Entretien imaginaire avec un prisonnier

Publius — 2004-03-20T19:08:29Z

- Demain c'est la fête de l'indépendance, je me demande...
- اa sera une journée de liberté pour moi, contrairement à vous.
- Assez avec tes niaiseries. Ce n'est pas comique.
- Mais je suis sérieux! Demain vous allez penser, tous, de la même façon. Vous allez subir le matraquage de la propagande. On vous ordonnera comment respirer. Vous serez empêchés de rêver, empêchés d'être libres. C'est le propre même de toute dictature.
- J'ai simplement l'intention de lire ou relire quelques écrits historiques, histoire de ne pas oublier un passé que je n'ai pas connu.
- Ne te fais trop de violence, mon ami.
- Pourquoi donc?
- Tu vas devoir admettre que c'est mieux maintenant que sous la colonisation. C'est vrai, parce que l'indépendance est toujours préférable, mais comment peut-on prétendre être reconnaissant à son pays et à son histoire, dans les conditions d'aujourd'hui, sans charger sa conscience?
- On ne peut quand même pas ignorer le passé de son pays?
- Certainement pas! Bien au contraire, il faut bien l'étudier pour en dégager l'angle d'attaque de nos malheurs d'aujourd'hui.
- L'as-tu trouvé?
- Chacun doit s'inventer le sien ... (moment de silence) Le peu de culture musulmane qui me reste me rappelle que la femme est le vecteur du savoir. Elle est en train de dessiner les bonnes cartes. Que de changements en perspective quand ces cartes seront complètes!
- En bien?
- Dieu seul le sait!

Publius

Tunisie Réveille Toi !

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