Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
Abdelli, Hadda
Détenue à la prison de la Mannouba, a été "interrogée" de telle façon dans les locaux du ministère de l’Intérieur en décembre 1995 que la direction de la prison a, dans un premier temps, refusé de la prendre en charge en raison de son état.
Adouani, Fouzia
De Menzel Bourguiba.
Soeur d’un opposant en fuite, Nasr Bel Haj Salah, et épouse de l’opposant Azzedine Zouaghi.
Arrêtée en 1995 et torturée atrocement alors qu’elle était enceinte.
Ajimi, Habiba
52 ans, de Deggache.
Mère de Sihem Ajimi, réfugiée en France, entre 1997 et 2000.
Privation du passeport.
Akremi, Saïda
Avocate, secrétaire générale de l’AISPP. Epouse de Me Noureddine Bhiri, membre du bureau exécutif de la CTIJ.
Agressée lors de la vague d’agressions physiques dirigée contre les avocats actifs dans la défense des droits humains, 11-13 décembre 2002.
Voir aussi http://coranet.radicalparty.org/pressreview/print_right.php?func=detail&par=3895
Amroussia, Mme
Epouse d’un opposant détenu, Ammar Amroussia.
Elle et ses filles, Maha, Nada et Aïda, ont été interrogées par la police jusqu’en 1999. Incitation au divorce.
Aouididi, Oumsaad
68 ans, de Sfax. Mère de Nourredine, réfugié en Grande-Bretagne.
Privée de passeport depuis 1997.
Aouididi, Radhia
Lycéenne, soeur de Noureddine Aouididi, exilé.
A été privée de papiers d’identité et empêchée de passer le baccalauréat. Privée de passeport, comme plusieurs membres de sa famille, elle a tenté de quitter le pays munie d’un faux passeport. Arrêtée en 1997, alors qu’elle tentait de quitter le territoire tunisien, elle est écrouée et détenue jusqu’en juin 1999 à la prison de la Beja, suite à une condamnation de trois ans de prison ferme. Elle a fait l’objet d’un article non signé en janvier 1997 dans l’hebdomadaire Réalités qui évoquait la perte supposée de sa virginité. Le 29 octobre 1998, sa mère Omssaad Aouididi, et son frère Mohammed Aouididi, le père et le frère de son fiancé, Abdelmomen et Mohammed Aouididi, ont à leur tour été arrêtés. Il s’agit de personnes ne faisant l’objet d’aucune inculpation. Elle ne pourra rejoindre son fiancé, Ahmed Amri, réfugié en France, qu’en 2000.
Aouinia, Naïma
De Sidi Bouzid (Centre-ouest).
Incitation au divorce en 1994.
Aroua, Henda
Arrêtée le 4 mars 1998, déclarée le 6 mars 1998 après 3 jours.
Asmaï, Layla
Fille d’un ex-détenu en exil, Ali Asmaï.
Interrogée dans les locaux de la Direction de la Sûreté de l’Etat à Tunis, le 24 octobre 2001, et pressée de collaborer.
Ayadi, Dorra
De Jendouba. Epouse de Abdellatif Oueslati, alors incarcéré.
Divorce prononcé en 1997.
Babba, Dalila
Mariée à un exilé tunisien vivant en France, mère de trois enfants.
Se rend le 26 février 2000 en Tunisie avec ses jeunes enfants. Elle est interpellée et fouillée à son arrivée. Elle subit un second interrogatoire, puis elle apprend qu’elle ne peut quitter le territoire tunisien. Elle passe outre et parvient à revenir en France. Le 2 avril 2000 elle se rend à nouveau en Tunisie aux obsèques de sa mère, accompagné de Takwa, son bébé. Le 12 avril elle est empêchée de revenir en France et elle est convoquée au ministère de l’Intérieur. Elle a pu quitter la Tunisie le 26 avril au terme d’une campagne en France. ( Se reporter à l’article : Tunisienne et peur de l’être, Frédérique Verhaeghe, dans le quotidien Le Dauphiné).
Belhadj, Ahlem
Témoignage : "J’avais peur pour Jalel, mon mari... maintenant, j’ai également peur pour Youssef, mon enfant.
Aujourd’hui 18 février, mon enfant Youssef Zoghlami, âgé de 4 ans, est descendu de notre appartement accompagné de son ami Aymen, âgé de 7 ans, récupérer un jouet tombé du balcon, scène banale qui a failli tourner au cauchemar. J’étais en compagnie de Maître Radhia Nasraoui, de Mohammed Bechri, de Afifa Ben Soussia, mère d’Aymen, Lotfi Sellami et de Nejib Zoghlami et Lumamba Mohseni venu soutenir mon mari Jalel Zoghlami, en grève de la faim depuis le 3 février suite à la tentative d’assassinat dont il fut l’objet.
Youssef et Aymen sont revenus nous raconter spontanément que deux hommes, deux inconnus, les ont interpellés pour demander à Youssef les noms de ses parents, le numéro de leur appartement et si la femme accompagnée de trois filles (en l’occurrence Maître Nasraoui) était bien chez nous et pour finir, ils leur ont proposé de les emmener acheter de chewing-gums.
Furieux, suite à ce récit, mon mari Jalel, suivi de son frère Nejib, Nadia, Ousseima et moi même nous sommes descendus. Nous les avons trouvés en train de relever les numéros d’immatriculation des voitures stationnées, une façon de nous renseigner sur leur fonction.
Jalel, ayant eu peur pour son fils et hors de lui, leur a demandé comment ils osent terroriser des petits enfants ? Rapidement, ils disparaissent.
Que penser, sinon qu’ils se mettent maintenant à s’en prendre aux petits enfants, que mon fils âgé d’à peine 4 ans n’est plus en sécurité, et qu’il peut être un jour emmené par des étrangers pour lui acheter des chewing-gums.
Mon enfant, privé du sentiment-si indispensable de sécurité-privé de son passeport, privé de recevoir des coups de téléphone d’un ami et d’une cousine, privé tout simplement de faire, d’être et de vivre comme les enfants de son âge.
Aujourd’hui, moi en tant que mère, je crie haut et fort : mon enfant a le droit de jouer en toute sécurité avec les voisins, a le droit de téléphoner à ses cousins, a le droit de voyager et je ne pense pas que c’est trop demander."
Tunis, le 18 février 2001
Bejaoui, Hamida
Interpellée en 1990, violentée et déshabillée à Bouchoucha, sera libérée sans être inculpée, les cervicales fracturées. Tayeb Yatim, médecin de l’institut Mohammed Qassab lui délivrera un certificat d’inaptitude à travailler de 45 jours (certificat n° 2468/90).
Bejaoui, Mme
Epouse d’un ex-détenu, Mohammed Hedi Bejaoui.
Le 7 juin 2001, elle et ses trois enfants Sarra (14 ans), Salsabil (15ans) et Mouhed (18 ans), privés de tous ses droits, notamment aux soins et à la libre circulation, déclenchent une grève de la faim à leur domicile près de Tunis.
Bejaoui, Habiba
De Menzel Bourguiba, belle-mère d’un opposant recherché, Hachemi Mekki.
Rouée de coups.
Bejaoui, Hayet
De Menzel Bourguiba, épouse d’un détenu en fuite, Nasr Bel Haj Salah.
Descentes de polices avec vols des bijoux à partir de 1990, arrestation en 1995 et torture, vols d’argent en 1995.
Témoignage : "(...) Je suis l’épouse de Nasr Bel Hajj Salah, âgé de 42 ans, ancien employé de la cimenterie de Bizerte, nous avons deux enfants, Nidhal, 15
ans et Jihad, 12 ans (...) Mon mari a été condamné à 23 ans d’emprisonnement par la Cour d’Appel de Tunis pour appartenance à une organisation non reconnue et il est actuellement détenu à la prison civile de Tunis sous le matricule 4442 (...). Le district de police de Bizerte et la brigade de la Sûreté de l’Etat ont pris plusieurs mesures pour faire pression sur nous et obliger mon mari à se rendre.
Mon logement a été investi à plusieurs reprises entre 1990 et 1995. Les mudahamat survenaient à tout moment. Ma maison était fouillée et j’étais menacée d’emprisonnement si je ne disais pas où se trouvait mon mari. Comme ils ont compris que cette simple méthode ne les mènerait nulle part, je fus convoquée au district de Bizerte et au poste de Menzel Bourguiba et en 1992 on m’a dépouillée de mes bijoux : lors d’une perquisition à mon domicile et d’une fouille du mobilier, ils ont trouvé mes bagues et les ont prises, de même que j’ai été convoquée pour savoir s’il m’arrivait de rencontrer mon mari, si je recevais des visites, si on m’aidait matériellement. Au district, ils m’ont littéralement séquestrée pour la journée, je n’en suis sortie qu’à dix heures le soir.
Ensuite ils s’en sont pris aux proches de mon mari, à ses amis qu’ils ont torturés, et ce, en 1995. Le domicile de mon père à Menzel Bourguiba a été investi, mon frère, Ammar Slimani, a été arrêté et frappé. Ils lui ont cassé des dents, tout ceci dans les locaux du district de Bizerte en 1995.
Puis cela a été le tour de mon beau père dont le domicile a été investi. Le frère de mon mari, Mohammed Adouani, a été arrêté emmené au district où il a subi des violences, et ce toujours pour savoir où se trouvait mon mari. Ensuite ils s’en sont pris à l’ensemble de la famille.
Cela s’est produit fin juin 1995, lorsqu’ils ont arrêté les personnes qui avaient été jugées en même temps que mon mari. La brigade de renseignements de la rue du 18 janvier à Tunis m’a arrêtée, emmenée à Tunis, frappée, humiliée ; ils ont arraché mon voile et ne m’ont relâchée qu’à six heures du soir. Le 5 juillet, le frère de mon mari et moi-même avons été détenus une journée entière au district de Bizerte, jusqu’à six heures du soir. Le même jour, la soeur de mon mari, Fawzia Adouani, alors enceinte, mariée à Azzeddine Zouaghi, a été détenue et tellement torturée que nous avions du mal à la reconnaître quand elle a été relâchée. Trois jours plus tard, une brigade dépendant de la Sûreté de l’Etat (dont j’ai reconnu deux membres relevant de la brigade de Bouketfa de Bizerte, Mourad et Tarek), a fouillé mon domicile, le mobilier et ont pris la somme de 400 dinars, puis nous ont fait savoir qu’ils resteraient chez nous. Ils ont effrayé mes enfants, et interdit à la grand mère , Khdija et aux sœurs de mon mari, Fawzia et Mahjouba, de sortir, sans compter leurs provocations et leurs insultes et leurs grossièretés. Tout ceci a abouti à ce que mon mari se rende le 9 juillet 1995. (...)
Après l’incarcération de mon mari, j’ai été convoquée au poste de Bouketfa à des fins d’enquête et de contrôle. Car j’ai ouvert un magasin de prêt à porter et ils voulaient savoir qui m’avait aider à réaliser ce projet. Ils m’ont harcelée pour que j’accepte de collaborer avec eux.
Du fait que mes enfants atteignaient la période de l’adolescence et que nos proches avaient peur de nous rendre visite et du fait aussi de l’absence du père, mes enfants ont souffert de troubles psychologiques (...), surtout mon fils Nidhal, malade au plan physique et psychologique. J’aurais voulu lui faire consulter un médecin, mais je n’en avais pas les moyens, et je n’avais pas droit à la gratuité des soins (...)"
Menzel Bourguiba, 25 octobre 2000
Belhaj Hamida, Bochra
Avocate. Ex-présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates.
Agressée en octobre 2000 lors d’une marche pacifique en solidarité avec le peuple palestinien. Agressée lors de la vague d’agressions physiques dirigée contre les avocats actifs dans la défense des droits humains, 11-13 décembre 2002. Son cabinet est sous surveillance et son activité soumise à des pressions.
Belhassen, Souhayr
Vice-présidente de la LTDH.
Agressée deux fois en moins d’une semaine par des policiers en civil, le 14 Avril 2001 à l’aéreport de Tunis-Carthage à son retour de l’étranger et le 20 Avril 2001 alors qu’elle s’apprétait à entrer au siège du CNLT pour assister à un réunion interdite, de solidarité avec le peuple palestinien, et ce, par le même agent qui avait attaqué un mois auparavent Khadija Chérif. Agent à propos duquel, le ministre des Droits de l’Homme Mr Slaheddine Maoui avait déclaré au journal « LE MONDE », le 6 Avril 2001, qu’il avait été pénalisé. Le 6 Janvier 2001, des prédateurs ont saccagé les voitures de Souhayr Belhassen, (qui a vu durant ce même mois son domicile violé et volé). Alia Chérif Chamari, militante des droits de l’Homme (13 mars 2001) Sihem Ben Sedrine et Me Radhia Nasraoui, (10 mars 2001 dont le moteur de sa voiture a été endommagé par un dépôt de sucre dans le réservoir d’essence) ont été victimes des mêmes pratiques.
Ben Aïssa, Naziha
De Sfax, épouse de Moncef Zid, refugié en France.
Privation du passeport entre 1993 et 1997.
Ben Ayed, Najet
De Sfax.
Torturée et incarcérée, a été sous traitement psychiatrique, en raison des tortures et sévices infligés lors de sa détention en avril 1991. Elle n’a jamais été en mesure d’élever ses trois enfants.
Ben Brik, Azza
D’El Menzah, épouse de Taoufik Ben Brik, mère de deux enfants (4 ans et 2 ans).
Le 21 novembre et au cours du mois de décembre 2001, Azza Ben Brik et Saïda Zoghlami, épouse et sœur du journaliste Taoufik Ben Brik ont constaté que leurs véhicules avaient été saccagés. Agressée sur la voie publique avec ses enfants par des jets de pierre (4 mai 1999).
Ben Mansour, Aïcha
De Sfax, épouse de Abdessalam Belgacem, réfugié en Nouvelle-Zélande.
Incitation au divorce en 1994. Divorce prononcé en 1994. Privation entre 1994 et 1998 du passeport pour elle et son fils Moujahed (7 ans), qui fait enfin la connaissance de son père en décembre 1998.
Ben Mokhtar Drissi, Nedjma
Epouse de Bechir Ben El Hadj, refugié en France.
Privation du passeport pour elle et ses enfants Mohammed Amin (18 ans), Fatma (16 ans), Khaoula (14 ans), Abderrahmane (13 ans), Hamza (10 ans) entre 1992 et 1997.
Ben Nasr, Samira
De Bizerte, épouse d’un exilé, mère de deux filles mineures, Chaïma et Khaoula.
Descentes de police et interrogatoires musclés jusqu’en 1997. Entre 1992 et 1997, privation su passeport.
Ben Ounis, Khadija
De Qalaa Sghira. Mère de Belkacem Ben Ounis, refugié en France.
On peut s’inquiéter des conséquences graves du harcèlement de la garde nationale sur cette femme âgée de 65 ans, dont le fils a été jugé par contumace en 1992 et reconnu réfugié en France. Celle-ci était à l’époque en possession de toutes ses facultés physiques et mentales. Or depuis 1995, suite à des perquisitions à son domicile avec vols de documents privés, interrogatoires, intimidations, privation de passeport, surveillance de ses moindres allées et venues et communications (courrier ou téléphone) avec ses proches par des indicateurs, celle-ci n’a pu reprendre contact avec son fils jusqu’en 1999.
Ben Romdhane, Naziha
De Gabès, épouse de Mohamed Hedi Bessid, réfugié en France.
Descentes de polices, interrogatoires musclés. Privation du passeport pour elle et sa fille Asma, entre 1992 et 1997.
Ben Saad, Aoutef
Veuve de Sohnoun Johri, mort en détention.
Son contrat en tant que médecin a été résilié en 1999.
Ben Saada, Zohra
De Bizerte, mère de Abderraouf Mejri, refugié en France.
Interruption des relations épistolaires et téléphoniques, installation de la police à son domicile jusqu’en 1999. Privation du passeport.
Ben Salah, Samira
De Tunis, épouse de Hedi Timoumi, exilé en Allemagne.
Terrorisée entre 1993 et 1997 par les services de police, soumise à des sévices sexuels, a été convoquée à deux reprises par l’officier de police Mohammed Ennaceur au ministère de l’Intérieur ; dénudée et soumise au chantage afin qu’elle divorce de son mari, elle a été ensuite harcelée par l’agent Tahar Dakhlia ainsi que ses filles. On lui a même enjoint de l’épouser. Incitation au divorce entre 1993 et 1996, procédure entamée et annulée en 1996, sous menace d’enlèvement de ses filles. Arrêtée en mai 1993, elle a fait trois ans de prison jusqu’en 1996 ; affaire en divorce et ses quatre filles (Ibtihel, Sarra, Jihed, et Sana qui en 1993 avaient 10, 9, 6 et 2 ans) n’ont pu rejoindre leur père réfugié en Allemagne. Aujourd’hui le regroupement a eu lieu. Privation du passeport pour elle et ses filles, entre 1993 et 1996.
Ben Salem, Rachida
De Gabès (sud ouest), épouse de Sghaïr M’Barek, réfugié en Hollande. Soeur de Kamel Matmati, disparu depuis son arrestation en 1991.
Condamnée en 1997 à deux ans et trois mois de prison après avoir été arrêtée non loin de la frontière libyenne. Privation du passeport pour elle et ses filles jusqu’en 2000.
Ben Salem, Sarra
De Monastir, épouse de Hichem Bechir, réfugié en France.
Privation, entre 1993 et 1997, du passeport pour elle et sa fille Meryem, qui n’a connu son père qu’en 1997 à l’âge de 6 ans.
Sihem Ben Sedrine
Journaliste et ancienne responsable dans l’association des journalistes tunisiens, militante politique au sein du « rassemblement Socialiste Progressiste ». Epouse de Omar Mestiri.
Nombreuses agressions, diffamations, interdiction pour sa maison d’édition "Aloès". Interdictions de voyager. Coupures de lignes téléphoniques. Elle a
mené en juin 2000 une grève de la faim, et a été attaquée sur le lieu de
la grève et frappée, ce qui lui a causé la fracture d’une omoplate. De même, la jeune Essia Mestiri, âgée de 13 ans, fille de Sihem Ben Sedrine et de Omar Mestiri a été particulièrement visée par la violence policière ce qui a provoqué de douleurs atroces.
Témoignage : "Tout a commencé, un matin, par un banal coup de sonnette à la porte de son domicile. Mon fils est allé ouvrir et quelqu’un lui a donné un paquet, se rappelle Sihem Ben Sedrine. Un paquet. Un simple paquet. Quoi de plus anodin, quand on travaille dans l’édition ? Sauf que ce paquet-là, note la jeune femme, portait l’en-tête de la FIDH [Fédération internationale des droits de l’homme]. C’est la première chose qui m’a intriguée. La FIDH, comme Amnesty International, n’a jamais été en odeur de sainteté en Tunisie. Ses rapports y sont régulièrement censurés. Quant à la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH), c’est peu dire qu’elle sent le soufre. En ce début des années 90, alors que la répression anti-islamiste bat son plein, la LTDH est devenue la bête noire du régime. Or Sihem Ben Sedrine en est, à l’époque, la secrétaire générale adjointe.
J’ai ouvert l’enveloppe et, d’abord, je n’ai pas compris. C’était plein de photos pornos. Les photos montrent un couple en train de copuler sur une plage. Le visage de la femme est flou. Mais la légende est claire : Sihem la pute, lit-on sous les clichés. Ce matin-là, sans crier gare, le cauchemar vient d’entrer, pour longtemps, dans la vie de Sihem Ben Sedrine. Car, cet album photo, elle n’est pas seule à l’avoir reçu. Il a été envoyé aux journaux, aux associations, aux partis politiques et même à des particuliers, avocats, médecins, universitaires, bref, à toute l’intelligentsia tunisoise. Plutôt que de hurler au scandale et d’avertir Paris ou Londres, Sihem Ben Sedrine, que des années de militantisme d’extrême gauche ont, croit-elle, endurcie, décide de réagir en politique. Elle adresse donc un courrier au ministre de l’intérieur, l’informant de l’incident et lui expliquant qu’elle se sent menacée. Son courrier reste sans réponse. Sihem Ben Sedrine ne s’en étonne pas. Elle a son idée sur l’identité des suspects : Pour monter une affaire pareille, il faut le fric et le mailing. Et ça, en Tunisie, il n’y a que la police qui le possède. A-t-elle pensé que cette découverte allait gêner, en haut lieu ? L’a-t-elle dit et répété trop fort ? Une semaine plus tard, son mari trouve, coincée sous le pare-brise de sa voiture, une nouvelle liasse de photos, accompagnées d’un moineau décapité. Ce jour-là, j’ai compris qu’ils ne s’arrêteraient pas. Et j’ai commencé à avoir peur qu’ils s’attaquent aux enfants.
De tous ceux que nous avons rencontrés, Sihem Ben Sedrine est la seule à avoir accepté d’être nommément citée. L’ancienne éditrice - aujourd’hui réduite au chômage - est privée de passeport.Plusieurs centaines de ses concitoyens sont dans le même cas en Tunisie. Ses enfants, comme elle le craignait, ont été harcelés. Deux ou trois jours après l’histoire du moineau, un type en civil a suivi ma fille, qui sortait de l’école maternelle, et il est rentré avec elle à la maison. Il y est resté une bonne partie de l’après-midi, à bavarder. Quand j’ai appris ça, ça m’a rendue folle, j’avais envie de tuer. Ses deux fils, eux aussi, sont approchés par des inconnus. On les aborde dans la rue, on leur susurre des grossièretés, les menace de viol. Ou on évoque, comme en passant, le cas de ces jeunes gens, arrêtés avec de la drogue dans la poche et jetés en prison. Qu’ils sabotent mon ordinateur, qu’ils piratent mes manuscrits, qu’ils demandent à la banque de me couper les vivres, tout ça, je peux le supporter. Mais les gosses... Soudain, la jeune femme éclate en sanglots."
LA TUNISIE SOUS BEN ALI (1) : UNE MACHINE POLICIبRE
Premier volet de l’enquête de Catherine Simon. Le Monde, 21.10.1999
http://www.radicalparty.org/monitor/lemonde211099_1.htm
Ben Zina, Leïla
De Kalaa Kbira, épouse de Hedi El Jounaïdi, réfugié en France.
Privation du passeport pour elle et ses enfants, Brahim (17 ans), Asma (14 ans), Adel (11 ans), Hamza (7).
Bouali, Zoubeïda
De Dubosville, mère de Ruchdi, refugié en France.
Privation du passeport jusqu’en 2000.
Boudhib, Néziha
Membre de l’ATFD, membre du jury du prix de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats pour les droits de l’homme.
A été agressée le 22 Février 2001 par un policier en civil qui lui a arraché son dossier de procès-verbaux du jury.
Boujaroub, Hayet
Epouse de Hassine Boujaroub, réfugié en Allemagne, et mère d’un enfant.
Arrêtée alors qu’elle tentait de fuir.
Boukhris, Souad
Epouse Abdelwaheb Boukhris. Mère de trois filles (9, 13 et 15 ans).
A subi depuis 1992 et jusqu’en 1997 différentes formes de harcèlement. Plus d’une fois, elle a été arrêtée et conduite par des agents aux locaux de la police politique rue du 18 janvier. Une vingtaine d’agents lui ont arraché ses vêtements. Une fois nue, ils se sont mis à lui donner des coups sur toutes les parties du corps en l’insultant, en la traitant de prostituée. Ils l’ont menacée de la violer si elle ne disait pas tout ce qu’elle savait sur son mari. Les agents ont même utilisé les chocs électriques pour lui arracher des aveux concernant le lieu où se trouvait son mari. Quand elle s’est évanouie et n’a pu reprendre conscience, les agents ont arrêté de la torturer. Ils l’ont même supplié de leur donner le nom de son médecin, convaincus que son état était grave. A moitié consciente, elle a demandé à ce qu’on l’emmène chez elle. Les agents ont chargé un taxi de le faire. Chez elle, la victime s’est rendue compte qu’elle ne portait pas de sous-vêtements. Contrainte de demander le divorce deux fois,la procédure n’a pas abouti parce qu’il n’y a pas eu respect des formes. Madame Boukhris a été tellement terrorisée qu’elle remettait toutes les lettres qui lui parvenaient de son mari à la police. Elle dit avoir toujours eu peur que ses filles soient violées par les agents !
Boustanji, Fatma
68 ans, de Saïda, mère de Mounir, refugié en France.
Privation du passeport entre 1993 et 2000.
Chahbania, Kheiria
De Médenine, épouse de Ahmed Ouerghemi, demandeur d’asile en France.
Incitation au divorce en 1996. Privation du passeport pour elle et ses enfants, Intissar (17 ans), Abdelafidh (13ans), Ayadi (12 ans) entre 1996 et 1998.
Charbati, Souad
Epouse de Abdelaziz Bousnina, réfugié en Suisse.
Arrêtée en 1995 à la frontière libyenne, incarcérée jusqu’en juin 1999. Ses enfants Hamza (13 ans), Imen (12 ans), Kaouthar (10 ans), Sabrine (7 ans) ont été privés de passeport jusqu’en 1999, puis ont rejoint leur père en Suisse en novembre 99 au terme d’une séparation de huit ans. Libérée en 1999 suite à une campagne d’opinion, elle est placée sous contrôle administratif. Elle prend la fuite et parvient en Suisse en août 2000.
Chelfouh, Zakia
Epouse de Khémaïs Majri.
En mars 1991, a été dénudée, battue, brûlée à la cigarette à divers endroits de son corps et menacée de viol afin de lui soustraire des informations sur son mari dans le cadre d’un interrogatoire sur son mari.
Cherif, Khadija
Sociologue, dirigeante de l’ATFD, ex-Vice-Présidente de le la LTDH.
Les 1 et 10 Mars 2001 a subi deux agressions l’une devant le CNLT et l’autre devant le palais du justice de Tunis, alors qu’un important dispositif d’agents de l’ordre s’y trouvait. Mme Chérif a raconté dans une déclaration écrite datée du 5 mars ce qu’elle et Héla Abdeljaoued, qui présidait l’Assemblée générale d’octobre 2000 de la LTDH, ont subi alors qu’elles se rendaient à la réception : « … Alors que nous accédions à la rue où est situé l’immeuble, un groupe de policiers en civil nous intime l’ordre de rebrousser chemin. Nous protestons contre l’insulte, nous traitant de « traîtres à la patrie » etc. Nous remontons en voiture et j’engage une manœuvre pour faire demi-tour. C’est alors qu’une dizaine de policiers se ruent sur moi comme des chiens enragés, me criant de circuler, plusieurs pénètrent par ma vitre ouverte et des coups pleuvent sur mon cou, ma tête, ma poitrine… Sous le choc, je n’arrivais plus à bouger, le moteur cale. Me voilà livrée à la rage de ces voyous qui continuaient à me frapper brutalement sur la tête et le dos, en donnant de violents coups de pieds à la voiture… Tout cela sous une pluie d’injures obscènes et de propos orduriers qu’on réserve particulièrement aux femmes, en présence du préfet de police de la Médina qui me menaçait d’exactions plus graves… Reprenant un moment mes esprits, je démarre et je pars ». La plainte déposée par Khadija Chérif est restée sans suite.
Cherif-Chamari, Alya
Avocate. Epouse de Khemaïs Chammari, exilé.
Victime des tracasseries du pouvoir avant l’arrestation de son mari en mai 1996, s’est à nouveau vu interdire, six mois plus tard, de se rendre à Genève pour une conférence sur les droits de la femme. Diffamée par le bulletin anonyme " Akhbar El Mouflissine " en juillet 1998 et par l’hébdomadaire « Al Hadath ».
Chourabi, Souad
Mère de quatre enfants.
Arrêtée en 1996, et condamnée à sept ans de prison ferme, alors qu’elle s’apprêtait à franchir les frontières pour joindre son mari exilé en Suisse. Ses quatre enfants ont été confiés à leurs grands-parents dans des conditions matérielles lamentables. Soutenue par des associations de défense des droits de l’homme, elle a retrouvé sa liberté et a pu par la suite rejoindre la Suisse.
Daikh, Mounia
Epouse d’un exilé.
Descentes de police et interrogatoires jusqu’en 1997.
Dhaouadi, Aïcha
De Bizerte, épouse de Mohamed Hédi Kefi, réfugié en France.
Arrêtée une première fois en 1993, elle a été laissée en liberté sous caution jusqu’à 19 mai 1995 date de son arrestation. Arrêtée et incarcérée le 19 mai 1995 et condamnée à une peine de deux ans et trois mois et qui a été réduite par la suite à neuf mois. Aïcha Dhaouadi, Sihem Gharbi, Monia Jalladi, Leïla Driss, Souad Kchouk en 1995, ainsi que Naïma Antar, détenues à la prison de Bizerte, ont subi des attouchements sexuels dans le bureau du directeur, Azzedine Nessaïbia, en 1995. Ces prisonnières ont été amenées par les gardiennes Raja Hammami, Maryam Machfer et Leïla Kammachi. Privée de passeport ainsi que sa fille entre 1995 et 1997.
Ancienne prisonnière d’opinion en Tunisie adoptée par Amnesty International, elle a rappelé ce qu’elle a vécu dans les locaux du ministère de l’intérieur sous l’autorité directe de KALLAL, les moyens particuliers mis en place pour intimider, humilier et briser les femmes détenus politiques, dans les lieux de détention en Tunisie.
Témoignage : "j’étais la femme d’un mari qui vit en exil forcé pour ses idées, j’étais une femme non conforme au modèle du parti au pouvoir, j’ai collecté des fonds pour venir en aide à des familles de prisonniers, c’était interdit, je n’avais pas le droit de vivre. Puis je suis sortie de la petite prison pour aller dans la grande prison qu’est la Tunisie, la vie à bout des nerf, l’attente devant les commissariats de police, les gifles,le sentiment de n’avoir plus envie de vivre,j’ai été privée de mon travail d’enseignante dans le public et dans le privé, les agents du régime me disaient : "il faut que vous mourriez, ces gens que vous aidez n’ont pas le droit de vivre", il faut que vous sachiez que se sont les enfants qui ont le plus souffert, ils sont traumatisés, ma fille garde toujours les séquelles du harcèlement et des suivies quotidiens, je ne peux pas oublier la torture et mes tortionnaires, je les poursuivrai."
Derouiche, Imen
Militante communiste (parti POCT non autorisé), animatrice des grèves d’étudiants en 1998.
Arrêtéele 4 mars 1998 (déclarée le 6 mars 1998 après 3 jours) avec un groupe d’étudiants, a été victime d’une tentative de viol par des gardes pénitenciers lors de son arrestation, après été torturée. Lors de son procès, le juge, a refusé de prendre en compte sa dénonciation des faits. Condamnée à un an et demi de prison, elle est à plusieurs reprises passée à tabac pour avoir dénoncé les pratiques graves d’un agent pénitencier. Un avocat la visitant plusieurs jours après l’agression a pu constater de visu les traces encore visibles des sévices subis. Elle a entamé par la suite une grève de la faim pour protester contre des mesures disciplinaires supplémentaires et réclamer les soins que son état de santé nécessitait. Obitient le droit de terminer ses études depuis la prison. Imen Dérouiche a eu le courage de dénoncer ses agresseurs nommant Nadia Ben Salah, Salha Fadhti et Om Saad (n° 49356 du 24 juillet 1998 : tribunal de l’Ariana Imen Dérouiche contre Nadia Ben Salah, Om Saad et X.). Libérée en août 1999, elle obtient enfin un visa pour la France, ou elle habite depuis 2000.
Voir aussi : http://www.humanite.presse.fr/journal/2001-04-14/2001-04-14-242827
Dridi, Baya
62 ans, de Mateur (Nord), belle-mère d’un opposant recherché, Tawfik Fatnassi.
Arrêtée et torturée en 1995.
Dridi, Essia
De Mateur (nord), belle-sœur d’un opposant recherché, Tawfik Fatnassi.
Arrêtée et torturée en 1995.
Dridi, Mounia
De Mateur (nord), belle-sœur d’un opposant recherché, Tawfik Fatnassi.
Arrêtée et torturée en 1995.
Dridi, Mounira
De Mateur, épouse d’un détenu, Tawfik Fatnassi.
Privée de ressources, interdite de visites, de soins, harcelée.
Témoignage : "Tawfik Fatnassi, mon mari, est né en 1950 à Mateur. Il a exercé comme
mécanicien et comme louagiste. Il a été condamné à 10 ans et trois mois
d’emprisonnement en 1996, pour :association de malfaiteurs, mise à
disposition de local pour des réunions interdites, maintien d’un parti
politique et collecte de fonds non autorisée. Il a été condamné en 1997,
pour les mêmes chefs d’inculpation à 14 ans et un mois d’emprisonnement.
Donc, il totalise 24 ans et 4 mois de prison. Nous avons trois enfants :
Achraf, 13 ans, Hamed, 11 ans, et Salsabil, 8 ans.
(...) Comme mon mari était recherché, on a fait pression sur ses proches
pour qu’il se rende ou que l’un d’eux révèle l’endroit où il se cachait.
Après quatre années de visites au domicile de ma famille à Techga, Henchir
Laqdaya, à Mateur, une descente eut lieu en 1995. Les meubles ont été
cassés, les membres de la familles ont été violemment attaqués et les
enfants ont été terrorisés et chacun fut enfermé, ma mère, Baya Dridi, mes
belles sœurs, Essia Dridi et Saleha Fatnassi et leurs nourrissons, tout le
monde fut emmené au poste de police de Mateur où ils eurent pour tout
accueil un déferlement de violence physique et verbale, puis ils furent
transférés au district de police de Bizerte et là le traitement fut pire
encore ; ma mère, âgée de 62 ans, en perdit deux dents, mon frère fut roué
de coups et jusqu’à l’heure actuelle il souffre de douleurs aiguës. Mes
belles sœurs et ma soeur ne furent pas épargnées par la torture, sans égard
pour leurs nourrissons. Ils prirent même un fusil de pêche qui nous
appartenait.
La famille de mon mari dut supporter les visites à leur domicile de la cité
Raja à Mateur, le contrôle et le harcèlement. Lotfi Fatnassi, le frère de
mon mari âgé alors de 38 ans, fut arrêté. On le questionna sur l’endroit où
nous nous trouvions moi et mon mari. Le harcèlement dura quatre années. Le
jour du mariage de Lotfi, la police fit irruption à son domicile, l’arrêta
une seconde fois. Il fut transféré au district de Bizerte et de là à
Bouchoucha où il fut torturé et détenu. On voulait le forcer à parler, ou
forcer son frère à se rendre.
Quant à la grand-mère, elle fut emmenée au poste de la garde nationale à
Mateur et rossée sans considération de son âge mur. Mon mari dut se
résoudre à se rendre le 3 août 1995. (...) Il est actuellement à la prison
de Tunis (...)
Pour autant, les attaques ne cessèrent pas, ni la torture et les
mortifications. Nous fumes condamnés à une misère planifiée et au
harcèlement de nos enfants par un contrôle incessant. Le district de police
de Bizerte nous convoquait pour savoir qui nous rendait visite et qui nous
aidait. Ils firent pression sur la famille de mon mari pour qu’elle ne nous
fréquente plus, ne nous apporte aucune assistance. Nous fumes réduits à la
misère, à la privation de soins de sorte que je ne pus faire soigner mon
fils Hamed qui souffrait de fortes céphalées chroniques, ni ma fille
Salsabil qui souffrait des séquelles d’une amygdalite non soignée, quant à
moi je souffre de troubles nerveux et d’hyper tension (...)
Tunis, 3 août 2000
Driss, Leïla
Aïcha Dhaouadi, Sihem Gharbi, Monia Jalladi, Leïla Driss, Souad Kchouk en 1995, ainsi que Naïma Antar, détenues à la prison de Bizerte, ont subi des attouchements sexuels dans le bureau du directeur, Azzedine Nessaïbia, en 1995. Ces prisonnières ont été amenées par les gardiennes Raja Hammami, Maryam Machfer et Leïla Kammachi.
Drissi, Latifa
D’El Fahs, soeur d’un exilé, mère de deux enfants.
A été condamnée en juillet 1995 pour "collecte de fonds non autorisée". Emprisonnée, elle souffre de problèmes cardiaques.
El Amri, Lamia
Epouse d’un réfugié tunisien en Suède, et mère de deux enfants.
Harcelée et empêchée de quitter la Tunisie depuis un séjour de vacances en 1999. Soumise à un interrogatoire très poussé sur les activités de son mari en Suède et sa participation à une manifestation de soutien aux détenus politiques en Tunisie à Stockholm. Ce n’est qu’après l’intervention des autorités suédoises qu’elle a pu rejoindre son mari accompagné du consul suédois à Tunis jusqu’à l’avion.
El Aoudi, Khairia
Harcelée et soumise à un contrôle administratif intensif afin de l’empêcher de conclure son acte de mariage sans l’autorisation des autorités policières.
Ellouze, Mme
De Sfax, épouse de Habib Ellouze, incarcéré.
Incitation au divorce.
Ettis, Zohra
Abattue le 1er janvier 1991 à Médenine.
Ezzedine, Ben Aïcha
Décédée [au poste de police] en août 1994 (voir rapport LTDH 1995).
Farsadou, Ramla
Epouse deAdel Zarrouk et soeur de Mustapha Farsadou, prisonniers.
Convocations au poste de police. Privation du passeport.
Faten, Saïda
De Tunis, épouse de Tahar Hasni, est réfugié en France.
Interrogatoires. Privation du passeport pour elle et ses enfants mineurs, Khabeb, Yosra, Baraa,
Mortadha, jusqu’en 1997.
Fatnassi, Saleha
De Mateur (nord), belle-sœur d’un opposant recherché, Tawfik Fatnassi.
Arrêtée et torturée en 1995.
Ghanmi, Mounia
De Menzel Bourguiba, cousine d’un opposant en fuite, Ibrahim Dridi et épouse d’un détenu, Jalel Kalboussi.
Arrêtée en 1995.
Gharbi, Sihem
Aïcha Dhaouadi, Sihem Gharbi, Monia Jalladi, Leïla Driss, Souad Kchouk en 1995, ainsi que Naïma Antar, détenues à la prison de Bizerte, ont subi des attouchements sexuels dans le bureau du directeur, Azzedine Nessaïbia, en 1995. Ces prisonnières ont été amenées par les gardiennes Raja Hammami, Maryam Machfer et Leïla Kammachi.
Gasmi, Sabah
Epouse d’Abessatar Gasmi, incarcéré depuis août 1998.
Incitation au divorce.
Guatri, Naziha
Incarcérée en 1994, son mari a demandé le divorce en 1996.
Guitouni, Fatma
Belle-mère d’un opposant recherché, Mohammed Khamis.
Arrêtée et torturée, puis écrouée en 1991.
Hadiji, Zohra
Epouse de Mohammed Jamil Alila, exilé en Autriche, mère de Soumaya, Bouthaïna, Amina.
Privation du passeport pour elle et ses filles dès 1991. A été arrêtée en avril 1993 suite à la
fuite de son mari, menacée de viol et contrainte de demander le divorce (divorce prononcé en 1996), soumise à une assignation quotidienne, privée de passeport. Son passeport lui a été rendu au bout de cinq années, mais elle a été empêchée d’embarquer en juillet 1998 et son passeport lui a été confisqué à nouveau. A été victime d’attouchements sexuels et de menaces proférées sur elle et sa fille par le chef du poste de police de Sakiet Eddaïr, dit "Ayed", et ses subordonnés. Interruption des relations téléphoniques et épistolaires et surveillance.
Hammadi, Turkia
De Souq el Ahad, épouse de Fadhel Beda, réfugié en France, mère de deux filles.
Arrêtée et incarcérée le 10 juillet 1995 et condamnée à six mois de prison ferme pour appartenance à une organisation interdite et pour avoir aidé son mari à quitter la Tunisie. Privation du passeport pour elle et ses filles, entre 1996 et 1997.
Hammami, Nadia
Le 29 juin 2000, Nadia Hammami, la fille d’un opposant détenu, Hamma Hammami, entame une grève de la faim "pour notre droit à une enfance paisible et tranquille’. Najoua Rezgui, épouse d’un opposant recherché, Abdejabbar Madouri, se joint au mouvement.
Témoignage : "Je soussignée, Nadia Hammami, 17 ans, fille du militant Hammami et de
l’avocate Radhia Nasraoui, lance cet appel à l’opinion publique nationale
et internationale en mon nom et au nom de mes sœurs Ousseïma (11 ans) et
Sarah (8 mois) pour que toutes les personnes concernées par les droits
humains nous soutiennent afin d’obtenir nos passeports, les demandes ayant
été déposées depuis longtemps par maman.
S’il est vrai que nos parents militent dans les domaines politiques et des
droits humains, il est inadmissible de nous priver de nos passeports...
Nous sommes déjà suffisamment malheureuses à cause de l’absence de papa et
des tracasseries policières que nous subissons depuis des années."
Tunis, 15 mars 2000
"Je voudrais informer l’opinion publique nationale et internationale que les
autorités tunisiennes refusent de nous délivrer des passeports à moi et à
mes sœurs. Ces mêmes autorités me soumettent souvent à une surveillance
policière, même mes amis sont embêtés par les flics ce qui me pousse à les
éviter pour ne pas leur causer de problèmes. Je n’ai donc pas le droit de
vivre et de m’amuser comme tous les jeunes de mon âge. La seule raison : je
suis la fille de Hamma Hammami (...) et de Radhia Nasraoui ( ...)
Je pense qu’il est injuste de punir des enfants à cause de l’opinion de
leurs parents.
Encore une fois, je demande à tous ceux qui sont pour le respect des droits
de l’enfance d’intervenir pour que je puisse cet été passer de vraies
vacances à l’étranger avec papa, maman et mes deux petites sœurs loin de
toute filature policière."
Tunis, 13 avril 2000
Hamrouni, Lamia
Soeur de Taoufik, exilé en Allemagne, et de Hatem et Nabil, incarcérés.
Arrêtée en compagnie de son père en juin 1996. Torturée en sa présence, menacée de viol, traitée de prostituée, elle a également assisté aux séances de torture sur son père. L’objectif des agents n’était autre que de savoir qui avait envoyé une copie du jugement rendu contre Taoufik à ce dernier pour qu’il obtienne le statut de réfugié politique en Allemagne. Pour éviter à son père plus de souffrances, Lamia a dû reconnaître l’avoir fait. Depuis elle a été régulièrement convoquée aux locaux de la Sécurité d’Etat où elle est à chaque fois soumise à un interrogatoire sur son frère Taoufik, ses dernières nouvelles, ses lettres.
Hanachi, Ghezala
Décédée après avoir été bousculée par des agents procédant à une perquisition, à la recherche d’un membre de sa famille (5 septembre 1997 à Jendouba à l’âge de 70 ans).
Hannachi, Ghazala
Mère d’un opposant recherché.
Décédée le 5 septembre 1997 suite à une descente de police à son domicile.
Hosni, Thouraya
Du Kef, épouse de Nejib Hosni.
A été incarcérée à plusieurs reprises entre 1994 et 2001, privée de passeport depuis 1996.
Jalladi, Monia
Aïcha Dhaouadi, Sihem Gharbi, Monia Jalladi, Leïla Driss, Souad Kchouk en 1995, ainsi que Naïma Antar, détenues à la prison de Bizerte, ont subi des attouchements sexuels dans le bureau du directeur, Azzedine Nessaïbia, en 1995. Ces prisonnières ont été amenées par les gardiennes Raja Hammami, Maryam Machfer et Leïla Kammachi.
Jallati, Jallila
Détenue 17 jours fin 1992. Incitation au divorce à plusieurs reprises.
Jemili, Fatma
Epouse de Mohamed Najeh (condamné en 1993 à 10 ans de prison par défaut dans un procès d’Ennahdha), réfugié politique en Allemagne.
Victime pendant des années, de torture psychologique et physique. Elle a été arrêtée par la police à plusieurs reprises depuis que son mari a quitté la Tunisie, le 9 janvier 1992. Quand les agents de la Sécurité d’Etat sont venus la première fois chez elle pour arrêter son mari, elle s’était déjà cachée chez son beau-père. Les agents ont passé la nuit chez elle. Ils ont volé des vêtements de son mari, des bijoux et ont confisqué son passeport. Quand elle a été arrêtée le lendemain et conduite aux locaux de la police à Bouchoucha, elle a été suspendue entièrement nue et tabassée sur toutes les parties du corps par plusieurs agents. Cette séance de torture a eu lieu en présence de détenus connaissant son mari. Ensuite, un agent l’a prise de façon à ce que son corps soit placé horizontalement sur ses mains. Il l’a tournée à plusieurs reprises puis jetée par terre. Elle a perdu connaissance ; c’est uniquement à ce moment-là qu’ils ont arrêté de la torturer. Quand elle s’est adressée plus tard à la LTDH pour déposer une plainte, elle a été arrêtée de nouveau devant le local de la Ligue et conduite à l’un des postes de police de la capitale où elle a passé une journée entière au cours de laquelle les agents l’ont maltraitée, insultée, menacée. Les perquisitions se faisaient de jour et de nuit pendant toute la période allant de janvier 1992 au mois de mars 1997, alors que chez elle, il n’y avait que ses trois enfants (Ahmed 4 ans, Arossa 9 ans et Myriam 10 ans) et sa belle-mère, son beau-père ayant été condamné pour avoir remis une somme d’argent à l’épouse d’un exilé appartenant au parti En Nahdha. De plus, Mme Jemili était soumise à une surveillance administrative illégale. Depuis 1996, elle se rend deux fois par mois aux locaux de la police rue du 18 janvier où elle subit chaque fois un interrogatoire.
Jendoubi, Mme
Epouse de Kamel Jendoubi, en exil.
Diffamée par le bulletin anonyme "Les Masques " le 21 mars 1997.
Jerrou, Sondes
De Moknine (Sahel), 20 ans, lycéenne, épouse d’un ex-détenu, Chbil Jellad.
Empêchée de poursuivre ses études en 1998.
Karker, Samira
Epouse d’un réfugié, Salah Karkar.
Diffamée par le bulletin anonyme "Akhbar el Muflissine " en octobre 1998 et en mars 1999.
Kchouk, Nouba
Veuve d’Abderrezak Barbria, de Bizerte, ex-détenu décédé officiellement le 29 novembre 1997 dans des conditions jamais élucidées alors qu’il faisait lui même l’objet d’un contrôle administratif assorti d’un harcèlement policier intense.
Interruption de tous les contacts avec l’extérieur depuis le décès de son mari.
Kchouk, Souad
Aïcha Dhaouadi, Sihem Gharbi, Monia Jalladi, Leïla Driss, Souad Kchouk en 1995, ainsi que Naïma Antar, détenues à la prison de Bizerte, ont subi des attouchements sexuels dans le bureau du directeur, Azzedine Nessaïbia, en 1995. Ces prisonnières ont été amenées par les gardiennes Raja Hammami, Maryam Machfer et Leïla Kammachi.
Khachlouf, Dalenda
Epouse de M. Mehdi Gharbi, mère de trois enfants.
A leur arrivée à Tunis le 21 juillet 2000 ils ont été immédiatement convoqués au Ministère de l’intérieur à Tunis et interdits par la suite de quitter de nouveau vers la Suède. C’est grâce à une pression médiatique que les autorités leur ont permis de repartir pour la Suède le 28 juillet 2000.
Khardani, Hayya
Arrêtée en septembre 1991, et retenue quatre jours au commissariat de police du Bardo parce que son frère était recherché.
Khachlouf, Dalenda
Dalenda Khachlouf, épouse d’un réfugié tunisien en Suède (de nationalité suédoise), et mère de trois enfants, Yassine (8ans), Oussama (6ns) et Abir (1 an). Elle a été été empêchée de quitter la Tunisie le 21 juillet 2000, ainsi que ses enfants. Elle a pu regagner la Suède au terme d’une campagne et d’une intervention de la représentation diplomatique suédoise en Tunisie.
Khiari, Gilda
75 ans, mère d’un opposant, Sadri Khiari.
Coupure de la ligne téléphonique en 1999, porte de son domicile défoncée le 23 décembre 2001.
Kouki, Latifa
Le 25 mai 2000, Latifa Kouki, de Djebel Jelloud, épouse d’un détenu, entame une grève de la faim en solidarité avec son mari.
Ksila, Fatma
Epouse de Khemaïs Ksila, détenu.
Privée, de 1997 à 2000, de couverture sociale.
Ksila, Rim
Fille de Khemaïs Ksila, détenu, agressée par une voiture devant son école le 12 février 1998.
Lagha, Widad
Epouse de M. Ali Larayedh (ex-porte parole du parti Ennahdha non reconnu) et mère de trois enfants.
Kidnappée, en juin 1992, alors qu’elle rentrait du travail, par les agents en civil, et détenue durant deux jours. Torturée, les violences à caractère sexuel subies par Widad Lagha en juin 1992 ont été filmées par caméra vidéo, afin de faire pression sur son époux Ali Larayedh, lui-même détenu. Victime d’une dépression nerveuse, elle est toujours privée de ses droits les plus élémentaires et vit avec ses enfants sous un contrôle permanent.
Larayedh, Bechira
(65 ans) de Médenine, mère de Ali, incarcéré, et de Ameur, réfugié en France.
Privée de passeport.
Mahjoub, Mme
Du Kram (Tunis nord), épouse de Habib Mahjoub, condamné à 12 ans de prison, récemment libéré pour des raisons de détérioration de sa santé.
Menacée de torture et de sévices sexuels pour la contraindre de divorcer. Les membres de sa famille et celle de son frère Khèmais Mahjoub condamné lui aussi à 11 ans de prison ferme habitent le même quartier sans pour autant pouvoir communiquer entre eux.
Mahjoubi, Zoulikha
Epouse de Mouldi Gharbi, exilé en France depuis 1993.
Arrêtée en octobre 1996 et torturée, privée de papiers d’identité, donc de passeport jusqu’en 1997. Ses cinq enfants Abdeljabar (15 ans), Sarra (14), Mootez (10) Abdessabour (8) et Chifaa (7ans) ont été privés de passeport jusqu’en 1997. Descentes de police.
S’est vue remettre en octobre 1997 son passeport, signé par Khaled Saïd, l’officier de police qui l’avait torturée les 11 et 12 octobre 1996 (suspension en position contorsionnée) au commissariat de Jendouba, et qui lui a naturellement rappelé qu’ils s’étaient "déjà vus".
Le 9 mai 2001, Zoulikha Mahjoubi, qui a rejointson mari en France avec ses cinq enfants en 1997, à la faveur de la grève de la faim de ce dernier (cf. infra), dépose une plainte contre son tortionnaire, Khaled Ben Saïd, policier qui l’a torturée en 1996 à Jendouba. Le Parquet de Paris transmet le dossier au Parquet de Strasbourg, ville où l’ex-tortionnaire est vice-consul de Tunisie. Convoqué par la police ce dernier prend la fuite et exerce actuellement à nouveau dans la police tunisienne.
Témoignage : "Notre maison était devenue la leur"
"Depuis que mon mari a pris la clandestinité, j’ai enduré les descentes et
les perquisitions policières, à toute heure du jour et de la nuit à mon
domicile de Jendouba. Les insultes et les menaces. Ces descentes visaient
à nous intimider, moi et mes cinq enfants, encore en bas âge. Les policiers
allaient et venaient chez moi comme chez eux. Tous les deux mois, j’avais
droit à une intervention particulièrement musclée assortie d’un
interrogatoire : "Où est ton mari ? Est-ce qu’il t’a téléphoné ?" Chaque
année au mois de septembre, au moment du renouvellement des équipes de
police, j’étais convoquée au commissariat pour un interrogatoire. Le 11
octobre 1996, quatre policiers en civil sont venus me chercher et m’ont
emmenée au commissariat. Ils ont commencé par m’ôter mon voile. Khaled Ben
Saïd, le policier, m’a giflée à plusieurs reprises et copieusement
insultée, puis il a donné l’ordre à ses auxiliaires de me déshabiller et de
me torturer. On m’a suspendue, frappée, insultée. Un des tortionnaires,
Abdoukrim, a mis son pied sur mon sexe et m’a dit : "il y a longtemps que
tu n’as pas fait l’amour". Ils me posaient plein de questions, toutes
portaient sur mon mari. Ils ont torturé d’autres femmes avec moi : Leïla,
Noura, Dorra, Latifa, Salwa, et une autre encore.
Le lendemain à quinze heures, j’ai signé un papier et j’ai quitté les lieux
avec une convocation pour le lundi suivant avec une interdiction de quitter
mon domicile. Le lundi je suis revenue au poste de torture, le tortionnaire
m’a dit de rentrer chez moi et que lorsqu’il aurait besoin de moi il me
convoquerait. Toute la famille après ces années de harcèlement était
intimidée et effrayée."
Makhlouf, Afifa
Soeur de Bouraoui condamné à l’emprisonnement à perpétuité, détenu en Tunisie.
Privée du passeport.
Mansouri, Jalila
De Bouhajla (Kairouan), épouse de Boubaker Ziraoui, réfugié en France.
Interrogatoires, torture. Privation du passeport pour elle et ses enfants Makram (20
ans), Mounira (18 ans), Mohammed Ali (16 ans), Asma (12 ans), Wafa (10
ans), Abdelmoumen (8 ans), entre 92 et 97.
Mazigh, Fathia
De Tataouine, épouse de Salem Dbira est réfugié en France.
Incitation au divorce. Privation du passeport pour elle et ses enfants Saïda (16 ans), Youssef (14
ans) Asma (13 ans), Oussama (11 ans), Dhoha (7 ans), entre 1993 et 1997.
Mejri, Rachida
Le 10 juillet 2000, un groupe d’épouses de détenus d’opinion manifestent avec leurs enfants devant le siège de l’UNICEF à Tunis. Parmi elles : Ahlam Testouri, Majda Moaddeb et Rachida Mejri. La police, à l’appel de l’UNICEF semble-t-il, disperse la manifestation.
Mejri, Saïda
Epouse de Khemaïs Mejri, mère de Rim (12 ans) et
Nour (7 ans), respectivement soeur et nièces du journaliste Taoufik Ben
Brik.
Agressées, battues publiquement dans leur quartier le 12 octobre 1999. Khemaïs Mejri et son épouse n’ont pu porter plainte mais ont fait l’objet de poursuites judiciaires suite à une plainte portée contre eux.
Menai, Hédia
Avocate, défenseur des droits de l’homme.
Pressions et surveillance de son cabinet.
Manaï, Mme
Epouse de Ahmed Manaï, réfugié en France.
Diffamée par le bulletin anonyme "Les Masques " du 14 mars 97.
Mezigh, Fathia
De Tataouine.
Incitation au divorce entre 1993 et 1997.
Mhamed, Ouassila
De Sousse, épouse d’un opposant recherché, Habib Ben Slama.
Descentes de polices nocturnes, interrogatoires assortis de menaces d’agression sexuelle entre 1991 et 1992.
Moadda, Fadhila
De Tunis, épouse d’un opposant, Mohammed Moada.
Coupure des relations téléphoniques jusqu’en décembre 1999. Entraves arbitraires au bénéfice des allocations de la CNRPS (soins et maladie). Privation de couverture sociale entre novembre 1995 et janvier 2002.
Moaddeb, Majda
Le 10 juillet 2000, un groupe d’épouses de détenus d’opinion manifestent avec leurs enfants devant le siège de l’UNICEF à Tunis. Parmi elles : Ahlam Testouri, Majda Moaddeb et Rachida Mejri. La police, à l’appel de l’UNICEF semble-t-il, disperse la manifestation.
Mokni, Sawsan
Epouse d’un réfugié, Habib Mokni.
Diffamée par le bulletin anonyme "El Aqni’a" du 23 novembre 1998.
Nahdi, Hayet
De Den-Den (banlieue de Tunis), épouse de Mohamed Salah Nahdi, réfugié en France.
Descentes de police, questionnaires, interrogatoires des enfants. Privation du passeport pour elle et ses filles, Tasnim (15 ans), Sarra (13 ans), Asma (9 ans), entre 1992 et 1997.
Najjar, Emna
Epouse de Sadoq Chourou, emprisonné après avoir été atrocement torturé en 1991 et condamné à perpétuité (1992). Mère de quatre enfants.
Harcelée depuis 1991. A vu la police s’installer chez elle et a dû fuir. Isolée de sa famille sur laquelle les autorités ont fait pression, sa voiture confisquée, elle a les plus grandes difficultés à rendre visite à son mari. Sa fille, Hajer, très traumatisée, a été privée de carte d’identité et ne peut rendre visite à son père. Sa belle-soeur Zohra Chourou, a vu son passeport confisqué. Diffamée par le bulletin anonyme " El Aqni’a " le 23 novembre 1998.
Nasraoui, Radhia
Avocate, membre du conseil de l’ordre des avocats en Tunisie et militante au sein de la ligue tunisienne des Droits de l’homme (LTDH).
Depuis des années victime de représailles (bureau saccagé, dossiers de clients de grande importance volés, ligne téléphonique coupée, courriers interceptés et clients interrogés et
terrorisés). Sa voiture a été volée en 1993, son appartement incendié en 1995, son cabinet cambriolé en 1994 et 1997. Elle a été empêchée d’embarquer le 10 juin 1997. Son cabinet a été dévalisé le 12 février 1998. Elle a fait l’objet d’une filature ostentatoire, a été déférée devant le juge d’instruction le 30 mars 1998 pour 11 chefs d’inculpation dont celui de "liens avec une organisation terroriste", mais laissée en liberté. Elle a été intimidée le 24 mai par un agent de la DSE, qui a récidivé le 6 juin sur sa fille, Ousseïma. Sa fille aînée de quinze ans fait l’objet d’une surveillance pointilleuse de la police.En 1999 elle a été interdite de se rendre dans sa ville natale (Le Kef) à l’occasion du décès de sa belle-mère. Son refus de se plier lui a coûté l’incarcération pendant deux semaines et une condamnation à six mois avec sursis à la suite d’’audience s’est manifestée avec le soutien et la participation de 100 avocats.
Neffati, Mme
De Menzel Jemil (Cap-Bon), épouse de Ali Neffati, condamné par contumace.
Divorce prononcé en 1993.
Nefzi, Héla
9 ans en 1991.
A été emmenée au centre de Bouchoucha et déshabillée devant son père, Mohammed Abed Nefzi.
Rezgui, Najoua
Najoua Rezgui, épouse d’un opposant détenu, Abdeljabbar Madouri.
Harcelée depuis 1998, et interpellée à plusieurs reprises, agressée physiquement. Le 29 juin 2000, Nadia Hammami, la fille d’un opposant détenu, Hamma Hammami, entame une grève de la faim "pour notre droit à une enfance paisible et tranquille’. Najoua Rezgui, épouse d’un opposant recherché,
Abdejabbar Madouri, se joint au mouvement.
Rjiba, Naziha
Enseignante et journaliste (connue sous le pseudonyme Oum Zied). Normalienne, Agrégée de Lettres arabes, Professeur du Secondaire et Journaliste. Figure du mouvement démocratique tunisien depuis le début des années soixante-dix, secrétaire générale du Congrès Pour la République (CPR), et membre du Bureau de Liaison du Conseil National pour le Libertés en Tunisie (CNLT) Chargée de l’Information. Elle vient de démissionner de l’Enseignement secondaire après 34 ans de service, en signe de protestation contre la dégradation de la situation de l’Ecole tunisienne, de l’Enseignant et de l’Elève. Auteur d’une lettre ouverte au Ministre de l’Education et de la Formation.
Interruption des communications téléphoniques. La 14e chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Tunis vient de confirmer le 28 février 2004 le jugement en première instance de Mme Naziha Rejiba /Om Zied. Accusée de « détention illégale de devises étrangères et son transfert à une partie non habilitée », elle avait été condamnée par le tribunal de première instance de Tunis à une peine de prison de 8 mois avec sursis et à une amende de 1200 dinars.
Saadallah, Zohra
Epouse d’un exilé.
Descentes de police chez elle et interrogatoires entre 1992 et 1997.
Saadani, Jamila
Epouse de Walid Bennani, mère de trois enfants.
Jamila Saadani, arrêtée le 4 septembre 1991, a été déshabillée devant son frère, brutalisée, menacée de viol et filmée à la Direction de la Sûreté. Ces violences avaient pour objectif de lui extorquer des informations sur son mari. Elle a été libérée, sans charges. Ne s’est jamais remise complètement de la dépression nerveuse qui a suivi les violences sexuelles dont elle a été l’objet en 1991.
Zoubeïda Bouali
Mère de Rochdy, réfugié en France.
Descentes de polices, violences, questionnaires, jusqu’en 2000, contre elle et sa famille.
Soltani, Aziza
77 ans, de Dahmani. Mère d’un réfugié en France.
Privée du passeport depuis 1995. Décédée en 1999 sans avoir revu les siens.
Soltani, Wassila
Du Kef, épouse d’un exilé.
Descentes de police, interrogatoires entre 1990 et 1993.
Tabib, Boutheïna
Epouse de Chawki Tabib.
Non recrutée comme responsable de jardins d’enfants.
Tayyachi, Mabrouka
De Menzel Bourguiba, épouse d’un opposant en fuite, Ibrahim Dridi.
Descentes de polices, coups, entre 1991 et 1995, arrestation et torture en 1995.
Témoignage : "(...) Je suis l’épouse d’Ibrahim Dridi, commerçant, condamné à 59 ans et
deux mois d’emprisonnement par la Cour d’Appel de Tunis pour appartenance
au mouvement de la Nahdha et autres charges, âgé de 37 ans et père d’Amel,
11ans, et de Nasreddine, 9 ans. Il est actuellement détenu à Mehdia.
L’appartenance de mon mari à la Nahdha était connue et à chaque période de
tension entre ce mouvement et le pouvoir, il était poursuivi. En 1991, il a
été recherché et les équipes de différents corps de police ont pris des
mesures illégales pour faire pression sur sa famille et ses proches afin
que ces derniers indiquent sa planque. La police de Menzel Bourguiba et
celle du poste de Boukefta, ainsi que la Sûreté de Tunis pénétraient dans
mon domicile avec une haine et une agressivité terribles à mon égard et à
celui de mes enfants. Ils fouillaient les meubles et cassaient tout : les
armoires, les lits, la vaisselle. Ils nous terrorisaient, surtout les
enfants, en disant des grossièretés et en nous menaçant d’emprisonnement et
d’arrestation si nous ne disions pas où se trouvait mon mari. Lorsqu’ils
comprirent que cela était vain, ils passèrent à la seconde phase, à la
violence physique. Ils me frappèrent devant mes enfants et me firent si
peur que ma fille se prostra et se cacha les yeux. (...) Ces mudahamat se
poursuivirent jusqu’en 1995 où le harcèlement connut son apogée.
Monia Ghanmi, la cousine de mon mari, et elle même épouse du prisonnier
Jalal Kalboussi fut arrêtée le 21 juin 1995. Lors de la même nuit vers deux
ou trois heures du matin, une brigade de la Sûreté de l’Etat pénétra chez
moi, m’arrêta et m’emmena au local des Renseignements. J’ai été frappée,
dépouillée de mon voile et menacée d’emprisonnement si je ne disais pas où
se trouvait Ibrahim. Ma détention a duré jusqu’à dix heures du matin.
Lors de la mudahama, ils avaient démoli les murs pour trouver des armes,
mais ils n’avaient rien trouvé. (...) Alors ils s’en sont pris à mes vieux
beaux parents (...) notamment à Zohra Dridi, qui habite avec moi, mais à un
autre étage. (...)"
Menzel Bourguiba, 28 octobre 2000
Tayyachi, Sabiha
De Menzel Bourguiba, épouse d’un détenu, Hachemi Mekki.
Harcelée entre 1991 et 1995, arrêtée et torturée en 1992, arrêtée en 1995, torturée à plusieurs reprises après 1995, condamné à deux ans et demi d’emprisonnement avec sursis en 1996 pour avoir ouvert un atelier de couture destiné à la survie de sa famille. Incitation au divorce.
"Nous étions devenus des prisonniers, comme mon mari, à ceci près que
l’enceinte de notre prison était plus vaste que la sienne" Menzel Bourguiba, le 28 octobre 2000, lettre ouverte de Sabiha Tayyachi adressée aux organisations de lutte contre la torture, au CNLT et à Amnesty International.
Témoignage : "(...) Je suis l’épouse de Hachemi Mekki, né en 1958, ancien magasinier,
condamné à 31 ans d’emprisonnement pour appartenance à une organisation non
reconnue. Nous avons trois enfants, Doha, 15 ans, Hamed, 13 ans, Habba, 12
ans. Nos épreuves ont commencé en 1991. Plusieurs brigades policières du
district de Bizerte, du poste de Menzel Bourguiba et du ministère de
l’Intérieur ont attaqué ma maison pour attraper mon mari. Cela s’est
terminé par son arrestation et son incarcération. Quant à nous, ses
proches, nous avons été frappés d’interdit professionnel, privés de
sécurité (...). Je vous livre ici le récit de la terreur qu’a vécue sa
famille.
A la fin du mois de septembre 1991, les brigades sus mentionnées ont
investi la maison à la recherche de mon mari. En vain. Alors ils ont
fouillé le mobilier, emporté une somme de 50 dinars, des habits neufs de
mon mari et quelques bijoux qui m’appartenaient sans compter les insultes,
les grossièretés, les provocations et la menace de nous jeter en prison si
nous n’indiquions pas où il se trouvait. Au terme d’une semaine, ils sont
revenus pour le même motif, dans la journée, et comme je ne répondais pas,
ils ont pointé leurs armes sur moi, devant mes enfants, qui n’ont jamais
oublié cette scène depuis.
Deux mois plus tard, deux agents en civil du district de Bizerte se sont
présentés. L’un s’appelle "Zyad" et l’autre a exercé après ma détention en
tant que chef du poste du quartier de Najah à Menzel Bourguiba en 92. Ils
m’ont arrêtée et m’ont menacée de poursuites si je ne les aidais pas à
retrouver mon mari. Comme à l’accoutumée, ils m’ont frappée, humiliée, et
je n’ai été libérée que tard dans la nuit.
Mes enfants aussi n’ont pas été épargnés. Ils les suivaient jusqu’à leur
école. Ils avaient peur et vivaient en totale insécurité que ce soit à la
maison à l’école ou dans la rue.
Les mudahamat ont duré cinq ans au rythme de deux à trois fois par mois.
Puis la pression sur nous s’est intensifiée.
Il y a eu un regain de violence lors des descentes de police des trois
brigades : le lit cassé, le sommier éventré et dispersé morceau par
morceau. Les membres de la familles n’étaient pas épargnés non plus. Ma
mère, a reçu des coups de pieds, des gifles... Mes enfants ont été menacés
d’emprisonnement s’ils ne parlaient pas, puis on leur a promis du
chocolat... Le 21 juin 1995, j’ai été emmenée au district de Bizerte, mais
la police est restée chez moi et a interdit à ma mère, ma soeur et à mes
enfants de sortir. Mes enfants ont été empêchés de se rendre à l’école et
de passer les examens de fin d’année.
Mon père était alors âgé de 75 ans (...). Si la police ne nous trouvait
pas, moi ou ma soeur Mabrouka, l’épouse du prisonnier Ibrahim Dridi, elle
s’en prenait à lui, investissait sa maison. Il était rossé et insulté, sans
aucun égard pour son grand âge, puis ils se vengeaient en l’emmenant en
dehors de la ville, en lui ordonnant de creuser un trou dans le sable puis
l’abandonnaient à son sort. Il devait rentrer à pied. Le 21 juin, mon père
est venu me voir et m’a dit que ma soeur avait été arrêtée. Il voulait que
je m’occupe de ses enfants. J’ai été arrêtée le même jour. Moi c’était par
le district de Bizerte, et elle, par la Sûreté de l’Etat. L’objectif
recherché était la reddition de nos maris. Le 28 juin 1995, mon mari s’est
rendu et il a été incarcéré pour 31 ans (...) Je pensais alors que le
harcèlement allait s’arrêter du fait de l’arrestation de mon mari. Cela n’a
fait qu’empirer à un point tel que nous étions devenus des prisonniers
comme mon mari à ceci près que l’enceinte de notre prison était plus vaste
que la sienne. Ils se sont ingéniés à nous torturer, à attaquer notre
dignité. Nous n’avions plus le droit de travailler, ni de vivre en
sécurité. Nous ne pouvions communiquer avec nos proches, nos voisins et nos
amis. Ceux-ci ont eu des ennuis à leur tour. Mon frère, Khaled, a été
chassé de son emploi de policier et empêché de retrouver un quelconque
autre emploi. Il y a eu des perquisitions à son domicile, il a été harcelé
alors qu’il souffrait d’une hépatite. Le mari de ma soeur, Tahar Ghanmi, a
été licencié de l’aciérie de Bizerte et s’est retrouvé au chômage. On lui a
alors monté une affaire qui lui a valu une année d’emprisonnement, verdict
prononcé par le tribunal de Première instance de Bizerte et confirmée par
la cour d’Appel de Tunis.
Et les mudahamat continuaient, les coups et les humiliations aussi. Ils ne
me lâchaient pas dans la rue et à chaque fois qu’ils m’emmenaient au
district, ils me frappaient, m’arrachaient mon voile, établissaient une
fiche de renseignements et m’obligeaient à signer un engagement à ne plus
porter le voile. Tout ceci pour me faire divorcer de mon mari.
Pendant le mois de Ramadan de 1996, j’ai fait l’acquisition d’une machine à
coudre et de tissu, afin de vendre des habits pour l’Aïd. Hassan Trabelsi,
un voisin, m’avait aidé dans ce projet. Il fut arrêté et sauvagement
torturé. Deux semaines plus tard, la police a perquisitionné chez moi,
emporté la machine à coudre, le tissu, les vêtements à titre de preuve,
contre moi, contre Hassan Trabelsi... et contre les clients qui m’avaient
passé commande ! Certains furent condamnés à six ans d’emprisonnement. Dans
cette affaire, j’ai été condamnée à deux ans et demi d’emprisonnement avec
sursis. Hassan Trabelsi fut accusé d’appartenance et de financement. Il a
été écroué."
Menzel Bourguiba, 28 octobre 2000
Testouri, Ahlam
Le 10 juillet 2000, un groupe d’épouses de détenus d’opinion manifestent avec leurs enfants devant le siège de l’UNICEF à Tunis. Parmi elles : Ahlam Testouri, Majda Moaddeb et Rachida Mejri. La police, à l’appel de l’UNICEF semble-t-il, disperse la manifestation.
Timouni, Mme
Forcée à divorcer. Privée de passeport. Suite à des interventions au niveau international, Mme Timoumi voit son divorce annulé et son passeport restitué avant la visite du Président Ben Ali en Allemagne en 1996.
Yaacoubi, Najet
Avocate et activiste en faveur des Droits de l’homme.
Est depuis 1998 sous surveillance policière. Des manoeuvres ont été entreprises pour exploiter l’innocence de son fils pour collecter des informations sur ses activités.
Sources d’informations :
ONU : Comité contre la Torture
Tunisie : "des violations caracterisées, graves et systematiques"
Rapport alternatif au deuxième rapport périodique de la Tunisie au Comité contre la torture de l’ONU (21e session - 9 au 20 novembre 1998)
Réalisé par la FIDH en collaboration avec la ligue Tunisienne de défense des droits de l’Homme et le comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie.
http://www.fidh.imaginet.fr/rapports/r267.htm
http://www.fidh.imaginet.fr/communiq/tun2605.htm
http://www.souverains.qc.ca/laprison/25.htm
human rights watch
http://www.hrw.org/french/press/2003/tunisia031703bck.htm
Compte-rendu de la conférence de presse organisée le lundi 19 février 2001 par l’OMCT annonçant les mesures d’arrestation prises le 14 février par les autorités suisses à l’encontre de Abdallah Kallel, ancien ministre tunisien de l’Intérieur pour crime de tortures. / Moncef Marzouki
http://spidertn2002.tripod.com/akbary02/akbar04.html
SpyTune
http://www.ldh-rezo.ras.eu.org/rezo/listes/rezo/200103/msg00070.html
crldht, Bulletin d’information du 20 août 2001.
http://www.globalprevention.com/crldhtaout2001.htm