Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
Droits Libertés des Maghrébins et au Maghreb Association d’Aide, d’Assistance, de Soutien et de Défense des Droits de l’Homme B.P. N° 28 – 93161 Noisy-le-Grand Cedex- France E-Mail– DLMMAbdess@hotmail.com
Communiqué
TUNISIE Mener à bien le dialogue entre les composantes de la société Tunisienne dans le respect des opinions et la spécificité de chacun Quels changements qui tardent à venir après les élections d’Oct. 2004 Une Loi d’Amnistie Générale est indispensable Un système d’étouffement des libertés en Tunisie, muselant toute voie discordante en Tunisie. Se taire sur l’arbitraire dont les Islamistes de Tunisie sont soumis, est une complicité avec la dictature. Préservons les valeurs de l’Islam traditionnel du pays comme partie intégrante
Noisy-le-Grand, le 30 Janvier 2005 DLMM renouvelle son appel aux nouveaux députés fraîchement élus, et se félicite pour leurs prises de positives en faveur d’une véritable ouverture politique, à l’occasion des délibération de l’Assemblée Nationale, en particulier le député et ami Ismaïl Boulahya([1]) qui a osé réclamer une Loi d’Amnistie Générale, ainsi que le député Ahmed Eynoubli([2]) que le peuple Tunisien le leur reconnaîtra comme un acte positif au service du pays, qui ont pu affronter avec courage ceux du Parti au pouvoir éternel qui se trompe d’époque, qui nient la présence de prisonniers d’opinion. Pour la même occasion, nous encourageons M° Ahmed Nejib Chebbi pour la Campagne Nationale du 4, 5 et 6 Février 2005, que son parti a l’intention de mener dans cette même direction([3]). PEU D’ESPOIR ET BEAUCOUP DE FRUSTRATION Dans l’attente des nouvelles échéances qui se profilent à l’horizon, les Municipales en 2005 sont les plus proches ; les présidentielle et législatives seront en 2009, entre temps, les partis d’opposition ont le dos au mur. Peut-on faire encore de la politique en Tunisie ? Pour le journaliste Ridha Kefi([4]), Non, répondent les opposants radicaux, qui citent, à l’appui de leur affirmation, les résultats des élections présidentielle et législatives du 24 octobre dernier, à l’issue desquelles le président sortant, Zine el-Abidine Ben Ali, a été élu pour un quatrième mandat avec 94,49 % des voix, alors que son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique, a raflé la totalité des 152 sièges à pourvoir, à la majorité simple, dans les 26 circonscriptions, n’abandonnant aux partis d’opposition que 37 sièges attribués, à la proportionnelle, au niveau national. Une si écrasante domination du parti au pouvoir ne laisse pas, il est vrai, une grande marge de manoeuvre aux formations de l’opposition. Mais faut-il pour autant baisser les bras ? Certainement pas, disent les partisans d’une participation volontaire aux échéances politiques nationales, quel que soit l’état des forces en présence. Car, disent-ils, la politique de la chaise vide a démontré son inefficacité. L’appel au boycottage lancé par certains opposants démocrates de gauche et islamistes, n’a pas eu l’impact escompté. Au contraire, cet appel à la démission a ajouté du vide au vide, ouvrant même un boulevard devant le président sortant et son parti. ([5]) Ainsi, le président Ben Ali et son gouvernement sont assurés de gouverner, durant les cinq prochaines années, avec une confortable majorité. La politique est-elle « morte » pour autant en Tunisie, comme l’a affirmé récemment le leader du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui vit en exil à Londres ? Non, bien sûr. Car de nouvelles échéances politiques se profilent à l’horizon([6]). Elles pourraient être l’occasion d’accélérer le processus démocratique, sans pour autant porter atteinte à la dynamique de progrès à l’oeuvre dans le pays depuis une quinzaine d’années. Les élections municipales de mai 2005, qui devraient mettre en jeu quelque 4 000 sièges de conseillers municipaux. Pour les partis de l’opposition, qui sont très mal représentés à l’échelle des communes, où se gagnent - et se perdent - souvent les grandes batailles politiques, ce rendez-vous constituera un nouveau test de crédibilité. Autre rendez-vous politique, la mise en place, avant fin juin 2005, de la Chambre des conseillers. Cette seconde chambre parlementaire comptera un peu plus de 120 sièges - le nombre définitif n’est pas encore déterminé. Un tiers des conseillers sera choisi par le président de la République, le deuxième tiers sera élu à l’échelle régionale, à raison de 1 ou 2 représentants par gouvernorat (préfecture), au prorata du nombre d’habitants et le troisième tiers reviendra aux représentants des organisations nationales et de la société civile (centrale patronale, syndicat ouvrier, organisations des agriculteurs, des femmes, de la jeunesse, etc.) ([7]). Pour le juge rebelle, notre ami Mokhtar Yahyaoui([8]), à l’aube de l’année 2005, Sur un fond d’une crise politique dégénérée, une crise sociale pointe à l’horizon avec le début d’une grave récession économique et un intérêt grandissant pour la région ; le problème de gouvernance du pays reste entièrement posé. « La solution de la fuite en avant dans le tout sécuritaire semble encore tenir les faveurs d’une certaine bureaucratie du pouvoir et ses alliés dont elle protége les douteuses intérêt. Malgré les risque grandissants de se trouver prochainement confrontée à des pressions étrangères dont elle ne pourra plus surmonter au risque de perdre définitivement l’initiative dans le dessin de l’avenir du pays et d’hypothéquer sa libre décision. « La solution de la concorde et du compromis dont a besoin la Tunisie pour dépasser le blocage de la situation aujourd’hui et pour se préparer aux grands défis qui lui sont posés n’a pas pour seul ennemi l’estabishment de l’autoritarisme qui règne en maître absolu est qui s’est bien aménagé avec la facilité des solution imposés. « Sans s’attarder sur le bouillonnement démagogique, des maximalistes et des jusqu’au boutistes, qui n’ont aucune emprise sur les moyens de leurs idées, et n’ont jamais réussi à avoir pied dans notre pays ; un discours rétrograde séculier revêtu d’une fausse modernité est en train de mettre en avant son OPA sur le mouvement démocratique tunisien pour « remettre les choses au point en affirmant avec clarté que le rejet sans concession de tous les projets despotiques, quelle qu’en soit la référence, constituait un élément non seulement du programme, mais de l’identité même du mouvement démocratique tunisien. ». Tentant en vain de régénérer la politique de l’éradication et de l’exclusion en bout de chemin et aux résultats ahurissants que tout le monde connaît en programme commun. « Avec les doutes et les hésitations, d’une classe politique déstabilisée et dépassée par les événements, qui reste fermée et incapable de trancher définitivement ses attaches avec un passé qu’elle continue à traîner en boulets au pieds ; tout semble hypothéqué. Pourtant L’avenir dont les jeunes générations commence à voir de plus en plus en cette nomenclature et ces microcosmes, étanches et rouillés, les raisons de sa fermeture, est peut être en train de se dessiner calmement et sobrement en silence dans les convictions et la conscience de tous les tunisiens. « Le besoin de justice, le besoin d’égalité et le besoin d’un milieu nouveau qui permettra à tout individu de trouver les moyens de sa propre réalisation et son épanouissement sont la véritable liberté et la véritable sécurité dont toute la société attendaient sans gardiens ni maîtres à penser. « Réformer l’état dans l’esprit de sa constitution, libérer ses institutions et ses organisations de l’hégémonie du parti et des clans. Mettre les principes d’indépendance de la justice et de la neutralité de l’administration en application loin de toute hypocrisie de discours ou double mesure dans l’exécution semblent aujourd’hui les premiers pas nécessaire pour asseoir définitivement l’espoir à la place du désenchantement. « 2005 sera-elle l’année de l’espoir retrouvé ? Nous sommes tous pourtant condamnés à espérer, c’est en cela que la volonté de la vie même nous laisse liés à notre pays et imperturbablement convaincu de l’avènement de son émancipation définitive des tyrannies des hommes pour la remettre à un Etat de Droit digne de ce nom([9]). » Pour Sami BEN ABDALLAH , Après la libération de 80 prisonniers d’Ennahdha - Quand la montagne accouche d’une souris ([10]) Alors que nombre d’indices indiquent qu’on pourrait s’acheminer vers une nouvelle « présidence à vie » à l’horizon 2009 ou une « succession naturelle » au sommet de l’Etat, la libération « conditionnelle » de quelques 80 prisonniers islamistes a suscité beaucoup d’enthousiasme et de spéculation sur une « possible » ouverture politique et le fait de tourner la page du passé. Si le pouvoir tunisien a pu profiter par le passé de la situation désastreuse de ses voisins, aujourd’hui, il ne le peut plus. En Libye, Gaddafi a tiré la leçon de la chute de Saddam Hussein et il se passera désormais des bons offices de M.Ben Ali comme intermédiaire avec les Américains. Toujours, c’est Sami BEN ABDALLAH ([11])qui se demande Que faire alors, comme disait Lénine, mais aussi, en conclusion, Mokhtar Trifi, constatant qu’ « on sort de cette réunion plus divisés qu’avant » et que « les divergences ont été étalées et aggravées avec les flèches lancées ». « ہ Paris, l’opposition au grand complet débat et se cherche »Tous les acteurs politiques et tous les partis d’opposition : le CPR, le FDLT, le PDP Ettajdid, l’initiative démocratique, et l’inévitable Ennahha sont encore sous le choc de l’après octobre 2004. L’opposition s’entre-déchire, sort des réunions plus divisée et risque de perdre le capital de sympathie, de crédibilité qui a pu se créer au prix de torture, d’exils, de répression de nombreux de ses militants. Pourtant, en face de la Dictature, des échéances politiques et sociales pointent à l’horizon. Toujours selon Sami BEN ABDALLAH, « Salah Karkar([12]) est assigné à résidence depuis plus de dix ans à dignes les bains. C’est la plus longue assignation à résidence qu’ait connue la France depuis celle aux îles de Lérins de La Smala de l’Emir Abdel Kadar . Il est à bon droit de s’interroger sur l’absence manifeste de solidarité à son endroit. Par le passé, il y a eu des tentatives courageuses du CRLDHT de Kamel Jendoubi ainsi que d’autres militants, des indépendants afin de desserrer l’étau autour de lui, mais en vain. Condamné à mort, assigné à résidence, l’homme a été écarté froidement du parti qu’il a co-fondé. Il faut croire qu’une partie de la Gauche et ses anciens « frères » d’Ennahdha s’accommodent de cette assignation à résidence. Elle leur permettrait d’écarter à bon compte un adversaire idéologique ou un redoutable concurrent. Du coup, Salah Karkar a radicalisé son discours politique([13]). Il s’estime trahi. Il est remarqué dans ses écrits plus que la colère. C’est la déception d’un homme qui veux bien cacher([14]). L’Etat de santé de Salah Karker Selon un communiqué de Jaafar Karker « Salah, Karker, assigné à résidence en France depuis plus de 11 ans a été victime d’une attaque cérébrale le 15 janvier 2005. Il est actuellement au service des soins intensifs à l’hôpital de Digne les Bains. D’après les médecins, l’hémorragie cérébrale aurait été provoquée par une crise hypertensive dont l’origine est indéterminée. L’état actuel de M Karker nécessite son maintien en soins intensifs dans un état de sommeil profond qui ne permet aucune visite extérieure. Le pronostic des médecins reste réservé dû à la complication de l’accident par une infection pulmonaire. Depuis le mercredi 19 Janvier2005 l’état de M Karker est stationnaire. Les médecins ne prévoient pas d’amorcer le réveil avant que l’état respiratoire ne se soit amélioré. Ceci serait dans le meilleur des cas vers la fin de la semaine prochaine. »
Devant cette situation, nous lui souhaitons un bon rétablissement et un retour
rapide auprès de sa famille dont elle a le plus besoin.
A titre d’exemple de propositions de Mr Salah Karkar([15]), il y a là quelques
remarques qui peuvent aider à avancer davantage le débat sur la question. Un front
commun de libération du pays de la dictature ne peut être fondé que sur la base
d’une entente collective de ses membres constituants, le tout sur une plate-forme
minimale respectant ce qui suit :
1 – Le respect total de la religion, la culture et l’identité nationale du peuple
tunisien, et l’engagement de la part de tous de les défendre par tous les moyens,
lorsqu’il le faut bien sûr. S’il y a défaillance à ce stade, il est totalement
inutile de défendre les autres intérêts du peuple dans les autres domaines. Car il
est totalement aberrant de se proclamer de l’appartenance à un peuple tout en
s’attaquant à sa religion, sa culture et à son identité, ou même, tout simplement,
en leur tenant rancune, ou en les négligeant, en faisant comme si elles n’existent
pas([16]).
Ici, je ne parle pas, de l’obligation individuelle de croire en l’Islam, ni du
respect de ses rites au niveau de la pratique, car l’Islam lui-même le dit
clairement, chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Sur cette base, mais
sur les fondements de la Tunisie, il faut que tous les membres de ce front publient
des manifestes qui les engagent officiellement dans ce sens([17]).
2 – La rupture totale et définitive avec le régime dictatorial et délinquant en
place. Il ne faut plus entendre ce qu’il dit, il ne faut plus lui adresser la
parole, il ne faut plus répondre à ses initiatives et avances. Il ne faut plus
accorder la moindre importance à ce qu’il fait, ni à ce qu’il dit. Il faut tenir un
discours ferme contre lui, et il faut mener sur le terrain et dans la pratique, une
politique de confrontation avec lui, dans le but de le renverser et d’instaurer une
réelle démocratie dans notre pays([18]).
Il est très utile de rappeler qu’à ce niveau, plusieurs hommes politiques n’ont pas
pu ou voulu rompre définitivement avec ce régime voyou, ils sont restés jusqu’à
présent, en balançoire, entre la rupture éphémère et l’alliance avec lui. Monsieur
Chabbi, lui-même fait partie de ceux-là. ([19])
Ces derniers, ou, au moins quelques uns parmi eux, ont-ils vraiment pris la
décision, trop difficile pour eux de rompre définitivement avec ce régime de
criminels, et de nouer très fortement une alliance saine, objective et intègre avec
le peuple ? Seul l’avenir nous le dira. ([20])
3 – Il faut que la seule motivation de tous ceux qui veulent fonder ce front
patriotique pour un changement démocratique, si on veut l’appeler ainsi, ne soit pas
autre chose que le militantisme réel qui permet d’atteindre les objectifs fixés
collectivement. Les luttes pour le pouvoir ou pour la direction du front doivent
être laissées complètement à coté.
La direction du front doit être collective. Les chartes internes du front doivent
être trop claires et précises et ne laissent absolument rien au hasard, aussi bien
du coté des devoirs de chacun que du coté de ses droits. Les dirigeants arabes n’ont
pas pu faire l’union des arabes qui ne rêvent que de ça justement parce que chacun
d’eux veut diriger les autres.
Un front de l’opposition, pour le renversement du régime en place, n’aura pas la
moindre chance de réussir et de réaliser ses objectifs, si chacun de ces membres
constituants participe avec l’idée et l’arrière pensée de diriger les autres et de
faire le « ZA’IM ». Certaines figures de l’opposition tunisienne sont-elles capables
de surmonter cette barrière ? Il n’y a pas mieux que l’expérience pratique pour nous
le prouver. ([21])
Cela étant, une très bonne stratégie d’action doit être arrêtée, sur la base de
laquelle ce front doit être fondé. Ensuite, ce n’est pas la peine, dans un premier
temps au moins, de chercher par tous les moyens de rassembler tout le monde dans ce
front, car cela seront peine perdue et ils ne se rassembleront jamais.
Par contre, ce qui est énergiquement demandé c’est la formation d’un vrai pôle
d’attraction dans l’opposition qui sera capable de faire renaître l’espoir chez le
peuple et lui donne la motivation pour s’intéresser de nouveau à la politique et au
militantisme pour le changement. ([22])
Le 18 janvier 2005, selon l’édition de France 3 - édition régionale Provence Alpes
, Salah Karker. "L’opposant tunisien Salah Karker, assigné a résidence en France
depuis 10 ans a été hospitalisé à l’hôpital de Digne, il est désormais dans le coma,
Salah Karker est agé de 56 ans, cofondateur du parti islamiste tunisien, il a été
condamné à mort avant d’être gracié puis exilé, il n’a jamais été jugé pour les
faits qui lui sont reprochés.". ([23])
Pour conclure, Salah Karkar rejoins Ahmed Nejib Chabbi pour dire qu’un front de
l’opposition n’est pas aujourd’hui une simple option facultative, mais c’est plutôt
une nécessité impérieuse([24])
« Moncef Marzouki([25]) est un autre homme qui s’estime peut être « trahi ».Son
entourage souligne sa déception de Mustapha Ben Jâafar. Ces « deux amis » devaient
prendre l’avion de Tunis pour la France, afin d’assister à une réunion de
l’opposition. La police politique arrête Moncef Marzouki, l’interroge, lui notifie
des chefs
d’inculpation qui peuvent lui valoir des années de prison. Il n’a pas pu prendre
l‘avion.
Mustapha Ben Jaafar, embarque et prend l’avion. Il aurait pu –disent les amis du
président du CPR- manifester un geste de solidarité symbolique en refusant de
partir. Il ne l’a pas fait. Moncef Mazouki n’est pas au bout de sa peine. Son
lieutenant Chokri Hamrouni s’est beaucoup investi lors la réunion
d’Aix-en-Provence, il y a un an qui l’a qualifié de réunion historique, elle se
proposait pour prendre la tête d’un nouveau pacte de société entre les acteurs
politiques. Les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances. Nul ne voulait
de ces malheureux islamistes ([26]).
Au terme des élections d’octobre 2004, Mustapha Ben Jaafar a fait un pas vers le
CPR, Nejib Chebbi a formulé plusieurs propositions où il faisait miroiter la
possibilité pour l’opposition d’intégrer les islamistes, sans succès([27]). Les
proches de Moncef Marzouki s’interrogent : « en quoi les propositions de Nejib
Chebbi diffèrent-elles
des propositions que nous avons faites à Aix ? ». La parenthèse est-elle donc
fermée ? C’est l’indifférence. C’est la déception. C’est la rupture. Dés lors, on
comprend le pourquoi de ce silence. On peut prévoir donc que « les Assises de
Transition Démocratique » auxquelles a appelées Mustapha Ben Jaafer ou « la
Conférence Nationale Démocratique » à laquelle appelle Moncef Marzouki ou encore
la « Conférence Nationale Pour les Réformes » à laquelle a appelée Nejib Chebbi
n’auront pas lieu par suite d’un éventuel conflit sur la paternité de l’initiative
voir peut être par suite d’un conflit à propos de la de la terminologie
choisie([28]).
« Moncef Marzouki s’estime donc politiquement abandonné([29]). A son retour à Tunis
à haut risque avant les élections, seule une poignée de ses amis a fait le
déplacement pour l’accueillir. C’est peu pour un homme qui a fait tant de
sacrifices. Le peuple n’était pas au rendez-vous. Moncef
Marzouki, sollicité par Alternatives Citoyennes afin de préciser, ses positions,
Idéologiquement, je suis un homme de gauche. la médecine communautaire à laquelle
j’ai dévolu ma vie a été une « mystique » pour moi, vécue intimement - au moment où
les hommes et femmes de gauche se vautraient dans la vie facile et la collaboration
avec la dictature.([30]) Je suis un unioniste arabe, mais le premier à avoir
condamné les crimes des dictatures arabes comme celles de Saddam, ce qui m’a valu
d’être exclu de la confrérie.
Je suis totalement opposé à l’idée d’un ةtat religieux et férocement contre tout
islamisme terroriste. Je ne négocierai jamais l’égalité hommes-femmes et je suis le
seul homme politique à avoir signé un appel des femmes démocrates à l’égalité en
face de l’héritage. ([31])
Je ne suis pas né démocrate, mais je le suis devenu à force de travail sur moi-même.
Mon attitude vis-à-vis de nos islamistes est due à leur absence de violence, à leur
adhésion à la démocratie. Le test d’Aix en fait foi. Quant à leur éventuelle
mauvaise foi, que les autres descendants de Staline, de Bourguiba me démontrent leur
bonne foi([32]).
Pour moi c’est une absurdité de vouloir la démocratie contre l’islam et contre une
frange modérée de l’islamisme. C’est nous les démocrates non dogmatiques qui avons
gagné Ennahda à la démocratie, ce n’est pas Ennahda qui nous a gagnés à
l’islamisme([33]).
La Tunisie plurielle dont je rêve se prépare dès maintenant. Je n’envisage pour le
moment que le front uni contre les maffieux qui occupent notre pays, le dégradent et
le salissent. C’est là la ligne de rupture([34]).
Je ne me laisserai pas intimider dans mes choix tactiques par des personnes qui se
sont alliées à la dictature et encore moins par les insultes des uns et des
autres... Je continuerai un combat qui a été souvent solitaire et décrié([35]).
« C’est à Londres, en juillet 2000, que j’ai rencontré pour le premier long
entretien Rached Ghannouchi, le dirigeant d’Ennahda croisé auparavant à Tunis sans
qu’il y ait eu vraiment de rencontre. Mon interlocuteur est aux antipodes de
l’intégriste des caricatures. Il est affable, modéré, serein, parle d’une voix
douce, manie une langue arabe classique mais sans préciosité. L’homme a connu la
prison et l’exil. Il a vécu des mois dans le couloir de la mort.([36]).
Il fait partie de ces êtres denses avec lesquels les échanges vous font gagner
beaucoup de temps dans la compréhension des choses. Sudiste, d’origine populaire,
profondément attaché aux racines et à la culture, que de points communs en apparence
! En fait nous appartenons à des écoles de pensée très différentes. Il ne tarit pas
d’éloges sur la position de la Ligue des années de braises, sur celles du
CNLT.([37]).
J’explique au Cheikh ma position.
« Ce ne sont pas des islamistes que nous défendons et que nous continuons à défendre
mais des êtres humains et des citoyens tunisiens victimes d’intolérables injustices.
Ce n’est pas par calcul politique, aveuglement ou naïveté, que nous réclamons la
légalisation d’Ennahda, comme tous les partis d’opposition, mais par souci de
cohérence interne.([38]).
On ne peut être militant des droits de l’homme en détournant la tête quand on
torture votre adversaire politique. On ne peut être démocrate quand on refuse la
liberté d’association et d’action politique pacifique aux autres. Nous savons qu’il
est impossible de maintenir la fraction traditionaliste du pays indéfiniment hors du
système politique, autrement que par le recours à la répression permanente
incompatible avec la démocratie.([39]).
Ceci étant, je reste un homme profondément hostile à tout Etat théocratique, attaché
au caractère sacré du corps humain, fermement opposé à la peine capitale, décidé à
pousser aussi loin que possible, dans les textes et la pratique sociale, l’égalité
entre l’homme et la femme. Je ne confonds pas anti-sionisme et antisémitisme, la
politique américaine et l’Occident.([40]).
Universaliste, j’ai fait de la Déclaration universelle des droits de l’homme mon
credo. Je n’envisage pour la Tunisie qu’un Etat en totale conformité avec les
conventions et les traités, tels que rédigés par le Législateur Universel. L’islam
est certes ma religion et une composante de ma culture, mais il ne saurait être le
fondement de l’Etat, car il ne serait que l’alibi de luttes de pouvoir, et le
prétexte d’un nouveau totalitarisme. En politique on doit avancer sous la bannière
de ses propres idées, non les prêter à Dieu.([41]).
De plus, notre appui à vos droits politiques tiendra tant que vous resterez un
mouvement pacifique, ne fût-ce qu’à cause du bénéfice colossal que pourrait tenir le
dictateur de la violence. .([42]) »
Le Cheikh Ghannouchi m’écouta très calmement.
« Certes, nos bases idéologiques sont différentes, et nous ne pouvons pas être
d’accord sur tout. Voyez vous-même quant à l’aspect pacifique de notre combat. Dix
années de terrible répression et de provocation permanente n’ont pas réussi à nous
entraîner dans la violence. Notre adhésion aux règles de la démocratie est un choix
stratégique. Nous ne cessons de répéter que nous accepterons un gouvernement
communiste si le peuple le désigne par des élections libres. Nous avons de plus
renoncé à toute prétention à l’hégémonie. D’ailleurs pourquoi continuez-vous à
opposer islamistes et démocrates ? Pourquoi des islamistes ne seraient-ils pas eux
aussi des démocrates ? .([43]) »
C’est alors que j’ai mesuré le chemin parcouru, car l’approche a bien changé par
rapport à celle du début des années quatre-vingt. Manoeuvre disent les uns,
maturation me paraît un terme plus exact. J’ai mesuré aussi le rôle dans cette
maturation de l’attitude qui avait été celle de l’écrasante majorité des démocrates
tunisiens durant toute la décennie noire. Souvent de gauche, allergiques à
l’islamisme, ils ont néanmoins adopté face à la répression des islamistes une
attitude éthique et non politique.([44]).
C’est cette attitude qui a donné aux islamistes tunisiens une image forte et
crédible de la démocratie. Avons-nous su toucher les coeurs et les esprits, lever
des obstacles supposés infranchissables et ouvrir de nouvelles perspectives à la
démocratie et à la paix civile dans notre pays ? Peut-être n’allons-nous pas être
condamnés à choisir entre la peste et le choléra, entre la dictature supposée nous
protéger des talibans et le GIA supposé nous libérer de la dictature.([45]).
La recherche de cette rencontre au centre du spectre a été une option stratégique
qui va chercher à se concrétiser sur le plan politique. Au mois de mai 2003 eut lieu
à Aix-en-Provence une réunion qui a rassemblé dans une charmante abbaye une
trentaine de personnes venues discuter pendant trois jours de l’avenir de leur pays.
Ces hommes et ces femmes représentaient les courants politiques les plus importants
en Tunisie dont le mouvement islamiste Ennahda.([46]).
Etaient présents aussi les représentants de grandes associations de la société
civile comme le barreau ou le CNLT. Les extrémistes des deux bords brillaient par
leur absence, ainsi que quelques hésitants. Pour la première fois de l’histoire
tumultueuse des démocrates et des islamistes, sera signé un document commun où
chaque mot sera âprement négocié. Le texte est un compromis mais sans
compromissions.([47]).
Les démocrates non dogmatiques, dont des représentants de l’extrême gauche,
reconnaissent le droit des Tunisiens à leur identité nationale et religieuse. Les
islamistes éclairés reconnaissent, eux, leur droit à un régime démocratique et à ses
principes de base dont l’égalité complète, notamment entre les deux sexes.([48]).
Quels que soient ces risques, ils sont préférables au pourrissement généralisé, à la
lente agonie sous les dictatures actuelles. Au mieux, le pari sera gagné en faisant
accéder au pouvoir des forces politiques diverses obligées de négocier des
compromis. Au pire, les islamistes arrivés au pouvoir refuseront de retourner aux
urnes et installeront comme au Soudan une dictature intégriste.([49]).
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il ne faudra que quelques années pour
que tombe aussi cette dictature au masque religieux et que nos peuples abandonnent
définitivement la croyance que la charia est la solution de leurs problèmes
économiques, sociaux et politiques. Cette prise de risque est le moteur du
rapprochement au centre que je prône depuis des années. La stratégie n’est pas le
propre de la Tunisie.([50]).
L’intégrisme laïque prolonge la vie de la dictature, pave le chemin à la guerre
civile et condamne la démocratie à rester en dehors et au-dessus de la culture d’un
peuple largement imprégné par les valeurs religieuses. L’hétérogénéité des sociétés
arabes est le produit de son histoire. Elle ne peut pas plus se débarrasser de sa
partie conservatrice, héritage de quatorze siècles de culture, qu’elle ne peut se
débarrasser de sa partie moderniste, fruit de son contact avec l’Occident.([51]).
La démocratie a le droit et le devoir de se défendre, mais dans le respect de ses
propres valeurs et lois, autrement elle ne serait pas digne d’être aimée, respectée
et défendue. Si les démocrates doivent rejeter ce courant, ce n’est pas parce qu’il
se réclame de l’islam, mais parce qu’il est gros du totalitarisme le plus
destructeur.([52]).
La responsabilité des démocrates arabes est donc de tirer vers le centre, je dirais
presque de « convertir » à la démocratie le maximum de composantes de l’islamisme
modéré. Si nous ne voulons pas tourner en rond, il nous faut bien admettre que la
démocratie arabe ne se fera pas contre l’islam, mais avec lui, plus exactement avec
ses représentants les plus ouverts qui sont à la fois la chance de l’islam et celle
de la démocratie.([53]) »
« Entre l’Initiative démocratique (ID) et le POCT, LE CPR, le FDLT, le PDP et bien
d’autres, entre la participation et le boycottage, l’opposition s’entre-déchire,
ouvre de nouvelles plaies. Les anciennes sont encore saignantes. Et du coup, c’est
la porte ouverte aux surenchères, à l’amnésie sélective et démagogique.
« De Nejib Hosni, Om Zied, Sadri Khiari, Hamma Hammami, la famille Ben Brik, Nejib
Chebbi, Fethi Jerbi, Ahmed Smii, Abdellatif Ben Salem, Kaled Ben Mbarek, Saida
Akremi, Radia Nasraoui, Monder Sfar, Ahmed Manai, Abdo Maalaoui, Chokri Hamrouni,
Abdelwahab Hani, Tahar et Kamel Labidi, Mokthar et Zouhair Yahyaoui, Morsel Ksibi,
Nait Limam, à Tunisnews, aux militants du POCT torturés en 97, aux prisonniers
islamistes emprisonnés depuis 91, aux exilés, aux anonymes, à ces Tunisiens qui
souffrent en silence et bien d’autres et bien d’autres. Tous ceux là sont donc
absents. Ils ne veulent donc pas la liberté et de la démocratie pour leur pays. Ils
n’ont rien fait pour la Tunisie ? Se
demande Sami BEN ABDALLAH ([54]).
Toujours selon Sami BEN ABDALLAH « Je dis cela parce que tout ceci n’augure rien de
sain pour l’opposition et pour l’avenir de notre pays. Je sais que la concurrence
est inévitable entre les acteurs politiques, que la démocratie est une question de
culture, qu’elle s’acquiert lentement. « La diversité des analyses et des points de
vue est peut être un signe de bonne santé, de gestation, d’un accouchement. Nul
besoin donc de se faire de nouveaux CV… d’anciens combattants. Les gardiens du
temple sont encore vivants. Cependant, nul besoin aussi de se fomenter des Cours
d’inquisition pour juger si untel est croyant ou ne l’est pas, si untel est un
démocrate ou n’en n’est pas un, si untel est un progressiste ou n’en n’est pas un »
. « Nous sommes différents. C’est ça aussi la démocratie. Elle n’est pas
l’exclusion, l’éradication, la négation ou le conformisme. Nul besoin donc
d’occulter nos différences. Chacun des leaders politique a son parcours. Chacun de
ses partis a sa culture et son histoire.
Pour conclure, Sami Ben Abdallah, écrit « Les temps démocratiques que nous vivons ne
supportent plus la culture de l’unicité en politique. Ils sont pluralistes. Nejib
Chebbi, Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaafar, Mohammed Ali Halaouani, Hamma Hammami,
Rached Ghannouchi, Salah Karkar et bien d’autres devraient faire l’effort de
s’accepter mutuellement. Parce que les militants d’en bas sont attentifs au
discours. Ils le sont davantage aux pratiques.
« Parce que l’exemple vient d’en haut. En bas, nous attendons. L’exemple tarde
parfois à se manifester. Il y a souvent un gouffre entre ce qu’on pense, ce qu’on
dit et ce qu’on fait. Cela n’augure rien de sain pour nous tous. D’ores et déjà, il
y a cette échéance de 2009 qui pointe à l’horizon. Bien avant il y a cette crise
sociale inévitable qui s’annonce. Et bien avant il y a les municipales de 2005.
Equité, Justice et réconciliation
Au Maroc, en cette fin d’année 2004, plusieurs journaux marocains ont souligné le
caractère "inédit", dans le monde arabo-musulman, des auditions publiques de
témoignages sur la torture et autres violations des droits de l’homme au Maroc.
Ces auditions organisées par l’Instance Equité et réconciliation (IER), un organisme
gouvernemental où sont représentés d’anciens militants des droits de l’Homme,
étaient retransmises mardi et mercredi en direct à la télévision nationale. "La
première audition a été unique en son genre dans le monde arabo-musulman", titre en
Une Al Ittihad Al Ichtiraki, journal du principal parti gouvernemental, l’Union
socialiste des forces populaires (USFP). "Le Maroc, ajoute ce journal, a créé le
premier précédent dans le cadre de l’écoute des victimes de la torture et de
l’oppression durant quarante ans de son histoire contemporaine". "C’est le Maroc de
cette époque-là qui est donné aujourd’hui à voir dans toute sa monstruosité", écrit
de son côté "Aujourd’hui Le Maroc" en
affirmant que "personne ne sait d’avance ce qui va sortir de cette catharsis
cathodique".
Pour le journal islamiste Attajdid, il n’y a "pas de divergences sur le fait que ces
auditions constituent un phénomène unique dans son environnement arabe, rare dans le
reste du monde". La poursuite des responsables des violations a été écartée "pour
éviter beaucoup de dérapages", estime-t-il.
L’IER avait demandé aux témoins de ne pas citer les noms des responsables des
sévices subis, une attitude qui a été critiquée par l’Association marocaine des
droits humains (AMDH, indépendante).
Le président, de l’Instance Equité et réconciliation (IER) Abdelhamid Amine, a
déploré le fait qu’"aucun des témoins entendus n’a pu nous dire qui sont les
responsables de ces horreurs". "Les victimes des années de plomb témoignent pour ne
pas oublier", écrit Le Matin, journal proche du gouvernement. "Le monde arabe s’est
toujours intéressé à sa géographie, aujourd’hui, il s’intéresse enfin à son
histoire", ajoute ce quotidien en citant un responsable de la télévision nationale.
Le consultant au Centre international pour la Justice transitionnelle, Mark Freeman,
a précisé que les témoignages représentent "un précédent très important" non
seulement pour le Maroc, mais aussi pour l’ensemble du monde arabo-islamique. M.
Freeman, qui a assisté à ces auditions qui ont débuté mardi à Rabat, a souligné que
l’impact de cette initiative notamment sur les jeunes "sera très fort", émettant le
souhait de voir l’expérience marocaine entraîner un "effet préventif" contre les
atteintes aux droits de l’homme([55]). Ces
séances d’auditions apportent une contribution importante à ce genre de témoignage
publics à l’échelle internationale,, a-t-il indiqué en mettant l’accent sur leurs
diversités et la richesse de leurs contenus.
Pour sa part, Khemaïs Chammari, un des fondateurs de la Ligue tunisienne des droits
de l’Homme, a qualifié ces auditions de "moment important" qui reflète la ferme
volonté des autorités marocaines de tourner la page des violations des droits
humains, tout en préservant la mémoire collective et en garantissant la réparation
des victimes". Il a indiqué que ces auditions confirment la place du Maroc en tant
que "pays leader" dans le monde arabo-islamique en matière de gestion de la question
des violations graves des droits de l’homme, soulignant que l’expérience marocaine
mérite d’être présentée à tous les mouvements des droits de l’homme([56])
M. Chammari a mis l’accent sur la particularité de cette expérience, précisant qu’il
est difficile de faire une comparaison entre les expériences internationales dans ce
domaine, eu égard à la diversité des situations politiques, sociales et culturelles
des sociétés qui ont vécu la transition démocratique. Il a toutefois précisé que
l’expérience marocaine est "unique" car le processus de rupture avec les violations
du passé intervient dans le cadre de la continuité du système politique,
contrairement à d’autres expériences([57]).
En Algérie, Bouteflika a annoncé qu’il proposerait un référendum au peuple algérien
pour tourner définitivement la page de la deuxième guerre d’Algérie. Une réussite à
mettre dans l’actif de l’héritier du grand Boumediene qui a su avec beaucoup
d’intelligence coiffer le pouvoir des généraux algériens.
Le pouvoir en Tunisie, est dans une impasse réelle. La presse officielle tunisienne
ne s’est pas targuée de publier comme à l’accoutumée des messages de félicitations
que le président américain aurait envoyé à M. Ben Ali suite à sa réélection…parce
qu’il n y en a pas eu. Les pressions américaines ne sont pas une fiction. Alors que
le premier Communiqué du Département d’Etat américain soulignait que les élections
avaient été marquées par « de graves défaillances », en estimant qu’il n’existait
pas « de véritable espace politique permettant à une opposition significative de
participer ».
Le second Communiqué du département d’Etat repris par l’AFP n’est pas de nature à
arranger les choses pour le pouvoir puisque, outre le souhait des américains de voir
cette amnistie s’élargir aux autres détenus, le département d’Etat qualifie nombre
de ces prisonniers « de prisonniers politiques », chose que le pouvoir a toujours
renié durant une dizaine d’années. Un retour du bâton pour celui qui tire sa
légitimité du soutien étranger. Cependant, certains Tunisiens devraient se méfier de
l’overdose euphorique car les Américains ne vont pas être plus Tunisiens que les
Tunisiens eux-mêmes.
En face de la volonté des marocains à tourner la page des violations des droits de
la personne humaine, un système d’étouffement des libertés en Tunisie, muselant
toute voie discordante en Tunisie.
En Tunisie, la libération de quelques 80 prisonniers d’opinion est en soi « un acte
positif » que la classe politique, de la gauche aux islamistes, partis politiques et
ONG confondus, n’ont pas manqué de saluer avec beaucoup de chaleur . Cependant, les
informations contradictoires qui viennent de Tunis faisant état du refus de certains
prisonniers de bénéficier de cette libération « conditionnelle » et de vouloir
purger les quelques mois qui leur reste montre la portée limitée de cette décision.
L’enthousiasme avec lequel Ennahdha a accueilli la libération de ses 80 prisonniers
n’est pas étonnant. A la vérité, l’effritement de la légitimité de
sa direction actuelle y est pour quelque chose. Depuis plusieurs années, nombre de
Nahdaouis l’accusent d’être responsable de la répression qu’a vécu la base ou ceux
qui n’ont pas réussi à s’exiler à l’étranger.
Le Mouvement Ennahdha, victime déjà de plusieurs scissions depuis les années
soixante-dix avec la scission de H’Mida En-Naïfer et Slaheddine Jourchi, puis au
début des années 90, avec M° Abdelfattah Mourou([58]) , Fadhel Baldi, Ben Issa Demni
et beaucoup d’autres, et enfin des attaques à l’intérieur de la part des partisans
Salah Karkar([59]) et à un degré moindre de Hachmi Hamdi, Rached Ghannouchi, en exil
à Londres depuis 1989, s’est maintenu à la tête du Mouvement à l’étranger, en
plaçant nombre de ses fidèles qui gèrent l’appareil. La direction actuelle tirait
donc sa légitimité de sa mainmise sur « l’appareil » et de la possibilité de
résoudre un jour le dossier des 500 prisonniers islamistes qui croupissent depuis
1990 dans les geôles de M. Ben Ali.
Observant une trêve d’un seul coté depuis des mois, Ennahdha a multiplié les
manœuvres pour rassurer et le pouvoir et l’opposition en déclarant que le parti
n’était pas concerné par les élections de 2004. Constatant l’échec de sa stratégie,
demeurant sans signal du pouvoir ou de l’opposition de Gauche, Ennahdha s’est résolu
à appeler au boycott des élections présidentielles et à dénoncer la réélection de M.
Ben Ali avec beaucoup de virulence aux lendemains du scrutin. Un tel enchaînement
des événements montre si besoin est que le pouvoir n’a pas voulu donner une
quelconque signification
politique à cette libération et par conséquent, une quelconque légitimité ni à la
direction actuelle d’Ennahdha ni au parti.
D’une pierre, donc, plusieurs coups. Tout d’abord isoler Ennahdha du reste de
l’opposition. Rached Ghannouchi ne peut plus se payer, aujourd’hui, le luxe d’un
discours « radical ». Ce qui pénalisera par conséquent Moncef Marzouki qui parie
entre autre sur la carte islamiste. Ensuite, cultiver la discorde entre la Gauche et
les Islamistes.
Il est significatif à cet effet de constater qu’au niveau du discours d’Ennahdha ou
de ses partisans, ces derniers rejettent la responsabilité du drame des prisonniers
d’opinion sur les milieux de la Gauche qui ont « squatté le pouvoir »…et jamais sur
M.Ben Ali en tant que tel. Enfin diviser l’opposition par dessus tout en deux camps,
celui des radicaux et des modérés qui parient sur une éventuelle ouverture du
pouvoir.
Le pouvoir ne fera aucune ouverture politique parce qu’il ne se sent pas obligé d’en
faire. M. Ben Ali demeure toujours en position de force. Ce qu’il redoute, c’est la
crise économique sociale inévitable qui risque de saper les bases de sa politique
économique et sociale. Si le pouvoir est faible, il ne risque pas d’y avoir
malheureusement un grand changement au niveau de la politique intérieure.
Premièrement parce qu’il n’y a pas de fortes pressions de la société tunisienne
qui n’est pas demandeuse de « libertés ».
Deuxièmement parce que l’opposition tunisienne demeure faible et son action limitée
au cercle des quelques centaines d’activistes convaincus .
Troisièmement parce qu’aux yeux des puissances étrangères telles que les Etats-Unis
et la France, il n’y a pas une vraie alternative à M. Ben Ali , pour l’heure et à
moyen terme.
L’ancien Ministre de l’Intérieur Abdallah Kallel vient de recevoir une convocation à
comparaître, au mois de juin 2005, auprès du juge Suisse, à la suite d’une plainte
de l’un de ses victimes pour Torture, une affaire à suivre.
Le Directeur de la Sûreté de l’Etat en Tunisie, Mohamed Nabil Abid, aurait été
arrêté avec d’autres complices dont le chef de Secteur régional de Police à Gabès
Habib Khayat, pour avoir trompé la Justice dans l’affaire de la synagogue de Djerba,
en 2002, en montant un dossier impliquant le Mouvement En-Nahdha dans cette
affaire([60]).
L’équation Identitaire et unitaire de l’Opposition tunisienne
Dans la classe politique tunisienne, il y a une grande crise de confiance entre la
Gauche et les islamistes au point que la dictature qui les a uni hier peut les
désunir aujourd’hui. Les militants de la Gauche répètent qu’il n’est pas question
d’association, d’alliance ou d’union avec Ennahdha parce que ce parti serait porteur
de projet totalitaire. A vrai dire tout projet de société se fondant sur une
idéologie l’est.
Nombre de militants de Gauche diront « qu’ils sont convaincus au fond d’eux-mêmes
que le profil bas « démocratique » qu’affiche la direction actuelle d’Ennahdha est «
tactique » et que le jour où ces derniers auront le pouvoir, ils renieront à haute
voix ce qu’ils assument aujourd’hui du bout des lèvres ».
Les militants d’Ennahdha répliquent en rappelant la compromission d’une grande
partie de la Gauche avec le pouvoir au début des années 90, comment la Gauche a
cultivé le discorde entre Ennahdha et le pouvoir et comment Ennahdha est tombé dans
le piège. Un piège ? Lequel ? Ennahdha ne s’est-il pas compromis avec M. Ben Ali ?
Ou était-ce les états généraux de la Gauche qui dirigeaient les bases d’Ennahdha ?
A la vérité, le capital de victimisation d’Ennahdha est plus fort qu’il l’était par
le passé…il est aussi plus dangereux. S’entêter à criminaliser et le pouvoir et la
Gauche sans avoir le courage politique d’assumer une part de responsabilité dans le
drame qu’ont connu des dizaines de Tunisiens en se contentant de déclarations et
d’autocritiques vagues sujettes à toutes les interprétations est des plus
démagogiques. Ennahdha n’est-il pas plus dangereux aujourd’hui qu’il ne l’était hier
?
Sa direction peut se targuer de son « exception tunisienne ». Ne s’agit-il pas, à
en croire la littérature politique officielle, d’un parti qui se veut « islamiste »
tout en se démarquant du wahhabisme, du Khomeinisme, des frères musulmans égyptiens
et de l’expérience du FIS algérien ? Un parti islamiste qui milite pour les
libertés…Il faudra donc expliquer un jour la différence entre un musulman et un
islamiste tunisien ?
La Gauche à son tour assume sa part de responsabilité dans cette crise de confiance
et il faut croire qu’Ennahdha et ses prisonniers ont été envisagés tantôt d’un point
de vue « électoraliste » en pensant aux milliers de sympathisants que le parti
pourrait gagner ou tantôt d’un point de vue « politique » pour faire pression sur
le pouvoir hanté de plus en plus par l’idée que la lutte contre l’impunité pourrait
remettre à l’ordre du jour le dossier des morts sous la torture et par conséquent,
la poursuite des tortionnaires et des …commanditaires.
En somme, Ennahdha a été souvent envisagé d’un point de vue « opportuniste » et
c’est ce qui fait que ceux- la même qui ont défendu ces malheureux islamistes au nom
de la morale de Voltaire sont ceux qui font se retourner Voltaire dans sa tombe.
A la vérité, La Gauche aujourd’hui vit un malaise et un vide intellectuel manifeste.
Pour être de Gauche aujourd’hui à Tunis, il suffit de s’autoproclamer le farouche
défenseur de la cause féministe et de la liberté de la femme de disposer de son
corps, de truffer son discours de quelques clichés médiatiques à sensation du style
« ennemi idéologique » « camarade » ou « islam est incompatible avec démocratie »
et le tour est joué ! Il suffit d’évoquer sans cesse le projet théocratique du «
mouvement intégriste » et de vendre aux interlocuteurs étrangers l’image très
émouvante d’une poignée de démocrates assiégé par « l’armée des barbus et des
fondamentalistes religieux ». Alors que d’un autre côté, on vend l’image d’une
poignée de « croyants » assiégés par les gauchistes « mécréants ».
Problématique est la situation politique en Tunisie au point qu’après 15 ans de
répression qui n’a épargné ni la gauche ni les islamistes, on se retrouve
aujourd’hui dans une situation quasi similaire à celle de la fin des années 80. Et
les diplomates accrédités à Tunis trouvent amusant le fait que, s’il était question
de choisir entre les islamistes et M. Ben Ali, la Gauche voterait pour M. Ben Ali .
Et que s’il était question de choisir entre la Gauche et M. Ben Ali, parions que les
islamistes voteraient « encore » pour M. Ben Ali.
Dr Marzouki, lance un Appel supplémentaire pour un Débat National pour sortir le
pays de cette crise qui ne cesse de s’allonger, qui a suscité différentes réactions
de la part du Juge Mokhtar Yahyaoui, de Salah Karkar([61]) entre autres. Dans un
communiqué en langue Arabe, ce dernier qui s’en prend violemment aussi bien à Dr
Marzouki
qu’à la Direction actuelle du Mouvement interdit En-Nahdha
Yahyaoui Mokhtar ([62])écrit-il « J’ai l’impression personnellement que le débat
suscité autour du dernier texte du Dr M Marzouki ne rend même pas compte de l’objet
du débat fixé par le texte lui-même et qui est expressément exprimé à la fin du
texte : « une solution à la Géorgienne »
« Je pense aussi que ni l’effet de scénario de ce qui s’est passé en Géorgie à été
le plus médiatisé avec ces foules qui ont envahirent les rues, un homme politique
avertie doit savoir la réalité de la situation dans ce pays qui a conduit à cette
solution.
« Cela fait abstraction de la guerre civile que connaît ce pays et de la lutte
d’influence que connaît ce pays et qui l’a fait perdre son autonomie bien longtemps
avant le dernier changement qui a été minutieusement préparé à l’étranger. Il serait
naïf et dangereux de se leurrer de ces solutions miraculeuses croyant, ou laissant
croire qu’elles ont été obtenues sans prix.
« Le contexte Tunisien n’a rien à avoir avec cette configuration ni géopolitiquement
ni sur le plan de la situation intérieure. Je ne crois pas que ce texte ouvre la
voie à un débat national de part son diagnostic sur la situation élevé à un seuil
qui ne laisse aucune place à une autre solution que l’appel que l’appel clair et
franc à l’insurrection dont il n’ose pas prononcer. L’affirmation que : « Le fruit
est plus mûr q’on le croit » parait en nette contradiction avec ce qui le précédait
.
« Je ne voix pas avec un tel constat ce qui reste à rassembler et pourquoi si « le
régime … est irréformable ... que les oppositions …ne s’uniront pas ... » et le
peuple n’a pas envie ni la volonté de vivre non plus. ([63])
« Ce texte est révélateur d’une crise plus qu’il n’apporte de réponses aux vraies
questions. Je ne crois pas non plus J’ai l’impression personnellement que le débat
suscité autour du dernier texte du Dr M Marzouki ne rend même pas compte de l’objet
du débat fixé par le texte lui-même et qui est expressément exprimé à la fin du
texte : « une solution à la Géorgienne » Ce texte est révélateur d’une crise plus
qu’il n’apporte de repenses aux vraies questions. » ([64])
Un opposant du Canada([65]) écrit : « Dr Marzouki, permettez moi de vous remercier
de votre lettre qui nous invite au débat national. Nous avons assez de « débat
national des privilégiés » ? Beaucoup d’opposants de la diaspora et de l’intérieur de
la Tunisie ne peuvent plus se taire, nous vous disons : Basta, c’est assez !
« Il fallait regarder ce qui se passe en Géorgie pour comprendre que le pouvoir
n’est qu’une illusion, le pouvoir n’est que ce que nous « citoyens humiliés » veulent
voir à l’intérieur de notre tête, dans notre cœur, le pouvoir est comme de la magie,
on pense que c’est du vrai mais au fond ce n’est qu’une illusion et manipulation.
« Je ne vous apprend rien, depuis des siècles que les révolutions se sont faites
avec des leaders qui sont convaincu, ils ont une vision, ils ont su s’organiser et
mobiliser avec eux, ceux et celles qui ont en assez de l’humiliation. Un jour,
l’ordre était donné et la révolution s’est feue ! Par la suite les historiens et
journalistes ont écrit n’importent quoi.
« La vérité est toute autre chose dans la rue ! Ceux que nous voyons sur la grande place en Géorgie, ils obéissent à nouveau genre de Parti politique, celui du cœur, de l’esprit et de la souffrance de la vie, leur programme politique se résume à une demie phrase : « Ils ont marre du pouvoir en place… » !!!
« Nous sommes convaincus que vous êtes un homme sincère, nous sommes aussi des pacifistes mais des activistes convaincus, il faut lancer le mot d’ordre à la désobéissance civile, nous sommes prêts de marcher avec vous, à vos côtés et derrière vous. Nous sommes honnêtes avec vous. Il vous reste cher Dr Marzouki, deux voies : « La voie d’être le leader « le Moise tunisien » qui nous permet de marcher et de traverser ensemble le Sahara afin de libérer notre peuple des griffes de ses « bandits et maffiosos », qui se cachent derrière l’étique de la RCD, pour légitimer leurs crimes économiques et politiques. « La voie de nous faire encore des discours que j’ai entendu depuis l’époque de Bourguiba et d’entendre encore que nous ne sommes pas encore PRETS … Alors frère Dr Marzouki, c’est mieux par respect à nous autres et à vous-même de se taire et de nous foutre la paix. ? La vérité est amère mais ça se dit aussi ! » ([66]) Un certain Derbali([67]) écrit une lettre ouverte à Dr Marzouki, « Le degré de frustration, que ce soit sur le net ou autre part dont parle Moncef Marzouki, a atteint son paroxysme depuis longtemps, y compris et surtout dans la classe politique qui souvent se cherche des repères dans la surenchère et même dans la forfaiture, voire des fois dans la maladresse comme l’affaire de Moncef Marzouki sur Nawaat ou même cet appel à la mobilisation lancé d’une façon partisane et par une personne qui n’est pas pour beaucoup de militants, ni crédible ni recommandable.
« Le degré de frustration, que ce soit sur le net ou autre part dont parle Moncef Marzouki, a atteint son paroxysme depuis longtemps, y compris et surtout dans la classe politique qui souvent se cherche des repères dans la surenchère et même dans la forfaiture, voire des fois dans la maladresse comme l’affaire de Moncef Marzouki sur Nawaat ou même cet appel à la mobilisation lancé d’une façon partisane et par une personne qui n’est pas pour beaucoup de militants, ni crédible ni recommandable.
« Le reconnaître aujourd’hui n’a plus vraiment une grande importance sur la scène tunisienne et avec ce quatrième mandat les masques de ce théâtre d’ombre chinois sont d’un ridicule à faire pleurer, ou plutôt rire tellement les acteurs continuaient à débiter leurs sempiternels monologue de l’impuissance ? « Je dirais plutôt dans le cas de cette opposition collaborationniste genre ID et CIE et plus encore, ceux qui poussent derrière en plaçant des pions dans la participation et des pions dans le boycott de l’arrivisme du plus pervers et leurs défenseurs. « Les masques étaient tombés depuis longtemps et même sous les maquillages. Ces vieux chevaux de retour de l’opportunisme tardent à quitter la place, polluer pour polluer autant marchander à fond ce pouvoir de nuisance qui assure le toit et le couvert pour certains d’entre eux. .. « Une très grande part de la Vérité historique des Tunisiens est plus que vivante. Elle est en ébullition permanente, cette vérité commune et millénaire que certains veulent foutre à la décharge des civilisations disparues. Souvenons-nous et moi je me souviendrais toujours de la curée de ces réactionnaires dans leur prétendue chasse des négationnistes tunisiens, leurs islamophobie et celle d’ID, du POCT, de Charfi, Chammari, SBS. « Ces gens là, sont au même niveau et avec la même violence que le RCD et la dictature, avaient insulté l’avenir. Travailler avec eux ou avec leurs quelques sicaires, pour les mouvements musulmans c’est s’abaisser à leur niveau, ne plus avoir de morale et se renier ; encore une fois il va falloir que les résistants tunisiens sortent des cadres restreints des appareils et leurs centralismes aberrants, de cette logique partisane qui date et qui continue à faire illusion, mais pas à n’importe quel prix, pas aux ordres ni pour servir de chaire à canon, encore une fois, à des ambitions aussi rudimentaires et rétrogrades que celles de la tyrannie([68]). « Merci on a déjà donné et les vrais démocrates tunisiens qu’ils soient musulmans ou pas sont la majorité de l’opposition tunisienne, ceux là peuvent travailler ensemble car au-delà de leurs différences, leur engagement tend à une Tunisie libre et à un peuple souverain qui n’a nullement de maîtres penseurs ou de conditionneurs. « Ceux là cher Moncef Marzouki peuvent être à l’écoute des gens comme toi, ils ne te trahiront jamais, mis aussi ils ne seront jamais des suiveurs, le respect avec eux est un mérite et le sacrifice aussi. …([69]) « Ton intégrité et ton charisme doivent se défaire des boulets qui parasitent la réflexion et l’action de toute résistance tunisienne, il n’est pas possible ni même concevable de refaire les mêmes fautes que dans ce passé récent où tout le monde collaborationniste et résistance démocratique se sont ramassés, il n’est plus possible de reprendre les mêmes et de recommencer, ce n’est même pas une question d’âge ou de génération, c’est une question de moralité et d’intégrité politique, pour beaucoup crois-moi et sauf ton respect , la classe politique dans son ensemble, pouvoir et oppositions comprises, jouissent d’une horrible réputation qui souvent est amplement méritée. .. « La majorité silencieuse, celle qui paie le prix fort travaille, vit et meurt dans le silence et l’oubli, à partir de là, ils se sont exclus d’eux même, ceux qui remettent en cause l’élément essentiel, le socle de tout combat contre Ben Ali , c’est-à-dire l’identité arabo-musulmane de la Tunisie. « Il faut se rendre à l’évidence le bloc des arabo-musulmans, c’est-à-dire la très grande majorité des Tunisiens actifs contre la dictature, y compris et tu le sais bien même avant AIX, dans ton propre parti, ne fait pas, plus confiance à ces alliances dégénérées et bâtardes ; avec tout ce que notre pays compte d’aliénations, nous savons tous où nous mènera une alliance avec le PCOT, les femmes démocrates, ID ou mêmes leurs VRP qui sur le forum que tu as choisis pour faire le rappel des troupes. « Comment faire confiance à ces individus sans foi ni loi qui nous dénigrent par l’anathème et le mensonge ? par la bassesse et l’insulte, comment tourner le dos à certains d’entre eux qui gravitent autour des assises des compromissions, beaucoup d’entre eux qui réduisent sans vergogne les problèmes de notre pays à son arabité et à son islam, qui traitent les tunisiennes voilées d’esclaves et les tunisiens barbus comme des tunisiens de seconde zone, de janjaouides et de talibans, qui comme la dictature jugent d’autres Tunisiens sur leurs apparences et leurs intimes conviction et non sur leur compétences ou leur degré d’engagement, comment faire confiance à ces gens qui permettent à tous les aventuristes néo-coloniaux de prétendre à la définition unique et inique de la Tunisie post dictature, qui dénigrent notre religion, notre culture et notre civilisation, qui sont les chantres de cette culture judéo-chrétienne hégémonique et ethnocidaire, les chantres d’un sionisme expansionniste et mortifère, et qui pour solde de tout compte comme des charognards nous instrumentalisent ! ([70]) « Oui tout cela pour te dire que la question de la morale et de la confiance dans un projet de rassemblement politique nationale et tunisien doit avant tout être pragmatique, rationnel, lisible, transparent et authentique. « Cher Moncef Marzouki, je comprends bien que votre problème en tant qu’homme politique intègre, respectable et respecté comme quelques autres, est de rassembler toutes les bonnes volontés et les mobiliser vers un objectif commun, mais cette légitimité ne pourra souffrir d’aucun calcul ni compromis, tout doit être transparent et refléter les réalités constructives et agissantes du pays sans aucun préjugés ni exclusives, c’est en cela cher ami que le bât blesse, comment pouvez vous ignorer certaines personnes et personnalités en qui énormément de Tunisiens croient, je cite pour mémoire Karker , Manaï , Sfar ect… alors que vous démarchez les Tunisiens par le biais d’un individu sans réelle importance, que ce que veut bien lui donner le parti de la France, la réaction tunisienne et toute cette tendance fascisante qui méprise la Tunisie profonde, un arriviste à la réputation surestimée et préfabriquée qui se fait le porte-parole et l’homme de main de ceux qui ont toujours pratiqué, mais alors à outrance, le clanisme et la division dans une logique suicidaire, une stratégie nihiliste qui ne fait que le bonheur de la dictature, à croire qu’il ne valent pas plus chers que Ben Ali. ([71]) « Pour que le pays débatte il faut déjà arrêter l’arbitraire de la violence et de l’exclusion au sein même de ceux qui se disent opposants à Ben Ali, violence, jalousie, haine, mépris, arrivisme et opportunisme, qui sont le fait, ce qui est encore plus malheureux, le fait d’une minorité de nuisibles téléguidés pratiquement par les mêmes commanditaires de Ben Ali , sus à l’arabo-musulman, travailler avec ceux-là c’est perpétuer le marasme qui coule notre pays et même trahir ce qui reste de ses forces vives . » ([72]) Les problèmes de la Tunisie se résument-ils à la libération de quelques centaines de détenus ? La réponse est Non, bien qu’elle contribue à la solution des problèmes du pays, qui ont en premier rang, la corruption, l’excès de pouvoir de la part de toute personne qui a une partie du pouvoir, aussi minime soit-elle. Devant la fuite en avant du pouvoir, des chantiers demeurent ouverts en Tunisie. Celui de l’absence des libertés, de la corruption, et du gouffre réel entre le discours officiel et la réalité des pratiques, de l’absence de conditions réelles de l’indépendance du pouvoir législatif de l’exécutif, de l’indépendance de la justice, de la presse. Dans l’attente que faire ? Le Calvaire de Abdelkarim Harouni ex-secrétaire générale de l’Union Générale Tunisienne des Etudiants(UGTE)([73]) . Condamné en août 1992 à l’emprisonnement à perpétuité par le Tribunal militaire de Bouchoucha([74]) ,qui a vu sa peine commuée en une peine d’emprisonnement de trente ans en novembre 2002. Abdelkarim Harouni a été transféré d’une prison en prison du nord au sud du pays, excepté la prison civile de Tunis, la plus proche du domicile familial. Par un acharnement ciblé et pensé, consistant à son maintenir en isolement total pendant la totalité de sa détention([75]),depuis son arrivée à la prison de Sfax en avril 2003, isolement entrecoupé seulement par les visites d’un quart d’heure de sa famille, voire raréfiées. A la suite d’une grève de la faim menée en novembre 2003, pour obtenir la levée de l’isolement, débouchera sur l’obtention d’un poste de télévision, au bout de treize années. Il obtiendra une première visite de ses parents le 20 décembre 2003, soit après onze ans. Pour la seconde visite directe, il lui aura fallu patienter encore deux années, puisqu’il a pu voir ses parents pour une demi-heure le 25 décembre 2004([76]) C’est grâce à son obstination et à celles des siens que Abdelkarim Harouni est parvenu à arracher le Droit de lire quelques livres, Droit finalement acquis pour quelques feuillets au bout de treize années de détention. Son courrier, pour qu’il parvienne dans un délai "normal", il lui a fallu attendre la fin de l’année 2004... Quant à la levée de son isolement, elle relèvera d’autres batailles, collectives celles-là, incluant un puissant mouvement au niveau national et international. ([77]) LE CALVAIRE DE HAMADI BEN ABDELMALEK
D’après le récit de Oualid BEN ABDELMALEK, fils de HAMADI BEN ABDELMALEK([78]). « Le 25 janvier 1992, à minuit, HAMADI BEN ABDELMALEK, agriculteur de 49 ans, père de famille, a été arrêté chez lui, à Tunis, dans des conditions de violence indescriptible. Sa famille est restée sans nouvelles de lui durant plus de deux mois. Il s’avéra par la suite qu’il était en garde à vue au ministère de l’intérieur où il a été régulièrement torturé, ce dont il garde des séquelles treize ans plus tard.
« Le 27 mars 1992, Hamadi BEN ABDELMALEK a été écroué à la prison civile de Tunis (9 Avril), sous l’inculpation de « constitution d’une bande ayant pour but d’attenter à la sécurité des personnes et des biens, organisation de réunions interdites, appartenance à un parti politique non autorisé et intelligence avec des agents d’une puissance étrangère avec dans le but de nuire à la Tunisie ». Il a été jugé par la Chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis et condamné le 13 avril 1995 à 25 ans de prison. Dans ce procès il y avait 28 inculpés, dont un seul a été acquitté, sinon tous les autres ont été condamnés à des peines de prison ferme. « Un procès inique dans lequel les droits élémentaires de la défense ont été violés, avec une sentence lourde et sans aucune possibilité de recours : aucun acte matériel, aucune arme ou objet saisi pouvant constituer un début de preuve, ni même des aveux crédibles sauf ceux extorqués sous la torture et ceux d’un des co-inculpés, qui a voulu sauver sa peau en chargeant les autres. « Le deuxième procès, en 1998, ressemblait comme deux gouttes d’eau au premier : les mêmes charges, la même absence flagrante de preuves, la même violation des droits de la défense, mais avec l’adjonction de nouveaux inculpés.La sentence fut aussi lourde que lors du premier procès : 21 ans de prison et toujours sans aucune possibilité de recours. Il n’y a pas d’appel à un jugement devant la Chambre criminelle de la Cour d’Appel. Il a vécu 7 ans, de 1992 à 1999, dans l’isolement à la prison 9 avril de Tunis. Il a mené de nombreuses grèves de la faim, notamment en 1996, pour obtenir l’amélioration de ses conditions de détention. « A la fin du mois d’août 2004, il a été transféré à la prison de Messadine (Sousse) où, il aurait fait l’objet d’un traitement de choc( privation de médicaments durant une semaine en dépit de la gravité de sa maladie, le droit de visite de sa famille est devenu dérisoire et surtout, il a été placé dans une cellule de plus de 70 personnes) ([79]). Pour protester contre ces conditions de détention, mon père a entamé une grève de la faim entamée le 10 décembre2004 et suspendue le 27. Le dernier moyen qu’il lui reste pour défendre ce qu’il lui reste de dignité d’être humain, mais son état de santé ne semble pas préoccuper beaucoup les autorités pénitentiaires. « La seule explication que le directeur de la prison a pu avancer, c’est que "Cette affaire me dépasse, les directives viennent d’en haut". De qui, le fils se pose la question ? On est en droit de poser cette question, pourquoi un tel acharnement ? Même la demande de mon père de recevoir une nacelle a été rejetée, comme si on lui refusait même la mort ! La réponse à toutes ces questions obéit à la seule logique de la vengeance et de l’acharnement, ce qui est contraire au droit tunisien et aux engagements internationaux de la Tunisie([80]). » Une pétition est lancée sur le Net en faveur du détenu politique, signée de 268 signataires au 31 Déc. 2004([81]). Pour Mustapha Ben Jaafar, « Les « non-élections » programmées, avec des résultats connus d’avance, ont eu lieu comme prévu ; ce fut une sorte de ‘’ récréation ‘’ de quinze jours aux cours lesquels le pouvoir a tenté de faire oublier cinq années de blocage politique hermétique, interdisant et réprimant toute forme d’opposition. ([82]) » « Notre peuple attend, depuis plus de soixante six ans, que les vœux de nos martyrs du 9 avril 1938 soient exaucés, que sa participation à l’exercice du pouvoir soit réelle avec une représentation parlementaire qui soit le reflet de ses tendances et de ses aspirations » … « Notre peuple a démontré sa maturité en refusant de participer spontanément, malgré un climat de peur, à une parodie humiliante et de mauvais goût. A nous de nous montrer dignes de sa confiance. ([83]) » Pour Khemaïes Chammari, Ils devront commencer par dépasser leurs intérêts particuliers, resserrer leurs rangs, constituer un pôle démocratique et progressiste, et surtout réduire le fossé qui les sépare du peuple, renouer avec les forces vives du pays toute catégorie confondue à commencer par les jeunes, en passant par les travailleurs hommes et femmes qui sont confrontés à des problèmes sociaux de tout genre. Puis, ils auront à élaborer un programme simple, clair et différent de celui du parti au pouvoir. D’autre part, Il leur faut surtout apporter une réponse sans ambiguïté à une question qui ne cesse de les diviser. Auront-ils à tendre la main aux islamistes du parti Ennahdha (interdit) et défendre leur droit de participer au débat démocratique ? Ou bien, les rejeter au nom de la laïcité, s’ils constituent un véritable danger pour la démocratie ? Tel est la question primordiale. ([84]) Pour Mondher Sfar([85]), La Tunisie souffre de ses prisonniers politiques et de sa dictature . De quoi souffre la Tunisie ? de ses prisonniers politiques ? de sa dictature ? de ses violations des droits de l’homme ? de l’humiliation de ses habitants ? De tout cela ; mais on oublie une autre plaie : la Tunisie souffre aussi de la Tunisie ! La Tunisie n’est encore qu’une idée vague, incertaine. Y a-t-il en Tunisie un sentiment de solidarité, je ne dis pas sociale, mais seulement humaine ? ([86]) Pour Mokhtar Yahyaoui([87]), Un parti doit normalement se définir par sa mission et face à un système totalitaire. Ce n’est pas la dictature qui donne le statut d’opposant à un parti, un parti doit normalement se définir par sa mission et face à un système totalitaire un parti démocratique ne peut être qu’en rupture totale avec le régime qui lui est opposée. Le mal premier de nos partis d’oppositions est qu’ils ont cherché à s’implanté dans le système au lieu de s’implanter dans la société. Ainsi il sont demeurés les otages du système qu’ils combattaient. Le problème n’est pas dans leurs volontés de renouer avec la société mais dans la réceptivité de la société de leur discours. Je pense aussi que le terme renouer est mal approprié car il laisse entendre qu’il y avait un lien précédent qui à été rompu alors que tous les noms cités sont des émules de groupuscules de gauche sans attaches réelles avec la réalité sociale. Je regrette de dire que les personnes que vous avez nommées sont tous les titres de projets avortés dont il ne reste plus que leurs noms. On ne peut aujourd’hui que se rappeler du projet du rassemblement progressiste qui à donné naissance à l’RSP aujourd’hui PSP, le FDTL été aussi le fruit d’un large débat de rénovation de la sphère politique du pays qui a engagé beaucoup de monde dans l’espoir de bâtir un parti progressiste populaire et déçu autant ; sans parler du congrès pour la république. Ces différentes expériences ont pratiquement connue le même sort de peau de chagrin qui se rétréci au lieu de tendre vers l’expansion et la diversification. Aujourd’hui l’initiative démocratique est le dernier né de ces expériences mort-nées et n’a rien donné comme signe qui permet de la juger différemment. On peut certes amputer à la dictature et au blocage politique et toutes sortes d’interdiction qu’on connaît une grande part de responsabilité dans le délitement de ces formations et leur déficit de représentativité, mais il est évident que ça ne suffit pas à expliquer tout. Le 1° Nov.2004, Le président Algérien prend l’initiative de proposer au peuple Algérien de soumettre à referendum un projet de Loi d’Amnistie générale à tous les Islamistes même ceux qui ont porté des armes, Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a accordé le lendemain une grâce à "un certain nombre de détenus" à l’occasion du 17° anniversaire de son accession au pouvoir le 7 novembre 1987. Selon le régime, ces prisonniers ne sont pas considérés comme des prisonniers d’opinion. Aucun de leurs droits ne leur est reconnu. Le nombre des Islamistes ayant bénéficié de cette mesure est limitée à 80 prisonniers d’opinion, dont Ali Laaridh([88]) et Zied Doulatni, deux membres dirigeants du Mouvement interdit, ce qui ne représente même pas 15% du nombre total des prisonniers qui sont estimés à 600, dont la plupart sont des membres du mouvement islamiste interdit "Ennahda". Les autorités leur dénient la qualité de "prisonniers politiques" ou "d’opinion", faisant valoir qu’ils ont été condamnés pour des délits relevant du droit commun. M. Ali LAARIDH([89]) a d’ailleurs été convoqué ainsi que M. DOULATLI aux districts de la police de leurs lieux d’habitation. Un terme doit être donc mis à ces pratiques qui constituent autant de dénis des droits les plus élémentaires. Cette mesure, de grâce présidentielle, dans le cadre des procédures de mise en liberté conditionnelle dont la portée, en terme de restriction effective, est limitée et aléatoire. Il semble par ailleurs que, parmi les détenus élargis, certains n’avaient plus à purger que quelques mois de condamnations de plus de 10 ans de prison ferme auxquelles ils avaient été condamnés. Le ministère tunisien des Affaires étrangères a affirmé que les détenus graciés par le Président Ben Ali sont des prisonniers "de droit commun", niant totalement l’existence de détenus politiques en Tunisie. "Il n’existe pas de détenus politiques dans les prisons tunisiennes. Toutes les personnes détenues le sont pour des crimes et des délits de droit commun sanctionnés par la loi", a affirmé le ministère réagissant à une déclaration du département d’Etat américain([90]). Les Etats-Unis ont salué jeudi la libération de dizaines de détenus islamistes en Tunisie et demandé l’élargissement de tous les prisonniers politiques et de ceux qui sont détenus pour des actions non violentes."Nous nous félicitons (des libérations) et encourageons le gouvernement tunisien à amnistier tous les prisonniers politiques inculpés ou détenus pour des activités non-violentes et sans lien avec le terrorisme", avait indiqué le département d’Etat dans un communiqué. Un groupe de détenus islamistes, parmi lesquels deux membres du bureau politique du parti Ennahdha (interdit) ont été libérés par le président Zine El Abidine Ben Ali, à l’occasion du 17° anniversaire de son arrivée au pouvoir. ([91]) L’élargissement de prisonniers islamistes a été salué à Tunis par le Parti démocratique progressiste (PDP, opposition légale), qui a souhaité une amnistie générale."Cette mesure restera tronquée tant qu’il n’y aura pas d’amnistie générale en faveur de tous les prisonniers politiques et de tous ceux qui ont été poursuivis pour leurs idées", a-t-il estimé dans un communiqué à l’AFP Nous rappelons que tous les anciens détenus ayant bénéficié de décisions de libération conditionnelle ont été astreints à des mesures de contrôle administratif et policier contraignant (visites régulières aux postes de police, pressions familiales, interdits professionnels, tracasseries de tous ordres etc.…) qui ont fait que la Tunisie est devenue pour ces anciens détenus et leurs familles une grande prison « aux barreaux invisibles ». Cela a notamment concerné entre 1996 et 2004, plusieurs centaines d’anciens détenus islamistes et leurs familles. Cette mesure positive intervient une semaine après la réélection à la présidence de M. Ben Ali avec 94,48% des suffrages pour un quatrième mandat de cinq ans. Le dirigeant islamiste Dr. Zyad Daoulatli, pharmacien de profession, Membre fondateur de l’ex Tendance Islamique, actuel mouvement de la Nahdha. Rédacteur en chef de l’ex journal El Fajr, proche des islamistes, et dont l’équipe de rédaction a été emprisonnée. Il a dirigé la commission chargée du dialogue entre la Nahdha et le pouvoir en 1987 et a participé à toutes les séances entre les deux parties. Membre de la haute commission électorale en 1989 Membre du bureau politique du mouvement de la Nahdha, responsable de la politique internationale. A fait l’expérience de la prison. Il est arrêté pour appartenance à la Tendance Islamique en 1981. En 1987, il fut condamné à vingt ans d’emprisonnement. Il purge onze mois et est libéré en Nov.87. Pour être condamné en 1991 à quinze années d’emprisonnement. Il effectua quatorze et libéré en Nov. 2004. Zyad Daoulatli, interviewé Par Tahar Labidi du journal El Asr([92]), Traduit de l’Arabe par Luiza Toscane([93]) le 19 janvier 2005, en réponse à une Question sur les conditions de sa libération, il a répondu : « … En mars 2003, j’ai reçu la visite de Mustapha Ben Zakaria, le président du comité supérieur pour les droits de l’homme, accompagné d’Abdelwahab El Béhi. Je me suis longuement entretenu avec eux de la situation des prisonniers, de la détérioration de leurs conditions carcérales et de leur souffrance, de façon exhaustive. « A la suite de quoi, je leur ai remis une missive destinée au chef de l’Etat, axée essentiellement sur la situation et les souffrances des prisonniers, et de leur libération pour raisons humanitaires. J’ai appris par la suite que ce courrier avait rencontré un écho favorable du chef de l’Etat et qu’il y avait eu un semblant de promesse de se pencher prochainement sur ce dossier. La lettre concernait tous les prisonniers politiques. Pour ces raisons, les libérations n’ont pas constitué une surprise, en ce qui me concerne. » ([94]) « … C’est une initiative positive prise par le pouvoir et nous sommes prêts à la soutenir. Nous souhaitons qu’elle soit suivie d’autres pas vers la libération de tous les prisonniers politiques sans exception. La Tunisie a besoin de tous ses enfants, de toutes les énergies, d’une réconciliation nationale, basée sur la démocratie, le respect de l’identité arabo-musulmane et du pluralisme politique. La Oumma a besoin d’une réconciliation entre les gouvernements et les peuples, toute tension ne servant que ses ennemis. ([95]) « Quand un être humain est incarcéré à cause de sa religion et de principes nobles, envers lesquels il est fidèle, quand il croit à la pureté de ces principes, il peut alors minimiser l’emprisonnement ; les souffrances lui sont plus douces et il est capable de défier toutes les difficultés, il est capable d’endurer. « La force de la foi et la relation sincère avec Allah lui permettent de faire abstraction des difficultés. L’intensité de sa foi fortifie le prisonnier, amoindrit son affliction. Nous avions pour exemples les prophètes et les justes qui ont été emprisonnés, torturés, et n’ont pas changé. Nous nous recommandions la droiture et la patience. « L’être humain qui fait de la prison à cause de sa religion et de ses principes, Dieu lui commande de ravaler son courroux et de pardonner aux humains. « Le jour de ma sortie de prison, nous étions environ dix-huit prisonniers islamistes, le directeur de la prison civile de Tunis m’a convoqué et m’a posé la même question que vous. « Je lui ai répondu : La prison est une épreuve voulue par Allah, à l’issue de laquelle on se trouve en face de trois catégories de prisonniers : la première catégorie, sans principes ni valeurs, pense à vivre pour elle-même et ne songe qu’à ses intérêts propres. « La seconde catégorie sort avec un désir de vengeance contre la société, l’administration et le pouvoir. Lorsqu’ils sont confrontés à l’injustice, ils veulent se venger des tortionnaires et de tous ceux qui les ont maltraités. La troisième catégorie considère que c’est une mise à l’épreuve voulue par Allah et pardonne aux êtres humains en vue d’une réconciliation dans le pays, de l’islam et des musulmans, et ceux-là sortent vainqueurs. « Personnellement, je ne ressens aucune tension vis à vis de l’administration ou de ceux qui m’ont malmené, et ce en dépit de la dureté des épreuves. Je suis optimiste et j’attends d’autres pas conduisant à la libération de tous les prisonniers politiques. Je suis optimiste car elles auront un impact positif sur la situation économique, sociale et politique du pays. » ([96]) « La libération des frères Ali Laaridh et Mabrouk Ben Halima, ainsi que la mienne, sont en elles-mêmes à mon sens une main tendue du pouvoir pour tourner une page du passé et clore le dossier définitivement, c’est dans ce contexte qu’a été accordée l’autorisation à Habib Ellouze d’assister aux funérailles de son père. « Nous croyons fermement que la réconciliation passera par celle de tous. Pour notre part nous allons œuvrer à l’unité nationale, à dépasser les points négatifs du passé, pour l’avenir de la Tunisie. » ([97]) En réponse à une Question sur les relations futures avec le pouvoir, il a répondu : « Cette question est tributaire de l’interaction mouvement-pouvoir et de toutes les composantes de la société civile. Il faut qu’il y ait réciprocité. Nous visons à ce que le mouvement de la Nahdha, en tant que mouvement populaire ait pour objectif l’entente. « Pour notre part, il oeuvrera en direction du pouvoir, de l’opposition et des composantes de la société et du peuple pour trouver une plate-forme et un dénominateur commun permettant de coexister et d’affronter les défis, dans le respect de la diversité et du pluralisme : la Oumma a besoin de la diversité qui est un don, et non une punition. Nous travaillerons en direction de tous pour l’intérêt suprême de notre pays et de notre peuple. » ([98]) « Toute œuvre humaine est sujette à l’erreur. En conséquence, la Nahdha a un besoin évident de relecture, d’autocritique et de redressement. De même l’évolution de la situation exige une évolution constante de la ligne. La dernière épreuve a été lourde et longue et le mouvement a besoin de se redresser pour faire un bilan et déterminer l’avenir et les moyens. « Je lance un appel à œuvrer dans l’intérêt supérieur du pays, à ouvrir le dialogue entre toutes les composantes de la société civile pour cerner la nature des défis et les dénominateurs communs à tous, mener à bien le dialogue entre toutes les composantes de la société dans le respect des opinions et la spécificité de chacun. » ([99]) Mr Habib ELLOUZ assiste aux obsèques de son père Le mardi 23 Novembre 2004, A l’occasion de cette triste nouvelle, nous présentons nos sincères condoléances à la famille ELLOUZ, en particulier à son fils Habib qui était privé de liberté depuis 14 ans. En autorisant le prisonnier politique à assister aux obsèques de son père peut être considérer comme un geste positif de la part des autorités Tunisiennes, qui ont autorisé Mr ELLOUZ d’assister aux obsèques de son père. Reste le plus important qui est la nécessité de mettre fin à cette situation inhumaine à la quelle sont confrontés des centaines de prisonniers politiques (dont Mr ELLOUZ) qui dure depuis 1991, par la promulgation d’une loi d’amnistie générale Pour Ahmed Ben Amor,([100]) « A peu près soixante-dix prisonniers jugés devant les tribunaux militaires de Bardo et de Bouchoucha en 1992 ont été libérés. C’est peu et c’est beaucoup. C’est peu : car sur le nombre jugé cela ne fait même pas le 1/5 des détenus. Et ceux qui sont élargis, ils ne leur restent que quelques mois pour purger leur peine. ([101]) « C’est beaucoup : car le pouvoir tunisien est resté sourd à tous les appels de clémence et d’amnistie de l’intérieur et de l’extérieur. L’évènement est crée par le nombre relativement élevé des amnistiés du groupe de « l’Intimâa » après quatorze ans de détention. ([102]) « Il ne faut pas voir ,en cela, aucun geste de portée politique. De même cette libération est un geste destiné à répondre à certaines pressions amicales des pays de Golfe, de l’Union Européenne, et des Etats-Unis. ([103]) « En ce qui concerne le mouvement islamiste, faut-il voir dans ce geste un clin d’œil de la part des autorités ? « La réponse est claire : NON , car la présidence a pris cette décision sans aucun calcul en ce sens. Au contraire les autorités décèlent dans le discours contradictoire du mouvement ENNAHDA un désarroi dû à l’endiguement réussi par le pouvoir et aidé par un contexte international défavorable aux islamistes. ([104]) « L’emballement révèle un manque de maturité. D’ailleurs l’espace politique occupé par les islamistes a beaucoup changé . Depuis les années quatre- vingt dix, il y a des démissionnaires, des exclus, des militants qui ont pris congé des structures du mouvement « Tandhim ». ([105]) « Ce désenchantement est accentué par l’absence d’une réelle autocritique et la désignation des responsables de l’état de délabrement du mouvement ENNAHDA depuis les procès de 1992. Sans vouloir dédouanier l’administration de sa responsabilité dans la répression disproportionnée, la confiance dans la capacité politique de la direction est sérieusement entamée. Le militantisme de la base s’est émoussé. L’émergence des salafistes, des chiites, des soufis, brouille encore cet espace occupé jadis par un seul mouvement. Bref, rien ne sera comme avant. ([106]) « Le pouvoir cherche une solution à la syrienne : élargissement humanitaire, pas de solution politique. Cela ne nous empêche pas de considérer cette libération « même conditionnelle » comme renversement de situation. Après les années négatives il y a la lueur d’un espoir pour libérer les autres détenus selon la politique « goûte par goûte ». ([107]) « En attendant , on peut espérer la fin de l’isolement pour certains prisonniers et leurs rapprochement des lieux de résidence de leurs familles. Ce qui n’est pas chose mince »([108]) Pour Omar S’habou,([109]) « L’élargissement avant terme de 80 prisonniers islamistes dont des cadres dirigeants est un acte politique. Et comme tel, il a des signifiances. Pour les saisir, raisonnons à contrario. « Rien n’eut pu obliger le Président Ben Ali de faire ce geste. Il aurait pu ne pas le prendre sans que rien n’eut déstabilisé en quoi que ce soit les assises de son pouvoir. Comme on dit dans cette savoureuse langue populaire tunisienne "le vent est avec lui !" (Irrih ma’ah) Ainsi que Chirac, Berlusconi, le FMI, le Conseil de l’Europe et…l’opposition tunisienne, par défaut et pour les raisons que l’on connaît. « S’il est d’ailleurs un seul consensus national incontestable, il concerne bien le diagnostic quant aux maux de l’opposition. Mais c’est là une autre histoire… Si Ben Ali a quand même décidé de vendre une partie d’un de ses fonds de commerce (l’élargissement de 80 islamistes) sans que rien ne l’y oblige, c’est qu’il entend conférer à son geste une signifiance. J’aime bien ce mot de signifiance. Il a une connotation spirituelle ou poétique qui ne jure pas nécessairement avec la chose politique » Pour en comprendre la signifiance essayons d’en déceler la ou les motivations. « Une motivation métaphysique ? A mesure qu’on avance dans l’age, c’est connu, on devient plus clément, mieux "commisérencieux". On intègre de plus en plus les dimensions spirituelles dans son équation personnelle. Dieu revient subrepticement… « Motivation humanitaire ? Ces "criminels" d’islamistes ont tout de même assez souffert… Comme nous tous, ils ont des enfants…. Ziad Doulatli a quand même envoyé une lette de réconciliation… « Motivation politique ? Oui, sans doute. Et elle obéirait quant à elle à des considérations moins angéliques. Le Président Ben Ali aurait tout simplement estimé que le temps est venu de lâcher du lest, que "le chari-vari" entretenu par l’opposition tunisienne, les institutions internationales des droits de l’homme, ainsi que certaines chancelleries occidentales dont les félicitations contrites à sa réélection ne pouvaient lui échapper, gagnerait à être calmé un peu par un acte lourd – l’élargissement de dirigeant islamistes en ce temps précis en est un – lequel acte, s’il n’a pas vocation à mettre en péril les fondamentaux politiques du régime, insufflerait une dose de détente bienvenue. » ([110]) La question de l’amnistie générale dont le pouvoir ne veut toujours pas entendre parler, divise l’opposition. Tout en affichant leurs divergences idéologiques avec le mouvement islamiste, certains partis d’opposition en ont fait cependant un de leurs chevaux de bataille lors de la dernière campagne électorale. Pour eux, il s’agit d’appréhender la question uniquement sous l’angle des droits de l’Homme. En revanche, d’autres se sont déclarés hostiles à une telle doléance. La chose publique n’a plus aucun intérêt. Le gouvernement tunisien a ratifié plusieurs traités internationaux pour la défense des droits de l’Homme est une bonne chose, mais le respect de ces droits est une autre. L’intimidation, et le harcèlement des opposants est le pain quotidien des opposants au régime, leur seul crime est de penser autrement que les directives du Parti éternel au pouvoir qui croit « celui qui n’est pas avec lui, est contre lui ». Car, il n’y a pas moyen d’être neutre. Sous prétexte de la lutte contre le terrorisme, depuis les tristes événements du 11 Septembre, une occasion pour réprimer dans l’indifférence internationale les défenseurs des Droits de l’Homme et des Libertés démocratiques. Tout jeune qui fréquente les Mosquées est suspect, et toute fille qui préfère se couvrir la tête d’un foulard est suspecte d’être terroriste, donc a droit à un régime spécial. La liberté de la presse a été le premier pas dans le processus de la démocratisation en Algérie à l’inverse de la presse tunisienne qui brille par sa langue de bois et ses formules stéréotypées. Le quotidien Français « Le Monde » du 19 février 2001 a été saisi. Il porte des déclarations du Ministre Mouaoui que tous les sites Internet de l’opposition tunisienne ont reproduit, même et l’ont accompagné d’un commentaire malveillant sur l’impossibilité pour Monsieur Mouaoui de mettre en oeuvre ce qu’il promet. Ils ont également précisé que même s’il est vrai que depuis le changement béni du 7 novembre 1987, aucune autorisation de publication indépendante, d’association, de parti ou même de club n’a été accordée, le pays s’oriente vers une ouverture réelle et une information pluraliste. Le journaliste Mr Hamadi JEBALI, directeur de l’hebdomadaire d’opposition Al Fajr (L’Aube), organe du mouvement interdit Ennahdha (Renaissance) emprisonné dans des conditions difficiles, transféré d’une prison à une autre, arrêté le 31 janvier 1991, condamné le 28 août 1992 à seize ans de prison, pour « agression dans l’intention de changer la nature de l’Etat » et « appartenance à une organisation illégale » alors qu’il lui a été déjà infligé un an de détention le 31 janvier 1991 pour un article paru le 27 octobre 1990 sur « l’inconstitutionnalité des Tribunaux Militaires dans une société démocratique ». Mr Hamadi JEBALI a pu bénéficié d’une remise de peine de 2 ans, en 2002. La Tunisie a été au début des années 90 confrontée au Parti islamiste En-Nahda ayant été interdit et ses dirigeants emprisonnés, tandis que d’autres se sont exilés, principalement dans les grandes capitales européennes. Le régime du président Ben Ali fait l’objet de fréquentes critiques de la part d’ONG étrangères, de militants et membres de l’opposition tunisienne, les responsables tunisiens faisant au contraire état d’avancées à rythme approprié. Sur 22 prisonniers d’opinion en isolement carcéral, 12 d’entre eux sont condamnés à perpétuité depuis 1992. Il s’agit de Dr Sadok Chourou, Mohamed El Géloui, Hedi El Ghali, Ridha Boukadi, Karim El Harouni, Halim Kacem, Abdelhamid Jlasi, Habib Ellouz, Noureddine El Arbaoui, Bouraoui Makhlouf, Mohammed El Akrout, sauf Abderrazak Mezgerrichou, qui est condamné depuis 17 ans (1987). Liste de 22 prisonniers d’opinion ayant vécu l’isolement complet *
Nom & prénom
Lieu de détention
Domicile familial
Date d’isolement
Condamnation
Dr Sadok Chourou
Prison 9 Avril de Tunis
Ben Arous
1992
Perpétuité
Mohamed El Géloui
Prison 9 Avril de Tunis
Tunis
1992
Perpétuité
Hedi El Ghali
Prison 9 Avril de Tunis
Mahdia
1992
Perpétuité
Ridha Boukadi
Prison 9 Avril de Tunis
Tunis
1997
Perpétuité
Abderrazak Mezgerrichou
Prison 9 Avril de Tunis
Tunis
1987
Perpétuité
Chedli Mahfoudh
Prison 9 Avril de Tunis
Tunis
1992
28 ans 3 mois
Jalal Mabrouk
Prison civil de Sfax
Gabès
1992
21 ans 6 mois
Karim El Harouni
Prison El Houareb
La Marsa
1992
Perpétuité
Halim Kacem
Prison El Houareb
Hammam-lif
1992
Perpétuité
Abdelhamid Jlasi
Prison El Houareb
Kélibia
1992
Perpétuité
Mounir Gaith
Prison civile de Jandouba
Kairouan
2002
8 ans
Habib Ellouz
Prison Borj Erroumi
Sfax
1992
Perpétuité
Hamadi Jbali
Prison Nadhour (Bizerte)
Sousse
1992
17 ans 6 mois
Idriss Nouioui
Prison Nadhour (Bizerte)
Jandouba
1992
17 ans 6 mois
Ali Zouaghi
Prison Borj Erroumi
Tunis
1992
21 ans 6 mois
Noureddine El Arbaoui
Prison civile de Mahdia
Kasserine
1992
Perpétuité
Abdelhamid Abdelkarim
Prison civile de Mahdia
Tunis
1992
21 ans
Gsouma Gsouma
Prison civile de Mahdia
Mahdia
1992
21 ans
Mohamed Salah Gsouma
Prison civile de Monastir
Mahdia
1992
74 ans
Bouraoui Makhlouf
Prison civile de Monastir
Sousse
1992
Perpétuité
Mohammed El Akrout
Prison civile du Kef
Gabès
1992
Perpétuité
HAMADI BEN ABDELMALEK
prison de Messadine (Sousse)
Tunis
de 1992 à 1999
21 ans de prison
Cette liste n’est pas complète et ne comprend que les condamnés dont l’AISPP a vérifié leurs situations Une liste nominative de plus de 500 prisonniers politiques actualisés est disponible Comment mettre en place un régime démocratique dans lequel chacun acceptera totalement les règles du jeu ? Ceci concerne non seulement la façon d’accéder au pouvoir, mais la façon d’en user et de gouverner. Si un choix est opéré par une majorité, un gouvernement démocratique (au sens des droits de l’homme) se doit de protéger ses minorités, et de ne pas les brimer, ni jeter l’opprobre sur elles. La démocratie n’est pas une dictature de la majorité prolétaire, ou capitaliste mais de citoyens égaux devant la Loi, émanant d’un Parlement élu démocratiquement, dans la transparence la plus totale en présence d’observateurs neutres. C’est le droit de chaque citoyen, dans le respect des lois de la République, dans le respect des conventions internationales signées au nom de la Tunisie qui engagent l’Etat de Tunisie, depuis son indépendance à ce jour. On peut penser à toute sorte de jugements moraux et de lois portant atteinte à la liberté fondamentale de disposer de soi-même et son droit à choisir sa tenue vestimentaire, ou de participer à la vie active de son pays. On pourrait citer certains mouvements inspirés de petits livres rouges ou du "Capital". S’il existe deux types d’opposition, reconnue et non reconnue, l’impression de débandade de l’opposition, d’absence d’idées, de projets, de démarches militantes est persistante. Bien sur, ici ou là, on peut assister à des gesticulations médiatiques qui apparaissent comme des SOS mis dans des bouteilles lancées dans une mer déchaînée malheureusement indispensables pour sauver les meubles ou attirer l’attention sur la situation de nos camarades martyrisés. Pourtant, l’opposition n’est pas contagieuse. La mayonnaise de la mobilisation ne prend pas. Il est temps de se demander pourquoi et d’en tirer rapidement les conséquences. Mes réflexions sont basées simplement sur l’observation. D’abord, l’opposition, toutes tendances confondues, ne se parle qu’à elle-même.. Avec un discours passéiste, et des moyens de communication obsolètes et même les mots utilisés des années 50 plutôt qu’à une ligne politique d’avenir. La FIDH et son organisation affiliée en Tunisie, la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) appellent les autorités tunisiennes à libérer toutes les personnes emprisonnées uniquement pour avoir exercé de manière non violente leur liberté d’expression, d’association ou de réunion. La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a appris la libération de plusieurs détenus d’opinion en Tunisie membres du mouvement En-Nahdha (mouvement islamiste non reconnu), dont Ali Laraidh et Ziad Doutatli. La FIDH demande aux autorités tunisiennes de publier la liste complète des personnes libérées. FIDH rappelle qu’environ 500 prisonniers politiques sont encore détenus dans les prisons tunisiennes. Ces prisonniers d’opinion sont victimes de traitements inhumains et dégradants et privés des soins vitaux que requiert leur état de santé. Plusieurs d’entre eux sont maintenues en isolement total, dont certains depuis 14 ans. DLMM qui continue à œuvrer pour l’assainissement du climat politique et milite pour l’instauration d’une vie publique pluraliste et démocratique afin de garantir à chaque citoyen de jouir de ses droits et des libertés énoncées dans la déclaration universelle et garantie par la constitution, cette demande pour combien de temps une partie de la population qui a participé aux élections en 1989 et qui représentent 20% du corps électoral soit ignorée et exclue de la participation de la vie publique de leur pays. Pour faire entendre nos voix de citoyens aspirant à un monde plus juste et fraternel sans exclusion entre toutes les familles politique d’un même peuple, qui ont assez d’être trompés et manipulés. Partant du principe que les Droits de l’Homme sont universelles et indivisibles qui est la Défense et le soutien de la personne humaine en faisant abstraction de ses idées politiques ou idéologiques et à plus forte raison lorsqu’il refuse la violence comme moyen de changement politique de la société. Pour la Tunisie, où les islamistes payent la lourde dote en nombre de prisonniers(600)dont 80 viennent d’être libérés après15 lourdes années de privation de liberté et d’exilés(50.000), pourront s’engager pour une période transitoire de réflexion et de préparation de l’avenir de leur mouvement en Tunisie peuvent s »engager à ne pas se présenter à plus du tiers de siéges d’aucune institution législative ou Municipales durant cinq à dix ans. Une sorte de "Houdna", durant laquelle les islamistes se contenteront des activités à caractère économique et social. Je demande aux uns et aux autres de développer des propositions dans ce sens. Nous réaffirmons notre attachement à la concertation, au dialogue et à la négociation comme seul et unique moyen pour mettre un terme à ce climat de démission collective pour la chose publique et qui ne peut servir la démocratisation du pays où la question sécuritaire a pris le pas sur la concertation et la liberté de penser selon les règles démocratiques, la matraque qui a pris le pas sur l’urne et où les journalistes sont priés de changer de profession et les partis d’(opposition) se sont contentés d’applaudir les bienfaits du système en place. DLMM rappelle son attachement au Droit de circulation pour tout citoyen dont son président est frappé par la confiscation de son passeport par les autorités tunisiennes depuis le 19 Mai 1990, et la lutte contre les préjugés politiques ou idéologiques, et par l’acceptation de l’autre avec ses différences et lui donner sa place dans la société, dans le respect des valeurs identitaires et républicaines. DLMM appelle et continue à appeler à une amnistie générale([111]) qui se concrétisera par, la libération de tous les prisonniers d’opinion, à commencer par Dr Sadok Chourou, Hamadi Jebali, Mohamed Akrout, Habib Ellouze, Karim Harouni, et j’oubli bien d’autres, car la liste est bien longue, la reconnaissance de toutes les organisations populaires et syndicales et estudiantines, l’abolition des privilèges du parti au pouvoir en faisant du chef de l’Etat, le Président de tous les Tunisiens, l’ouverture d’une enquête publique sur la mort dans des conditions mystérieuses et responsabiliser les tortionnaires et leurs commanditaires, et engager des réparations des préjudices causés aux victimes de la torture, le retour des exilés dans la dignité Rassembler tous ceux et celles qui refusent la violence comme moyen de changement de la société autour d’un projet de réconciliation Pour Une Tunisie Libre Juste Démocratique et Indépendante . Noisy-Le-Grand, le 30 Janvier 2005 Le Président de D.L.M.M. BOUCHADEKH Abdessalem
[1] - Secrétaire Général du Mouvement Démocratique Socialiste (MDS)
[2] - Secrétaire Général de l’Union Démocratique Unioniste (UDU)
[3] - Voir l’hebdomadaire de Langue Arabe du PDP « El Mawkef » du17-1-2005
[4] - JA/L’Intelligent N° 2295 du 9 au 15 janvier 2005
[5] - JA/L’Intelligent N° 2295 du 9 au 15 janvier 2005
[6] - JA/L’Intelligent N° 2295 du 9 au 15 janvier 2005
[7] - JA/L’Intelligent N° 2295 du 9 au 15 janvier 2005
[8] - Source : le Weblog du juge Mokhtar Yahyaoui mis en ligne le 26 12 2004
[9] - Source : le Weblog du juge Mokhtar Yahyaoui mis en ligne le 26 12 2004
[10] - Le lecteur pourrait des opinions différentes sur le sujet en lisant les articles de M.Fathi Jerbi intitulé « Les apprentis sorciers de la politique », de Mme Noura Borsali, « Le 7 novembre 1987 : Espoirs et désillusions », de M. Omar S’habou, « Une décision à signifiances » parus sur www.tunisnews.net en date du 5, 6 et 7 novembre 2004.
[11] - archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1680 du 25.12.2004
[12] - archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1680 du 25.12.2004
[13] - archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1680 du 25.12.2004
[14] - Voici la transcription de l’information diffusée par France 3, Salah Karker. "L’opposant tunisien Salah Karker, assigné a résidence en France depuis 10 ans a été hospitalisé à l’hôpital de Digne, il est désormais dans le coma, Salah Karker est agé de 56 ans, cofondateur du parti islamiste tunisien, il a été condamné à mort avant d’être gracié puis exilé, il n’a jamais été jugé pour les faits qui lui sont reprochés." France 3 - édition régionale Provence Alpes - 18 janvier 2005.
[15] - Source : Le numéro Le N° 13 D’ Elkhadra
[16] - Source : Le numéro Le N° 13 D’ Elkhadra
[17] - Source : Le numéro Le N° 13 D’ Elkhadra
[18] - Source : Le numéro Le N° 13 D’ Elkhadra
[19] - Source : Le numéro Le N° 13 D’ Elkhadra
[20] - Source : Le numéro Le N° 13 D’ Elkhadra
[21] - Source : Le numéro Le N° 13 D’ Elkhadra
[22] - Source : Le numéro Le N° 13 D’ Elkhadra
[23] - L’opposant tunisien Salah Karker, Ex-N°2 du Mouvement, Exclu le 22-10-2002 du Mouvement En-Nahdha, , a été hospitalisé à l’hôpital de Digne, il est désormais dans le coma, Salah Karker est agé de 56 ans, cofondateur du parti islamiste tunisien, il a été condamné à mort avant d’être gracié puis exilé en France, assigné à résidence sur décision administrative depuis le 31 octobre 1993.
[24] - Source : Le numéro Le N° 13 D’ Elkhadra
[25] - archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1680 du 25.12.2004
[26] - archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1680 du 25.12.2004
[27] - archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1680 du 25.12.2004
[28] - archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1680 du 25.12.2004
[29] - archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1680 du 25.12.2004
[30] - Alternatives citoyennes - N° 12 - 27 novembre 2004
[31] - Alternatives citoyennes - N° 12 - 27 novembre 2004
[32] - Alternatives citoyennes - N° 12 - 27 novembre 2004
[33] - Alternatives citoyennes - N° 12 - 27 novembre 2004
[34] - Alternatives citoyennes - N° 12 - 27 novembre 2004
[35] - Alternatives citoyennes - N° 12 - 27 novembre 2004
[36] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[37] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[38] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[39] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[40] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[41] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[42] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[43] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[44] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[45] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[46] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[47] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[48] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[49] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[50] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[51] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[52] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[53] - Extrait de : Moncef Marzouki. « Le mal arabe. Entre dictatures et intégrismes : la démocratie interdite ». Ed. L’Harmattan. Paris, mai 2004. 192 pages.
[54] - archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1680 du 25.12.2004
[55] - Le journal marocain "Le Matin" du 24-12-2004
[56] - Le journal marocain "Le Matin" du 24-12-2004
[57] - Le journal marocain "Le Matin" du 24-12-2004
[58] - Gel de la situation de membres dirigeant d’En-Nahdha du 27 Avril 1990, dont le Secrétaire Général, le Président du Majlis Ech-Choura ainsi que que la responsable du Bureau politique
[59] - Ex-N°2 du Mouvement, Exclu le 22-10-2002 du Mouvement En-Nahdha
[60] - archives : www.tunisnews.net- 5° année, N° 1679 du 24.12.2004
[61] - : www.tunisnews.net5 ° année, N° 1685 du 30.12.2004
[62] - Source : Le forum de nawaat le 30-12-2004
[63] - Source : Le forum de nawaat le 30-12-2004
[64] - Source : Le forum de nawaat le 30-12-2004
[65] - Abdo Maalaoui, Opposant politique Montréal, Canadamaalaoui@yahoo.com
[66] - Abdo Maalaoui, Opposant politique Montréal, Canadamaalaoui@yahoo.com
[67] - Source : Le forum de nawaat le 30-12-2004
[68] - Source : Le forum de nawaat le 30-12-2004
[69] - Source : Le forum de nawaat le 30-12-2004
[70] - Source : Le forum de nawaat le 30-12-2004
[71] - Source : Le forum de nawaat le 30-12-2004
[72] - Source : Le forum de nawaat le 30-12-2004
[73] - Tunisie Réveille-toi le 20 janvier 2005
[74] - Sur les procès de 1992, se reporter à "Elmouhakamat elmouaraj", Elmejless el ouatani lilhorriyat, 2002, www.cnlt98.org
[75] - Human Rights Watch, L’isolement cellulaire prolongé de prisonniers politiques, juillet 2004
[76] - Que Human Rights Watch, qui a contribué à préciser ces informations, soit ici remercié
[77] - Tunisie Réveille-toi le 20 janvier 2005
[78] - archives : www.tunisnews.net-5° année, N° 1682 du 27.12.2004
[79] - archives : www.tunisnews.net-5° année, N° 1682 du 27.12.2004
[80] - archives : www.tunisnews.net-5° année, N° 1682 du 27.12.2004
[81] - petition_hamadi_abdelmalek@yahoo.fr
[82] - Source : édition du mois de novembre 2004 du mensuel tunisien publié à Paris “L’Audace”
[83] - Source : édition du mois de novembre 2004 du mensuel tunisien publié à Paris “L’Audace”
[84] - JA/L’Intelligent N°2290 du 28/11 au 04/12/2004
[85] - 5° année, N° 1657 du 02.12.2004 archives : www.tunisnews.net
[86] - 5° année, N° 1657 du 02.12.2004 archives : www.tunisnews.net
[87] - 5° année, N° 1657 du 02.12.2004 archives : www.tunisnews.net
[88] - convoqué le 10-11-2004 au Ministère de l’Intérieur pour lui signifier l’interdiction de tout contact avec les médias
[89] -Le 10-11-2004 - En Réponse à la mise au point non officielle de notre ami Neji Jmal - Le titre de porte-parole est une fonction qui est assurée actuellement par son propre frère à Paris, qui n’est pas éternelle, qui lui a été accordé par le président du Mouvement au moment où celui-ci s’est trouvé à l’étranger, et qu’il ne pouvait assumer ces mêmes fonctions. Toutefois, je trouve que Mr Ali Laareydh est bien capable d’assumer les plus hautes fonctions au sein du Mouvement surtout, en étant à l’intérieur du pays, ce que j’approuve. Toutefois, je trouve qu’il n’est pas efficace, d’avoir plusieurs membres de la même famille à le tête d’un Mouvement, ce qui laisse penser à une entreprise familiale, mais ceci dit, ceci revient aux responsables politiques de ce Mouvement, qui doivent prendre leurs responsabilités, pour mettre des gardes fous pour le bien des institutions. Mais ceci dit, je ne suis pas sûr que cela, sera l’avis des dirigeants qui se trouvent installés à l’étranger, entre Paris, Londres, Bruxelles ou autres capitales occidentales. Signé : BOUCHADEKH Abdessalem
[90] - Selon une dépêche de l’agence AFP du 5 –11-2004
[91] - Selon une dépêche de l’agence AFP du 5 –11-2004
[92] - Source : Site d’El Asr 17/12/04 - Traduction : Luiza Toscane
[93] - Tunisie Réveille-toi le 20 janvier 2005
[94] - Tunisie Réveille-toi le 20 janvier 2005
[95] - Tunisie Réveille-toi le 20 janvier 2005
[96] - Tunisie Réveille-toi le 20 janvier 2005
[97] - Tunisie Réveille-toi le 20 janvier 2005
[98] - Tunisie Réveille-toi le 20 janvier 2005
[99] - Tunisie Réveille-toi le 20 janvier 2005
[100] - Réfugié politique à Paris depuis 1981
[101] - Selon un article publié sur archives : www.tunisnews.net5° année, N° 1635 du10.11.2004
[102] - Selon un article publié sur archives : www.tunisnews.net5° année, N° 1635 du10.11.2004
[103] - Selon un article publié sur archives : www.tunisnews.net5° année, N° 1635 du10.11.2004
[104] - Selon un article publié sur archives : www.tunisnews.net5° année, N° 1635 du10.11.2004
[105] - Selon un article publié sur archives : www.tunisnews.net5° année, N° 1635 du10.11.2004
[106] - Selon un article publié sur archives : www.tunisnews.net5° année, N° 1635 du10.11.2004
[107] - Selon un article publié sur archives : www.tunisnews.net5° année, N° 1635 du10.11.2004
[108] - Selon un article publié sur archives : www.tunisnews.net5° année, N° 1635 du10.11.2004
[109] - Selon archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1630 du 05.11.2004
[110] - Selon archives : www.tunisnews.net 5° année, N° 1630 du 05.11.2004
[111] - Voir communiqué du 10-12-1998
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