Vote à bulletin secret

sina — 2004-10-21T15:13:28Z

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Gâteau d'indépendance

sina — 2004-03-20T19:03:08Z

Il n'y en a pas pour tout le monde

Les Aigles de Carthage

sina — 2004-02-18T21:01:49Z

Les « animaux » de la politique

sina — 2004-02-04T21:15:14Z


Dessin de Sina

L'homme est par sa nature un animal politique, disait Aristote, plus que n'importe quel animal parce qu'il est le seul qui a un langage lui permettant de manifester le juste et l'injuste. Mais aussi parce qu'il est le seul animal pouvant vivre dans une société politiquement organisée. Aujourd'hui, et dans le langage commun, on désigne souvent d'animal politique tout homme politique qui se trouve être un fin tacticien politicien, combattif, persévérant, habile, joueur, etc... toujours en vie politiquement même s'il est l'otage d'un environnement hostile et toujours entrain d'apprendre de ses erreurs passés afin d'atteindre l'objectif politique qu'il s'est défini.

Karl Popper écrivait que l'homme est le seul animal capable d'accumuler des connaissances acquises via un processus d'apprentissage, en apprenant de ses erreurs passées (learning by doing), de les répandre entre ses semblables de la même génération et entre les générations. Pour Popper, ce qui distingue l'homme de l'animal c'est que l'homme apprend de ses erreurs.

Toutefois, le spectacle du vide prolongé offert par l'opposition tunisienne, les subterfuges, les changements de vestes ou d'alliances, l'opportunisme des uns et des autres, l'esprit clanique, les paris lancés sur le cheval gagnant, surgissant des sérails du régime, et cela depuis plus de 15 ans, imposent le constat suivant : en Tunisie, qu'on soit dans le monde réel ou dans le monde virtuel, on n'a pas affaire à des animaux politiques mais plutôt à des « animaux » de la politique, y compris moi-même, ces derniers contrairement au premiers n'ont jamais pu apprendre de leurs erreurs passées ou des erreurs passées de leurs aînés.

Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique lorsqu'on soutient la candidature fantaisiste d'un certain Nejib Chebbi alors qu'il est inéligible ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique lorsqu'on soutient la candidature d'un certain Harmel d'Ettajdid, un parti qui doit sa survie à son soutien implicite à la répression du régime à l'égard des islamistes ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique lorsqu'on appelle à un changement de l'intérieur du système pour l'instauration de la démocratie, que ces appels de pieds soient adressés à la police, au RCD (Manaï) ou à un technocrate de la banque mondiale : même si je comprends bien la situation dans laquelle se trouve Salah Karker et son désir d'en finir coûte que coûte avec cette honteuse assignation à résidence, mais au prix d'une alliance avec le diable ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique lorsqu'on fait de la politique de l'expérimentation loin de toute réflexion ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique lorsqu'on parle de pôle démocratique ou progressiste (pour ne pas dire fantaisiste), de front uni, d'unions d'oppositions alors qu'on sait au fond de nous-mêmes que ceci n'est pas possible dans la Tunisie d'aujourd'hui avec les acteurs politiques actuellement présents ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique lorsqu'on a des partis politiques sans militants ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique lorsqu'on s'arrange entre copains pour épargner la critique ou l'autocritique de l'opposition ou des clans ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique quand le Ghannouchi d'Ennahda joue au plus opportun ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique quand les islamistes et la gauche jouent aux plus communs ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique lorsqu'on parle de la démocratie des tyrans ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique quand on veut être le défenseur de la liberté d'expression en censurant ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique quand on veut être l'apôtre de la liberté d'expression en moralisant ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique quand on se comporte comme ceux que nous critiquons ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique quand on qualifie nos actions d'événements ? Comment peut-on ne pas être autre chose qu'un « animal » de la politique quand on fait des droits de l'homme et de la liberté de la presse des fonds de commerce ambulants ?

Enfin, si vous vous êtes accommodés à votre ferme alors restez ce que vous êtes, des « animaux » de la politique.

Aux armes... etc.

sina — 2004-01-28T22:00:38Z

Le dessin de la semaine

sina — 2004-01-14T21:36:50Z