, surtout ne le propose pas à des pays pauvres comme en Afrique, parce que tu risques d’ajouter à leur misères, une misère de plus - ;))) Je te signale que l’auto-gestion trouve son essence dans la clique que tu as nommé des tyrans, ce qui est vrai et ce n’est pas vraiment une nouveauté, le désir de sa mise en application en Occident et dans les pays du Tiers-Monde date des années 1960 et il était l’essence même de la production en URSS et l’échec que tu connais aujourd’hui.
Moi je suis loin d’avoir des préjugés, je te donne des faits qui contredisent les théories sur lesquelles tu te bases pour essayer de te faire une pensée - ;))) Toutes ces expériences n’ont rien à voir avec le socialisme, alors que les expériences que tu vis aujourd’hui dans les sociétés "capitalistes" n’ont rien à voir avec le capitalisme- ;))) Tu me fais trop rire, tu penses que ce que tu dis est une explication - ;))) Est-ce que la société capitaliste décrite par ton maître à penser existe aujourd’hui ?
Je ne veux pas une réponse, oui ou non, je veux que tu mettes en avant les postulats de Marx et après qu’on discute, et on verra très bien que tu ne fais pas le poids - ;)))
Il y a un postulat des sciences qui t’échappe et que tu laisses dire n’importe quoi, tel que le socialisme n’a jamais existé.
Premièrement on commence toujours par un problème P, ensuite on fait des hypothèses sur l’explication qu’on pense être la solution à ce problème H et qu’on affronte et qu’on teste à la réalité T. P->H->T c’est le schéma que tu dois suivre pour te reconstruire , il est lié au comportement de l’être humain qu’on appelle le learning by doing. C’est en appliquant ce schéma que tu te rendras compte toute seule comme une grande que le problème de ce monde qui était il y a deux siècles la misère, chaucn lui a proposé une théorie, une que tu appelles socialiste et une que tu appelles capitaliste, qui ont été confrontées à une réalité. Le socialisme a fait faillite et le capitalisme a créé des richesses plus qu’inattendues, même si la misère subsiste sur cette planète. Quelle théorie tu choisis lorsque tu es raisonnable et que tu t’attaches au learning by doing des êtres humains, ne me dit pas le socialisme je risque d’être déçu de tes capacités. ;-)))))
Enfin pour finir, on s’est aperçu que la théorie marxiste est très négative dans mon pays et dans des pays qui ressemblent au mien, qui sont les pays arabo-musulmans, et est facilement démontable publiquequement avec une seule phrase, " la religion est l’opium du peuple" qui se retourne rapidement contre toute personne se réclamant d’une telle idéologie que tu défends - ;))))))))))) honnêtemnt j’ai bien rigolé et je suis demandeur c’estait trop facile - ;))))))))
Titre : ma très chère amie l’explication que je
Date : Date : 22-04-2003 10:31
Auteur : Ivan (Mourad) Le terrible
Texte : t’ai donné t’échappe encore. Le centre-péréphérie est mort, il est dérivé de la théorie des maîtres et satellites cher aux écomistes industriels, que tu ne connais pas bien sûr, et qu’Amin a adapté à sa théorie en la vidant de son essence. Je pense que tu t’es trompée de post pour lire l’échec de la théorie du centre-periphérie - ;)))))
Titre : je n’ai jamais reproché ceci à l’opposition
Date : Date : 22-04-2003 11:10
Auteur : Ivan (Mourad) Le terrible
Texte : cher TIZ c’est plutôt l’inverse, c’est-à-dire ce n’est pas les jeunes du peuple qui ne font pas le poids, mais plutôt l’opposition qui ne fait pas le poids face à ces derniers. Deuxièmement, je n’ai jamais traité ma très chère Youli d’ignare, elle connait beaucoup de choses sauf l’essentiel - ;)))