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Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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Appel urgent pour Nabil Benattia
par Rédaction de reveiltunisien.org
Appel urgent J’adresse cet appel à toutes les (...)

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Vivre sous la dictature > Nous n’oublierons pas
Lu sur Tunisie 2003
QUE DE MENSONGES ! Réponse aux « précisions » d’une « source officielle »
par Radhia Nasraoui
26 novembre 2003

Ce n’est qu’après 29 jours de grève de la faim que les autorités tunisiennes ont décidé de publier un communiqué au sujet des raisons qui m’auraient amenée à entreprendre cette action.
Ce communiqué, « Précisions de source officielle à Tunis au sujet des allégations de Madame Radhia NASRAOUI », curieusement non signé et qui se garde bien de mentionner que la personne concernée est en grève de la faim depuis près d’un mois, est exclusivement adressé aux agences de la presse internationale, les « indigènes » n’ayant pas droit, comme à l’accoutumée, d’être informés sur ce qui se passe dans leur propre pays.
En effet, le harcèlement, les pressions, les agressions policières que je subis depuis des années, le triple saccage de mon cabinet, l’incendie de la porte de mon appartement, le contrôle de mes communications téléphoniques, l’interception de mon courrier, les fouilles systématiques de mes bagages, la saisie de mes livres et documents à l’aéroport et les pressions exercées sur ma famille, etc., ne sont pour « nos » autorités que des « allégations dépourvues de tout fondement » !
Cette attitude montre à quel point le Régime de Ben Ali n’est nullement disposé à rompre avec une conception autocratique du pouvoir qui dénie aux citoyens toute liberté et tout droit, hormis celui de mourir.
Nous avons affaire, en Tunisie, à un style de gouvernement fondé sur le mensonge et la répression. Bien que les raisons qui m’ont poussée à la grève de la faim sont claires et précises pour tous ceux qui connaissent les conditions dans lesquelles travaillent les avocats et se meuvent les défenseurs des droits humains et les militants politiques et associatifs, la « réponse » des autorités m’offre une occasion pour évoquer de nouveau ces raisons, mais avec plus de détails. Il sera aisé de se rendre compte à quel point la « source officielle » déforme la vérité et cherche à tromper l’opinion internationale qui, n’en déplaise aux autorités politiques, n’est ni dupe, ni mal informée sur les réalités politiques en Tunisie.

1- Les autorités politiques prétendent que j’exerce ma fonction d’avocate de « façon normale », prenant en charge nombre d’affaires à Tunis et à l’intérieur du pays (Gabès, Sfax, Jendouba, etc.) En effet, sous le règne de Bourguiba qui, précisons-le, était, lui aussi, un dictateur, j’ai exercé, entre 1976 et 1987, ma profession de façon plus ou moins normale, tout en défendant des opposants politiques de tout bord, des syndicalistes, des journalistes, des étudiants activistes, etc. A ce propos, je dois avouer que, depuis l’arrivée de Ben Ali, la situation s’est beaucoup dégradée. L’exacerbation de la logique sécuritaire rend l’exercice d’une profession comme celle d’avocat, destinée à défendre la liberté et la dignité humaine, difficile, sinon impossible. Cette logique s’exprime par une tendance à soumettre la société civile à la volonté du gouvernant et à tout instrumentaliser pour justifier et rendre possible la dérive que nous vivons depuis que la Tunisie est soumise à cette dictature implacable. Dans ce qui suit je me contenterai de citer quelques faits saillants qui ont marqué l’exercice de ma profession sous Ben Ali :
- En août 1989, j’ai été emprisonnée, suite à une plaidoirie que je fis dans le cadre d’un procès politique, celui de Monsieur Jalloul Azzouna inculpé d’ « outrage du chef de l’Etat ».
-  En décembre 1992, à la veille d’un procès politique à Gabès et, alors que j’étais en déplacement, un groupe d’agents de la police politique a défoncé après minuit, la porte de la véranda de mon domicile à la cité Roummana, terrorisé mes deux filles, Nadia (9ans) et Oussaïma (4 ans) et mon beau-père, alors âgé de 74 ans. Pis encore, ma fille Nadia, réveillée de force, a été interrogée dans sa chambre à coucher. Toutes les autres pièces de mon appartement ont été fouillées…
- En février 1993, soit le lendemain d’un procès de militants du PCOT, au Kef, des agents de la Direction de la Sûreté de l’Etat, conduits par un haut responsable, sont entrés de force à mon domicile à la cité Roummana, où ils ont terrorisé mes deux filles et m’ont personnellement menacée, tout en évoquant ma dernière plaidoirie, celle où je dénonçai la torture.
- Le 18 juillet 1993, juste une semaine après l’assemblée générale annuelle des avocats de Tunisie, au cours de laquelle j’ai pris la parole pour dénoncer les pressions exercées par le gouvernement sur la profession et les atteintes à son autonomie et à aux droits de la défense, ma voiture a été volée par des agents de la police politique qui me suivaient tout le temps - pourtant, ma voiture était parquée dans un endroit gardé ! Depuis, le vol des voitures des opposants politiques et des défenseurs des droits humains est devenu une pratique courante, une sorte de « punition » : Jammaleddine Bida, Omar Mestiri et Abdelkrim Allagui ont ainsi « perdu » leurs voitures.
- En 1994, des agents de la police politique ont effectué une « visite nocturne » à mon cabinet, pris le fax, des livres, des documents divers et…une photo de mon mari, alors emprisonné à Sousse. Notons que ce cambriolage a eu lieu juste le lendemain d’une rencontre entre le ministre de l’Intérieur de l’époque, M. Abdellah Kallal et notre ex-Bâtonnier, M° Abdelwahab El Bahi. Au cours de cette rencontre, le ministre ne put réprimer sa fureur, due à l’envoi, à partir de mon cabinet, de textes où étaient critiquée la politique du gouvernement en matière de libertés et de droits humains. D’où lui venait donc cette information si mon fax n’était pas surveillé ?
- En février 1995, juste une heure après que Catherine Simon, du « Monde », m’eût appelée pour s’enquérir des conditions de détention de mon mari, à la prison de « Nadhor », la porte de l’appartement que nous occupions, mes filles et moi, fut incendiée par la police politique. N’eût été l’alerte donnée par un enfant qui constata le début de l’incendie, une catastrophe aurait pu se produire…
- Lors d’une autre « visite nocturne » à mon cabinet dans la nuit du 29 au 30 avril 1997, des agents de la police politique ont volé mon ordinateur, mon fax, des machines à écrire, et jeté, pêle-mêle, sur le sol, tous mes dossiers. Il m’a fallu des mois pour les remettre en ordre. Ce « cambriolage » faisait suite à la défense que j’assurais de plus de 20 cas d’épouses d’islamistes exilés, harcelées par la police politique et privées de leurs droits de citoyennes, tels que travail, passeport, etc. La journaliste du Financial Times, Raoula Khalaf, fut témoin des dommages causés à mon cabinet.
- Dans la nuit du 11 au 12 février 1998, vers 2 heures et demie du matin, un nombre impressionnant de membres de la police politique, probablement de la sécurité présidentielle, ont envahi mon cabinet, après avoir défoncé la porte à l’aide d’un pied de biche, enlevé les meubles, l’ordinateur, le fax, les appareils téléphoniques, mes dossiers et mes boîtes d’archives. Un déménagement en bonne et due forme ! Aussi, réveillés par le vacarme causé par la démolition de la porte de mon cabinet, les voisins qui tentaient de regarder ce qui se passait dans l’immeuble, étaient terrorisés par les agents occupant les étages et sommés de refermer leurs portes. Le lendemain matin, des membres du Conseil de l’Ordre, des avocats, des militants de la LTDH, des membres du Corps diplomatique représentant certains pays d’Europe (Belgique, Hollande, Allemagne, Grande-Bretagne, les Etats-Unis) et l’ambassadrice de la Suède, en personne, sont venus constater la sauvagerie avec laquelle la police politique a saccagé mon cabinet. Dois-je rappeler que, lors de leur arrestation, certains de mes clients ont vu des dossiers m’appartenant chez la police politique ( voir le témoignage de Lotfi Hammami )
- Le 6 mars 1998, alors que je me trouvais au Mali, où j’effectuais une mission pour le compte d’Amnesty International, j’ai été informée que j’étais impliquée dans un procès intenté à des militants du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie (PCOT), que j’avais défendu devant le juge d’instruction et en faveur desquels j’avais déposé, avant de quitter la Tunisie, une demande d’expertise médicale pour établir les séquelles graves laissées par la torture subie par ces militants dans les locaux de la police politique. Etant donné la facilité avec laquelle on m’a laissée quitter le pays, je réalisai que l’objectif était de m’inciter à l’exil ; d’autant plus que les peines prévues pour les délits et crimes qui m’étaient imputés pouvaient aller jusqu’à 26 ans de prison.
- De retour du Mali, je fus interrogée, le 30 mars 1998, par le juge d’instruction, qui m’interdit de quitter le district de Tunis. Cette situation qui dura 14 mois m’empêchait, évidemment, d’assister mes clients dans les autres régions du pays et de leur rendre visite dans les prisons où ils se trouvaient enfermés.
- Et, pour avoir assisté, au cours de cette période aux funérailles de ma belle-mère à El Aroussa, située à 90 km. de Tunis, je fus jugée et condamnée par le tribunal cantonal de Tunis en février 1999, à 15 jours de prison avec sursis.
- En juin 1999, le Tribunal de 1ère instance de Tunis crut bon de me condamner à 6 mois de prison avec sursis pour « soutien à une association de malfaiteurs » ( le PCOT, Parti non reconnu ). N’était-ce la solidarité nationale et internationale dont je bénéficiai à l’occasion de ce procès, les peines auraient été nettement plus lourdes. Le but escompté était, de toute évidence, de me réduire au silence.

2- Les pressions exercées sur mes clients se sont accentuées depuis le début des années 90. Quand ces pressions touchaient des clients de droit commun, elles visaient à me priver de toute source de revenu. Et, quand ces pressions s’adressaient à des militants politiques ou à leurs familles, c’était pour les priver d’une voix capable de dénoncer devant les tribunaux et en dehors des salles d’audience, les violations policières qu’ils subissaient. A ce propos, je me contenterai de citer quelques cas récents qui entrent, d’une façon immédiate, dans ma décision d’entamer la présente grève de la faim.
- Taoufik SALMI, gardé au secret pendant plus d’un mois dans les locaux de la police politique où il fut sauvagement torturé, puis écroué à la prison civile de Tunis, m’avoua avoir reçu, en prison, à la fin du mois d’août 2003, la visite de deux de ses tortionnaires qui l’interrogèrent sur les conditions dans lesquelles il me chargea de sa défense, le dissuadant de me garder en tant qu’avocate, sous peine de voir son « cas aggravé ».
- Nawfel EL MEDDEB, ex-fournisseur en matériel électronique du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, détenu à la prison civile de Tunis pour délits de droit commun, qu’il continue à nier catégoriquement avoir commis, m’avoua avoir été conduit, le 17 juillet 2003, dans le bureau du directeur de la prison, pour y rencontrer le colonel major Ayed, responsable des « unités carcérales » qui, entre autres propos, lui reprocha vivement d’avoir chargé de sa défense une avocate qui ne cesse de « calomnier le Président ».
- Saïfallah BEN HASSINE, gardé au secret pendant deux mois, se vit, au moment où on s’apprêtait à le transférer à la prison, interpeller sur le nom de l’avocat qu’il comptait charger de sa défense. Et, quand il leur apprit qu’il envisageait de me choisir, l’ordre lui fut, aussitôt, intimé de choisir un autre avocat. Au cours de cet échange, les agents usaient de qualificatifs que mon client n’osait pas me répéter…
- Arrêtés en février 2003, les internautes de Zarzis ont subi, ainsi que leurs familles, des pressions pour les dissuader de recourir à mes services en tant qu’avocate.
- Lotfi DERWICHE, ex-commissaire de police, qui a fait appel à mes services est convaincu que son arrestation a été un acte arbitraire, dû à ses différends avec Mohamed Ali Ganzouii, ex-secrétaire d’Etat à la Sécurité nationale. Celui-ci l’aurait incité à commettre des crimes sur la personne d’opposants politiques en exil ( voir son texte publié sur Internet ) D’énormes pressions furent exercées sur lui par Slah Braham, pour le pousser à me décharger de sa défense. Au cours de l’audience, l’inculpé, la tête baissée, comme honteux, dut acquiescer quand le juge lui rappela : « n’est-ce pas que vous ne voulez plus de M° Nasraoui comme avocate ? » Le juge alla plus loin quand il m’empêcha de réagir, comme c’est la règle, à cette décision de mon client. Mes consœurs et confrères, présents dans la salle sont restés bouche bée devant cette façon de procéder pour le moins surprenante. Mais il est vrai qu’on peut s’attendre à tout de la part d’une justice aux ordres, et, plus spécialement de l’illustre juge Jédidi Ghénia.

3- A cela s’ajoute la présence continue des agents de la police politique aux alentours de mon cabinet. Ils n’hésitent pas à contrôler mes visiteurs, qu’ils soient clients ou amis. Ceux-ci vérifient leur identité et les interrogent sur les raisons de leurs visites. Les épouses d’islamistes, vivant en exil, venues me proposer de les défendre, ont été convoquées au ministère de l’Intérieur où elles furent interrogées et dissuadées de me garder en tant qu’avocate. Maintenant qu’elles ont réussi à quitter la Tunisie et joindre leurs maris en Europe, elles pourraient témoigner, sans crainte d’être réprimées. Je pense, notamment à Mme Ben Salah, de la cité Ettadhamen ; à Mme Hammami, de Ben Arous ; à Mme Bou Miza, de Megrine ; à Mme Jemili, de la cité Ettahrir, vivant toutes actuellement à l’étranger.
Pire encore, le 16 avril 2003, 41 agents de la police, au moins, ont assiégé l’immeuble où se trouve mon cabinet, interdisant à toute personne d’y accéder. Je ne m’explique toujours pas les raisons qui ont motivé cette décision. Alertés, le Bâtonnier et le secrétaire général du Conseil de l’Ordre ont accouru sur les lieux pour constater ce grave dépassement. Mais, sans ménagement aucun, ils ont été empêchés de pénétrer dans l’immeuble ( voir le communiqué de Conseil de l’Ordre, avril 2003 ).

4- Les autorités prétendent que je me déplace librement à l’intérieur du pays. Un mensonge de plus. Les avocats, les militants de la LTDH, les syndicalistes et les observateurs étrangers, venus en mission dans notre pays, savent que là où je vais en Tunisie, je suis « accueillie » par une cohorte de policiers qui viennent surveiller mes contacts. Ne pouvant citer tous les lieux ou je me suis trouvée confrontée à ces pratiques barbares, je me limiterais aux localités indiquées dans le communiqué, objet de cette réponse.
Fait significatif, mes consœurs et confrères, exerçant à Tunis, savent que je me trouve au Palais de Justice quand ils voient soudain apparaître la brigade, dont ils ont fini par connaître quelques membres, chargée de guetter mes faits et gestes et de suivre mes déplacements.
La police politique devenue, comme obsédée par ma personne, va jusqu’à interroger des personnes dont l’unique « délit » est d’avoir été aperçues en train de me parler.
- A Sfax, où je me suis rendue le 11 mai 2003, la police politique a interrogé un confrère, M° JBIR, sur les raisons de mon déplacement dans cette ville. Monsieur Lassaad JAMMOUSSI, universitaire et président de la section de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme à Sfax, dont la mère m’a invitée, a été convoqué par la police, pour s’expliquer sur ce « délit ».
- A Jendouba, où je me suis rendue la dernière fois le 17 février 2002, un barrage, dressé par la police m’empêchait d’accéder à la ville. Je suis retournée à Tunis sans pouvoir arriver jusqu’au local de la LTDH dont l’accès, ce jour-là, était interdit jusqu’aux responsables locaux de cette association. Mes confrères, Hedi Manaï et Saïd Mechichi et autres militants de la section de Jendouba pourraient en témoigner.
- A Gabès, où je me suis déplacée cet été, dans le cadre de l’affaire de mon client, Abderrazak Abed, un jeune paysan, mort tout juste après sont arrestation par la police, dans des conditions pour le moins suspectes, les agents de la police politique ne m’ont pas lâchée d’une semelle jusqu’à ce que j’aie quitté la ville. Le frère de Abderrazak, venu assister au procès, a été interrogée pour les mêmes raisons indiquées ci-haut, par les agents qui me suivaient. Terrorisé, le pauvre, quitta le tribunal sans même m’adresser la parole.

Ce ne sont là que des exemples qui montrent, si besoin est, à quel point je me déplace « librement » en Tunisie !!

5-Dans leur réponse, les autorités allèguent aussi que mes déplacements à l’étranger se font en toute liberté. Un leurre de plus. Dois-je rappeler que je suis restée, ainsi que bien d’autres Tunisiennes et Tunisiens, privée de mon passeport. Il m’a fallu lutter pendant longtemps avant de le récupérer et quitter le pays. Depuis, mes bagages sont systématiquement fouillés par les douaniers, sous le contrôle de la police politique. Mes livres et mes documents sont souvent confisqués. Pire encore, et pour ne citer que mes deux derniers voyages en Turquie et en Irlande, en septembre 2003, les douaniers ont tenté de confisquer les dossiers de mes clients. Lorsque je protestai contre cet acte, invoquant le secret professionnel, on me rétorqua, avec une arrogance toute policière : « Nous ne nous trouvons pas dans votre cabinet pour que vous puissiez nous opposer cet argument. » Ce n’est qu’après de vives protestations que les douaniers m’ont laissée partir avec mes dossiers. Je dois rappeler, ici, que ces pratiques touchent de plus en plus d’avocats. M° Mohammed Jemour, secrétaire général du Conseil de l’Ordre, et Abderraouf Ayadi, membre de la même structure furent les victimes de ces agissements insoutenables. Le Bâtonnier, M° Béchir Essid, qui s’est déplacé par deux fois en personne à l’aéroport, appelé en catastrophe par moi, pourrait témoigner de ce que la douane a tenté de faire lors de mes retours de l’étranger.
Toujours à propos de mes déplacements « libres » à l’étranger, je ne manquerai pas de citer ce fait piquant. Dans leurs « précisions », les autorités prétendent que les services de la douane m’ont tout de même adressé une lettre, m’invitant à récupérer les livres et revues en langue turque qui m’ont été saisis le 6 septembre 2003 à mon retour d’Istanbul. Petit mensonge, mais mensonge quand-même. La dite lettre a été adressée le 23 octobre 2003, soit au bout du huitième jour de ma grève de la faim, non pas à moi, mais à mon mari, Hamma Hammami. Dans cette lettre, portant le n° 561037, on peut lire :

« Nous vous informons que les livres en langue turque que vous avez importés le 6.9.2003, et qui ont été provisoirement saisis, selon le récépissé de saisie n°307825, en attendant que vous nous présentiez une autorisation d’importation délivrée par les services compétents, conformément au décret n°94/1744, datée du 24.8.1994, sont toujours à votre disposition au service de saisie temporaire provisoire. Vous êtes prié de vous présenter aux services de la douane de Tunis-Carhage pour les récupérer ».

Tout se passe comme si mon mari, à qui ces livre n’appartiennent d’ailleurs pas [ils ont été saisis dans ma propre valise] était un importateur de livres, tel un libraire ou un éditeur, tenu de faire état d’une autorisation d’importation. De plus, le récépissé dont il est question ici, et qui porterait même un numéro, est une pure fiction ; la douane ne m’ayant jamais délivrée un récépissé attestant cette saisie.

6- Dans ses « précisions », la « source officielle » affirme que je dispose de deux lignes téléphoniques, l’une fixe dont je fais usage dans mon cabinet, l’autre portable. Ce qui est vrai. Mais, ce que les autorités occultent c’est que ces deux lignes sont souvent coupées et constamment sur écoute. De sorte que toutes mes communications téléphoniques, et partant, un pan entier de ma vie privée et professionnelle est continuellement violé par les services de l’Etat. On est, alors, en droit de se demander à quoi aurait servi l’amendement introduit en mai 2002, qui élève le secret des communications téléphoniques au rang de principe constitutionnel ?
D’un autre côté, la « source officielle » ajoute que je ne serais pas en mesure de faire la preuve que j’ai déposé une demande pour bénéficier d’une ligne à usage familial. Je me demande quand est-ce que j’aurais déclaré avoir présenté une telle demande ? En vérité, ce que j’ai seulement demandé, c’est le rétablissement d’une ligne déjà existante, mais coupée depuis un certain temps. Le responsible du service de la poste d’El Manar, à qui je me suis adressée à un certain moment, m’a promis ce rétablissement après paiement des arriérés que l’ancien locataire a omis de payer avant de quitter le logement qui appartient à mon frère et que j’occupe actuellement. Le lendemain, et alors que la somme réclamée venait d’être payée, le même responsable s’est excusé de ne pouvoir autoriser le rétablissement de cette ligne en prétendant qu’elle a été attribuée à quelqu’un d’autre. Ce changement d’attitude, je dus le comprendre peu de temps après, était, en vérité, la conséquence d’une visite qu’un policier, le sieur Soufiane Ben M’Rad, alias VANDAM, rendit à ce responsable sitôt que je quittai son bureau la première fois. Je puis affirmer que cette ligne n’a été attribuée à personne au cours de cette période.
Mais, mes déboires avec le téléphone ne s’arrêtent pas là. Les lignes de ma fille, de ma sœur et de ma tante restent à ce jour injoignables à partir de la Tunisie. Est-ce une consolation de savoir que ce type de mesure est généralisé à nombre de Tunisiens vivant à l’étranger, ainsi qu’aux organismes de défense des droits humains ( Amnesty, FIDH, OMCT, RSF, etc. ), les médias indépendants et les personnalités étrangères connues pour leurs positions critiques à l’égard du pouvoir tunisien.
Et comme si tous ces agissements n’étaient pas suffisants, les agents de la police politique me surveillent même lorsque j’utilise le téléphone public : régulièrement, je les vois chercher à se placer dans une cabine voisine pour pouvoir capter mes paroles au cours de la communication ou essayer de lire les numéros que je compose !
Et dire que la Tunisie s’apprête à accueillir Le Sommet mondial de la communication en 2005 !

7- Il y a, cependant, un point sur lequel la « source officielle » n’a pas menti, parce qu’elle a tout simplement omis d’en parler, c’est le problème de mon courrier. Les lettres et les documents qui me sont adressés, et ayant un caractère privé ou professionnel, sont systématiquement interceptés. Que de fois, les lettres qui me sont remises sont ouvertes et grossièrement recollées. Et que de fois j’apprends, après coup, que des lettres ne me sont pas parvenues. Parfois, les autorités se permettent de retirer d’un pli qui m’est adressé, les pièces qui les intéressent, puis retournent la lettre à l’expéditeur ( M° Claudie Hubert, avocate à Marseille, pourrait en témoigner ).

8- Concernant les plaintes que j’ai déposées auprès du parquet à propos des agressions dont j’ai été victime tout au long de ces dernières années, l’honorable « source officielle » n’en évoque qu’une seule, celle du 12 février 1998 et qu’elle réduit à un vol par effraction. Elle allègue qu’une enquête contre X a été menée, mais qu’elle n’a rien donné. Encore un mensonge.
A vrai dire, j’ai déposé plusieurs plaintes aux motifs différents :
- La 1ère, en décembre 1992, lorsque la police politique s’est permise de forcer ma porte, tard dans la nuit, investissant mon domicile et terrorisant mes filles et mon beau-père ;
- La 2ème plainte remonte à 1994, lorsque mon bureau a été sacqué par la police politique pour la première fois ;
- La 3ème plainte nous renvoie à février 1995 quand la police politique a impunément incendié la porte l’appartement que j’habitais au 57, bis, rue Oum Kalthoum ;
- La 4ème plainte date d’avril 1997, lorsque la police a procédé au saccage de mon cabinet pour la deuxième fois.
- La 5ème plainte remonte à février 1998, lorsque la police politique, comme si elle avait pris goût à ce jeu, a dévasté mon cabinet pour la troisième fois. Il est à noter que ces deux dernières plaintes ont été présentées au parquet par M° Béchir Essid.
- La plainte la plus récente, remonte au 15 juillet 2003. Cette plainte avait pour objet l’agression dont je fus l’objet devant le domicile du Professeur Jalloul Azzouna.

Aucune enquête sérieuse n’a été ordonnée au sujet de ces délits et crimes commis, en toute impunité, par la police politique dont tout indique qu’elle est le vrai maître du pays. Dois-je rappeler qu’en avril 1997, j’ai failli être arrêtée pour avoir accusé la police politique d’être responsable de la mise à sac de mon cabinet ?

9- La « source officielle » allègue que ma vie familiale échappe à toute forme de tracasserie policière : mon mari se déplacerait librement et que mes filles mènent des études en toute quiétude. Faux.
Tous ceux qui ont l’occasion de me rendre visite, mes amis et mes voisins, pourraient témoigner que mon domicile est soumis à une surveillance quotidienne.
Les visites que je rends à mes parents n’échappent pas, non plus, à la vigilance de la police.
Mon mari, Hamma Hammami, demeure, depuis l’arrivée de Ben Ali au pouvoir, privé de ses droits civiques et politiques. Il est continuellement soumis à la plus stricte surveillance policière. S’il a récupéré son passeport, en mars 2003, c’est après avoir déposé une plainte auprès du Tribunal administratif et, grâce à une intervention de la LTDH.
Le harcèlement subi par mes trois filles est évoqué, ici, très brièvement. Continuellement terrorisées par les agents qui ne cessent de rôder autour de la maison et, parfois, devant l’école et le jardin d’enfants, elles ont été privées d’une enfance et, pour les deux premières, d’une adolescence normale.
Ce qui m’a contrainte à déposer une plainte, voilà trois ans, contre ces agents de police pour harcèlement de ma fille Nadia. Cette plainte n’a donné lieu à aucune enquête.
Je détiens, encore, une attestation délivrée par le pédiatre qui a examiné ma fille, Oussaïma, à la suite du choc causé par une agression caractérisée qu’elle a subie et qui fut commise par le sinistre Soufiane Ben M’Rad, alias VANDAM, le même agent de police dont il a été question plus haut.
Juste avant que je n’entame ma grève actuelle, je surpris le motard qui ne cesse de nous suivre depuis des années, rôdant devant le jardin d’enfants que fréquente ma dernière, Sarra. La vue de ce policier ne cesse de faire revenir à ma mémoire le souvenir de cette brute, qui était en réalité un policier et qui, voilà dix ans, s’est présenté à la veille d’un procès politique à Monastir, à la directrice de l’école primaire de la rue Sidi Saber, pour demander à ramener ma fille Nadia chez elle.

10- Les autorités allèguent que mes frères exercent leurs activités normalement. Encore un mensonge.
Mon frère Moncef, qui est titulaire d’une maîtrise d’Italien, d’un DESS en Archéologie et d’un autre DESS en journalisme, n’a pu trouver un emploi à cause de ses liens de parenté avec moi. Faute d’avoir trouvé un emploi correspondant à ses qualifications universitaires, il continua à exercer le métier de guide touristique, qu’il a commencé à exercer en 1969, du temps où il était élève. Mais, depuis quelques années, il ne cesse de rencontrer des obstacles pour le priver de cette occupation. En l’an 2000, le dénommé Badreddine Aouadi, responsable de la sécurité au port de Tunis, l’a fait renvoyer après avoir tenté de le faire céder à un odieux chantage : le travail en échange d’ informations sur son beau-frère qui vivait, alors, dans la clandestinité. Après 20 ans de services auprès de l’Agence« Voyages de Tunisie », il se fit virer, sans autre forme de procès.
La ligne téléphonique de la famille étant sur écoute, toute offre de travail qui lui est faite le soir est annulée, comme par miracle, le lendemain. Que de tracasseriesil a subis ! Son tort n’est pas seulement d’être le frère de Radhia Nasraoui, mais, dut-il l’apprendre un jour, estde mettre son appartement à la disposition de sa sœur et de s’occuper de ses filles en l’absence de leur père, la plupart du temps vivant dans la clandestinité ou dans la prison.
Quant à Adel, mon autre frère, handicapé physique, les autorités prétendent que je serais incapable de présenter quoi que se soit qui prouverait qu’il aurait déposé une demande pour être autorisé à installer un kiosque pour la vente de journaux. Encore un mensonge.
Mon frère détient bel et bien un récépissé, datant du 14 novembre 1996 et qui lui a été délivré par les services du gouvernorat de Tunis ( voir copie de ce récépissé ). Maître Mokhtar Trifi, qui l’a aidé, mais sans résultat, dans les démarches qu’il a entreprises pour bénéficier de ses droits en tant que handicapé, pourrait en témoigner.
Adel a subi de nombreuses pressions et agressions visant à l’amener à collaborer avec la police contre sa sœur et son beau-frère : menaces, arrestations arbitraires, privation, pendant de longues périodes de sa carte d’identité et de son passeport, interception de la convocation qui lui était adressée pour passer le baccalauréat français, pressions sur son ex-fiancée qui, terrorisée, « choisit » de renoncer à leur projet de mariage, etc.

En conclusion, je subis, depuis l’arrivée de Ben Ali au pouvoir, un triple encerclement : professionnel, social et familial. Le but de cet encerclement étant on ne peut plus clair : me réduire au silence pour me transformer en complice de la torture et des violations systématiques des droits humains en Tunisie.
Le responsable principal de cette situation est, sans aucun doute, Ben Ali lui-même. Tout le monde sait qu’en Tunisie, ni les ministres, ni les responsables de la sécurité, ni encore la Justice, n’osent rien sans ses instructions.
Aujourd’hui, que je suis à mon 41ème jour de grève de la faim, je vois qu’aucun des problèmes qui ont motivé ma grève de la faim n’a été résolu ; ce qui prouve, à l’évidence, que Ben Ali persiste dans sa politique cynique et inhumaine.
Je ne vois donc rien qui puisse justifier que je rompe ma grève. J’y songerais, seulement, lorsque mes revendications légitimes seront satisfaites. Ces revendications, ai-je besoin de le rappeler, sont :

- Cessation de tout harcèlement policier ;
- Enquête au sujet de toutes les plaintes que j’ai déposées ;
- Restitution de tout ce qui a été pris dans mon bureau, ainsi que des livres et documents saisis par la douane ;
- Respect du droit des membres de ma famille au travail et à une vie normale et paisible.
- Rétablissement des lignes téléphoniques coupées et arrêt des écoutes et de l’interception du courrier.

Je ne terminerais pas avant d’exprimer ma gratitude envers toutes celles et tous ceux qui me soutiennent, en Tunisie et à l’étranger, et dont j’apprécie à sa juste valeur l’inquiétude quant à la détérioration de mon état de santé. Mes amis comprennent, j’en suis sûre, que toutes les batailles, surtout celles qui sont menées au nom de la liberté et de la dignité, ne peuvent être remportées sans sacrifices.

Fait à Tunis, le 24 novembre 2004



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