Tunisie Réveille Toi !

Le Mal des Harass

Hamzah Zaman — 2007-04-26T20:30:20Z

L'état déplorable de la santé des institutions du pays est un indicateur supplémentaire de la nécessité de démocratisation et de reconnaissance des personnels des services publics.

Le Haras Tourabi, ou Garde Territoriale est l'équivalent du corps des Gendarmes en France, avec une nuance de taille : Haras et Police relèvent d'une seule et même Idarat Am'n, Direction de la Sûreté Nationale au Ministère de l'Intérieur. En général, la police exerce sa mission en milieu urbain et le Haras ailleurs.

D'ordinaire, les Haras recrutent sans le bac sur concours . C'est l'une des rares opportunités offertes aux jeunes ruraux de milieux modestes. La rudesse de cette catégorie de jeunes les aide à endurer le dur labeur, le bas salaire, le mépris et les abus de la hiérarchie. Les salaires sont réputés être les plus bas de la Fonction Publique d'Etat

Or, de plus en plus de jeunes diplômés d'horizons divers en mal de débouchés se retournent vers ce métier.

Les nouvelles recrues ont l'instruction suffisante et l'estime nécessaire pour eux-mêmes et pour leur milieu social d'extraction qui manquaient à leurs aînés. Du coup, ils relèvent la contradiction d'un Etat policier qui traite ses Gardiens comme des chiens. Désormais, les honneurs faits aux membres du sommet de la pyramide policière ne suffisent plus à tromper la grande masse des Agents. Et miracle, la muette se met à parler !

Elle dit les incohérences de la politique sécuritaire, l'autoritarisme aveugle de la hiérarchie, l'éloignement et le bas salaire.

Dans le chapitre des incohérence de la politique de sécurité, les Haras (ou Hours comme on dit à la campagne) dénoncent les passes droits imposés par la hiérarchie en faveur des caciques du régime, des notables locaux, de certains caïds ainsi que toutes leurs clientèles respectives. Cette politique des copains et des vilains compromet l'application de la loi et humilie les Agents qui doivent sans cesse aller s'excuser d'avoir verbalisé des personnes protégées.

• L'obsession de pénétrer tous les rouages de la société et d'accumuler du renseignement sans plan préalable aboutit à la couverture d'une infinité de trafics viviers d'indics . La pêche en eaux troubles à grande échelle brouille les frontières entre la norme et l'exception au point que beaucoup d'Agents mal soutenus et peu payés en perdent la tête.

• L'amalgame entre insécurité et activités purement politiques de l'opposition tend à établir une égalité absurde entre adversaires du régime d'un côté et criminels de l'autre. Or l'élaboration d'une politique sur des bases viciées produit des élucubrations auxquelles les agents ne trouvent pas de sens et n'y adhèrent que superficiellement et par obligation.

Par ailleurs, l'autoritarisme du régime se trouve à l'état de concentration dans les institutions policières en général et chez la Garde Territoriale en particulier. L'abus hiérarchique conjugué aux salaires de famine fait de chaque Haras un petit volcan ambulant.

• Pour une futilité, un agent peut être muté à plusieurs centaines de kilomètres de son domicile. Depuis la suppression de la gratuité des transports, il doit alors, avec ses 450 Dinars * mensuel, ou louer une chambre dans sa ville de mutation tout en subvenant aux besoins de sa famille, ou rentrer après le service chez lui en stop ou par les transports en communs. L'achat d'une voiture ou d'une moto personnelle est évidemment au dessus de ses moyens.

Cet état déplorable de la santé des institutions du pays est un indicateur supplémentaire de la nécessité de démocratisation et de reconnaissance des personnels des services publics.

Je suis néanmoins forcé et c'est une vrai surprise pour moi, d'exprimer mon étonnement de l'ouverture, de la maturité et du professionnalisme des jeunes Haras rencontrés. Malgré leurs situations personnelles difficiles ils gardent intactes la joie et la légèreté du tunisien ordinaire.

* 1 €uro = 1,7 Dinar / 1 Dinar = 0, 59 €uro

Dieudonné ou l'autre caricature

Hamzah Zaman — 2006-03-01T21:55:10Z

L'humoriste, caricaturiste par la parole Dieudonné, avait présenté, dans un sketch, les colons juifs comme des barbares imposant par la force des armes une situation inhumaine à un peuple chassé de sa terre, de ses villages, de ses villes et de ses maisons. Le crime nazis étant devenu synonyme de barbarie, le caricaturiste avait forcé le trait et fait le rapprochement entre barbares d'aujourd'hui et barbares d'hier .

A cette occasion là, tous ceux qui aujourd'hui opposent Occident judéo-chrétien tolèrent et portant haut la liberté d'expression d'une part et Islam belliqueux et obscurantiste de l'autre, avaient jeté l'opprobre sur l'humoriste. Une foule haineuse l'avait partout conspué et agressé ses spectateurs. Les médias clientélistes l'avaient interdit d'antenne. La clause de la liberté d'expression n'était pas opposable car Dieudonné avait sans doute transgressé à un tabou.

En effet, la caste de journalistes et apparentés présents tout le temps sur toutes les antennes en même temps décrite par Bourdieu comme un nuage gris qui bouche l'horizon médiatique, impose le silence total sur deux tabous :
dénoncer le clientélisme du système d'information
dénoncer Israël comme puissance occupante et de ce fait responsable de la situation violente, ce qui est, par ailleurs, l'opinion de la majorité de la population en France et en Europe. Le sondage qui fait état de cette réalité a fait scandale parce qu'il démontre que l'affrontement entre Islam et Occident est artificiellement entretenu, au sein des pays musulmans comme au sein de l'Occident par une frange minoritaire de gens particulièrement intéressés, leur détermination étant à la hauteur des profits politiques et autres tirés de la situation de tension. Soit dit en passant, Max Gallot, cité dans un article précédent, est un élément de premier plan de la caste. Il constitue, à lui tout seul, une usine de prêt à penser et le textile chinois de l'information.

Ces gens qui se réclament des Lumières ont appelé de leurs vœux et applaudi l'occupation de l'Iraq. Il n'ont jamais trouvé scandaleux les dons et galas en faveurs de l'armée et des colons israéliens. Ils montent au front pour justifier l'injustifiable à chaque fois que l'occupant est montré du doigt pour avoir commis l'insoutenable.Ils ont une accusation:antisémitisme et une sentence : interdiction d'antenne -quand ils le peuvent- qui englobent tous ceux qui ne pensent pas comme eux !

Antisémites sont les arabes, les musulmans, la résistance palestinienne, Dieudonné, l'Abbé Pierre, le Maire de Londres, le Président Chirac conspué pendant sa visite en Israël et en Palestine, les criminels des banlieues, Ramadan...

Attendez, il faut arrêter le délire !

L'antisémitisme existe et doit être combattu mais tous vos adversaires ne sont pas des antisémites.

L'obscurantisme existe et doit être combattu mais l'obscurantisme ne concerne pas tout l'Islam et ne se limite pas à la religion musulmane.

Il n'existe pas de conflit irréductible des civilisations mais un intérêt réel de certains courants à susciter la tension et à l'entretenir. Ce sont , de part et d'autre de la Méditerranée, ceux qui vivent et prospèrent de la haine. Ils sont facilement identifiables ; il n'y a qu'à allumer le poste.

La ‘‘racaille'' n'a pas volé au secours du Prophète.

Hamzah Zaman — 2006-02-15T22:55:39Z

Comme la maladie des volatiles, la défense du prophète arrive par l'Est. On signale une manifestation à Strasbourg sous le mot d'ordre ‘'non à la dictature de la démocratie, certainement par souci de recycler les banderoles remisées de la manifestation pour le voile dont le mot d'ordre était ''non à la dictature de la ... laïcité''.

Une manifestation plus nombreuse mais plus pondérée a également eu lieu ce samedi à Paris. Dieu merci, l'épidémie semble, pour l'instant, perdre de sa virulence en se propageant. Le Gouvernement Français est rassuré.

En effet, il a des raisons objectives de douter de l'adhésion des cités aux menées des activistes musulmans.

Il faut dire que les jeunes des cités étaient récemment, insultés publiquement puis réprimés sévèrement sans trouver de soutien auprès des amis du prophète. Le président du consistoire des musulmans de France s'était fendu de son toujours prêt appel au calme largement relayé par tous les intéressés.

L'Islam de France avait donc, sans coup férir, tiré bénéfice en capital de responsabilité et d'honorabilité auprès de la Droite aux affaires sur le dos des jeunes des cités écrasés par le chômage et la Police de la République version Sarkosy.

D'ailleurs, la religion trouve toujours meilleur compte auprès de populations misérables auxquelles elle distribue aumône et places au paradis et remplit les temples les VSD. Je n'ai aucun doute, si l'influence de la religion dans les cités reste limitée, c'est grâce aux allocations familiales et aux maigres minima sociaux.

Les pays arabes non plus n'ont tenté aucune ingérence même au titre des Droit de l'Homme pourtant désormais internationalement admise. Il s'agissait d'une population, démunie dans un pays riche, insultée et réprimée suite à une émotion due aux décès des leurs au cours d'une traque policière. Des notes au titre des Droits Humains auraient été tout à fait appropriées.

Au contraire, les Pays arabes, comme le monde entier,ont assisté passivement à la ratonade ; des médias d'une grande pénétration comme al Jazirah et al Quds ayant largement relaté l'événement présenté, à juste titre, comme l'intifadha contre l'exclusion et le mépris.

Logiquement, comme les amis du prophète de l'intérieur comme ceux de l'extérieur avaient sciemment ignoré l'intifadha de la dignité des cités, ils ne devraient pas pouvoir enrôler ces jeunes dans leurs légions de défense du Prophète mais, avec les religieux, ont n'est jamais tout à fait à l'abri d'un miracle .

Caricatures, seule la résistance à l'occupation est diffamée

Hamzah Zaman — 2006-02-15T22:51:25Z

En été 2002, j'ai lu dans libération, journal très lié à Israël, un article d'un pseudo-sociologue israélien qui expliquait que les kamikazes palestiniens étaient motivés non pas par la lutte contre l'occupation israélienne mais par la récompense promise par l'Islam aux martyrs, les vierges du paradis.

C'est de bonne guerre. L'occupant présente les résistants comme des fanatiques, ennemis de l'humanité entière mais personne n'est dupe. Même en Europe, Israël est identifié par la majeure partie de l'opinion publique, contre la ligne officielle des gouvernements, comme le principal facteur de guerre au Proche Orient.

Curieusement, les caricatures danoises ne disent pas autre chose que l'article du pseudo sociologue. Ces deux journaux ont, peut-être, le même actionnaire principal. Selon le caricaturiste,en toute circonstance, l'islam inciterait à la violence et au terrorisme. L'un des dessins reprend l'idée des vierges promises aux martyrs. Le message est donc : en Palestine, en Irak, en Afghanistan ou en Tchétchénie, si un musulman ou un supposé l'être, se fait explosé dans un restaurant fréquenté par l'armée d'occupation, c'est qu'il veut des vierges. Un sociologue vous le dit,c'est scientifique, point c'est tout.

Dans l'article de Libé d'il y a quatre ans comme dans les dessins du journal danois d'il y a quatre mois, ce n'est pas le prophète qui est caricaturé et diffamé mais la résistance à l'occupation.

Pourquoi alors ce carnaval à Damas ?

Carnaval est, à l'origine, au moyen âge, un chahut annuel qui permettait au peuple d évacuer, au cours de débordements canalisés, les frustrations accumulées l'année durant. Ainsi la domination des seigneurs et ecclésiastes pouvait se perpétuer.

Cette recette est connue dans le Monde Arabe. Le régime syrien, probablement le plus récalcitrant à la démocratie de toute la Région, vient de l'illustrer en organisant lui-même une farce. Des agents en civil ont mis le feu aux ambassades du Danemark et de Norvège préalablement évacués, heureusement, devant une foule chauffée à blanc.

Cette foule manipulée a eu l'impression d'avoir agi elle-même pour une grande cause et le gouvernement payera discrètement la note en devises dont le pays a cruellement besoin !

Voilà une affaire qui arrange beaucoup de monde, les occupants en disréditant la résistance, les dictatures arabes en s'offrant un défoulement populaire, les mouvements religieux en investissant à long terme et le prophète en étant glorifié gratis...sur le dos de la seule et véritable victime, la Résistance à l'occupation qu'elle soit en Palestine ou dans les autres pays musulmans occupés.

Je ne partirai pas en guerre pour une cause qui ne me concerne pas.

Hamzah Zaman — 2006-02-08T19:26:30Z

En septembre dernier, un journal nordique a caricaturé un prophète du sud. Un trimestre plus tard, les monarchies du Golfe se sont saisies de l'événement, déjà ancien, pour se déclarer les défenseurs zélés de l'Islam et des Musulmans.

Pendant tout le trimestre écoulé, ils ont accru leurs fortunes personnelles, réglé leurs successions, pourchasser leurs oppositions démocratiques et rassuré leur allié américain de leur loyauté . Bref, ils ont vaqué, comme à l'accoutumée, à leurs affaires minables de dictatures détestables.

Mais comment et pourquoi à pu se produire cette réaction soudaine et véhémente qui logiquement aurait pu avoir lieu de manière collective au cours de la dernière Conférence de l'Organisation Islamique tenue à la Mecque les 7 et 8 décembre 2005 ?

A cette date, Allah (et surtout) la CIA savaient peut-être que les numéros un et deux de d'al Quaïda, les champions toutes catégories de l'Islam obscurantiste, étaient encore en vie mais ils ont gardé le secret pour des raisons obscures pour l'un et logiques pour l'autre.

Visiblement, ni l'un ni l'autre n'avait compté avec le facteur météorologique et plus précisément avec le rude hiver afghan qui débande la puissance américaine et favorise l'activité hostile. Du coup, Bin Ladin et compagnie se rachètent des piles neuves pour leur magnéto et reprennent l'enregistrement là où la batterie les a lâchés la dernière fois. Ils ne disent rien de spécial mais le fait même d'envoyer une cassette avec un simple clap identifiable signifie, nous pouvons inquiéter la première puissance mondiale avec deux piles de 1,5 volts alors que tous ces rois de la dilapidation, assis sur une réserve colossale d'énergie, meurent de peur rien qu'à l'idée que Bush pourrait les livrer à leurs propres peuples . Quelle humiliation !

Humiliés, ces créatures US cherchent un prétexte pour sauver la face et ne trouvent qu'une fausse sortie dans une caricature du prophète d'Allah vielle de trois mois. Alors, ils déclarent le jihad contre deux caricaturistes alors que Jérusalem et Baghdad sont occupées sans susciter une émotion comparable.

Assez d'hypocrisie ! L'image de ces femmes sans visages brandissant la même édition du Coran nuit davantage à l'Islam que des caricatures parues dans un petit pays que personne ne savait situer sur une carte.

Désolé, ce jihad n'est pas le mien.

Bush, Sharon, mission accomplie....jusqu'au prochain conflit

Hamzah Zaman — 2005-09-21T20:33:40Z

Ne parlons plus d'échec de la guerre de Bush en Irak... Ne parlons plus du soutien inconditionnel absurde des Etats-Unis à Israël qui, depuis sa création, bafoue le droit international. L'Amérique de Bush et son allié stratégique, Israël de Sharon, viennent de divulguer un projet spectaculaire, un acte fondateur d'un Nouveau Proche Orient redessiné, en premier lieu, pour donner à l'Amérique la maîtrise des ressources pétrolières de l'Irank (Al Quds Al Arabi 19/09/05) . Le pétrole est une chose trop sérieuse pour en laisser l'entier contrôle aux arabes, avait dit un général Israélien.

Les monarchies du Golf ont marché, comme jamais ils ne l'ont fait dans l'intérêt de leur peuple, comme un seul homme aux côtés des américains pour fabriquer les prétextes de la guerre contre l'Irak puis la mener à bien . De son côté, le roi de Jordanie a donné son accord au tracé de pipeline qui apportera, à travers La Jordanie, le pétrole Irakien à un terminal contrôlé par Israël.

Comme toujours, notre dépossession de nos ressources et de notre souveraineté se fait avec l'aide d'autres arabes qui pour garantir les intérêts à courte vue de dynasties obsolètes, aliènent les intérêts supérieurs de la Nation.

Quand les Etats-Unis et alliés assiéront solidement un gouvernement à leur solde à Baghdad et coulera le pétrole irakien, comme projeté, à Ashkelon en Israël, ils auront réalisé leur objectif de contrôler, au moins en partie, les ressources pétrolières et de marginaliser les monarchies de la régions jugées, à raison, peu fiables.

Pourtant, au moins une inconnue importante demeure dans le calcul américain. Qui garantira la fiabilité d'un futur gouvernement de Baghdad tant qu'il ne correspondra pas aux aspirations des irakiens ? Personne, mais on verra à la prochaine guerre.

Pas touche aux ressources vitales du pays !

Hamzah Zaman — 2005-06-23T14:14:21Z

A vingt-quatre heures d'intervalle, le gouvernement a annoncé la diminution des ressources en eau douce puis sa décision d'encourager l'exportation de l'eau minérale. Décidément,la dictature navigue à (courte) vue !

La Presse tunisienne titrait, il y a quelques jours, sur l'augmentation inexorable de la salinité des réserves d'eau et la pression croissante, du nord au sud, des prélèvements sur les nappes profondes.

La Presse au pas qui, ne peut pas annoncer du mauvais temps pour demain sans une autorisation préalable de la dictature, n'a pas enquêté elle-même sur l'état des réserves du pays en eau douce . Elle a forcément reproduit, comme d'habitude, la littérature obligée d'une officine gouvernementale. La routine quoi.

Vingt-quatre heures après, on annonçait la tenue d'un colloque sous le patronage du ministre du tourisme et des eaux minérales en vue d'encourager les entreprises du secteur, dominées par des proches du sérail, à se lancer dans l'exportation des eaux tunisiennes.

Petite parenthèse, en quoi les eaux minérales intéressent-elles d'avantage le ministère du tourisme ? En rien. Simplement, chaque cabinet s'occupe d'une boisson de son choix. Il y a donc le ministère de l'agriculture et du thé à la menthe, la présidence de la République et du coca, en référence à Maradona etc. ...

Je reviens à la question de l'eau. Jeudi le gouvernement laisse entendre sa préoccupation face à la raréfaction et la dégradation de la qualité de l'eau douce dans notre pays. Vendredi, il montre son intention d'encourager l'exportation de l'eau minérale tunisienne.

Mais pourquoi exporter aujourd'hui, à vil prix, une denrée vitale que nous risquerons d'être obligés d'importer demain au prix fort ? A qui pouvons-nous poser cette question ? Pas à la dictature en tous cas qui, par définition, est sourde et aveugle.

D'un gouvernement normal, on dirait qu'il sciait la branche sur laquelle le pays est assis. Mais d'une dictature, l'absurdité est la norme. Le recul politique est de moins de moins de vingt-quatre heures . La cupidité est le moteur principal de l'action. Si ce gouvernement pouvait mettre le pays en boîtes et le vendre, il le ferait sans états d'âme. La consigne est de s'enrichir vite et d'avoir les valises prêtes.

Pour l'anecdote, on raconte que certains membres du gouvernement tunisien ont fait munir leurs résidences secondaires en Amérique du Sud de caveaux de famille bénis par des représentants des trois religions révélées, tellement ils ne font confiance à personne ! Et si l'Islam s'avérait une supercherie eh ...

J'en appelle à toutes les citoyennes et à tous les citoyens de crier ensemble notre indignation de voir les ressources vitales de notre pays partagées comme un butin de guerre entre les membres de la dictature. Pas touche aux ressources vitales de mon pays !

La Dictature nous aime pauvres et sans droits

Hamzah Zaman — 2005-06-01T14:00:23Z

L'épouse du Président Ben Ali vient de se faire décerner un prix de la paix 2005 pour son action en faveur des démunis et des femmes.

Elle a l'amour des pauvres dans le sang. C'est évidemment pour appauvrir le pays que le clan de Madame la Présidente s'acharne à spolier les biens des particuliers et des Entreprises publiques et pouvoir ainsi nous aimer pauvres et sans droits.

Une telle abnégation mérite distinction. Mais laquelle ? Le prix du pain, le prix de la viande, le prix du pétrole, le prix du terrain ... Ils ont retenu le prix de la paix. Une blague certainement.

Il ne s'agit évidemment pas du prestigieux prix Nobel de la paix, ni du prix de la fondation Balzan mais d'un ersatz local d'une dictature qui s'autodécore de pacotille.

Pour la remise du prix, ils ont sorti de sa retraite une vieille dame patronesse veuve du politicien italien démocrate chrétien d'après guerre Fanfani.

La Tunisie, il est vrai, a souvent servi de dernier refuge aux vieux chevaux de la politique italienne qui ont mal fini leur course. Il est donc naturel qu'ils rendent la pareille aux nôtres.

Le réduction de la politique à une affaire domestique dont le principal moteur est la turpitude des antagonistes de la maison du Président rappelle la pièce d'Alfred Jarry, Ubu Roi, où le personnage principal, Père Ubu, mu par ses finances et sa gidouille, imagine, avec sa domesticité, une machination qui lui permettra d'usurper un royaume.

Au théâtre, Ubu Roi dure deux heures. La tragicomédie Zaba Président dur depuis 1987. Il est plus que temps de baisser le rideau et de vider ces farceurs et brigands de la scène.

Qui êtes vous pour prétendre préparer le pays à la démocratie ?

Hamzah Zaman — 2005-05-25T13:58:41Z

De temps à autre, la dictature en Tunisie déclare travailler fermement à préparer le pays à la démocratie. Est-elle en mesure de le faire ?

Cette prétention est absurde pour au moins deux raisons. La première, évidente, de même qu'un cactus ne peut donner de dattes, une dictature ne peut inculquer que le mépris, l'irrespect et l'asservissement. La seconde raison, est que la démocratie est un droit inné, inconditionnel et inaliénable des peuples.

Pourtant, à force d'entendre dire, le peuple n'est pas mûr pour la démocratie, l'idée de la nécessaire maturité du peuple finit par devenir une (fausse) évidence pour beaucoup de gens.

Dans ces esprits, un peuple est comparable à un une personne. Il commence sa vie par être un enfant. Puis, ses droits croissent en même temps qu'il grandit et gagne en éducation et en maturité. Il a, certes, des droits liés à son humanité mais ses droits civils, politiques potentiels ne deviennent réalité qu'à la majorité fixée par la loi.

Or, l'Etat dans lequel s'organise le pouvoir est toujours postérieur au(x) peuple(s) qui en formeront la nation. De surcroît, les Etats et les régimes sont éphémères dans l'histoire d'un peuple. Donc en bonne logique, le peuple doit être tuteur du pouvoir étatique et non pas l'inverse.

La ténacité de cette fausse évidence tient, d'une part, au fait qu'elle remonte aux idéologies monarchiques. Ces systèmes, largement répandus, considèrent le peuple comme un ensemble de sujets sur lesquels le monarque, généralement d'une autre extraction, a des droits perpétuels d'usage et de guidance. Le peuple est donc inapte à la souveraineté.

D'autre part, paradoxalement, la démocratie moderne naissante en Europe, pour justifier le colonialisme, a remis au goût du jour le principe des peuples mineurs, momentanément inaptes à l'exercice de la souveraineté. D'où l'idée de préparer les indigènes à vivre, le moment venu, en démocratie.

La prétendue mission civilisatrice a commis les massacres, l'asservissement des Hommes et le pillage des richesses. Elle a été battue en brèche par l'aspiration des peuples à la dignité sans être totalement morte.

En France, une récente réforme scolaire recommande la révision des programmes d'Histoire en vue de présenter positivement la présence coloniale française n'a pas soulever de protestations, dans aucun des pays concernés, à l'instar de la crise diplomatique entre La Chine et Japon provoquée par une requalification par ce dernier de son action chez son voisin.

En prétendant que l'avènement de la démocratie serait actuellement prématuré en Tunisie, la dictature ne fait que reprendre l'arsenal idéologique clé en main des anciens oppresseurs. Elle en subira le même sort.

Dans une dictature, il n'y a rien de suprême

Hamzah Zaman — 2005-05-11T14:19:43Z

Dans une dictature, il n'y a rien de supérieur. Chaque organe est un appendice sans honneur et sans gloire conçu pour servir les sales besognes du Régime.

Le Conseil Supérieur de la Magistrature vient de publier, le 3 mai, un communiqué dénonçant ‘‘des débordements de certains avocats incompatibles avec l'éthique du métier''. Il vise bien entendu le mouvement des avocats contestant la dépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir et la servilité de magistrats notamment suite à la condamnation de Me ABBOU pour l'affaire que l'on sait.

Le dévoiement de la magistrature, dans notre pays, n'est malheureusement plus à démontrer. La chronique des condamnations à de lourdes peines, y compris d'adolescents dans des affaires à l'évidence montées de toutes pièces, juste pour prouver à qui veut l'entendre, l'engagement ferme du Gouvernement contre le terrorisme. L'affaire des jeunes de Jarzis est , à ce titre, édifiante.

La justice tunisienne a sauvé le monde d'une destruction inéluctable en mettant derrière les barreaux pour de longues années une bande de copains qui après avoir consulté un site terroriste s'apprêtaient à commettre l'irréparable avec, ne rions pas, un cutter, un tube de colle et des fragments de carte téléphonique.Ce sont les pièces à conviction dans cette affaire. Le Conseil Suprême de la Magistrature n'a rien trouvé à en redire.

D'ailleurs, que pouvait-il avoir à redire tant que la ‘‘justice'' joue son rôle normal dans une dictature, à savoir, mettre les ennemis du régime hors d'état de nuire, assurer l'impunité de ses amis et rappeler à tous et à toute occasion, l'omnipotence et la nécessaire crainte du pouvoir ?

Une dictature ne peut pas envisager d'épargner ce Conseil dit Suprême ou toutes autres institutions capables de lui offrir, le moment venu, une sortie de crise par le haut. Tous les rouages sont des appendices sans honneur et sans gloire conçus pour servir les sales besognes jusqu'à l'anéantissement . Et après, le déluge !

Nous devons avoir constamment à l'esprit qu'une dictature est un tout, avec sa justice de dictature, sa police de dictature, son système d'information de dictature, sa politique de dictature dans tous les domaines. Songer à réformer un domaine sans remettre en cause la totalité de l'édifice est une illusion comparable à vouloir greffer à un chameau des nageoires de poisson.

La dictature est sans doute consciente de sont état monolithique et irréformable ; c'est, à mon avis, ce qui explique ses réactions violentes et disproportionnées à la moindre revendication démocratique. A la simple évocation du mot démocratie, le dictateur dégaine.