Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
C’est avec une grande joie que je vous annonce le retour de la Revue de Presse (RDP). Après 15 mois d’existence et 241 numéros (entre le 29 février 2000 et le 1er juin 2001), j’ai été obligé de la mettre en veuilleuse, non sans caresser l’espoir de la reprende un jour. C’est aujourd’hui chose faite. La RDP est publiée quotidiennement sur le site www.reveiltunisien.org
La revue de presse, ce sont les meilleurs articles des principaux quotidiens européens (Libération, Le Monde et Le Soir belge...) ainsi que les infos de dernière minute des agences de presse choisis pour vous en toute subjectivité par Ahmed fouednejm. Les URL de quelques articles du site de la télévision qatarie El Jazira (en arabe) et d’Al Quds Al Arabi (journal panarabe édité à Londres) seront également donnés.
Sommaire :
Partie arabe : (Al Quds Al Arabi) :
Partie Française : (Le Monde, Le Soir et AP) :
Au sommaire aujourd’hui 8 articles et dépêches du Monde, du Soir et de l’AP :
Achevée aujourd’hui à 19 H 25 GMT.
Bonne lecture !
JERUSALEM (AP) - Une trentaine de Palestiniens ont été arrêtés mardi en Cisjordanie par l’armée israélienne qui s’est rapprochée du quartier général de Yasser Arafat à Ramallah, accentuant ainsi sa pression sur le président de l’Autorité palestinienne malgré la levée du siège de la Moukataa.
Par ailleurs, les Palestiniens ont réagi avec colère au fait que le Congrès américain ait encouragé, dans le budget des Affaires étrangères, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. George W. Bush a signé la loi de finances mais refuse de se considérer lié par cette mention, estimant que ce serait une atteinte à son autorité constitutionnelle. "La politique concernant Jérusalem n’a pas changé", a insisté le président américain.
Saeb Erekat, négociateur et membre du gouvernement palestinien, a déclaré que cela "nuisait à tous les efforts déployés pour redonner un souffle au processus de paix et le remettre sur les rails" et que cela pourrait coûter des vies palestiniennes et israéliennes. Pour lui, il s’agit d’une "violation flagrante" des accords par lesquels Washington et l’Etat hébreu se sont engagés à négocier le statut définitif de Jérusalem, dont Israël a annexé les quartiers est, à majorité arabe, pris pendant la Guerre des Six-Jours en 1967. Les Palestiniens comptent en référer au Conseil de sécurité des Nations unies, à la Ligue arabe et à l’Organisation de la conférence islamique (OCI).
Cette dernière a exprimé dans un communiqué sa "profonde inquiétude", estimant que le texte américain allait "enflammer les sentiments musulmans partout et ne faciliterait pas la mission de paix des Etats-Unis" au Proche-Orient.
M. Erekat a par ailleurs déclaré que Yasser Arafat, qui réunissait son gouvernement mardi dans les ruines de son QG à Ramallah, allait demander au Conseil législatif un délai pour la formation d’un nouveau gouvernement. "Nous continuerons les réformes", a assuré M. Erekat.
Pendant ce temps, Tsahal a confirmé l’arrestation de 32 Palestiniens dans la nuit de lundi à mardi, ajoutant que 23 de ces hommes étaient des "suspects recherchés" pour des attentats en Israël. Nombre d’entre eux ont été arrêtés à Djénine, dans le nord de la Cisjordanie.
A l’aube, les forces israéliennes ont repris position dans trois bâtiments entourant le quartier général de l’Autorité palestinienne qu’elles avaient quitté dimanche à l’issue d’un siège de dix jours.
Des soldats étaient postés sur le toit de l’immeuble de sept étages abritant le ministère palestinien de la Culture, à quelque 500 mètres des bureaux d’Arafat, ainsi qu’au sommet d’un immeuble de sept étages encore en construction. Ils occupaient également une maison située à proximité.
Le ministre israélien de la Défense, Benyamin Ben-Eliezer, a déclaré qu’il s’agissait de permettre à l’armée de capturer les terroristes présumés qui tenteraient de sortir du QG.
Tsahal avait attaqué le QG de Yasser Arafat le 19 septembre, après un attentat-suicide contre un bus, dans lequel six Israéliens avaient péri. Elle s’est retirée sous la pression des Etats-Unis mais sans renoncer à arrêter les terroristes présumés qui auraient trouvé refuge auprès du président palestinien.
Dans la Bande de Gaza, un Palestinien a été tué tôt mardi par des tirs de char israélien après que des militants eurent lancé des grenades contre des forces israéliennes juste à l’extérieur du territoire palestinien, selon des témoins.
L’homme, âgé de 50 ans, était gardien dans un garage. Les forces israéliennes qui traquaient les auteurs de l’attaque ont illuminé le ciel avec des fusées éclairantes et tiré à la mitrailleuse. Le Djihad islamique a revendiqué l’attaque et affirmé que ses militants étaient revenus sains et saufs.
Sur le plan politique, le Premier ministre israélien Ariel Sharon, qui bouclait une visite de deux jours à Moscou, s’est entretenu mardi avec le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov. Aucun détail n’a filtré de cette rencontre.
La veille, Ariel Sharon avait discuté pendant trois heures et demie avec le président Vladimir Poutine. Selon le quotidien russe "Izvestia", la délégation israélienne a présenté un dossier contenant des preuves présumées du lien existant entre les activistes palestiniens et le président irakien Saddam Hussein. AP
Proche-Orient Le siège du quartier général du chef de l’Autorité palestinienne lui avait donné un sursis avant d’indispensables réformes
Les Palestiniens osent nommer leurs maux
Le quasi-putsch du 12 septembre restera dans les mémoires palestiniennes. Pour la première fois, le Conseil législatif palestinien (CLP), osait braver Yasser Arafat et lui signifier que son cabinet remanié en juin sur l’insistance des Etats-Unis et de l’Europe, ne convenait pas…
BAUDOUIN LOOS, envoyé spécial
GAZA, BETHLةEM
Un certain nombre de raisons s’étaient accumulées qui expliquent l’attitude du CLP, a expliqué à Gaza Ziyad Abou Amr, l’un des principaux députés du Fatah d’Arafat, lors d’un séminaire organisé il y a dix jours pour les médias étrangers. Surtout, seize des vingt et un membres du nouveau cabinet étaient les mêmes qu’auparavant, ils avaient été nommés dans l’habituelle absence de transparence et de consultation.
Corruption, incompétence, absence de comptes à rendre : ces mots clés reviennent dans toutes les conversations. A Bethléem, Salah Tammari, autre député influent du Fatah, enfonce le clou : L’état d’esprit au sein du conseil législatif est semblable à celui de la rue. Jusque-là, nous ne manquions pas de courage, mais nous craignions que braver l’Autorité palestinienne (AP) soit mal perçu alors que nous luttons contre l’occupation israélienne. Nous avions tort. On n’en serait pas là si nous avions réagi plus tôt.
Le 15 septembre, avant le siège de la Moukata, le quartier général de Yasser Arafat, des parlementaires lui avaient remis une liste de huit noms de ministres dont ils disaient ne plus jamais vouloir entendre parler. Pour corruption ou incompétence toujours. Parmi les moutons noirs, Nabil Chaath et Yasser Abed Rabbo. Cette liste incommode Tammari : S’il y a corruption, ouvrons des dossiers et poursuivons les auteurs ; publier une liste noire revient à agir à notre tour sans aucune transparence.
Arafat reste épargné par les critiques, pour le moment. J’ai été témoin de beaucoup de choses, continue Tammari, je l’ai vu donner 50.000 dollars à un ami qui mariait son fils alors que l’argent manquait dans tant de secteurs. Nous avons vécu selon sa vision des choses, mais attention, ce serait totalement malhonnête de faire porter sur les épaules d’un seul homme tous les problèmes palestiniens. Certes, ce véritable animal politique demeure rétif au changement et il a souvent hésité. Mais ses conseillers sont aussi responsables, sans parler de la communauté internationale incapable de faire respecter par Israël ses engagements.
A Gaza, Ziyad Abou Amr préfère également éviter d’incriminer Arafat. Nous souhaitons qu’un Premier ministre soit nommé. Cette décision a été difficile à prendre car les Etats-Unis la suggéraient aussi. Il ne s’agit pas de mettre le président Arafat hors course, mais bien de diviser le travail : le « raïs » resterait la source du pouvoir exécutif et le Premier ministre dirigerait le cabinet, il y a bien assez de travail pour deux responsables !
Ce qui n’empêche pas le député d’exiger des comptes. Certes, l’intifada fait l’objet d’un consensus, assène-t-il. Mais il n’y a pas de stratégie définie : est-ce la libération des territoires occupés ou l’amélioration de la position de nos négociateurs ? Beaucoup de groupes (armés) défient l’AP, pourquoi ? Par manque d’autorité ou manque de volonté ? Certains ne veulent pas de réponses à ces questions car ils entendent protéger leurs intérêts. Ils sont minoritaires, mais très puissants…
En tout cas, plusieurs contestataires (ou catalogués comme tels), comme le député de Ramallah Nabil Amr ou Abou Mazen, cité avec insistance pour le poste de Premier ministre, ont été l’objet de menaces et intimidations anonymes ces derniers jours.
L’expression de toutes récriminations a cessé depuis le siège d’Arafat, à Ramallah, le 19 septembre et l’émoi qui s’ensuivit dans les territoires palestiniens. Un analyste du « Haaretz » posait crûment la question : Est-ce possible que Sharon n’ait pas compris que le siège militaire libérerait Arafat du siège politique qu’il subissait ?
La « libération » d’Arafat, dimanche, ne devrait pas empêcher « Abou Ammar » d’encore tenter de gagner du temps. Une perspective comprise par le président du PLC, Abou Alaa, qui a exhorté le même jour les Palestiniens à réévaluer l’intifada et à tourner le dos à la violence.·
Les enfants ciblés
Israéliens et Palestiniens ont permis que des enfants soient tués en toute impunité depuis le début de la deuxième Intifada, il y a deux ans, selon un rapport d’Amnesty International rendu public lundi. Les deux camps ont inconsciemment encouragé de tels meurtres : Israël en n’enquêtant pas sur les exactions commises par ses soldats, les Palestiniens en n’ayant aucune influence sur les mouvements armés. Hier, un adolescent de 13 ans a été tué à Naplouse. (AP, AFP.)
La grande peur du « transfert »
BAUDOUIN LOOS, envoyé spécial
JةRUSALEM, GAZA
On en parle ouvertement, et plus seulement dans les officines israéliennes d’extrême droite qui en rêvent au point d’en faire leur leitmotiv politique : le « transfert » des Palestiniens à l’est du Jourdain, a perdu son côté tabou. Les attentats suicides palestiniens semblent avoir rendu plausible une « épuration ethnique » new-look.
Les sondages, en Israël, s’étaient déjà depuis longtemps emparés du sujet. Le 7 août dernier, par exemple, un institut très sérieux révélait que 46 % des Israéliens sondés estimaient que le transfert pourrait être une solution (31 % approuvaient la même idée pour les Israéliens arabes). Le petit parti qui incarne ce « programme », Moledet, fait partie du gouvernement d’Ariel Sharon depuis le début. Son principal animateur, Avraham Zeevi, ministre du… Tourisme, a été tué par des activistes du Front populaire il y a un an. Beni Elon, son successeur, se félicite qu’une autre formation du gouvernement, celle du « Russe » Liebermann, l’ait rejoint sur le thème du transfert : Je ne désespère pas d’unir tous les partis de droite afin de régler pacifiquement mais de manière déterminée le problème palestinien, dit-il.
Les Palestiniens savent que la menace existe. Plusieurs n’hésitent pas à alerter la presse sur le danger. Certes, ils se disent prêts à résister - à ne pas commettre l’erreur de 1948, quand plus de 700.000 d’entre eux, de peur ou de force, quittèrent la Palestine. Si l’Irak est attaquée, Sharon est capable de mettre cette politique en œuvre dans le nord de la Cisjordanie, estime à Gaza le général Amine el-Hindi, chef des services secrets palestiniens. C’est la logique du projet sioniste, renchérit Iyad Sarraj, pédopsychiatre réputé à Gaza, lui-même forcé de quitter Beersheba en 1948 à l’âge de 4 ans.
Pour l’Israélien d’extrême gauche Michel Warshawski, l’attaque américaine contre l’Irak et les troubles régionaux qui pourraient s’ensuivre peuvent donner à Sharon le loisir de mettre en œuvre ce genre de plan, quitte à sacrifier le régime hachémite jordanien. Si cela ne fonctionne pas, il peut se rabattre sur un « nettoyage » de zones de Cisjordanie, pour vider de leur population palestinienne 58 % du territoire occupé. Même Zeev Schiff, le chroniqueur militaire du « Haaretz » qui passe pour le porte-parole officieux de l’armée en parle comme de « la solution la moins coûteuse » ! J’ai trouvé trente articles dans la presse ces derniers temps, qui évoquent la préparation de cette « solution ».
Warshawski n’est pas seul : hier, 99 membres du corps académique israélien ont publié cet appel dans le quotidien britannique « Guardian » : Nous sommes profondément inquiets devant les indications montrant que l’agression américaine contre l’Irak pourrait être exploitée par le gouvernement israélien pour s’en prendre plus encore au peuple palestinien, jusqu’à la possibilité d’une vraie épuration ethnique.·
Yasmine a reçu un rein de Yoni
Des pires conflits peuvent parfois surgir des moments d’émotion intense. Cette conviction habite sans doute Fouad Abou Ramila, le père palestinien d’une petite fille, Yasmine, qui a reçu le rein d’une victime juive de l’attentat de Tel-Aviv, deux jours après le drame du 19 septembre.
Yasmine, 7 ans, vit avec sa famille à Kafr Akab, un quartier périphérique de Jérusalem-Est. Un dysfonctionnement rénal de naissance lui imposait trois dialyses par semaine dans la partie israélienne de la ville, ce qui obligeait son père à franchir des check-points militaires israéliens - ou à les contourner s’ils étaient fermés. Abou Ramila, qui vend café et thé dans une modeste boutique familiale, ne cache pas son bonheur, désormais : Je n’ai pas de mots pour remercier la famille de la victime de l’attentat, je m’associe à leur détresse, leur don d’organe a sauvé ma fille !
La décision d’autoriser les transplantations à partir du corps de Yoni, le Juif écossais - de Glasgow - mort rue Allenby à 19 ans en ce funeste jeudi, a été prise par son père Joseph Jesner, qui vit à Jérusalem. Celui-ci a d’abord consulté des médecins et un rabbin. Quand nous avons pensé que son corps allait en terre et son âme au paradis, nous avons pris conscience que nous pouvions sauver d’autres vies, a-t-il déclaré. Deux autres patients, juifs, ont reçu des organes de son fils.
Yoni était un Juif très religieux, qui effectuait des études hébraïques à l’école talmudique Har Etzion, située en Cisjordanie occupée. Il avait l’intention de rentrer à Londres dans un an pour entamer des études de médecine.
Ironie du sort, Yoni et l’un de ses amis n’auraient pas pris ce bus fatal si le taxi qu’il avait hélé à Jérusalem n’avait pas demandé un prix jugé excessif, les convaincant de plutôt utiliser les transports en commun.
Son frère Ari se dit fier de son frère : Yoni aurait été heureux de savoir qu’il a sauvé des vies.
B. L.
DANS UN CONTEXTE international où, plus que jamais, le monde arabe passe pour un synonyme de despotisme, d’obscurantisme religieux et de tentations violentes, le Maroc s’est rendu aux urnes en administrant la preuve d’une exception : tout y a été fait, par le roi Mohammed VI, les pouvoirs publics et la société civile, pour un vote libre, événement rarissime en terre arabe sauf, il faut le rappeler dans les circonstances actuelles, lors des premières élections en Palestine, en janvier 1996, jugées " régulières et équitables " par les observateurs internationaux.
Au Maroc, " royaume exemplaire " cher au maréchal Lyautey, l’élection législative du 27 septembre pourrait réconcilier la monarchie chérifienne avec la démocratie. Un demi-siècle après l’accession à l’indépendance de l’ancien protectorat, le "pays le plus occidental" du monde arabe a la chance de renouveler le pacte entre ses habitants et le trône : en 1953, après la déposition et l’exil forcé du futur roi Mohammed V, le mouvement national avait fait cause commune avec le sultan. Ce fut " la révolution du roi et du peuple ". Aujourd’hui, l’enjeu n’est pas moindre : après avoir réussi sa première élection régulière, tenue à l’échéance prévue et dans des conditions incontestables, le Maroc pourrait transformer l’essai en fondant son développement sur la participation du plus grand nombre, alliant modernité et tradition, changeant ses "sujets" en citoyens.
Le chemin s’annonce long et incertain. Car, après quarante ans de fraude électorale, de "partis de l’administration" créés de toutes pièces par le palais et de scores attribués à l’opposition "de" – et non pas "à" – Sa Majesté, les habitudes ont la vie dure au royaume. Loin d’être le lointain sanctuaire du pouvoir, le makhzen – le réseau relationnel et patrimonial du trône alaouite – est ancré dans l’esprit de tous les Marocains. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler un fait, éclipsé par l’actualité heureuse de ces derniers jours : depuis son indépendance, en 1956, le royaume n’a organisé que cinq scrutins législatifs, et seul celui de 2002 a eu lieu à l’expiration du mandat conféré par la consultation précédente. Lorsqu’il s’est émancipé du colonialisme français et espagnol, le pays s’est doté d’un simple conseil consultatif, nommé par le roi et présidé par... Mehdi Ben Barka. Ensuite, l’état d’exception est devenu la règle, en raison d’une lutte sans merci entre le monarque et la gauche révolutionnaire, puis de la " cause sacrée " du Sahara occidental, les " provinces du Sud " qu’il fallait à tout prix récupérer.
En l’absence d’élections, la médiocrité des partis marocains, leur dépendance à l’égard du pouvoir royal, leur manque de démocratie interne et la "gérontocratie" que constituent leurs directions ne devraient guère étonner au royaume de l’arbitraire. Pas plus que l’incrédulité d’une population pour qui le "jeu" politique est, avant tout, affaire de cooptation et de vénalité. C’est dire combien il sera difficile, et essentiel, de passer d’une mauvaise à la bonne exception.
Sao Paolo de notre envoyé spécial
Une salve de feux d’artifice crépite dans la nuit. Pour les cameramen et les photographes, c’est l’heure de la cohue après le pied de grue.
"Brésil décent, Lula président", scandent la centaine de sympathisants massés près de l’entrée du Centre de solidarité du travailleur. Le candidat du Parti des travailleurs et grand favori de l’élection présidentielle du 6 octobre s’apprête à y faire une courte escale, l’une des dernières de sa campagne marathon pour le premier tour. "Si je suis élu, proclame-t-il aussitôt, les organisations ouvrières ne seront plus traitées comme de simples figurants mais en véritables partenaires sociaux."
Non sans quelque nostalgie, Lula enchaîne par un bref rappel historique. C’est justement dans ce local que des leaders syndicaux, parmi lesquels Olivio Dutra, gouverneur sortant de l’Etat du Rio Grande do Sul, dans l’extrême sud du Brésil, ont jeté les bases, en 1979, de la création du Parti des travailleurs (PT), à l’origine destiné à promouvoir l’avènement du socialisme. C’est également à Osasco qu’avaient éclaté, l’année précédente, en pleine dictature militaire (1964-1985), les premières grèves dans l’industrie automobile, bastion de l’aristocratie ouvrière brésilienne.
L’orateur, alors président du syndicat des métallos de la ville voisine de Sao Bernardo do Campo, allait vite en devenir l’agitateur charismatique, plusieurs fois jeté en prison et la bête noire des généraux-présidents. Après avoir rafraîchi ces glorieux souvenirs, Lula se rend à son dernier rendez-vous de la soirée, un "showmicio" (meeting électoral suivi d’un spectacle de variétés) organisé non loin de là. Tour à tour, troiséminences du PT, la sexologue et maire de Sao Paulo Marta Suplicy, l’économiste Aloisio Mercadante, qui brigue un siège de sénateur, et l’ancien guérillero maoïste José Genoino, candidat au poste de gouverneur de l’Etat de Sao Paulo, chauffent le public en lever de rideau.
"PACTEDE TRANSITION"
Puis,salué par une formidable ovation avant de céder la place au duo Zézé di Camargo et Luciano, stars de la musique sertaneja (sorte de "country" locale), Lula promet de "gouverner un pays où les gens auront retrouvé leur amour-propre".
"Aucune nation ne va de l’avant en mendiant auprès du FMI", poursuit-il en allusion aux accords successifs conclus, depuis 1998, entre le gouvernement et l’organisme international. Il n’en demeure pas moins qu’avec ses trois principaux rivaux le chef historique du PT a accepté, début septembre, afin de rassurer les marchés financiers pris de panique face à la perspective d’un moratoire imminent sur la dette publique, le "pacte de transition" proposé par le président Fernando Henrique Cardoso. Il s’est ainsi engagé, en cas de victoire, à respecter les termes du nouvel accord de quinze mois passé avec ce FMI jadis brocardé par les militants de gauche comme "affameur du peuple".
Impensable il n’y a pas si longtemps, cette démarche en dit long sur la mutation du candidat Lula. Fédérateur d’un Parti des travailleurs traversé par de multiples courants allant des trotskistes aux sociaux-libéraux, il est aujourd’hui partagé entre son admiration inébranlable pour le Lider Maximo Fidel Castro et les contingences du pragmatisme politique.
En privé, Lula, âgé de 56 ans, pense tout haut que l’élection est une "farce"et qu’il faut en passer par là pour prendre le pouvoir. D’où, entre autres innovations difficilement digérées par les ultras du parti, sa décision de confier l’organisation de sa campagne au gourou national du marketing politique, Duda Mendonça. Ce dernier avait bâti sa flatteuse réputation en se mettant au service de Paulo Maluf, ancien maire et gouverneur de Sao Paulo et pire incarnation de la droite populiste.
Les trois échecs successifs de Lula à la présidentielle (1989, 1994 et 1998) - les deux derniers face au président sortant Cardoso dès le premier tour - ont laissé des traces. En ce temps-là, "Lula" prêchait "la rupture avec le système capitaliste".
Aujourd’hui, il fait campagne au côté de son colistier et candidat à la vice-présidence, José Alencar. Patron d’un groupe textile, Coteminas, employant 16 000 ouvriers, M. Alencar est sénateur d’une modeste formation de droite, le Parti libéral, à laquelle le PT a fini par s’allier, sous la pression de son président d’honneur. Malgré la levée de boucliers des radicaux du parti, Lula faisait table rase des coalitions de gauche du passé. Les derniers sondages le donnent aujourd’hui en passe d’être élu dès le premier tour.
Jean-Jacques Sévilla
Bruxelles de notre bureau européen
Les Européens ont sauvegardé leur unité à propos de l’épineux dossier de la Cour pénale internationale (CPI) qui les oppose aux Etats-Unis. La position commune à laquelle sont parvenus, lundi 30 septembre à Bruxelles, leurs ministres des affaires étrangères n’est cependant pas dénuée d’ambiguïtés ; le texte de leur compromis peut faire l’objet d’interprétations divergentes, comme en témoignent déjà les réactions des ONG, dont certaines déplorent que l’Europe ait cédé aux pressions américaines tandis que d’autres se félicitent qu’elle ait sauvé l’essentiel.
A un moment où les relations transatlantiques et la solidarité européenne sont soumises à rude épreuve (en particulier à propos de l’Irak), les Quinze voulaient présenter un front uni face aux tentatives de l’administration américaine pour les diviser. Les Etats-Unis ont refusé de ratifier le traité de 1998 portant statut de la CPI, en arguant que cette nouvelle juridiction internationale pourrait être utilisée contre eux à des fins politiques. Depuis des mois, les Etats-Unis exercent de fortes pressions diplomatiques afin d’obtenir une immunité de juridiction totale pour leurs citoyens, au moyen d’accords bilatéraux de non-extradition vers la CPI qu’ils proposent aux différents pays.
Au sein de l’Union, le Royaume-Uni et l’Italie avaient fait connaître leur intention d’accéder à la demande américaine, alors que l’Allemagne ne voulait pas entendre parler d’accords bilatéraux avec Washington. Les juristes des Quinze, réunis le 4 septembre, avaient estimé que la demande des Etats-Unis n’était pas recevable en droit par les pays qui ont ratifié le traité sur la CPI. Des concessions n’en ont pas moins été faites pour reconstituer un semblant d’unité européenne.
Le texte adopté fixe les conditions moyennant lesquelles des accords bilatéraux avec Washington seront possibles. Il énonce les "principes directeurs" suivants :
1) Les accords internationaux existants entre un Etat partie à la CPI et les Etats-Unis "devraient être pris en considération, comme les conventions sur le statut des forces [qui garantissent aux forces américaines basées à l’étranger l’immunité par rapport aux juridictions du pays d’accueil] et les accords sur la coopération judiciaire en matière pénale, y compris l’extradition" ;
2) Les accords bilatéraux proposés par les Etats-Unis "dans leur forme actuelle seraient contraires aux obligations des Etats signataires du statut de la Cour" ;
3) Toute solution devra garantir qu’"aucun auteur de crimes relevant de la compétence de la Cour ne jouira de l’impunité", c’est-à-dire qu’il devrait être poursuivi par les tribunaux américains ;
4) Les accords ne concerneront "que des personnes qui ne sont pas des ressortissants d’un Etat partie de la CPI" ; autrement dit, dans les accords qu’ils pourraient conclure avec les Etats-Unis, les pays ayant adhéré à la CPI ne doivent pas réclamer pour leurs ressortissants l’engagement de non-transfert vers la Cour qu’eux-mêmes accordent aux ressortissants américains ;
5)"Certaines personnes sont couvertes par une immunité d’Etat ou diplomatique au titre du droit international" (mais il semble que cette immunité ne vaudra que lorsque ces personnes seront en fonction) ;
6) Un accord bilatéral ne pourra protéger des poursuites devant la Cour que les "personnes présentes sur le territoire d’un Etat requis [où se produiraient les crimes visés], parce qu’elles y ont été envoyées par un Etat d’envoi [en l’espèce, les Etats-Unis]". Il n’est pas question d’exonérer par avance tous les ressortissants américains (comme le demande Washington), et notamment pas ceux qui n’auraient pas été officiellement envoyés (ONG, simples citoyens, agents officieux, voire mercenaires, etc.). Dans cette affaire, Washington craint aussi que la CPI puisse un jour exiger la comparution de responsables américains qu’elle estimerait directement ou indirectement responsables de crimes instruits par elle-même.
Les éventuels accords que souhaiteront signer certains Etats-membres avec les Etats-Unis devront être soumis au Conseil. Les Quinze soulignent que ces conclusions constituent leur réponse commune aux "préoccupations des Etats-Unis". De source américaine officieuse, on indiquait, lundi soir à Washington, que ces "préoccupations" ne sont pas dissipées et que, dans ces conditions, "il y a de fortes chances que le différend avec les Européens se poursuive".
Laurent Zecchini
Les ONG divisées
Les ONG ont réagi en ordre dispersé à la position arrêtée par l’Union européenne. La FIDH et Human Rights Watch (HWR) déplorent les concessions faites aux Etats-Unis. "Les prétendus "principes directeurs" sont si vagues sur des questions-clés qu’ils en sont dérisoires. L’Union européenne a fini par violer ce qui était la position commune qui la liait", estime la représentante de HWR en Europe. L’organisation en appelle aux Parlements nationaux pour qu’ils exercent une sévère vigilance sur tout accord bilatéral conclu avec Washington. En revanche, la Coalition internationale pour la CPI (CICC), dirigée par William Pace, se félicite que les Quinze aient rejeté les accords bilatéraux tels que proposés par Washington "comme incompatibles avec le droit international". William Pace a aussi approuvé l’UE pour "l’appel qu’elle lance aux Etats-Unis afin qu’ils cessent de faire la guerre à la CPI". La coalition se félicite enfin de ce que l’immunité de juridiction par rapport à la CPI ne soit envisageable, selon les Quinze, que pour des Américains se trouvant en mission officielle dans l’un des Etats parties au statut de la Cour.
Comment est née l’idée de ce film ?
Je ne peux pas répondre à cette question pour la bonne raison que le film en lui-même ne découle d’aucune idée préconçue.
Comment sa réalisation a-t-elle concrètement été rendue possible ?
J’avais, après Chronique d’une disparition, rencontré plusieurs producteurs qui étaient intéressés par ce projet, mais qui butaient tous sur la séquence de la Palestinienne-ninja, en raison de son coût financier. Après de nombreuses discussions masturbatoires, j’ai finalement rencontré Humbert Balsan, à Paris, qui, après avoir vu trois minutes de mon premier long métrage, est immédiatement venu à Jérusalem pour signer le contrat.
Peut-on compter cette séquence parmi celles que vous vouliez impérativement tourner ?
Cette scène relève d’un défi particulier. Laissez-moi d’abord vous raconter d’où et comment elle a surgi. Pendant la première Intifada, je conduisais sur une autoroute à l’extérieur de Tel-Aviv quand j’ai aperçu un énorme panneau publicitaire pour un stand de tir. Il y avait l’image d’un visage palestinien portant un keffieh et le sous-titre : "Venez tirer". Horrifié par ce que je voyais, je me suis arrêté, j’en ai pris une photo et l’ai consignée dans mon carnet de notes. Des années plus tard, j’ai perdu la photo, mais suis retombé sur mes notes. J’ai commencé à jouer avec l’idée d’une scène amusante qui pouvait en être tirée. Par une drôle de coïncidence, quand j’ai écrit le script, Avi Kleinberger, le directeur de production, l’a lu, m’a téléphoné et m’a dit qu’il avait conduit sur la même autoroute et que, d’horreur, il s’était arrêté pour prendre une photo. C’est d’ailleurs drôle de voir que c’est lui qui a fini par jouer le rôle de l’instructeur.
Le plus grand défi pour moi était ici de casser la ghettoïsation et le cloisonnement entre ce qu’on appelle cinéma de divertissement et cinéma indépendant. Où l’un rapporte de l’argent et l’autre des succès critiques. Où l’un est largement distribué et l’autre marginalisé. Je voulais m’approprier une scène d’action, mais la charger de sens et la monter en la révélant – par opposition aux montages qui entretiennent l’illusion. Comme je l’ai dit dernièrement, je voulais "bressoniser" Matrix. J’ai le sentiment que réaliser ce type de scène dans ce genre de film permet de franchir un des check-points du cinéma.
L’imagerie de cette scène, avec sa toute-puissance fantasmatique, peut évoquer celle utilisée par les kamikazes. Y avez-vous pensé ?
Si un spectateur associe la femme ninja à un kamikaze, alors c’est un risque que prend le film. Et il le prend de la même manière que les images sont organisées dans le film, c’est-à-dire en permettant au spectateur d’en faire une lecture démocratique, chaque spectateur recevant les images suivant sa manière de voir, suivant ses niveaux ou ses couches de désir, plaisir et compréhension personnels. C’est ce que j’appelle l’espace poétique. Si l’on considère aujourd’hui que le meilleur système pour la collectivité et l’individualité humaines est la démocratie, la démocratie prend un risque semblable. Je peux juste vous dire que je n’avais pas du tout l’intention d’associer la femme ninja et les kamikazes et que je ne vois pas la référence dans le film en tant que spectateur. Pour commencer, il n’y avait jamais eu de femme-kamikaze à l’époque où j’ai écrit la scène. Et je ne puise jamais mon inspiration, surtout l’humour, dans des événements aussi morbides et horribles. En outre, le moins qu’on puisse dire, c’est que la femme ninja sélectionne ses cibles et ne tue pas elle-même. Elle emploie seulement des figures de ninja dans un ballet esthétique. Il s’agit d’humour et d’ironie, et j’espère que cela sera reçu comme tel.
Lors du Festival de Cannes, vous avez déclaré que vous n’appeliez de vos vœux ni un Etat israélien ni un Etat palestinien, ne pensez-vous pas que cette position est par trop utopique ?
Je serai clair, d’autant que certaines personnes ont entendu des choses que j’ai dites hors contexte. Ce n’est pas que je sois contre un Etat palestinien. En dehors des aspirations nationalistes, je crois que, si un Etat indépendant pour les Palestiniens signifie la fin de l’occupation, si cela veut dire pour un Palestinien de se lever le lendemain et ne plus voir un char ou un soldat qui le met en joue, si cela signifie vivre en sécurité et avoir la liberté de mouvement, gagner décemment sa vie et envoyer les enfants à l’école, alors qu’il en soit ainsi. C’est sans doute nécessaire. Mais le problème ne sera pas résolu. Il demeure une partie des Palestiniens qui ont des papiers d’identité israéliens et qui sont qualifiés de citoyens israéliens, mais qui ne sont pas traités comme tels. Israël ne peut pas continuer à être un Etat qui ne sert que ses citoyens juifs pendant qu’il ignore ses citoyens palestiniens. Au contraire, il continue toujours de les traiter comme des citoyens de seconde catégorie, les oppressant et leur faisant subir du racisme. Pour ces raisons, je dis qu’Israël doit cesser d’exister en tant qu’Etat sioniste et devrait commencer à exister en tant qu’Etat démocratique et laïque traitant tous ses citoyens également.
Mais, ensuite, je pose, à long terme et quand toutes les blessures se seront refermées, la question : pourquoi deux Etats, pourquoi des frontières, pour faire quoi, pourquoi pas binational, pourquoi le nationalisme ? La définition d’Etat, dans la perspective de paix, devrait aussi être questionnée, définie, redéfinie. Est-ce utopique ? Si je fais des films, c’est pour créer une réalité potentielle meilleure. C’est pour abattre des barrières et pas pour en créer. C’est pour nous libérer de toutes les règles et les règlements imposés à nous par les structures au pouvoir ; pour avoir du plaisir et chercher le désir et les manques du présent. Aussi intensément que possible.
Elia Suleiman, réalisateur
Propos recueillis par Jacques Mandelbaum