Tunisie Réveille Toi ! http://www.reveiltunisien.org/ Site d'information et d'opinion sur la Tunisie fr SPIP - www.spip.net Nouvelle prison, premières déconvenues http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2332 http://www.reveiltunisien.org/spip.php?article2332 2006-10-18T18:53:31Z text/html fr Luiza Toscane, Oum Mariem Prison violence prisonnier politique famille tunisienne La fermeture annoncée de la prison du 9 avril est effective. De nombreuses familles de prisonniers politiques ont appris le transfert des leurs vers d'autres prisons, souvent éloignées de leur domicile et n'ont pas pu, souvent visiter les prisonniers comme elles le faisaient à la prison de Tunis . Une autre partie des prisonniers a été transférée à la nouvelle prison d'El Mornaguia , à une quinzaine de kilomètres de la capitale. Les familles en ont été informées quand elles ont trouvé porte close à la (...) - <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?rubrique6" rel="directory">Vivre sous la dictature</a> / <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot19" rel="tag">Prison</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot88" rel="tag">violence</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot93" rel="tag">prisonnier politique</a>, <a href="http://www.reveiltunisien.org/spip.php?mot149" rel="tag">famille tunisienne</a> <div class='rss_texte'><p>La fermeture annoncée de la prison du 9 avril est effective. De nombreuses familles de prisonniers politiques ont appris le transfert des leurs vers d'autres prisons, souvent éloignées de leur domicile et n'ont pas pu, souvent visiter les prisonniers comme elles le faisaient à la prison de Tunis [<a href='#nb1' class='spip_note' rel='footnote' title='Se référer au communiqué de l'AISPP en date du 2 septembre 2006.' id='nh1'>1</a>]. Une autre partie des prisonniers a été transférée à la nouvelle prison d'El Mornaguia [<a href='#nb2' class='spip_note' rel='footnote' title='Prison d'El Mornaguia, 1110 Tunis' id='nh2'>2</a>], à une quinzaine de kilomètres de la capitale. Les familles en ont été informées quand elles ont trouvé porte close à la prison du 9 avril et se sont entendues dire de se présenter le 11 septembre à la nouvelle prison.</p> <p>Il semblerait que toutes les familles, quel que soit l'ancien jour de visite au 9 avril, aient été convoquées ensemble le lundi 11 septembre à Mornaguia, créant un afflux inhabituel de visiteurs dès 8 heures du matin. « Le 11, nous nous y sommes rendus, mais quelle catastrophe, l'anarchie complète, le nombre de familles était énorme. Le personnel et le directeur sont les mêmes qu'au 9 avril mais ne contrôlent pas la situation. Un agent sortait et disait aux visiteurs de se diriger vers une porte puis un autre arrivait pour nous diriger vers une autre porte, et à chaque fois un flux de personnes de tous âges couraient dans ce sens.</p> <p>Comme les portes ne s'ouvraient pas, les gens ont fini par frapper à la porte avec force pour qu'ils ouvrent cette prison et les fassent rentrer. Il y a des cris des deux côtés, des visiteurs et des agents de sécurité. On nous a appelés à nous rendre à la salle des visiteurs. De très longues queues se sont formées afin que deux agents enregistrent les noms des visiteurs, ce qui a duré des heures sans que les agents ne parviennent à tous les enregistrer. Ensuite, ces visiteurs ont encore attendu deux à trois heures d'être appelés. Puis il y avait une autre queue devant la porte et les gens ne trouvaient pas d'abris pour se protéger de la chaleur. Il y avait des parents âgés et malades, des nouveaux-nés, qui se sont assis par terre. Ils ont commencé à dire, qui « si on avait su que c'était pour un pique-nique, on aurait ramené un poste de télévision », qui « on aurait apporté un parasol », sans compter les réclamations et protestations. »</p> <p>Une famille renchérit : « Nous étions là à 8 heures du matin, nous n'avons pu rentrer qu'à 15 heures 15. La prison n'était pas prête, il y avait un technicien avec un tournevis et des agents qui ramenaient des chaises noires pour les installer. Sans exagération, nous n'avons pas vécu un jour pareil depuis le 1er jour, celui de son arrestation »</p> <p>Quant aux visites, elles se déroulent dans une grande salle rectangulaire, étroite. Les prisonniers attendaient visiblement aussi depuis longtemps. Les familles sont séparées par des cloisons. Pas de chaises pour les familles, pas d'espace non plus : chaque « box » ne peut recevoir au plus que deux personnes, les autres doivent rester derrière. Le double grillage du 9 avril a laissé place à un mur surmonté d'une double vitre fumée non trouée et la conversation se fait, aux dires d'une famille « par téléphone et sans le téléphone ». Autant dire que le prisonnier n'entend rien, que les familles hurlent, et que les agents pénitentiaires... entendent tout. Pour couronner le tout c'est un agent qui assiste à l'entretien derrière le prisonnier qui clôt la visite en raccrochant le téléphone.</p> <p>Les premières commentaires des prisonniers révèlent une amélioration de la situation des prisonniers politiques, regroupés par six ou huit, dans des cellules aérées, aménagées d'une télévision, d'un ventilateur et de sonnette.</p> <p>D'autres familles n'ont pas eu cette chance, qui au terme d'une journée d'attente, ont dû rebrousser chemin sans voir leur parent.</p> <p>Parmi les prisonniers politiques transférés à la nouvelle prison d'El Mornaguia : Ali Zouaghi, Mohammed Akrout, Habib Ellouze, Frej El Jemi, Abdelkarim Harouni, Sadok Chourou, Ali Chniter, Mohammed Gueloui, Abdallah Messaoudi, Halim Atef Kacem, Samir Ben Tili ou encore Hatem Zarrouk</p> <p>Oum Mariem et Luiza Toscane</p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p>[<a href='#nh1' id='nb1' class='spip_note' title='Notes 1' rev='footnote'>1</a>] Se référer au communiqué de l'AISPP en date du 2 septembre 2006.</p> <p>[<a href='#nh2' id='nb2' class='spip_note' title='Notes 2' rev='footnote'>2</a>] Prison d'El Mornaguia, 1110 Tunis</p></div>