Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
Le parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT) appelle à boycotter les élections du 25 octobre 2009 et à la mobilisation du peuple tunisien pour conquérir ses droits et mettre fin à la dictature
(Traduction de l’arabe)
Introduction
A quelques semaines des élections présidentielles et législatives du 25 octobre 2009, les conditions minimales pour la tenue d’élections libres et transparentes sont absentes. Il est évident qu’aucun changement ne viendra modifier cette situation durant la période restante. L’ensemble de l’opposition s’accorde sur le fait que les conditions dans lesquelles se dérouleront ces élections sont pires que celles des élections précédentes. Ces élections ne seront en aucun cas la consécration de la volonté du peuple tunisien. D’ailleurs, convaincu de l’absence de tout enjeu, ce dernier observe une totale indifférence vis-à-vis de cette échéance.
Avant de nous prononcer sur la participation ou le boycott des élections, nous avons cherché, tout au long des derniers mois, à persuader les composantes de l’opposition de la nécessité de se rassembler et d’adopter une attitude commune. Une attitude qui donne la priorité à la lutte pour imposer des conditions minimales pour des élections libres et transparentes. Mais les différentes évaluations de la situation politique et les calculs des uns et des autres ont empêché la réalisation de cet objectif. Ainsi, l’opposition affronte aujourd’hui cette échéance les rangs dispersés, incapable de s’entendre sur une position unitaire qui lui permettrait de renforcer sa position sur la scène politique, développer son influence au sein du peuple et préparer les conditions pour affranchir le pays du joug de la tyrannie et de la dictature. Aujourd’hui, il est devenu indispensable pour nous d’annoncer publiquement notre position des élections d’octobre prochain.
Nous allons exposer dans ce texte notre position vis-à-vis des élections à venir, après avoir analysé les conditions dans lesquelles elles vont se tenir et répondu à certaines idées développées lors des débats qui ont animé la scène politique sur le sujet.
1- Un climat politique verrouillé caractérisé par la répression
La situation politique actuelle se caractérise par la répression systématique des libertés individuelles et publiques. Une répression qui n’épargne aucune classe ou couche populaire, ni aucun courant idéologique ou mouvement politique, qu’il soit reconnu ou non. Les classes et les couches populaires subissent de plein fouet le poids du chômage, la pauvreté, la marginalisation, les maladies et l’ignorance. Leurs conditions de vie se sont encore aggravées avec la crise économique actuelle. Sur un autre plan, elles sont victimes d’une répression généralisée et systématique et privées du droit de s’exprimer librement sur les sujets qui les concernent, qu’il s’agisse de politique intérieure ou de politique étrangère. Le peuple tunisien est privé du droit de défendre ses intérêts et ses aspirations et de protester contre les injustices qui lui sont infligées. Les événements qui se sont déroulés dans le bassin minier l’année dernière et la brutalité de la réaction du régime policier de Ben Ali témoignent de la relation qu’il entretient avec la population. Il n’a pas hésité à tirer sur des manifestants désarmés qui revendiquaient pacifiquement le droit au travail et à une vie digne.
Les partis reconnus n’arrivent même pas à organiser une réunion dans un espace public, ni même dans leurs propres locaux parfois. Par d’ailleurs, ils se trouvent incapable d’assurer la distribution de leurs journaux toutes les semaines. C’est la police politique qui décide, avec brutalité et à l’abri de tout contrôle, quand et avec qui ils peuvent ou pas se réunir et quand ils peuvent distribuer ou pas leurs journaux. Sans parler des agressions physiques subies par leurs cadres et dirigeants, de la multiplication des poursuites judicaires reposant sur des accusations montées de toutes pièces à leur encontre et des manœuvres du régime pour les déstabiliser et paralyser leurs activités.
Les partis et les courants idéologiques et politiques non reconnus subissent de plein fouet la répression policière, l’interdiction et les poursuites. Leurs militants ne sont pas libres de leurs mouvements. Ils font l’objet d’une surveillance continue et sont souvent victimes d’agressions et de condamnations judiciaires. Des milliers d’entre eux, anciens prisonniers politiques, sont privés de leurs droits civiques et politiques. L’arbitraire va jusqu’à les empêcher d’assister à des activités et des manifestations autorisées. Ils ne peuvent ni se présenter aux élections ni voter. Des centaines de tunisiens appartenant à différentes familles intellectuelles et politiques vivent en exil depuis environ vingt ans, ils n’ont pas le droit de rentrer au pays et ne peuvent même pas obtenir un passeport. Ils subissent d’intenses pressions pour renier publiquement leur appartenance politique. Le chantage au retour va jusqu’à exiger d’eux d’exprimer leur "repentance" et de déclarer non seulement leur fidélité au régime, mais aussi leur soutien à la candidature de Ben Ali aux prochaines élections. Ainsi, ils retourneront humiliés et totalement soumis.
Les arrestations au sein des jeunes se poursuivent sous prétexte de la fameuse "lutte contre le terrorisme". Les détenus soupçonnés d’appartenir aux mouvements "salafistes" sont victimes de torture, de procès fabriqués et inéquitables. En prison, ils sont soumis, comme tous les autres prisonniers politiques, à diverses sortes de tortures. Leurs familles sont harcelées et subissent des pressions diverses.
La situation des associations et des organisations indépendantes syndicales, professionnelles, culturelles, de défense des droits humains, de femmes et de jeunesse, reconnus ou interdites, ne diffère pas de celle des partis politiques. Toutes ces structures sont soumises à un état de siège médiatique et sécuritaire. Leurs membres sont victimes d’agressions, de procès inéquitables, de licenciements et d’interdictions de poursuivre leurs études. Pour la quatrième année consécutive, la ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) est empêchée par la force de tenir son 6ème congrès national et d’organiser la moindre activité y compris dans ses propres locaux. Le syndicat étudiant, l’union générale des étudiants de la Tunisie (UGET), est également empêché de tenir son congrès de réunification. La direction légitime de l’association des magistrats tunisiens a été renversée et remplacée par des éléments proches du pouvoir. Le syndicat des journalistes tunisiens vient de subir le même sort. Le régime a organisé un putsch contre son bureau légitime. Il a installé à sa tête ses propres barbouzes lors d’un congrès illégitime. Il cherche, ainsi, à dissimuler la situation catastrophique et arriérée des medias en Tunisie et imposer aux journalistes de s’aligner derrière la candidature de Ben Ali.
Les associations non reconnues (l’association de lutte contre la torture en Tunisie - ALTT, la ligue des écrivains libres, le conseil national pour les libertés en Tunisie - CNLT, l’association liberté et équité...) sont quotidiennement harcelées. Leurs membres subissent diverses agressions physiques et atteintes à leurs biens, afin de les empêcher d’exercer la moindre activité associative ou culturelle. Le régime de Ben Ali ne tolère aucune marge d’indépendance et d’autonomie des associations. Il n’hésite pas à user de la violence policière et instrumentalise l’appareil judiciaire et l’administration pour les étouffer et les marginaliser.
Les syndicats des travailleurs sont confrontés à la même répression. Une direction bureaucratique corrompue au service du pouvoir, s’est installée à leur tête pour imposer aux travailleurs des politiques contraires à leurs intérêts. La direction de l’union générale tunisienne du travail (UGTT) n’hésite pas à collaborer avec la police politique pour tenter d’assiéger, réprimer et marginaliser les syndicalistes démocrates.
Sur un autre plan, Ben Ali et son entourage ont la main mise sur les médias publics, semi-publics et privés, devenus de simples instruments au service de la propagande gouvernementale. Le régime contrôle également tous les espaces publics et privés, empêchant les partis de l’opposition et les associations et organisations indépendantes de les utiliser pour organiser des activités.
Cette situation politique ne permet pas la tenue d’élections libres et transparentes pouvant déboucher sur une alternance démocratique. Des élections sans liberté d’expression, d’information, d’organisation et de réunion, ne sont en aucun cas des élections libres et ne sauront traduire la volonté du peuple. Rien n’indique aujourd’hui que le régime a l’intention de changer d’attitude d’ici la tenue des dites élections. Bien au contraire, plus l’échéance électorale s’approche, plus la répression s’intensifie. En témoignent les récentes agressions à l’encontre des dirigeants du parti démocratique progressiste (PDP), parti reconnu, à Sidi Bouzid et de beaucoup d’autres militantes et militants politiques et des droits humains, les condamnations injustes de plusieurs figures du mouvement étudiant, les entraves que subissent les partis qui comptent participer aux "élections", comme le mouvement Ettajdid, qui n’arrivent même pas à obtenir des espaces publics, les campagnes diffamatoires, sur internet et dans la presse de caniveau financée par le régime, contre les personnalités politiques et les défenseurs des droits humains, la saisie masquée des journaux de l’opposition (Al-Mawkif, Attariq Al-Jadid, Mouatinoun...) et la coupure d’internet... Tout cela pour imposer un silence total à la société et faire croire à l’existence d’une unanimité autour de Ben Ali et de son régime répressif et corrompu.
2) Un système électoral antidémocratique :
La loi électorale n’a pas changé, elle ne permet aucune forme d’élections libres et transparentes. S’agissant des présidentielles, les dispositions constitutionnelles, inchangées depuis l’ère de Bourguiba*, ne permettent réellement qu’au candidat du parti au pouvoir de se présenter. En amendant la constitution lors du référendum de 2002, pour abroger l’article limitant le nombre de mandats présidentiels, Ben Ali s’est taillé une présidence à vie à peine déguisée. Aujourd’hui, il se présente pour la cinquième fois consécutive, alors que son dernier mandat devait se terminer en 2004. La loi constitutionnelle "jetable" encadrant les élections présidentielles promulguée cette année et censée permettre un cadre "pluraliste" à ces élections, a été taillée sur mesure pour assurer à Ben Ali une "victoire écrasante". A l’instar de celles de 1999 et 2004, la présente loi constitutionnelle permet à Ben Ali de désigner lui même ses rivaux et de fermer la porte devant les candidatures de personnalités indépendantes du régime issues de l’opposition ou du milieu associatif. Cette loi ne laisse même pas la possibilité aux partis légaux de choisir librement leur candidat. La candidature aux présidentielles est restreinte aux seuls secrétaires généraux des partis reconnus qui sont élus dans leur poste depuis plus de deux ans, l’objectif étant de barrer la route à certains leaders de partis dont la candidature est indésirables par le régime.
Il en va de même pour les législatives, Ben Ali a conservé le même système électoral, à savoir le scrutin majoritaire de liste, l’absence d’inscription systématique sur les listes électorales, le découpage électoral basé sur des circonscriptions de grande taille dont le nombre avoisine celui des gouvernorats, des milliers de bureaux de vote ce qui ne laisse aucune possibilité de contrôle pour l’opposition, l’organisation et le contrôle des élections relèvent du ministère de l’intérieur.
La loi ne criminalise pas la fraude et ne permet pas la poursuite de ses auteurs. Il n’existe aucune possibilité de recours devant une instance indépendante et crédible tout au long du processus électoral. L’administration est soumise à l’exécutif qui l’utilise pour contrôler le processus électoral. La justice ne jouit d’aucune indépendance, elle est devenue un instrument aux mains du pouvoir exécutif pour réprimer ses adversaires et protéger les vrais criminels ; Ceux qui pillent le pays, bradent ses richesses aux sociétés et entreprises étrangères et condamnent la population au chômage, à la pauvreté et à la marginalisation.
Le régime de Ben Ali a rejeté toutes les revendications de l’opposition qui donneraient une crédibilité aux élections : la promulgation d’une loi d’amnistie générale, la garantie de la liberté d’expression et d’organisation, en particulier la reconnaissance de notre parti et des partis interdits comme le congrès pour la république (CPR), le mouvement Annahdha, le parti du travail patriotique et démocratique (PTPD)…, la révision de la constitution pour limiter le nombre des mandats présidentiels et l’abolition de la présidence à vie, l’adoption d’un mode de scrutin proportionnel, l’inscription systématique sur les listes électorales, l’augmentation des circonscriptions et la réduction du nombre des bureaux de vote, la mise en place d’une commission indépendante qui contrôle l’intégralité du processus électoral, la criminalisation de la fraude, la neutralité de l’administration et l’indépendance de la justice. Bien au contraire, les amendements de la loi électorale décidés récemment par le régime renforcent encore le contrôle qu’il exerce sur la campagne électorale : soumission des interventions des candidats au contrôle préalable du « conseil supérieur de la communication », ce dernier est composé de membres nommés par Ben Ali lui même. Enfin, notons que le ministre de l’intérieur chargé, conformément à la loi, de l’organisation des élections, a été en même temps nommé directeur de la campagne électorale de Ben Ali et du parti au pouvoir.
Ainsi, ni le climat politique, ni la loi en vigueur ne garantissent l’organisation d’élections libres. Le sort des prochaines élections est scellé d’avance : une écrasante "victoire" de Ben Ali et de son parti face à des candidats qui auront joué un rôle de figurants et qui auront servi d’alibi pour légitimer cette "victoire". Comme les fois précédentes, ce "triomphe" garantira au parti au pouvoir l’ensemble des sièges "disputés" au niveau des circonscriptions, représentant cette fois-ci 75% des sièges, contre 25% qui seront distribués, non pas grâce au verdict des urnes mais en guise de récompense de la part du palais et du ministère de l’intérieur aux partis administratifs, plus exactement aux éléments les plus dociles au sein de ces partis, en fonction du degré d’allégeance au pouvoir. Ce système est bien rodé depuis la mascarade électorale de 1994 lorsque Ben Ali a inventé ce "système électoral" sous prétexte "d’aider l’opposition incapable d’accéder au Parlement à travers les urnes" ! En réalité l’objectif est tout autre, il s’agit avant tout d’"embellir" la dictature et lui fournir un pluralisme de façade.
3) Un régime anti-démocratique
Le feuilleton des élections truquées continue pour aboutir aux résultats habituels : une présidence à vie, un règne sans partage du parti au pouvoir, le rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) et des institutions fantoches et corrompues. C’est l’essence même de la dictature qui fait qu’elle cherche en permanence à monopoliser la vie publique et empêcher à travers la répression le développement de tout mouvement social ou politique susceptible de menacer cet état de fait et montrer au peuple la voie pour exercer sa souveraineté.
On ne peut isoler la nature dictatoriale et totalitaire du régime de sa base sociale, c’est-à-dire les couches sociales locales et étrangères, dont il représente et préserve les intérêts. Ces couches n’ont aucun intérêt dans l’avènement de la démocratie, car elles risquent de se retrouver en danger. Il faut être naïf et opportuniste pour croire que Ben Ali et les familles qui l’entourent, les Trabelsi, Matri, Loukil, Mabrouk, M’hiri, M’zabi et autres familles qui ont la mainmise sur les richesses du pays (le secteur foncier, les entreprises, les banques, le commerce...) ont un quelconque intérêt dans l’instauration de la liberté d’expression et de presse et d’un pouvoir judiciaire indépendant ou la tenue d’élections libres pouvant aboutir à une alternance du pouvoir. La liberté et la démocratie sont les pires ennemies pour ces pillards, car elles permettront à terme de démasquer leurs crimes et faciliteront la mobilisation du peuple pour leur demander de rendre compte de leurs actes et les déposséder des richesses qu’ils ont amassées illégalement. Ils ont tout intérêt à accentuer la répression contre le peuple, à renforcer le contrôle policier de la société et à maintenir Ben Ali président à vie. Ben Ali lui même a accumulé une énorme fortune estimée à 5 milliards de dollars en 2007 d’après la revue américaine "Forbes". Il a commis de nombreux crimes contre le peuple tunisien et cherchera par tous les moyens à s’accrocher indéfiniment au pouvoir pour éviter que lui et ses proches soient jugés un jour. En 2002, il a amendé la constitution pour se garantir une immunité judiciaire à vie. Il a ensuite introduit une nouvelle loi qui accorde aux membres de sa famille, après sa mort, les mêmes privilèges qu’ils avaient de son vivant.
Les sociétés, les institutions et les ةtats étrangers qui pillent la Tunisie , avec la complicité directe de la minorité mafieuse locale, n’ont pas non plus intérêt à ce que le peuple tunisien se libère du joug de la dictature et à ce qu’il tienne son destin entre ses mains. Ces sociétés et ces institutions, environ trois mille et pour la plupart européennes (françaises, allemandes, italiennes...), exploitent sauvagement les travailleurs tunisiens (près de 300.000 salariés). Elles leurs interdisent même de se syndiquer ou de créer des syndicats et cherchent à les maintenir sans défense pour continuer à les exploiter à outrance et accumuler les richesses à leur dépens.
Le maintien des intérêts de ces sociétés dépend du maintien du régime de Ben Ali. En effet, la dictature leur garantit par la force une prétendue "paix sociale" et des conditions propices à la poursuite du pillage de notre pays.
Il en est de même pour les puissances impérialistes qui décident du sort de notre pays et lui imposent leurs choix politiques, économiques et sociaux. En tête de ces puissances, la France, les ةtats-Unis, l’Italie et l’Espagne soutiennent le régime de Ben Ali économiquement, financièrement, militairement et en matière de sécurité, malgré les grands discours qu’elles tiennent en matière de démocratie et de respect des droits humains. En réalité, les impérialistes ont besoin de quelqu’un comme Ben Ali qui laisse les portes du pays grandes ouvertes devant leurs capitaux et marchandises, protège leurs sociétés et s’engage dans leur stratégie au Moyen-Orient néfaste pour les peuples arabes en général et les peuples palestinien et irakien en particulier. Le régime de Ben Ali collabore avec les impérialistes dans la prétendue lutte contre le "terrorisme", sert leurs politiques migratoires et s’engage dans la normalisation avec l’Etat sioniste d’Israël. Les choses sont claires : le régime de Ben Ali protège les intérêts des puissances impérialistes au dépens du peuple tunisien, en contre partie les impérialistes le soutiennent, le protègent et ferment les yeux sur la présidence à vie et les violations des libertés et des droits humains.
La démocratie est un grand ennemi des intérêts impérialistes. Elle permet au peuple de prendre son destin en main, de rétablir sa souveraineté sur les richesses du pays, de réaliser son indépendance, de s’engager dans la lutte contre les projets impérialistes dans la région et de soutenir les mouvements de résistance en Palestine, en Irak, au Liban et dans les autres régions du monde...
La dictature représente le cadre politique à travers lequel se réalise l’exploitation du peuple tunisien et le pillage de ses richesses. Croire que Ben Ali pourrait changer de politique d’ici l’automne prochain et créer des conditions favorables pour des élections libres, comme le font certains, relève de l’illusion. Il est erroné de dire que le régime, tout comme le peuple, le pays et l’opposition, a intérêt à l’instauration de la démocratie et à ce que les élections se déroulent dans un climat de liberté et de transparence. Bien au contraire, l’intérêt du régime de Ben Ali réside dans la fraude électorale et le pouvoir absolu qui préserve ses privilèges et ceux des classes qu’il représente. C’est ce qui explique aujourd’hui l’intensification de la répression et l’emprise croissante du pouvoir sur la société dans le but de mettre en place une majorité issue de la mascarade électorale en vue.
4) Boycotter les élections : une réponse adéquate qui s’impose
Pour les raisons évoquées plus haut, la participation aux prochaines élections, dans les circonstances actuelles, représente une erreur qui ne profitera qu’à la dictature. Cette dernière s’en servira pour continuer à fouler au pied la souveraineté populaire et prétendre que la mascarade électorale qu’elle a organisée était pluraliste et démocratique. Les partisans de la participation aux prochaines élections déclarent que leur participation « sert » les intérêts du peuple. Or, celui-ci n’a pas la liberté de choisir ses représentants et ses dirigeants, étant donnée la répression qu’il subit et le fait que l’opposition politique et civile ne peut s’adresser à lui librement, ni présenter ses candidats, ce qui réduit la participation à un acte au service du décor démocratique. Le citoyen sait que la simple présence à une réunion d’un parti d’opposition ou le vote pour l’un de ses candidats l’exposerait à la répression et l’arbitraire du régime. Le peuple tunisien a boycotté la plupart des rendez-vous électoraux depuis 1994 car il sait que leurs résultats sont décidés d’avance et que son vote ne compte pas. Cet état de fait est bien connu des forces politiques dans notre pays, y compris celles qui ont participé à ces élections. D’ailleurs, le taux de participation aux scrutins est jusqu’ici très faible et n’a même pas atteint les deux millions d’adhérents que le parti au pouvoir prétend compter dans ses rangs.
Nous ne pensons pas que la majorité du peuple tunisien changera d’attitude à l’occasion des prochaines élections. La situation politique et le cadre juridique n’ont pas changé. Les résultats sont connus d’avance et n’apporteront pas d’améliorations au quotidien des citoyens. Bien au contraire leurs conditions de vie risquent de se dégrader sous les effets de la crise économique actuelle dont le régime de Ben Ali fait payer les frais aux travailleurs et aux classes laborieuses. Ainsi, participer à des élections dont les résultats sont connus d’avance et dont le peuple se désintéresse ne faisant confiance ni à ses organisateurs, ni même en ceux qui y participent, devient un non sens.
Pour ces raisons, tout parti politique sérieux et responsable doit appeler à boycotter ces élections.
En plus des arguments développés ci-dessus, il faut rappeler que le PCOT est un parti interdit, du fait de l’absence de liberté d’organisation dans notre pays. Il ne peut donc présenter de candidats ni aux présidentielles, ni aux législatives. La loi exceptionnelle encadrant les élections présidentielles permet seulement la candidature de certains responsables de partis légaux. De plus, le code électoral ne donne pas la possibilité aux partis non reconnus de présenter des candidats portant leurs propres couleurs et défendant leurs propres programmes, positions et points de vue politiques. Le ministre de la Justice a déclaré, sur une chaîne satellitaire (BBC arabe), que les partis non reconnus n’auront même pas le droit de présenter des listes indépendantes. Le PCOT est privé du droit d’éditer son journal et d’organiser des réunions. En un mot, il est privé de son droit de s’adresser directement au peuple tunisien. Ses militants sont exposés à la répression, un grand nombre d’entre eux ne jouit pas de ses droits civiques et politiques à cause de condamnations dans le cadre de procès politiques. Ainsi, comment le PCOT, et de la même manière, les autres partis non reconnus comme le CPR ou le mouvement Annahdha, pourraient-ils appeler à participer à des élections auxquelles ils n’ont même pas le droit d’y participer ? C’est un argument supplémentaire pour que le PCOT appelle à boycotter la prochaine mascarade électorale. D’ailleurs, quel sens peuvent avoir des élections où les plus importants courants idéologiques et politiques sont empêchés d’y participer ? N’est-ce pas une preuve irréfutable de leur caractère mensonger.
Le PCOT considère qu’il est insensé de dénoncer, d’une part, l’absence de conditions minimales pour des élections libres et transparentes et le fait que les résultats des élections présidentielles et législatives sont connus d’avance, et d’appeler d’autre part à y participer. Une opposition politique sérieuse doit exiger, comme condition préalable à toute participation, l’existence d’un minimum de liberté ! Prôner la participation aux élections en toutes circonstances et quelle que soit la situation politique, sous prétexte que c’est la seule tactique juste et pertinente, relève d’un unilatéralisme primaire qui ne sert en fin de compte que la dictature. Cela l’encourage à continuer à fouler aux pieds la souveraineté populaire et à violer les principes démocratiques, tout en étant sûre qu’il y aura toujours une "opposition" qui servira de couverture pour son pluralisme de façade.
5) Boycotter les élections : un combat politique pour la démocratie
Le boycott des élections, tout comme la participation, n’est pas un dogme valable à tout moment et en toutes circonstances, mais plutôt une tactique politique qui dépend de l’analyse concrète d’une situation concrète. Il s’agit de déterminer laquelle des deux tactiques, la participation ou le boycott, servirait le mieux dans telle ou telle situation, à faire progresser la lutte pour les libertés et la démocratie.
Ainsi nous avons souvent observé des forces révolutionnaires participer à des élections, jugeant qu’elles représentent une réelle opportunité pour s’adresser au peuple et lui exposer leurs programmes. D’autre part, nous avons aussi observé partout dans le monde des forces réformistes et libérales boycotter, dans des conditions précises, des élections, les considérant comme des mascarades, ne remplissant pas des conditions minimales les rendant acceptables et crédibles.
Des élections libres, transparentes et exprimant la volonté du peuple, exigent un climat politique dans lequel les citoyennes et citoyens disposent de leurs droits fondamentaux. Les élections ne peuvent être libres si le peuple n’est pas libre. L’existence d’un pluralisme idéologique et politique est la pierre angulaire de toute élection libre. Ceux qui sous-estiment la nécessité de l’existence de conditions politiques et juridiques minimales pour participer aux élections, et se contentent d’en parler en théorie, tout en acceptant dans la pratique de se plier aux conditions imposées par la dictature, sous prétexte de « réalisme », ceux-là ne font en réalité que servir cette dictature et prolonger sa mainmise sur la société.
L’absence de toute liberté rend nécessaire le boycott des élections. Ce dernier ne se résume d’aucune manière à une attitude spectatrice et passive, comme le prétendent certains dirigeants de partis pour justifier leur participation à cette mascarade électorale et faire croire aux gens qu’il n’y a pas d’autre choix que de participer et accepter les règles de jeu imposées par la dictature. Le boycott est une position sérieuse et responsable fondée sur une analyse objective des rapports de forces politiques et de l’état d’esprit des masses qui tendent à bouder la mascarade électorale. Il vise à contrecarrer la dictature, à dévoiler son caractère réactionnaire et à frayer le chemin d’un véritable changement démocratique. A travers la mascarade électorale qu’il prépare, Ben Ali cherche à donner une certaine légitimité à son régime policier en prétendant être « plébiscité » par le peuple. De ce point de vue, l’objectif du boycott est d’œuvrer, à travers une campagne politique appuyée par des actions concrètes, à mettre en échec le « pari » du despote en montrant son illégitimité, en approfondissant son isolement et en le privant de la possibilité de légitimer la fraude en prétendant avoir organisé des élections « pluralistes ». Il s’agit, à travers le boycott, de gagner de nouvelles forces pour préparer les conditions nécessaires au renversement de la tyrannie.
Le véritable changement démocratique en faveur du peuple ne peut se réaliser ni par le régime policier de Ben Ali, ni en coopérant avec lui, ni en acceptant d’être une composante de son système, d’où la nécessité de refuser de participer à sa mascarade électorale et à ses institutions fantoches. Le changement démocratique ne peut être que l’aboutissement de la lutte des masses populaires conscientes et organisées autour d’un programme portant leurs intérêts et aspirations. Ceci exige de s’adresser à elles, d’œuvrer continuellement au sein de leurs rangs pour qu’elles s’engagent massivement dans la lutte politique et imposent leur volonté. L’aboutissement d’un tel processus doit déboucher sur l’élection d’une Assemblée Constituante qui aura pour tache l’élaboration d’une nouvelle Constitution qui établit les fondements d’un système républicain démocratique et moderne.
Le soulèvement populaire qui a eu lieu dans le bassin minier, pendant le premier semestre de 2008, représente, malgré ses limites, un exemple dans la lutte contre la dictature du 7 novembre. Il a mis en évidence le fait que la lutte contre la tyrannie est indissociable de la lutte contre l’exploitation, la corruption et le clientélisme. Il a confirmé que la lutte pour la démocratie et la lutte pour la justice sociale sont intimement liées. Ce mouvement a aussi démontré la grande capacité des masses populaires à inventer des formes de lutte et d’organisation appropriées et indépendantes, ainsi que leur capacité à résister à la répression policière.
Evidemment, il est du devoir de toute opposition sérieuse de se fondre dans les mouvements sociaux, les développer, les élargir et les transformer en mouvements politiques contre la tyrannie, créant ainsi de nouveaux rapports de force, en faveur du peuple. Les élections libres viendront couronner un tel renversement des rapports de force et non pas le contraire. La participation aux précédentes mascarades électorales qu’a connues la Tunisie durant un demi-siècle, n’a pas rapproché le peuple tunisien d’un pas du changement démocratique. Au contraire, elle a toujours aidé la dictature à exhiber une fausse pluralité.
6) Le PCOT ne confond pas toutes les participations
Même si le PCOT appelle à boycotter les prochaines élections, il ne met pas dans la même case tous ceux qui appellent à y participer. En observant de près la scène politique, on peut classer les partisans de la participation en trois catégories :
Les partis de décor, ceux-là participent aux élections sous la coupe de Ben Ali. Il les utilise pour faire croire qu’il existe un pluralisme politique et une démocratie dans le pays. Ces partis sont récompensés par des sièges dans le parlement et dans la chambre des conseillers et des postes à la tête de sociétés et de l’administration publiques. Ils défendent avec acharnement le régime de Ben Ali et jouent le rôle qu’il leur a fixé. Leur existence dépend entièrement du maintien du régime. Nous sommes persuadés qu’ils disparaîtront le jour où la dictature sera vaincue.
Les dirigeants les plus corrompus et les plus réactionnaires de l’UGTT ont rejoint ce groupe. Ils ont opéré un putsch contre le dernier conseil d’administration (CA) de l’organisation syndicale tenu le 15 juillet 2009. Ils ont déclaré le soutien de l’UGTT à la candidature de Ben Ali sans que les membres du CA aient la possibilité d’en débattre et de prendre position à travers un vote. La direction bureaucratique a ainsi embarqué l’UGTT, bâtie par Hached et ses camarades, dans le soutien au pouvoir autocratique et la présidence à vie. Par cette décision la direction de l’UGTT s’érige en ennemi des libertés publiques et individuelles. Elle fait basculer l’UGTT du côté de la mafia qui pille le pays sous la protection de Ben Ali lui-même, c’est-à-dire du côté de ceux qui sont responsables de la crise sociale, aggravent le chômage et condamnent la jeunesse à « brûler les frontières » et sombrer dans le crime…
Les partis du décor démocratique et les directions des organisations syndicales et professionnelles complices de la dictature sont une partie intégrante du régime. Ils appuient le pouvoir autocratique et la présidence à vie. Les forces démocratiques doivent les combattre et les démasquer.
une deuxième catégorie qui se positionne dans les rangs de l’opposition démocratique, constate l’absence des conditions minimales pour des élections libres et transparentes, mais appelle tout de même à participer aux élections sous les conditions imposées par la dictature. Elle se présente aux présidentielles aux côtés de Ben Ali et parie sur les 25% des sièges distribués par le palais de Carthage selon le degré d’allégeance et le respect des restrictions et des frontières qu’impose le pouvoir pendant la campagne électorale. Elle ne voit pas dans l’interdiction aux différents courants politiques et intellectuels de participer aux élections une preuve que ces élections ne sont en réalité qu’une supercherie. Les partisans de cette position s’efforcent à revêtir leur participation d’un caractère "militant" et qualifient le boycott des élections de "passivité" et de position "spectatrice". Cette position, quelles que soient les couvertures qu’elle utilise, n’est pas conséquente. Elle prône la participation comme unique position pratique vis-à-vis des élections tout en constatant d’emblée l’absence de conditions minimales.
En réalité, ces forces n’ont pas sérieusement et définitivement rompu avec la dictature et continuent d’agir de l’intérieur du système qu’elle a instauré. Elles n’ont pas encore franchi le pas pour mener une action politique autonome et indépendante contre la dictature sur une base politique démocratique conséquente. Les teneurs de cette position, même s’ils déclarent qu’ils refusent de servir de couverture pour ces élections, acceptent dans la pratique les avantages octroyés par Ben Ali, c’est à dire le financement et les sièges réservés à l’opposition administrative dans parlement et dans la chambre des conseillers. Rappelons que ces sièges sont distribués non pas en fonction du verdict des urnes, mais sur la base du degré d’allégeance au régime. Ils savent pertinemment que les résultats des "élections" présidentielles sont connus d’avance. Le régime cherche seulement à s’en servir d’alibi pluraliste tout en contrôlant leurs faits et gestes. Une telle participation donnera du crédit à la candidature illégitime de Ben Ali et renforcera la présidence à vie. Ce qui paraît étonnant, c’est qu’ils n’ont pas tiré les conséquences qui s’imposent de leurs précédentes participations. Ces participations ont montré l’impertinence de la participation sous les règles imposées par le régime et en l’absence de toute liberté. Nous serons curieux de savoir quelle serait leur position au lendemain de la mascarade électorale. Comment vont-ils reconnaître la légitimité de Ben Ali, alors qu’ils savent bien que son "élection" est le résultat de la fraude et du mépris de la volonté populaire. Comment vont-ils reconnaître la légitimité d’un parlement dont la composition est décidée d’avance par la dictature ?
Une position conséquente exige des militants honnêtes de cette tendance de rompre avec l’hésitation et les petits calculs et de privilégier les intérêts de l’ensemble du mouvement démocratique. La participation à la mascarade électorale dans les conditions actuelles ne pourrait faire avancer les luttes démocratiques dans notre pays.
une troisième catégorie considère que les conditions minimales pour des élections libres et démocratiques ne sont pas réunies et qu’elles ne le seront pas d’ici les élections. Bien au contraire, elle constate que le régime a plutôt tendance à verrouiller d’avantage la situation politique et à étouffer les espaces de libertés. Partant de ce constat, ces forces politiques sont convaincues que le sort des prochaines élections est scellé d’avance. Malgré ce constat, elles ne vont pas jusqu’à annoncer dès aujourd’hui leur retrait de ces élections, elles souhaitent utiliser la marge offerte par le cadre légal dont elles jouissent pour démasquer la falsification des élections. Elles pourraient annoncer leur retrait des élections quand elles jugeraient le moment opportun, c’est-à-dire avant ou pendant la campagne électorale officielle. Mais elles pourraient aussi aller jusqu’au bout de la participation, surtout dans des législatives.
Cette position, tout en étant plus radicale dans sa critique du régime et dans sa dénonciation des conditions dans lesquelles vont se dérouler les élections, tombe dans plusieurs contradictions : si les défenseurs de cette position considèrent que le sort des présidentielles est réglé d’avance, qu’en serait-il des les législatives ? N’auront-elles pas lieu dans les mêmes conditions ? Continuer à déclarer qu’ils vont participer aux élections, ne serait-il pas du temps perdu dans ce cas ? Continuer à parler de participation militante, alors que les résultats des élections sont connus d’avance, ne serait pas insensé dans ces conditions ? Il serait plus pertinent de concentrer tous les efforts autour de la dénonciation du caractère fantoche de ces élections, de l’appel au boycott des élections et de faire avancer la mobilisation autour d’une vraie alternative. C’est mieux que de passer son temps à préparer des listes dont le sort reste entièrement suspendu entre les mains du ministère de l’intérieur. Enfin, quel impact pourrait avoir le fait d’annoncer son retrait des élections pendant la campagne sur une opinion publique convaincue que ces élections sont dépourvues de tout enjeu ? Les gens ne risquent-ils pas de se demander pourquoi ces forces ont décidé de participer puis de se retirer, alors que les choses étaient claires dès le départ ?
7) Pour une coalition politique pour faire face à la mascarade électorale et préparer les conditions du changement démocratique
Le PCOT considère que les forces politiques réellement concernées par le changement démocratique en Tunisie, doivent se rassembler au sein d’un pôle unitaire pour dénoncer la mascarade électorale, appeler à la boycotter, contester la légitimité des institutions qui en résulteront, Présidence et Parlement, et continuer la lutte pour préparer les conditions nécessaires au changement démocratique dans notre pays.
Le régime de Ben Ali est confronté à de grandes difficultés politiques, économiques et sociales. Ces difficultés vont s’accroître accentuant leurs conséquences négatives sur le quotidien du peuple. La question de la présidence sera posée à nouveau en vue des échéances électorales futures. Deux scénarios sont possibles : soit Ben Ali manipulera de nouveau la constitution pour se débarrasser de l’article qui limite l’âge maximum de se présenter aux élections présidentielles à 75 ans afin de rester au pouvoir après 2014, soit il va chercher à préparer un successeur d’une façon ou d’une autre (nomination d’un vice-président...) afin de permettre à sa famille et ses proches de garder la main mise sur le pouvoir. Les forces démocratiques doivent se préparer dès maintenant à de tels scénarios. En ce sens, les élections d’octobre prochain ne sont qu’une étape dans la lutte contre la tyrannie. Une étape de laquelle elles doivent sortir renforcées et non dispersés pour vaincre la dictature.
La réalisation de cet objectif exige de l’opposition démocratique d’éviter les petits calculs et de mettre en échec les manœuvres de la dictature visant à la disperser. Elle doit privilégier avant tout les intérêts du peuple tunisien sur lequel elle doit compter pour réaliser un véritable changement démocratique.
Le PCOT demeure, comme il l’a toujours était, disposé à faire avancer le combat unitaire pour l’instauration de la démocratie dans notre pays.
Non à la participation aux prochaines élections, boycottons la mascarade électorale.
Non à la présidence à vie, non aux institutions fantoches.
Continuons la lutte pour renverser la tyrannie et accomplir le changement démocratique.
Oui à l’amnistie générale, à la liberté d’expression, d’organisation, de candidature, de vote, à la neutralité de l’administration et l’indépendance de la justice comme conditions minimales pour des élections libres et transparentes.
Tunis, le 24 août 2009
Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie
pcot@albadil.org
* la loi exige le parrainage de 30 élus, parlementaires ou maires. Etant donné que le parlement et les mairies ont toujours été contrôlés par le parti au pouvoir, aucun candidat de l’opposition ne pouvait espérer obtenir ce parrainage.