Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
Les prisonniers à "caractère spécial"
Ou
La tragédie des prisonniers politiques en Tunisie
Un livre contre la violence du déni
Quatrieme partie
Les conditions de détention
“Le chef du pavillon, le dénommé Abdel Majid Tissaoui, en était arrivé à boucher le minuscule trou en bas de la porte de la cellule, à l’aide d’un bout de chiffon imbibé d’excréments”.
Tout simplement inhumaines : objectivement, on ne peut qualifier autrement, les conditions de détention dans les prisons tunisiennes : Une grande surpopulation et toute la promiscuité qui s’en suit ; une absence totale du strict minimum d’hygiène ; des conditions sanitaires lamentables ; une absence d’aération et un faible éclairage, avec tout ce que cette situation entraîne comme conséquences sur la santé et l’équilibre psychique des détenus.
La surpopulation entraîne un vacarme permanent qui détruit les nerfs et maintient les détenus dans un climat de tension permanente. La promiscuité est responsable, en grande partie, des déviances et violences sexuelles pratiquées parfois publiquement.
L’insalubrité, quant à elle, engendre des nombreuses affections, notamment cutanées telles que la gale. Les chambrées manquent toutes d’aération et de lumière. Quand quelques unes en disposaient, il se trouve toujours quelqu’un pour imaginer à les réduire. C’est ainsi que le directeur de la prison de Borj Erroumi, le dénommé Bel Hassen Kilani a entrepris en 1993, de réduire les dimensions des fenêtres. Nombre d’occupants de ces chambrées ont connu les années suivantes, une baisse de la vue. Hassen Naïli a vu son acuité visuelle baisser de –2 à –7, Samir Dilou de –1,5 à – 4,5. D’autres ont hérité de maladies respiratoires et de sensibilité (Brahim Zoghlami, Dhafer Zribi, Toumi Mansouri…).
Le règlement des prisons stipule textuellement, dans son article 10, que la direction pénitentiaire se doit d’assurer un lit avec couvertures pour chaque détenu. La réalité est bien différente. Ce que la loi envisage est tout simplement un privilège accordé à ceux qui sont chargés par l’administration des missions d’espionnage des islamistes ou encore de leur rendre la vie impossible. Il est rare qu’il y ait plus de deux toilettes dans une chambrée, quelque soit le nombre de détenus qui l’occupent. C’est le cas par exemple de la chambrée G1 à la prison civile de Tunis qui accueille plus de trois cents détenus, ou bien la chambrée 2 de la prison de Sousse qui en accueille trois cent vingt. Les murs des toilettes sont le plus souvent très bas et sans porte. A la prison de Sousse, c’est un rideau sale et infecte qui fait office de porte. La toilette consiste souvent en un simple trou dont émanent, en permanence, des odeurs nauséabondes. Les rats y pullulent et en sortent dès que les bruits baissent la nuit ou au cours de la sieste.
Certains rats poussent l’audace jusqu’à s’attaquer aux détenus quand ils font leurs besoins. Cela est souvent arrivé à la chambrée 2 de la prison de Sousse. Des rats attaquent aussi les détenus en plein sommeil Cela est arrivé à la chambrée 2, à la prison de Sousse, à Mohamed Sayari à la chambrée A5 à Borj Erroumi en 1994, et même à la cour (le cas du détenu Thabet M’Rabet à la prison de Jendouba en 1999).
Les détenus sont rassemblés dans les chambrées sans distinction d’âge ou de charges criminelles, sans distinction aucune entre politiques et droits communs, entre inculpés et condamnés. Ainsi on rencontre dans la même chambrée des vieillards et des jeunes, bien que le règlement des prisons stipule clairement dans son article 7 “que les détenus sont classés selon le sexe, l’âge, la nature du crime, la situation légale, condamné ou inculpé, primo- condamné ou récidiviste”.
La surpopulation et la promiscuité sont des traits permanents à toutes les prisons tunisiennes. Les chambrées accueillent deux fois plus de détenus qu’elles ne sont en mesure d’accueillir normalement. Ainsi, avoir un paillasson n’est accessible qu’aux privilégiés ou parfois après une attente interminable qui dure de longues semaines. Tout au long de cette période, le détenu n’a pas de place fixe et couche sur des couvertures à même le sol. Il est parfois très difficile de trouver une place où l’on peut mettre sa couverture. Quant aux couvertures, elles sont pliées après usage, tous les matins, sans même avoir été secouées. Elles gardent ainsi toutes leurs saletés, leur poussière et leurs poux. On peut imaginer l’odeur pestilentielle qui se dégage de telles couvertures après un usage continu et sans lavage.
Quand vient le moment de se coucher, les détenus sont mis en rang. Dès que le gardien de la chambrée intime l’ordre de se coucher, les détenus s’exécutent en se mettant sur les couvertures, formant ce qu’on appelle le tas. L’espace ne suffisant pas à ce qu’ils se mettent sur le dos, c’est donc sur le côté qu’ils le font, sans pouvoir bouger. C’est la position “couteau”. Au cas où un détenu se lève au milieu de la nuit pour un besoin naturel, il perd sa place. Certains n’arrivent pas à trouver de place pour dormir que sous les paillassons, emplacement réservé d’habitude pour les couffins et les chaussures. Dans le jargon des prisons cela s’appelle la position camion, c’est à dire celle du mécanicien se couchant sur le dos pour les réparations d’un camion. D’autres détenus ne trouvent de place que sur les étagères réservées, d’habitude aux vêtements et autres effets personnels.
Témoignage du prisonnier Samir Dilou
Les conditions de détention à la prison de Sousse sont terriblement difficiles. La chambrée 2 a en principe une capacité d’accueil de soixante dix détenus, mais dans les faits ce sont plus de trois cents détenus qui s’y agglutinent. Elle dispose d’un seul coin toilette sans lumière. Etant donné le peu de lumière dans la chambrée, c’est donc l’obscurité totale qui règne dans les toilettes.
Quand on rentre dans la chambrée, il faut écarquiller les yeux pendant un moment pour s’y retrouver. Au début, on observe de simples silhouettes d’hommes et d’objets. L’aération n’est pas meilleure que la luminosité. Il y a tout juste trois petites fenêtres ou plutôt des trous d’aération. La chaleur y est étouffante et la moiteur comparable à celle que l’on rencontre dans un Hammam. Les détenus ne s’y trompent pas et l’ont surnommée la pièce chaude du Hammam. Il arrive souvent que les détenus perdent conscience.
Lors d’une des rares fois où nous avons sorti les paillassons pour nettoyer la chambrée, tout le monde s’est rendu compte que cette dernière ne pouvait accueillir tous les détenus en position debout.
Au cours de l’été 1991, le nombre de détenus occupant cette chambrée, sans ventilateur ni extracteur, est passé à trois cents vingt. Un certain jour, trois détenus d’Ennahda ont perdu connaissance en même temps. Aussitôt les clameurs et les cris Allah Akbar fusèrent. Les gardiens n’osèrent pas ouvrir la porte, croyant à une révolte. Ils entrèrent au bout d’une demi heure, à l’arrivée du directeur. Les trois victimes furent aussitôt transportées à l’hôpital et on a dû sortir les autres détenus dans la courette. Nous y passâmes une heure. Le lendemain l’administration réduisit le nombre d’occupants et installa des ventilateurs dans la chambrée. On nous fit d’autres promesses pour améliorer les conditions de détention qui ne furent jamais tenues.
Témoignage du prisonnier Lotfi Senoussi
Au cours de l’été 1991, j’ai été transféré avec un certain nombre de détenus à la chambrée 17, au pavillon d’isolement de la prison de Tunis. Elle était sans aération ni même équipée d’extracteur. Nous étions onze détenus. Davantage encore, le chef du pavillon, le dénommé Abdel Majid Tissaoui, en est arrivé à boucher le minuscule trou situé en bas de la porte de la cellule, à l’aide d’un bout de chiffon imbibé d’excréments. Le préposé à la surveillance de nuit, Néji Habibi qui en fût témoin, a refusé quant à lui de l’enlever prétextant que cela relevait de la compétence de l’équipe du jour.
Tant que j’étais à la prison de Borj Erroumi, d’octobre 1991 à mai 1992, dirigée à l’époque par Mohamed Zoghlami, mes compagnons et moi étions privés de couvertures et de matelas. Nous dormions à même le paillasson en fer qu’on essayait d’adoucir à l’aide de divers vêtements et d’effets personnels.
Au cours de l’été 1992, nous avons été transférés à la chambrée D3 à la prison civile de Tunis. Normalement la chambrée peut accueillir au plus une trentaine de détenus, mais l’administration nous y plaça à soixante dix, pour moitié de droit commun et pour l’autre des politiques. Durant les mois de juillet et d’août, personne n’arrivait à dormir. Quand on sortait à la promenade, nous étions tellement fatigués qu’on dormait debout, adossés au mur. Au mois de septembre 1992, nous avons été transférés à la chambrée B1. Celle-ci avait une capacité d’accueil de soixante personnes, mais il y en avait plus de trois cents, tous nus ou presque, tant il faisait chaud. C’était pourtant l’automne. Presque tout le monde couchait à même le sol dans l’espoir qu’une place se libère sur le paillasson. Chaque paillasson accueillait trois détenus à son niveau supérieur, quatre plus bas et davantage encore au niveau inférieur où l’on met d’habitude, les couffins et les chaussures. C’est ce niveau qui est surnommé “camion” par les détenus de droit commun.
Le premier janvier 1995, j’ai été transféré à la chambrée D4, avec d’autres compagnons. La chambrée ne pouvait accueillir normalement plus de huit détenus, mais nous étions vingt deux à nous y installer. L’atmosphère était suffocante, ce qui nous a obligé à nous mettre en maillot de corps, malgré le froid hivernal.
Témoignage du prisonnier Mohamed Guéloui
Au mois de mai 1991, nous avons été concentrés dans la chambrée 18, au pavillon d’isolement. C’est une chambrée exiguë de 4/3,5 m comportant un seul coin toilette et aussi une seule fenêtre. Nous étions seize à nous y retrouver.
En 1995, quand je fus transféré à la prison de Borj Erroumi, j’ai été placé dans la chambrée C3 qui avait une superficie de cinquante m2 (10/5 m), non équipée d’extracteur, avec deux fenêtres sur le même côté, ce qui ne permettait aucun brassage d’air. Pourtant, nous étions cinquante quatre détenus à l’occuper.
Témoignage du prisonnier Ahmed Lâamari
En date du 4 novembre 1991, on m’avait mis à la chambrée H3 de la prison civile de Tunis. La chambrée pouvait accueillir tout au plus trente six détenus, mais nous étions plus de soixante dix. Durant les mois de janvier et février, j’ai dû dormir à même le sol sans le moindre matelas. C’est dans ces conditions que j’ai contracté un rhumatisme articulaire qui me ronge l’épaule gauche depuis plus de neuf ans.
Témoignage du prisonnier Adel Essoufi
A la prison de Borj Erroumi, on m’a obligé à coucher à même le sol durant les deux mois de décembre 1992 et janvier 1993, avant d’obtenir enfin un paillasson.
Témoignage de Mounir Labidi
A la prison du Kef, on m’a mis en 1995, dans une chambrée faite normalement pour cinquante détenus, mais qui accueillait cent cinquante trois. La densité était telle qu’il était impossible de se déplacer normalement sans piétiner les personnes assises ou étendues. Pour aller jusqu’aux toilettes, il fallait marcher sur les bords des lits.
Témoignage de Abderrazak Mezguérichou
En date du 16 janvier 1996, j’ai été transféré à la prison de Gabès où je fus placé dans la chambrée 10, qui ne disposait ni de fenêtres ni d’aération. J’ai refusé d’y rester et j’ai été sanctionné par un placement en pavillon d’isolement dont les cellules ne disposaient d’aucune commodité. Nous étions trois détenus dans une cellule de 2/1,5 m. On ne pouvait s’asseoir ou dormir qu’à tour de rôle. Le 18 décembre 1998, j’ai été transféré à la prison de Tunis où je fus mis dans la cellule E7. Cette dernière avait une superficie de 7,5 m2 (3/2,5), sans aucune aération, hormis une petite fenêtre qui ouvre sur un espace clos. Trois autres détenus partageaient cette cellule avec moi. L’humidité était très grande car le soleil ne pénétrait pas dans la cellule.
Quand nous avions protesté et réclamé des améliorations de nos conditions, le responsable du pavillon, le dénommé Omar Habibi, nous avait répondu que notre transfert dans une prison proche de nos familles avait un prix : c’était le silence et la résignation.
Témoignage du prisonnier Ridha Boukadi
Le 3 août 1996, j’ai été mis à l’isolement dans la chambrée 7 du pavillon d’isolement. La chambrée était dans état de saleté indescriptible, obscure à ne pouvoir distinguer les objets qu’avec peine et au bout d’un long moment. La lampe électrique était dans un coin, à cinq mètres de hauteur, au milieu d’un grillage qui la cachait entièrement. Ce n’est pas la lampe qu’on voyait, mais les rayons de lumière qui en échappaient. Et encore, c’était très vague.
Il n’y avait rien dans la chambrée, en dehors d’un matelas et de deux couvertures, plus crasseux les uns que les autres et dégageant une odeur nauséabonde. C’était un abri idéal pour les poux, puces et punaises. L’humidité était écrasante étant donné l’absence d’aération. La seule fenêtre qui ouvrait sur la cour extérieure avait été fermée avec d’immenses soins à l’aide d’une plaque de fer, comportant un certain nombre de trous.
Et comme si la surpopulation, l’absence d’aération et de lumière ne suffisaient pas, nombre de prisons connaissent périodiquement et surtout en été, de graves pénuries d’eau. Evidemment cela pose de nombreux problèmes au plan de l’hygiène. La douche, déjà irrégulière, devient impossible dans de telles conditions. On ne peut, non plus, nettoyer les toilettes qui dégagent en permanence des odeurs pestilentielles et, encore moins, laver nos vêtements.
Témoignage du prisonnier Lotfi Senoussi
En 1991, à la prison de Borj Erroumi, j’ai été placé dans la chambrée 11 qui ne disposait que d’un seul coin toilette. Nous étions quatre vingt détenus. La chambrée ne disposait pas d’eau ce qui nous obligeait à la chercher dans la cour intérieure de la prison où il y avait un robinet.
Curieusement, l’eau n’était pas tout à fait gratuite et nous devions la payer de nos poches. Dans certains cas et pour subvenir à nos besoins d’eau, pour les ablutions ou autre chose, nous étions obligés de recueillir l’eau des flaques de pluie qui se forment dans la cour.
Témoignage du prisonnier Brahim Zoghlami
En 1993, les chambrées B et C de la prison de Tunis, ne recevaient de l’eau qu’entre 23 heures et 5 heures du matin. Au cours de l’été de cette année, il y a eu une coupure électrique qui entraîna l’arrêt du ventilateur et de l’extracteur. Il n’y avait pas d’eau non plus. La chaleur avait atteint des sommets inégalés et la chambrée s’était transformée en un enfer. De nombreux détenus perdaient souvent conscience. Les gardiens furent obligés de sortir tous les occupants dans la cour et de les arroser d’eau à l’aide des lances d’incendie.
Témoignage du prisonnier Mounir Labidi
Au mois de mars 1994, j’ai été transféré à la prison de Borj Erroumi. La quantité d’eau qui y été allouée à chaque détenu au cours de l’été était de cinq litres. C’était pour boire, se laver, laver ses effets et faire les ablutions !
Témoignage du prisonnier Samir Dilou
En 1994, la chambrée 4, aile B à la prison de Borj Erroumi, souffrait d’une grave pénurie d’eau. Le filet d’eau qui coulait du robinet, était utilisé pour remplir les ustensiles des occupants de notre chambrée et de bien d’autres chambrées qui n’ont pas de robinet. Pour obtenir ses cinq litres d’eau, il faut donc attendre longtemps et parfois graisser la patte au gardien.
Au mois de juin, il nous est arrivé de ne pas avoir même d’eau de boisson. En période de pénurie, l’eau, déjà précieuse en temps normal, le devient davantage. Chacun de nous dépensait des trésors d’ingéniosité pour la cacher de peur du vol. Le vol se faisait surtout lors de notre sortie en promenade, parfois avec l’encouragement du caporal, le dénommé Abou Bekr Dridi (prisonnier de droit commun).
L’article 14 du règlement des prisons stipule que “le détenu a droit à la promenade quotidienne d’une heure au moins”. C’est la durée minimum. Mais les directeurs des prisons la considèrent comme un maximum. En fait ceux qui peuvent en disposer, sont de véritables privilégiés. Dans la plupart des prisons, les détenus font la promenade pendant vingt minutes, deux fois par jour. Dans certaines prisons, la promenade est réduite juste à sept minutes.
Témoignage du prisonnier Brahim Zoghlami
En 1993, j’étais à la prison de Mahdia où j’occupais la chambrée 16 en compagnie de trente détenus. La surface de la courette de promenade était de trente mètres carrés (5/6 m). Nous nous y tenions debout tout au long de la promenade.
Témoignage de prisonnier Abdel Krim Bâalouch
Le directeur de la prison de Houareb, Nabil Aïdani, avait décrété en 1995, que la promenade consistait simplement en deux tours en rangs serrés. Nous passions le reste du temps assis.
Témoignage de prisonnier Lotfi M’hiri
La prison de Sfax connaît une très grande surpopulation qui impose au détenu de demeurer tout le temps sur place, dans la chambre, sans bouger. La promenade est donc la seule occasion pour nous de bouger et de marcher un peu. Mais tel n’était pas l’avis du directeur, Adel Abdel Hamid, qui avait décrété que les détenus devraient se mettre assis dès leur sortie de la chambre.
Pour justifier sa décision, il avait inventé un prétexte fallacieux selon lequel, certains façades, des immeubles avoisinants, surplombaient la cour de promenade et qu’il y avait des risques que les détenus n’embêtent les dames qui sortent aux balcons.
Témoignage du prisonnier Mohamed Guéloui
En 1996, je me trouvais au pavillon d’isolement à la prison de Houareb. La cour de promenade était très étroite, à peine quinze mètres carrés pour huit détenus. Elle ne reçoit le soleil que pendant les mois d’été.
Témoignage du prisonnier Ridha Boukadi
En 1996, j’étais à la prison de Tunis au pavillon de l’isolement qui se trouvait au-dessus de l’infirmerie. La promenade ne durait pas plus de sept minutes. La mise en isolement total des détenus, était une des nombreuses mesures arbitraires en pratique. Une fois dans sa cellule, le détenu est totalement coupé de son environnement ; il n’a d’autre lien qu’avec le gardien chargé de le surveiller. Même les autres gardiens n’avaient pas le droit d’entretenir des relations avec lui. Les rapports avec les détenus sont régis par les seules considérations sécuritaires.
En 1996, deux détenus ont été placés en isolement sous les numéros un et deux. Personne ne connaissait rien d’autre d’eux que leurs numéros respectifs. C’est ce que m’a rapporté un détenu qui connût l’isolement dans la même période.
Témoignage du prisonnier Néjib Ellaouati
J’ai été mis à l’isolement dans une cellule située audessus de l’infirmerie de la prison. Elle était dépourvue de tout. Il n’y avait ni toilette, ni aération, ni eau. La fenêtre était fermée avec des clous et donc condamnée. J’avais un sceau d’eau pour ma toilette et autres besoins et un autre pour les eaux usées. Je devais frapper à la porte et attendre qu’on vienne m’ouvrir pour faire mes besoins naturels. Les heures de promenade n’étaient pas régulières et il arrivait souvent qu’on m’oublie. Parfois je ne quitte pas mon isolement de la journée et il n’est pas rare qu’on oublie de me servir à manger.
Témoignage du prisonnier Abdallah Zouari
En 1995, j’ai été transféré à la prison de Réjim Mâatoug en plein désert. Elle avait pour directeur, à l’époque, le dénommé Mourad Hannachi. J’ai tété mis en isolement durant cinq mois pendant lesquels je n’avais vu personne d’autre que mon geôlier. Ce dernier ne me laissait quitter ma geôle que pendant cinq minutes le matin et autant le soir. C’était tout juste ce qu’il me fallait pour faire mes besoins, laver mes vêtements et ma vaisselle et me fournir en eau.
Pour me conduire à la douche, on me bandait les yeux. L’adjoint au directeur, le dénommé Kilani Hani, prenait soin de me couvrir encore la tête d’une couverture pour m’empêcher de voir quoique ce soit. C’est en aveugle qu’on m’y amenait.
En 1998, à la prison de Houareb, dirigée à l’époque par le dénommé Riadh Amari, je fus mis en isolement dans une cellule se trouvant juste sous le dortoir des gardiens. L’eau usée coulait abondamment du plafond. J’y suis resté pendant trois mois, sans jamais sortir en promenade ne serait-ce qu’un instant. D’autre part, le directeur m’avait privé de nourriture pendant trois jours.