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Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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Abdelaziz Ben Dhia épuisé par la course… de la succession !
par Rédaction de reveiltunisien.org
Source Facebook « M. Abdelaziz Ben Dhia, (...)

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Agora > Opinions
Première partie du film, publié dans Tunezine n°100
Bras ouverts et yeux fermés
ATTENTION ON TOURNE
par Kacem
27 octobre 2002

Ce film est dédié à toutes les jeunes filles et à tous les jeunes hommes de Tunisie. Kacem



J’ai entendu dire qu’à Tunis une école du cinéma est mise en place.
Je me suis dit alors "pourquoi pas ne pas écrire le Leçon n° 1 aux étudiants désirant s’inscrire".
Et pourquoi pas le JCC sur le net

Début de la leçon 1

C’est quoi le but d’un Film ? Un film tourne uniquement autour d’un seul plan qui prépare le moment le plus fort, le moment le plus ambitieux, le moment le plus intense, là où le Héros devient noble, devient prophète. J’ai ne jamais vu ce moment là dans nos films. Dites-moi pourquoi nous faisons le Cinéma alors ? Où sont-ils les vrais Héros ? Chez nous, tout est caché, savez-vous pourquoi ? Le cinéma d’ةtat ne laisse pas les artistes travailler, l’Art appartient à l’appareil politique. Aujourd’hui on ne peut plus parler d’un grand film, d’une grande histoire d’amour.

Ma mère disait "je ne laisse pas ton père entre les mains du chirurgien, je dois tenir sa tête entre mes mains pendant l’opération" ... "Maman mais c’est interdit" … elle disait : "ils veulent qu’on paye, paye s’il te plaît ma présence, s’il mourrait c’est entre mes mains". J’ai payé la présence de ma mère et j’ai vu la plus jolie scène d’amour de ma vie, mon père pleurait comme un bébé, sa tête entre les mains de sa femme pendant toute l’opération... Le docteur a exigé 2800 dinars, la présence de ma mère à coûté 20 oliviers.

L’Art est violé par quelques artistes médiocres, non professionnels. L’investissement dans la culture est une affaire d’état, et puisque l’état représente les minorités visibles, l’art est alors exclu. On parle alors du cinéma bidon et du théatrouuuuuuu…

On ne peut rien appendre chez nos Héros : autrefois nous connaissions Dagbaji, on ne parle plus de lui, il est totalement oublié.

Aujourd’hui on parle des héros avec une queue de cheval et pourquoi pas avec des boucles d’oreilles, c’est comme ça que monsieur les réalisateurs veulent voir nos fils et nos filles. On ne parle plus des vrais héros, travailleurs, administrateurs, ingénieurs, médecins, ouvriers, qui gagnent leur pain de leurs propres mains brillantes. Les héros sont devenus de jeunes médiocres qui veulent s’enrichir le plus vite possible par tous les moyens… des footballeurs, des assassins, des business men, des voyous. Comment voulez-vous éduquer ce peuple avec un tel cinéma. Avec des telles chansons (Hobik TraKifeche Radni trachenowa) ? Je veux dire à tous les jeunes que tout est caché chez nous. Et qu’il faut chercher les grands poètes, les vrais écrivains, les vrais artistes. C’est sont eux qui peuvent changer le monde pour vous… vos rêves sont dans leurs rêves. (Demain je brûle, mais quelle solution vous proposer, c’est un sujet d’un documentaire et pas d’un film de fiction). Chez nous tout est bien, tout est joli, tout est calme… il y a de gens qui disent que nous serons bientôt le meilleur pays au monde, ils affirment et jurent sur les têtes de leurs mères. Mais non nous sommes dans la pourriture, entre les mains de gens non professionnels, ils nous massacrent avec leurs images et leur musique (tra la la), même le goût est totalement perdu chez nous (à la place de deglet on mange l’Aaligue). On sais plus quoi choisir (Chicha Tifeh, Chicha Cheik), quoi lire (Le temps, Sabbeh), quoi dire (Alla Gahleb, Mich Rajel), quoi faire (Couscous, Makarouna). Les vraies réponses ne sont jamais trouvées, alors qu’elles excitent depuis l’âge de la terre… Doooouuuuuuuurrr………………………………………

La télévision (une boite vide) est totalement en désaccord avec la demande de la population, à la place d’informer les gens, elle les désinforme uniquement, pour faire plaisir à quelqu’un de Bosses (self-control, vous n’avez rien à m’expliquer vous êtes pourris). Alors que les animateurs... ne parlons plus d’eux, parce que leur place ne peut être que le Belvédère (pas encore vendu j’espère), aucune compétence, aucun étude dans le domaine de communication publique, comme si nous n’avions pas une école supérieure de journalisme (Ohhho ohhhhhh…). A vrais dire, il faut fermer tous les instituts supérieurs parce que nous n’avons pas de places pour ces gens-là ( ils veulent les places des ministres). Je ne jamais vu un professionnel à sa place sauf sa majesté le portier de la station TGM (porte de Carthage) Bac+sin( 5-1/2). Pourquoi sommes-nous comme ça ? Pourquoi nous sommes lâches ? Mais pourquoi les artistes sont des artisans ? Un vrai artiste ne peut pas écrire un film bidon, ou chanter une chanson bidon. Quoi faire donc ?

Voir au-dessus.

On doit critiquer quand-même, laissez-nous parler de notre art. C’est notre argent avec lesquel vous réalisez vos films messieurs, c’est l’argent des contribuables, c’est ne pas l’argent de l’état. L’état n’a jamais eu d’argent. Alors nous avons le droit de vérifier tous vos comptes dans toutes les banques. Nous voulons des bons films, qui peuvent mettre en scène les vrais Héros, de vrais hommes, de vraies femmes. Pourquoi un film documentaire n’est pas encore réalisé jusqu’à ce jour, qui nous présente la vie de Abou-EL kacem-Echabbi, le seul homme digne d’être bien éclairé ?

Alors que l’état investit dans un film de Habiba Msika… quoi encore donc. Vous voulez nous dire que notre histoire est totalement entre les mains de putes. J’arrive plus à comprendre quand il me disent qui si El HABIB n’a pas dirigé la Tunisie depuis 1970... c’est sa femme qui à gouverné le pays de Ibn Khaldoun, alors que tous les ministres et les patriotes du parti ne sont que de marionnettes entre ses mains. (Où sont-ils à cette époque-là, alors qu’ils ont perdu la face, juste à ce moment que faites-vous au pouvoir. Avec la force vous arrivez à illuminer que vous même). Mais dites-moi alors que voulez-vous de chez nous. Vous avez tout pris, même la Tunisie, l’histoire, la patrie, laissez ce peuple faire son Art tranquillement.

J’ai ne pas encore fini, oui je veux parler et alors je veux tout dire pour le bien et pour le pire. Savez-vous que l’histoire est faite par les grands, vous nos artistes vous êtes trop petits pour faire l’histoire de Hannibal.

Vous voulez du fric, mais c’est pas comme ça, le grand fric se trouve dans le commerce de la drogue, un marché si énorme qui vient de s’établir chez nous. Dites-moi qui sont ses fournisseurs, la liste des grossistes et la listes des détaillants. Pourquoi, vous ne pouvez pas attaquer ce phénomène nouveau ? Parce que vous vivez sans cause, sans amour de ce peuple, vous n’avez pas une raison de vivre. Vous buvez du biberon du ministère de la culture, vous êtes dépendants des autres. Vous n’êtes pas des rebelles, comment alors vous pouvez faire le cinéma.

Vos cameras sont aveugles à la famine, vos perches sont sourdes aux cris des étudiants (sans abris à la capitale), aux cris des femmes (0.500 DT/h) qui souffrent, aux cris des enfants. Aux cris de 25% de chômeurs, aux cris de 40000 diplomés sans fonctions, et vous vous dites des artistes… (Dir el-aglik Ziwana) Avez-vous visité nos villages, nos rifs, avez-vous parlé avec les gens là-bas, non je disais non, vous vous voulez nous proposer la médina, mais c’est trop local même les noms de vos films sont locaux (Essaida, Stah Asfour, Elwad helg...). Manque d’imagination, manque de lectures, un artiste doit beaucoup lire, doit beaucoup voyager. Vous n’avez pas voyagé, comment alors vous voulez nous concevoir un monde meilleur. Dans un film j’aime voyager, j’aime découvrir un monde autre, une jolie femme, des belles plages, des grands yeux, de grands rêves, des grandes aventures, je dois me sentir à l’intérieur de l’écran, entre les artistes, avec eux je joue, je marche, je parle, jamais vous n’arrivez à concevoir un tel plan si magique comme la rue à Tunis Ville, vous économisez au niveau de vos plans pour ne pas payer les figurants. Vous, vous oui, vous vous êtes pour le cinéma du sud, le cinéma médiocre. Mais avec une caméra vidéo vous pouvez faire de très bons films, qui ne nécessitent pas votre mise aux enchères. Vos têtes ne sont pas fertiles, vous êtes stériles, avec les subventions vous n’arrivez qu’à faire de presque films pour vous-même.

Ne me dites plus que vous me présentez aux festivals internationaux, non vous représentez uniquement vous-même et votre ministère, la Tunisie n’a plus besoin de vos services.

La femme en Tunisie n’a pas le droit de refuser un contact sexuel avec son mari, même si elle ne veut pas de lui (Haram), mais malheureusement ce contact peut aboutir à la naissance d’une jeune fille ou un jeune garçon, vos films sont comme ça, vous avez violé la Tunisie avec vos merdes. Je n’ai pas encore fini, oui je n’ai pas encore fini, j’ai beaucoup encore à dire, écoutez-moi bien donc :

Je n’ai plus mal au dos, je veux continuer à écrire jusqu’à l’aube, il est déjà 2h de matin, mes yeux sont pleins de sommeil, mais une scène viens de se monter devant mes yeux dormants… Il faisait chaud à l’extérieur, trop chaud, le mirage devant moi comme si je traverse la plage de mes rêves, j’accélère mes pas vers ma maison, je vivais seul depuis longtemps, mes amies me rendent visite quelques fois, j’ouvre la porte, j’enlève mes souliers, j’enlève ma chemise et j’entre à la cuisine vers le frigo, je verse un verre d’eau froide et je m’assied à ma chaise, j’aime la musique.

Chez moi tous est commandé à distance, j’ai toujours aimé écouter (how I wish, you are here) la musique un peu fort, je ferme toutes les fenêtres. Les murs de la maison sont trop chauds, j’ai un climatiseur non fonctionnel, il ne peut plus refroidir (Meskin), c’est trop pour lui… je décide de baigner les murs, me baigner en plein salon, on frappe à la porte… j’avance, j’ouvre et je recule sans même voir qui vient d’entrer, sauf sa voix qui m’appelle, quoi tu ne m’embrasse pas ? Je me retourne pour voir Wahiba devant moi, je disais il fait trop chaud comment tu veux que je t’embrasse, entre et reste loin de moi, si tu veux, tu peux m’aider à baigner les murs, la chaleur est accablante, ma tête est totalement hors système, je pense comment passer ces 4 heures à l’intérieur de l’enfer. Wahiba à pris un seau d’eau et commence à laver les murs … moi je cherche le caoutchouc d’eau, le voilà enroulé dans la cuisine… je fixe son bout au robinet, je laisse couler l’eau chaude dans le siphon de la cuisine et j’allume une cigarette, je m’assied accroupi en plein cuisine. Je ferme mes yeux et j’imagine des plans de coupe, des personnages, des ruelles, des villes, j’imagine le paradis, la liberté, la démocratie, la danse des femmes et des enfants dans la rue, j’imagine la paix, le respect et j’imagine une scène d’amour (Wahhhhhhh Wahhhhhhhhhh).

Attention je tourne : silence… silllllllllllllence…

J’ai deux cameras, fixés au plafond du salon, j’en ai une troisième, toujours sur mon épaule, ehhhhh Wahiba place-toi au centre du salon je veux te filmer ne t’inquiètes pas les images ne seront pas diffusées.

(Une femme, Un Caoutchouc, 3 Caméras, un réalisateur fou et de l’eau)

Imaginez vos plans, vos plans de coupe, vos scènes, pas de scénarios, je ne suis pas Fellini. Mais vous êtes de bons cinéphiles.

Fin de la leçon 1

Va voir la suite sur Tunezine 1000

Kacem

Halima vient de naître, c’est la fille de mon ami Anis. Aujourd’hui il est trop heureux, j’ai vu les larmes dans yeux, il m’a dit qu’il est devenu responsable d’une famille. Je disais : hier tu ne l’étais pas, merde. L’être humain doit être engagé depuis sa naissance même sans famille, sans fille. Je disais encore, oublie ces mots et reste toi-même avec tes idées, tes convictions, tes principes et ta joie, mais non il disait : aujourd’hui j’ai ne peux plus aller plus loin avec toi, avec tes idées rebelles, toi tu cherches l’impossible, tu cherches la liberté, tu cherches la dignité, je ne peux plus t’accompagner. Laisses-moi nourrir Halima et sa mère, j’ai peur de tout ceci. Je n’aime pas les cellules et je n’aime pas que Halima soit orpheline, je suis venu te passer tes livres, tes poèmes, les voilà et merci pour tout.
Hier ce monsieur avait les mêmes idées que moi, hier il demandait la paix pour les ouvriers, hier il vendait des roses pour les étudiants, hier il parlait si fort, il était un grand parleur. Hier mon ami, aujourd’hui tu l’es encore.
Je n’arrive pas à comprendre comment se changent les hommes aux yeux de leurs enfants, aux yeux de l’histoire. Ils ont eu peur de la famine, ils sont malades du prestige, ils sont malades de cravates et de costumes.
Hier ces gens portaient des principes nobles, ils portaient des casques d’ouvriers, ils parlaient de la liberté, de la démocratie, ils parlaient de justice. Ce ne sont pas des traîtres, mais ils sont mal formés. Ils n’ont pas aimé la vraie vie. Ils n’ont pas vu de grandes histoires d’amour, ils ne savent pas aimer ni les femmes, ni leurs enfants, alors comment ils peuvent-ils aimer leur pays. Comment peuvent-ils aimer les autres, donner aux autres, comment peuvent-ils faire justice. Comment mon cher ami va expliquer à sa fille le taux de chômage ? La criminalité ?, La liberté ? Les principes ? Les idées ? La lutte et l’évolution de la société ? Je ne sais pas qu’est ce qu’il va dire à sa fille quand elle voudra travailler sergente ou faire le bénévolat pour le sondage de la population. J’aimerais voir mon ami à l’age de 55 ans privé de toute dignité, comment va-t-il se sentir ? Toute sa vie, il l’a gâché pour quelques médiocres dinars dans la banque.
Je veux vous dire avez vous une raison de vivre ? Un rêve ? Un projet noble ? Je crois que vous aller me dire oui, nous travaillons, nous mangeons, nous baisons et nous attendons la mort, je vous dis que vous êtes déjà mort. Les grands disent que la beauté est la réalité. Alors pourquoi vous vivez sous une pression féroce, avec des masques incroyables, vous les portez chaque matin, devant vos femmes, devant vos enfants et devant l’histoire. Comme ça vous êtes comme de passagers à travers ce pays, à travers votre vie et travers vos rêves, laissez-moi vous dire que vous n’avez pas vécu.
Halima a déjà 15 ans. Elle est belle comme une fleur. Elle est souple, elle a la souplesse de mes rideaux blancs, charmante comme une petite chatte. Halima est fière d’elle-même, de son corps de jaguar, de ses yeux kayak, elle aime la vie. Halima porte des lunettes noires et sombres. Dans ma jeunesse je n’ai pas vu des filles comme-elle, je disais que pense t-elle de moi, le vieux à barbe blanche non encore marié, dans son vieux pantalon noir, avec des lunettes sales à lentilles concaves. Je vois ma jeunesse qui passe devant moi, mes années, mes jours, mes soirées, mes bouteilles de vin et la lune.
J’ai eu peur de parler avec elle, je me suis même dépêché pour qu’elle ne me parle pas. Quelques pas de plus et sa main me touche, me rend fragile et froid, elle court devant moi et dit attrape-moi, vas-y attrape, je ferme mes yeux, j’ouvre mes bras et je marche comme un fou du village. Elle rigole, elle rit, elle court, elle danse devant, je continue à marcher les yeux fermés, elle touche mes doigts pour me conduire devant ma porte.
J’ai vendu mes cameras, j’ai vendu ma grande maison, je n’ai plus des amis, je n’ai plus d’invités, je n’ai plus de femmes, je n’ai plus de livres, je n’ai plus de plans de coupe, je n’ai plus de scénarios, je n’ai plus de scènes à monter, ni de films à habiller.
Halima est partie sans dire byby, je me trouve alors sur mon lit totalement épuisé, fatigué, je suis dans la merde de la vieillesse.
Halima a déjà 17 ans, elle n’est plus enfant, elle marche comme les femmes avec souliers pointus. Elle porte des robes larges à fente entre les cuisses. J’ai vu Halima porté la plus belle robe de soirée au mariage d’un de mes voisins. Elle était ce soir-là la reine, la plus belle de toutes les filles, son sourire est calme, ses lèvres avec une faible touche de rouge à lèvres font danser les jeunes autour d’elle. J’ai vu aussi son père ce jour là, il est devenu plus vieux que moi, mais il se tient encore débout. Il m’a dis que Halima veut faire le cinéma. Je disais merde, qui lui a fait connaître ce monde de fou, c’est toi le malfaiteur, il m’a dit non. Elle à vu tous les films que nous avons fait ensemble, elle ne dort plus, elle veut que j’achète une caméra, la perche et la table de montage, peux-tu m’aider à faire rêver ma fille.
Je n’aime pas qu’elle rêve, j’aime qu’elle fasse sa vie loin des livres, loin des principes, loin de la liberté, loin de la dignité, loin de moi, sa vie va être gâchée. Attention monsieur, elle doit faire comme son père, elle doit couper si vite, sinon elle n’aura plus d’avenir. Mon ami me dit, c’est toi qui parles comme ça ou quelqu’un d’autre, alors quoi, tu coupes toi aussi après avoir nourri Halima avec tes images, tes plans de coupe, tes scénarios ou quoi. Je veux q’elle fasse le cinéma, qu’elle découvre ce monde, je veux que ma fille soit réalisatrice.
Halima arrive, toute souriante, fragile, charmante, ses yeux sont devenus plus grands, j’ai vu la décision, j’ai vu un regard digne de respect. Je disais : Halima sois prudente avec tes choix, la vie ce n’est pas des roses, la vie ce n’est pas des images, la vie ce n’est pas un plateau de tournage, tu risques de passer toute ta vie à la recherche d’un plan de coupe, tu risques ta vie à la recherche de beaux yeux comme les tiens.
Halima disait : maître, je suis prête. Maître, je veux terminer le chemin de mon père qui à coupé si vite. Il t’a laissé seul à imaginer tes histoires, mon père n’a pas vécu, moi je veux être. J’aime caresser les caméras, les films, mes personnages, j’aime mon plateau, j’aime la fiction. Je veux faire le nécessaire et plus pour que mon film soit le plus simple possible et le plus touchant. J’ai déjà le sujet, l’idée a bien circulé dans ma tête et entre mes yeux. Je voudrais faire un film ni fiction ni documentaire, un film flottant entre la réalité et l’imaginaire, mes personnages sont là, la musique aussi. Je veux que tu sois mon Héros. Le film sera au nom de Barra Hakkeka. Je veux te filmer, je veux que tu me racontes tes histoires, tes voyages, tes femmes, tes amis, tes livres, tes sacrifices et tes aventures. J’aime te découvrir, je veux t’explorer, je veux te gagner, je veux t’ouvrir à tout le monde. Je disais laisse-moi partir, mais tu peux commencer à tourner immédiatement.
Il était 2h de matin, j’ai envie encore de rester seul, j’aime le silence, j’aime la nuit. J’aime mon lit. J’ai beaucoup de chose à écrire, mais les lignes me paraissent longues. Je ne sais pas quoi écrire, alors que j’ai envie de le faire, les mots ne veulent pas sortir de ma gorge. Je suis à la recherche de mon texte, je ne peux pas écrire le simple et beau comme les autres, je suis comme ça. J’aime écrire à ma façon, comme d’habitude hors sujet, et pourquoi ? Ma vie était hors sujet, mes études étaient hors sujet, ce monde est hors sujet.
J’ai une très bonne idée dans ma tête, j’aime bien écrire le scénario d’un film, je voudrais le nommer SENS INVERSE. Je continue à marcher, je pensais à ces images, alors que Halima tourne un autre monde, elle me cherche, alors que je suis toujours ailleurs.
La rue de ’Saline’ commence à se vider de marchants ambulants, les saletés sont partout, les papiers, les pierres, les restes de fruits dominent la petite place. Un petit restaurant encore ouvert, celui qui est juste en face de la place de monnaies. Un homme âgé de 55 ans (c’est moi, mon image) à larges épaules, habillé en costume noir, sort du restos et se dirige à droite, il marche vers la rue de Saline amenant à Bâb Elkhadra. Brusquement deux hommes, plus jeunes et plus rapides sortent entre les ruelles et se placent derrière Kacem, ils s’approchent très vite de lui, depuis l’arrière. Ils s’accolent à son dos …et disent : Continue tout droit, marche, ne te retourne pas. Il répond en toute confiance, en disant mais qui vous êtes ? Nous sommes l’état, nous sommes la justice, ils parlaient comme s’ils étaient programmés à dire ces phrases, avec un ton si fort, et rythmé, ils continuent le questionnaire : Où est Ammar, il doit être avec toi aujourd’hui, je répondais mais qui, Ammar, jamais vu.
Je voyais Halima, me filmer. Elle se fatigue à chercher un plan en marchant. Elle court devant moi, mes yeux se ferment, j’ai l’habitude de marcher les yeux fermés, je n’aime pas voir les faux regards, les mauvais yeux, les bouches bées et mes voisins. Ils disaient le pauvre vient de rentrer, totalement ivre comme d’habitude, ils jetaient les restes de leurs tables devant ma petite maison à chambre unique. Les filles disaient à leurs mères, pourquoi le vieux supporte nos ordures ? Pourquoi, il ne parle pas ?
Parler de quoi ? De vos ordures, de vos restes, de vos saletés, de vos livres quoi. Pardonnez-moi, mais je n’ai rien à vous dire, quand vous avez déjà perdu vos références, alors que vous les cherchez vous-mêmes chez vos voisins (immigration), vous, qui êtes-vous ?
Halima continue à danser avec la caméra. Elle me demande de s’arrêter pour parler devant son appareil fixe sur le trépied, j’ai vu ma tête en gros plan au centre du cadre. Elle voulait me faire un gros plan, peut-être qu’elle voulait lire mon visage, mes regards, lires mes idées à travers mes moustaches et ma barbe blanche.
Halima, me dit : Vas-y parles, dis n’importe quoi, parles avec tes lèvres, parles, vas-y… je t’écoute.
Je n’ai plus de force pour parler débout. Je m’assied accroupi, je ne peux plus vous parler débout, je n’ai pas le visage pour faire ceci, devant le monde tout entier, vous avez fait de moi un karakouz. Pour vous parler, j’ai dois avoir l’autorisation de tous les ministères y compris l’autorisation de vos bêtes. Pour vous parler, il faut s’assoir accroupi, ou totalement plongé à plat ventre, avec un seul œil ouvert. Vous avez fait de moi un impuissant de parler et même d’écrire, alors pourquoi demandez-vous ceci de moi ? J’ai ne plus rien à dire sauf pourquoi êtes-vous encore en vie.
J’ai vu comment Halima a arrêté de tourner. Elle n’a pas voulu filmer ces mots, elle a voulu que je parle du réalisme social. Halima est assise encore devant moi, les mains sur les joues. La camera était arrêtée. Les larmes dans ses yeux. Elle n’a pas pu me filmer. Elle n’a pas aimé le discours. Elle voulait écouter mes voyages, mes histoires d’amour. Alors que chez moi, tout passe par ma tête, sauf peut-être mon corps qui voyage, après que j’ai déjà tout vécu à ma place.
Mais, le plus beau, après mon discours, j’ai senti comme si j’étais assis devant mes commissaires, mes yeux pleins de sommeil, alors qu’ils me questionnent pourquoi tu n’as rien à dire ? Pourquoi tu ne connais pas l’histoire de tes relations avec la liberté, la dignité ? Pourquoi tu voyages beaucoup ? Pourquoi tu marches les yeux fermés ? Pourquoi tu ne travailles plus ? Pourquoi tu te rappelles de rien ? Je leur ai demandé de me laisser dormir, je n’ai plus de forces pour parler, pour répondre aux questions si bêtes. Ils m’ont injecté un médicament contre le sommeil, j’ai senti comme si du courant électrique se propageait dans tout mon faible corps. Mes yeux s’ouvrent, j’ai senti l’énergie de l’enfance entre mes épaules, dans mes jambes, j’ai demandé alors un verre d’eau. Un verre d’eau glacé avec un petit morceau de citron a été immédiatement commandé par l’un des commissaires. Je disais alors, monsieur, par où voulez-vous que je commence ? L’un d’eux m’ordonne de commencer par mon dernier voyage. Je me disais, si Halima est à coté de moi, elle doit se préparer pour chercher ses plans de coupe. Mais quand même je voyais la fille bouger sur le plateau, vérifier ses artistes, maquiller ses figurants, chuchoter dans les oreilles de l’ingénieur du son, j’ai vu comme si elle embrassait la perche. Elle disait : attention, silence je tourne. J’entre sur le plateau, ma valise, à la main droite, je faisais la queue comme tous les passagers. Je tenais entre mes dents mon passeport, comme un chien. En voyage, je ne parle pas beaucoup. En voyage j’écoute les histoires des autres. En voyage j’endosse l’expérience. Me voilà alors assis à ma place sur l’aile droite de cet appareil volant, le moteur en marche, bientôt on décolle. J’ai ne pas encore parlé, j’attends ce moment, j’aime le décollage et j’aime les pigeons. L’avion est à 5000 mètres d’altitude (je ne suis pas Taliban). Nous avons déjà 30 minutes de voyage, mon voisin ouvre sa veste et me montre ses papiers. Il me regarde froidement dans les yeux. Il place sa main sur ma cuisse, comme s’il me tranquillisait en disant, cher monsieur, je fais partie de ta liberté, de ta dignité, je serais ton compagnon dans votre mission de recherche de soi-même. Je suis le commissaire qui s’occupe de toi depuis votre naissance. Je serais toujours présent aux réunions, aux dîners, aux soirées, et même entre tes dossiers, ma mission est de tenir pour toi ta plume, alors j’aime que tu te forces à être tranquille.
Halima, n’a pas aimé la présence sur son plateau de ce commissaire de crotte, elle arrête le tournage, elle s’adresse alors à lui en disant : ةcoute bien n’approche plus de mes artistes, laisse-les libres de s’exprimer, j’ai besoin de leurs vrais visages, de leur vraie vie, de leurs vrais sourires, de leurs vraies émotions, ici on ne fait pas du cinéma, ici on tourne, ici on fabrique des rêves pour tes enfants, écoute-moi bien : Ta présence m’énerve, me gaine, me fait perdre la tête, je ne peux plus travailler, alors quitte-moi.
Elle demande encore une autre fois aux assistants de tous refaire.
Je m’assied à ma place encore une autre fois, je ferme les yeux, je continue mon voyage. Je voulais changer ma place, mais c’est impossible, mon voisin s’endort et le rêve de liberté me tient, je ne suis plus suivi, je suis libre, je peux rêver pour quelques minutes. J’ai senti comme si j’étais l’agent de bord, le plus libre dans cet espace volant. Je marche entre les rangs des sièges pour servir les voyageurs. Me voilà assis accroupi devant une dame de 40 ans, la dame est très belle, elle a envie de fumer, je disais alors puis-je allumer pour vous ? avec un sourire elle me disait : bonne présentation, mais avec plaisir, elle sort une cigarette, l’introduisant entre ses lèvres fragiles, le faisant tourner puis elle l’a sucée comme un bonbon. J’allume mon briquet et doucement ma main se déplace vers ses lèvres, vers le bout de cigarette restant à l’extérieur, le filtre a totalement disparu dans la salive, j’approche ma main tranquillement, mes yeux fixes entre ses seins, elle a déjà fait éteindre le briquet, en soufflant, son parfum me place en parfait déséquilibre pour tomber entre ses jambes, c’est là où je voulais continuer mon voyage. Deux jambes en marbre me tiennent pour que ma tête tombe sur ses cuises. Là j’ai fermé mes yeux, ses mains me caressent comme si j’étais son bébé.
L’éclairage est trop fort, la lumière me fait mal aux yeux j’ai demandé d’arrêter le tournage. Halima, se met à pleurer, comme si elle disait : Je veux encore tourner, la scène est la mienne, je me sens là-dedans, elle se met à genoux et peut-être, elle a senti de la jalousie pour la femme aux jambes en marbre.
Halima n’a jamais voyagé, elle ne savait pas que la femme est aussi un commissaire. Elle se met débout pour dire aux techniciens que le tournage est fini. Elle pleurait comme une gamine, son film est mal conçu, ses artistes sont mal choisis.
Les deux commissaires en face de moi n’ont rien compris, ni le début, ni la fin, ni madame le commissaire d’où vient-elle. Il n’ont pas compris qu’un artiste est assis devant eux. Ils demandaient à ce que je doive tout répéter tout en éclaircissant les détails. Je disais : je ne peux pas tout raconter sans dire le moindre détail, sans m’arrêter à toutes les stations de mon voyage, je vous parle de ma vie, de ma femme, de mon cœur, de mes forêts, de mes jardins et même de mon lit.
Ils m’on fait une autre injection contre le sommeil, cette fois ci, eux aussi ils sont fatigués, ils ne peuvent plus suivre l’histoire de mon voyage, ils me demandent de nommer les gens, ceux qui sont mes invités, je disais : Mais oui, laissez-moi vous dire comment j’ai terminé mon voyage.
Halima n’a plus de forces de tourner, n’a plus la force de réorganiser son décor, ni de chercher ses plans de coupe, la voilà assise à coté de moi pour écouter mon procès. Mon procès ne doit pas être filmé, mais plutôt gravé sur les murs de nos villes et nos villages, un film ce n’est que quelques plans de l’histoire, la camera ne peut pas capter mes pensés, mes idées et mes rêves, Halima voudrait tourner la liberté. Halima veut tourner la dignité, c’est bien beau sa volonté, mais comment le faire aujourd’hui. La voilà à mes côtés pour m’écouter devant mes commissaires. Je ferme mes yeux, mes lèvres commencent la dictée, le commissaire rédacteur n’arrive pas à me suivre, je lui demande d’écrire et décrire mes lèvres, mes yeux, ma poitrine, mes mains, et surtout les yeux de Halima, comment ils réagissent aux mots, aux idées, je voudrais avoir un témoin digne d’y vivre, alors me voilà je me dévoile :
Né depuis l’éternité, entre les arbres fruitiers, sur les montagnes, aux champs de blé. Entre les agriculteurs et les ouvriers, aux lèvres des enfants et sur les toits de mon pays. Moi je suis la liberté elle-même, je suis la dignité aussi, j’ai lu tous ceci dans les livres de mon grand-père. J’ai écouté tous ceci dans les histoires de ma mère, aux nuits d’hivers, aux champs des oliviers. J’ai appris la liberté sur les branches des arbres, avec les oiseaux en plein forêt. La dignité était ma première leçon de la vie sur cette plage. J’ai vu la dignité sur les vagues de la mer se déplacer, pour s’aplatir à mes pieds. J’ai vu la dignité dans les pierres de notre maison. Ces pierres ne sont jamais tombées à cause des pluies, des orages et du vent. Elles sont toujours là, à leurs places comme mon grand-père les a placés, il y a plus de cent ans. Vous monsieur, vous faites un procès pour la dignité et la liberté, dites-moi donc que voulez-vous de moi, je suis né libre et digne, je suis comme ça. Je suis contre la loi ? Est-ce que la loi m’interdit d’être digne ? Pourquoi vous voulez que tout le monde soit à vos ordres ? Pourquoi voulez-vous faire de moi un homme sans espoir, sans rêves ? Est-ce que vous n’avez rien à faire sauf vous occuper de moi ? Vous occuper de mes écrits ? Pourquoi, je dois tout vous dire ? Je ne suis pas venu ici pour demander votre subvention, je ne filme plus, mais écrire, je ne peux pas m’arrêter. Laissez-moi partir, j’ai envie de dormir, Halima n’a plus de force pour vous écouter.
Les deux commissaires dormaient, ils n’ont plus de forces même pour me donner mes papiers, je suis sûr qu’ils ont mal de leur mission impossible.
Médiocre procès, minables commissaires, mauvaise écriture. Halima, n’a rien compris, ses yeux sont pleins de sommeil, elle n’a pas cru ses yeux de voir comment elle sera bientôt suivie, invitée, mal traitée par des commissaires d’état, qui veulent tous savoir même les plans de coupe. Je disais à Halima, tu peux inviter ses gens-là pour filmer, tourner le cinéma qui leur convient. Moi non, je ne peux pas écrire pour eux, je ne peux pas lire pour eux, je ne peux pas filmer pour eux. Toi Halima, tu dois choisir entre les deux camps, si tu veux filmer alors va dans leur camp, si tu veux mourir sans monter, sans le plaisir d’habiller ton film, sans nourrir ton bébé, prend ta place à coté de moi. Ne me filme plus, tu risques ta vie, tes rêves, ta raison de vivre. ةcoute-moi Halima, chez nous l’être humain n’est pas considéré comme un citoyen, il est plutôt un animal domestique et parfois sauvage. Chez nous ma petite, l’être humain est tué. Alors tu peux changer les sujets de tes films vers les animaux, vers les forets, vers les dunes de sables. Ne cherche plus à comprendre, pourquoi ceci, pourquoi cela. Avec leurs télévisions, leur cinéma, leurs films et leurs journaux ils ont fait perdre à ce peuple ses points de références nobles, comme ça ce peuple ne sais plus quoi faire, quoi choisir. Chez nous, l’être humain nécessite toute une procédure de renaissance.
Halima marche a coté de moi, sans parler, sans faire des commentaires, je savais qu’elle pense si loin de moi, je savais qu’elle ne m’écoute pas, Halima à décidé de s’écouter.
Je me suis arrêté de marcher. Je ne peux plus, alors que Halima continuait à marcher devant. En face d’elle m’apparaît un nouveau sujet, un nouvel homme, une nouvelle histoire. Elle ne s’est même pas retournée pour dire à bientôt. Je veux qu’elle marche, je veux qu’elle continue, je ne suis plus son héros, je ne suis plus son personnage préféré. J’ai fermé mes yeux donc, ma dernière image était ces longs cheveux avec qui le vent jouait, les basculant à gauche et à droite. J’ai imaginé alors le prochain héros d’Halima.
Il faisait froid à Tunis ville, Halima a déjà quitté la petite ville de Sud, pour s’installer définitivement à la capitale, je voyais comment elle traversait la grande avenue, pour entrer à l’hôtel Africa. Je ne savais pas pourquoi, mais je suis absolument sûr qu’elle cherchait le héros… qu’elle cherchait à parler avec son héros, qu’elle suivait son sujet. Halima était et reste avec une extrême patience dans sa recherche. La réception de l’hôtel est entièrement vitrée, je voyais la réalisatrice assise en face d’un jeune homme de son age. Halima a déjà 25 ans. Totalement libre de l’autorité parentale, je ne crois même pas que son père pouvait dicter quoique ce soit. La fille avait une telle confiance en elle-même que je ne peux plus vous la décrire. اa se voyait à la façon dont elle marchait doucement, ça se voyait à la façon dont elle s’asseyait en face d’un homme, la confiance dont je vous parle dépasse mon imagination. Dos parfaitement droit, poitrine parfaitement gonflée, cou dressé, lèvres presque immobile quand elle parlait. Sa jupe à plis, blanche, si parfaitement propre, si parfaitement dressée que vous ne pouvez pas la distinguer d’un miroir en biais. Le héros est assis devant cette magnifique créature la bouche bée. J’ai vue comment il tremblait, comment il cherchait l’allumette dans toutes ses poches, une sueur épouvantable qui coule partout, sur sa poitrine, sur son dos. Ses yeux jouant partout dans la salle, il cherchait à fixer ses idées. Il ne se trouve nulle part, à sa place je quitterais ma place. Je laisse ce monstre me chercher partout. Il se tient encore et encore, Halima n’est pas ici pour le séduire je crois. Le voilà qu’il bouge ses lèvres en disant j’ai ne rien compris de qui tu parles mademoiselle, je ne suis pas héros, je suis un simple gars qui cherche à travailler au gouvernement, je veux la tranquillité, le silence, je ne cherche rien moi sauf tes yeux si tu m’acceptes. En versant de l’eau dans le verre de Halima il fait tomber la sienne. Le héros de Halima est totalement en désaccord. Il ne sait même pas servir une femme, Halima savait les trucs des tables, des restaurants et des grands dames. Je voie bien que Halima a déjà décidé que ce monsieur ne peut pas être son héros. Elle se met débout, juste devant ses yeux, en lui donnant dans la main un mouchoir en papier. Le jeune se tranquillise juste à la sortie de la plus belle fille de Tunis. A vrai dire ce monsieur n’est peut pas être héros, Le Héros comme vous le savez déjà, doit être acceptable physiquement, je ne voyais pas de grands yeux, de vrais regards, je ne voyais pas une large poitrine, ni un grand visage, la caméra doit détecter les mouvement des lèvres, des sourcils et pourquoi pas s’il faut le battement de son cœur, ce monsieur à l’air poli, mais il n’a pas de large poitrine où Halima peut atterrir. A sa place je ne prendrais jamais ce type pour Héros.
Je ne crois plus dans l’existence de ce héros-là à Tunis ville. Je disais même que Halima n’a plus le goût de balayer la ville chaque jour à la recherche de quelqu’un qui peu jouer le rôle d’un grand homme de politique. Le héros d’Halima doit changer le monde pour vous. Il doit mener deux révolutions successives. Une révolution culturelle, ainsi qu’une révolution économique. Je commence à douter de toutes les démarches de cette jeune fille. J’ai posé la question à moi-même 1000 fois, pourquoi ne pas choisir une femme comme héros. Une femme aussi peut faire l’affaire, ainsi elle peut mener deux révolutions, ils suffit de modifier le texte du scénario. Halima a beaucoup cherché mais elle n’a pas remarqué que elle seule peut nous conduire là où il faut avec une seule révolution. Ici j’ai demandé, mais pourquoi le scénariste veut deux révolutions, en même temps. Nous on ne peut pas supporter deux révolutions en même temps, je crois que ce monsieur va trop vite. Nous n’avons pas pu supporter une politique, alors comment faire avec deux chocs.
Ah la voilà avec un autre Héros, ils traversent l’avenue pour entrer au café Tunis Club. Cette fois-ci je prendrai une place juste à leurs cotés, je veux voir ce monsieur de près.
Le serveur se penche vers elle, alors que le nouveau héros bouge ses fesses sur sa chaise en fer. Il tient le dos totalement droit en croisant ses jambes sortant de sous de la table, le monsieur ne peut pas se tenir en face de Halima. Je vois que se monsieur est très impoli, de plus il se croit trop confiant en lui même. Halima commence son sujet avec un large sourire, en tirant ses sourcils en haut et bougeant ses épaules en arrière. Halima lui demande : Tu es bien dans ta peau toi ? Tu es à l’aise ? L’héros répond : Oui, je suis parfaitement tranquille. Halima lui demande : Mais tourne-toi pour être en face de mes yeux je veux voir les tiens, tes regards, je veux lire sur tes lèvres les mots. Concentre-toi avec moi, je veux te connaître, tu seras peut être mon Héros dans mon film.
Non, non je suis toujours avec vous mademoiselle, je m’excuse de ne pas assis correctement, j’ai peur de tes yeux si brillants, s’il te plait ne me fixe pas comme ça, tu peut demander tout ce que tu veux, mais je veux te dire une chose, je suis ton Héros. Halima, lui répond : Un héros timide c’est pas ehmmmmmmmmmmm, mais continue parle, je veux t’écouter… parle, oui j’aime écouter tes histoires, tes aventures. Il se met débout (1.85m), un homme plein de 200 livres ou plus, il tourne la chaise avec une telle rapidité et une telle vigilance, sans aucun bruit, comme si rien ne s’est passé, il croise ses bras sur la table, le dos de la chaise est dans son ventre. Il dit : Moi je suis artiste de naissance, mais j’ai ne pas eu ma chance, je savais pas qu’il y a un monde si vaste et si puissant, c’est ma copine qui m’a parlé du cinéma… Halima lui demande comment est-elle ? Est-elle belle ? Il ferme ses yeux et dit : absolument belle, absolument charmante, absolument gentille, je disais, elle fait tourner la terre, c’est elle qui fait danser tous les jeunes de l’école. J’aime cette fille plus que le cinéma. Halima dit : Si je te demande de me faire le chameau immédiatement ici, juste au café, fait-le pour elle. Il se met débout en plein café, il applaudit deux fois, que tous le monde se retourne pour lui, Il commence à tendre son cou, tellement loin de ses épaules en mâchant de ses mâchoires à gauche et à droite, que tout le monde se met débout, ainsi il écarte ses jambes et se penche en avant et commence à reculer en arriére... à vrai dire je voyais un chameau, pas un être humain. Halima prend quelques notes, elle se met débout comme tout le monde et commence à applaudir. Je disais le voilà, le vrai héros. Halima n’est pas encore satisfaite, elle lui demande de fairelecoq.Ilinspire trop fortement et demande une blouse du garçon, on voyait alors une blouse rouge qui se jette du fond du salon pour qu’il l’attrape comme si il jouait au volley-ball. Il met lablouse se penche, croise ses bras en arrière du dos, rassamble ses lèvres pour former le Bec du Coq et commence a sauter dans la salle en criant Coooooooooooq Coooooooq Coqq Coqqqq Coooooqqqqqqqqq, tous le monde s’assied devant cette créature de Halima. Halima n’a pas bougé, n’a rien dit, le chef de rang arrive au centre du salon et dit : Il te reste encore un test à passer, Halima les bras croisés : Quoi donc. Le chef du rang dit : je veux qu’il danse, en demandant avec sa main droite à son garçon de faire fonctionner la musique. Une chanson de Kazem Essaher : Ye sakina Hayinna… Le héros commence à danser, je croyais que c’est une femme, et avec une geste rapide invite Halima, la belle est au centre du café pour danser avec son Héros, tout le monde autour commence à applaudir la danse en chantant la chanson d’amour… c’était beau vraiment... nous avons des Héros, reste uniquement à les découvrir.
J’ai vu alors Halima sortant du café, en balançant sa tête à gauche et à droite, elle est fière d’elle-même. Je crois qu’elle a besoin un peu de repos après ce fameux casting. Notre héros est encore debout au centre du salon, il balaye avec ses grands yeux tous les coins du café, mais ses regards ont perdu la gazelle, qui a fait naître en lui-même une grande estime. Il sort du café en courant à la recherche de la réalisatrice. Elle n’a pas laissé ni son adresse, ni son téléphone. Le monsieur s’arrête en plein rue, comme si il est devenu fou. Les voitures s’arrêtent pour klaxonner derrière lui. Il frotte ses mains, puis ils les ouvre largement pour crier : je suis le Héros, je suis le Héros… j’ai trouvé moi-même, je trouvé moi-même… Merci Isis… merci Halima…
Une réalisatrice folle peut-elle changer ce monde ? Ce centre ville en studio de casting.
J’ai quitté le café comme si ne j’avais rien vu. La rue est pleine du monde. Les couleurs sont très agréables, il y a du rouge, du jaune et un peu de blanc. J’ai constaté qu’il y a beaucoup de gens qui portaient le noir. Les jeunes sont trop nombreux, les filles sont tellement belles. Ils marchaient tranquillement comme si le temps n’existait pas pour eux, les jeunes garçons draguent les jeunes filles avec des mots inconnus pour moi, les jeunes ont leur propre langage. J’ai compris que je suis ainsi dépassé par les événements. Ils parlent déjà une autre langue, ils marchent autrement, ils aiment autrement, je n’ai plus de place entre eux. Ce monde là est totalement désorienté. Je continue à marcher vers la gare du Nord, évidemment sans but prédéfini à l’avance.
Je ne prendrai pas le train de 18h, la vie est aussi belle à Tunis ville. ہ la gare et juste à la grande place des voyageurs, j’ai vu Halima.
Je disais, il faut ne pas s’approcher d’elle, elle est entrain de chercher, mais non, de chasser un visage, un personnage, qui soit un héros. Halima est à la pêche. Moi je serais pour elle l’apprenti d’excellence.
Des gens, des femmes qui entrent, qui sortent, des garçons des filles, des enfants comme si c’est la fête. Halima est trop chanceuse d’avoir tous ces visages devant elle.
Ces yeux, ces regards représentent pour elle le plus vaste champ de recherche. Cette forêt d’hommes et de femmes ne me dis rien, tous simplement je ne vois rien sauf leurs masques. Y-a t-il parmi tous ces gens-là quelqu’un qui peut jouer un rôle : un homme du gabarit de Gandhi. Je ne crois pas, mais nous avons devant nos yeux une grande réalisatrice.
Lae voilà qui s’infiltre parmi les hommes pour faire sortir, arracher un homme de sa femme, il a 40 ans ou presque.
Ils marchaient vers le petit jardin en face de la gare. Sa femme s’arrête de marcher, elle croise ses bras sur la première marche des escaliers de la gare. Je voie bien qu’elle n’a pas accepté la situation, elle est même jalouse, mais je vois aussi qu’elle est impuissante devant ce monstre. Halima a le droit d’arracher les hommes de leurs femmes et les femmes de leurs maris. L’art, le cinéma ne fais pas de compromis. Halima et ce monsieur, que je voie engagé politiquement s’asseyent tranquillement sur un banc en bois. Laissez-moi vous dire, pourquoi j’ai compris que ce monsieur est politiquement engagé. Ce monsieur porte un costume vert foncé, en plus il a une barbiche. A vrai dire il porte les contradictions sociales et politiques en même temps, je vois qu’il va tous mélanger dans la tête de Halima. Me voilà alors pour vous imaginer l’histoire du second héros de Halima. Vous pouvez donc allumer une cigarette, j’aime que vous disposiezr d’un peu du temps pour ne pas avoir mal à la tête. Moi j’ai déjà allumé la mienne. Ce monsieur à barbiche semi-blanche né au Sud dans les années soixante, il a la peau de la couleur du blé ( c’est moi encore une autre fois). La femme qui est entrée dans la sienne est totalement nouvelle dans sa vie, c’est pourquoi, il n’a pas hésité à suivre Halima à la moindre invitation.
...
Ce monsieur était marié...

A suivre férocement



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