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Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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par Rédaction de reveiltunisien.org
Source Tunisnews La campagne officielle pour (...)

14 juillet 2007

Flash Infos
par Rédaction de reveiltunisien.org
Association Internationale de Soutien aux (...)

4 juillet 2007

Tunisie : les avocats élisent un opposant à la tête de
par Rédaction de reveiltunisien.org
AFP, lundi 2 juillet 2007 TUNIS - L’avocat (...)

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Agora > Politique
ةléctions présidentielles 2004 en Tunisie
Programme politique, économique et social du PDP
par Rédaction de reveiltunisien.org
15 septembre 2004

Ceci est le programme daté du 22 Août 2004, le PDP est sensé publier officiellement son programme le 25 septembre prochain, tel qu’annoncé lors de la conférence de montréal du 10 septembre 2004

I. L’EMPLOI

L’ emploi est au cœur des problèmes économiques et sociaux que connaît la Tunisie. La stratégie de développement suivie par le gouvernement a été incapable de résorber le chômage qui a stagné autour de 15 à 16% de la population active tout au long des dernières décennies. Il est à noter que la population active ne constitue en fait que 48% des personnes en âge de travailler. C’est dire l’ampleur du potentiel productif qui dort dans notre pays. Le chômage frappe les population jeunes et instruites. 68% des chômeurs ont moins de 30 ans et les deux tiers des primo demandeurs ont un diplôme secondaire ou supérieur, il en résulte qu’un citoyen tunisien est d’autant plus exposé au désœuvrement du chômage qu’il est jeune et instruit. La stratégie gouvernementale de développement a misé sur les secteurs employant une main d’œuvre non qualifiée et bon marché, notamment les industries textiles et de l’habillement qui représentent 50% de l’emploi dans le secteur industriel et 50% des exportations de biens. Les mutations technologiques et l’évolution des échanges à l’échelle mondiale, notamment la fin de l’accord multifibres, qui sera achevé en 2005, ont battu en brèche cette stratégie : la main d’œuvre bon marché et peu qualifiée ne peut plus constituer un avantage comparatif décisif dans la compétitivité internationale. De plus l’inadéquation entre le produit du système scolaire et la structure du marché du travail a donné naissance à une nouvelle catégorie de chômeurs : les chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur. Ce phénomène connaît un développement fulgurant et menace de jeter cent mille jeunes diplômés dans le chômage au cours des deux années à venir. Enfin, la mise en place de la Zone de Libre Echange entre la Tunisie et l’Union Européenne à l’horizon 2008 risque de provoquer la disparition de plus de cent mille emplois. A la base du problème de l’emploi en Tunisie, se trouvent l’insuffisance du taux de la croissance, l’archaïsme des secteurs créateurs d’emplois et l’inadéquation entre le produit de l’école et le marché de l’emploi. Aussi le PDP propose-t-il une politique d’emploi alternative basée sur une forte croissance, une augmentation de la productivité, une adéquation du système scolaire avec le marché de l’emploi et la recherche de nouveaux créneaux d’investissements capables de soutenir la compétitivité internationale.

II. UNE PLUS FORTE CROISSANCE ECONOMIQUE

La Tunisie a affiché au cours des trois dernières décennies un taux de croissance moyen de 5%. Ce taux a fortement varié selon les années et n’a été que de 4% au cours de la dernière décennie. Si ce taux semble satisfaisant en comparaison avec les résultats affichés par les pays maghrébins et arabes, il s’est avéré absolument insuffisant pour résorber le chômage ou imprimer une élévation du revenu par habitant qui nous rapproche des pays émergents (Chili, Mexique, Portugal). Les pays qui ont réussi à résorber le chômage et à augmenter de manière notable le revenu par habitant ont tous connu un taux de croissance se situant entre 7 et 8%. Toutes les analyses s’accordent à estimer que la Tunisie doit atteindre ce taux si elle veut résorber le chômage et rattraper le niveau du revenu par habitant des pays qui ont réussi leur décollage économique. Au cœur de la croissance du Produit Intérieur Brut se trouve la question de l’investissement. La globalisation des marchés et le désengagement de l’Etat du secteur productif en faveur de l’entreprise privée font de l’investissement privé le moteur de la croissance et du développement. Or l’investissement privé en Tunisie ne représente que 13.5% du PIB alors qu’il s’élève dans les pays émergents (Corée, Irlande etc..) à plus de 25% du PIB. De plus l’investissement privé connaît un fléchissement depuis quelques années et s’orient surtout vers l’immobilier en raison d’un climat défavorable aux affaires. De son côté, et en raison de ce même climat et de l’exiguïté du marché national, l’investissement étranger se fait rare et s’oriente prioritairement vers le secteur des hydrocarbures ou vers les quelques secteurs privatisés (cimenterie, télécommunications). Une croissance économique de 7 à 8% par an suppose un taux d’investissement se situant entre 30 et 35% au lieu des 23-26% actuellement avec un rôle prédominant à l’investissement privé. Malheureusement, la situation du système bancaire, celle du marché financier ainsi que la faible taille des entreprises du secteur privé s’ajoutent à la morosité du climat d’affaires, pour décourager l’investissement et hypothéquer la croissance.

III. ASSAINIR LE SYSTEME BANCAIRE

Le système bancaire tunisien croupit sous le poids des créances non performantes. Ces créances classées sont sous provisionnées et les nantissements garantissant ces créances sont surévaluées. Les créances classées dépassent de loin les 20% de l’actif des banques et le ratio de couverture des risques est faible à telle enseigne que 3 des 14 banques de la place ont cessé d’assurer le ratio minimum exigé par les standards internationaux. Les crédits sont alloués de manière discrétionnaire et totalement opaque : 127 familles ont bénéficié d’un encours de 7 milliards de dinars soit le tiers de l’encours total du système bancaire à l’économie dans son ensemble ou l’équivalent de 45% de l’endettement extérieur du pays. Aucune information disponible, aucune enquête indépendante ne permet de juger du respect par les banques des règles édictées en matière d’allocations des crédits, ni d’estimer la valeur des garanties accordées ou d’évaluer la solvabilité des entreprises et personnes bénéficiaires. La crise du secteur touristique qui croule sous le poids des dettes s’ajoute aux difficultés du système bancaire. Sans un assainissement de ce secteur - assainissement qui commencerait par une clarification de sa situation et un contrôle de la distribution des dividendes et qui procèderait à une augmentation du capital des banques sous capitalisées ou connaissant de problèmes de provisionnement sans une responsabilisation des actionnaires - ce secteur ne pourra ni soutenir la concurrence étrangère dans un climat d’ouverture, ni soutenir les chocs d’une libéralisation du compte capital de la balance des paiements à la quelle se prépare le pays, ni surtout répondre aux besoins des entreprises privées en capital ou assurer une égale chance d’accès au crédit aux acteurs économiques.

IV. PROMOUVOIR LES PME

L’une des raisons majeures du chômage et de la faible productivité du travail en Tunisie est la faible taille des entreprises du secteur privé. 84% des entreprises privées, en Tunisie, sont des micro-entreprises employant moins de 10 personnes chacune. Plus alarmant encore est le fait que 66% des postes du secteur privé sont occupés dans des entreprises employant entre une et deux personnes, voire que 92% des employés du secteur travaillent dans des entreprises de moins de cinq personnes. Les PME, entreprises employant entre 10 et 199 personnes, représentent 14% de l’ensemble des entreprises tunisiennes (secteurs privé et public confondus) et participent pour près du tiers de l’emploi total alors que cette part s’élève à plus de 60% dans les pays développés. Cette faible taille des entreprises tunisiennes, souvent à caractère familial, explique la difficulté de leur accès au financement bancaire, leur incapacité à employer une main d’œuvre qualifiée, à augmenter la productivité du travail, à s’associer à des partenaires étrangers et à fortiori à s’intégrer au marché financier. Sans une politique active de création et de promotion des PME, la Tunisie ne pourra pas relever les défis de la croissance, de l’augmentation de la productivité du travail, de l’emploi de la main d’œuvre qualifiée, du partenariat avec les entreprises étrangères, du transfert de la technologie et dans une économie ouverte, celui de la compétitivité internationale. Outre les problèmes de financement les entreprises tunisiennes souffrent de la concurrence déloyale du secteur informel et du poids de la bureaucratie, source de lenteurs et découragements. Aussi l’assainissement du climat des affaires est-il l’une des conditions de la promotion de l’investissement et du développement des PME dans notre pays.

V. UNE TRANSPARENCE DANS LES AFFAIRES

Le secteur informel dont l’étendue est difficile à cerner par nature, occupe une large place dans l’économie nationale. Il échappe à toute imposition fiscale ou douanière, cause par là une perte sèche aux recettes de l’état, exerce un effet néfaste sur le commerce et l’activité des entreprises et constitue un des signes du népotisme, de la corruption et de l’absence de transparence dans les affaires. Il s’alimente de la pauvreté des gens. La corruption, le népotisme et l’absence de transparence sont une cause majeure de la baisse de la croissance, du découragement de l’investissement et de la morosité du climat des affaires. Les études internationales sur la corruption dans le monde ont établi que les pays qui ont engagé avec succès la lutte contre la corruption (Chili, Indonésie ..) ont réalisé une augmentation de 400% du revenu national par habitant et en ont conclu que les pays en développement pourraient réaliser une telle élévation du niveau de vie s’ils s’attaquaient sérieusement à cette calamité qu’est la corruption. La transparence est une affaire purement politique. Elle suppose l’égalité entre les citoyens et la responsabilité des gouvernants. La corruption contredit le principe d’égalité et constitue une source d’exclusion. La responsabilité des gouvernants suppose quant à elle un double contrôle : contrôle interne exercé par les différents organes du pouvoir notamment par la séparation des pouvoirs, leur équilibre et leur contrôle mutuel (check and balances) et contrôle externe qui suppose l’éligibilité périodique des gouvernants par les citoyens. La transparence et la bonne gouvernance exigent en toute priorité l’existence de médias libres et d’une justice indépendante. En dehors de ces deux conditions, nulle contestation des gouvernants, aucun recours contre les abus ne seront possibles et l’égalité des citoyens devant la loi, leur libre participation dans la vie publique et l’applicabilité des lois elles-mêmes deviendraient illusoires. La concentration des pouvoirs entre les mains du chef de l’exécutif est le signe marquant de la vie nationale au Maghreb et dans le monde arabe qui constituent la région la plus arriérée du monde du point de vue de la transparence. Tous les partenaires étrangers de la Tunisie s’accordent à considérer que l’absence de transparence dans les affaires constitue le principal obstacle à la poursuite du développement dans le pays.

VI. UNE POLITIQUE SOCIALE PLUS JUSTE

La Tunisie se targue d’avoir fait baisser le taux de la pauvreté à 4% ce qui lui vaut d’être citée par quelques institutions internationales à la tête des pays en voie développement. Ces chiffres cachent mal , cependant, le vécu des Tunisiens et se rapprochent plus des statistiques de propagande des pays anciennement communistes. Le seuil de pauvreté calculé sur la base de 2 dollars par jour et par habitant révèle qu’en réalité 15% des habitants des villes et 40% des habitants des campagnes vivent au dessous de ce seuil, soit une moyenne nationale de 25%, ce qui revient à dire qu’un Tunisien sur quatre vit dans la pauvreté. De plus, toutes les analyses attestent que cette situation est très précaire et que la Tunisie reste vulnérable et sujette à toutes sortes de chocs internes et externes, notamment les mauvaises récoltes agricoles.

Dans le domaine des équilibres macro-économiques, les réalités sont moins brillantes que ne le laisse entendre la propagande du régime. Les recettes de l’ Etat connaissent une tendance à la baisse, en raison notamment de la baisse des droits de douanes, celles des recettes non fiscales dues aux privatisations et au tarissement des sources de pétrole, à la faible taxation de l’agriculture et des exportations qui constituent la locomotive de la croissance. Aussi pour abaisser les taux de déficits budgétaires le gouvernement choisit-il de comprimer ses dépenses en matière de salaires, les dépenses sociales, les subventions des denrées de base et de taxer les consommateurs, notamment par la généralisation de la TVA. En outre, et tout en élargissant l’assiette fiscale il maintient le déséquilibre entre impôt indirect qui représente plus des 3/4 des recettes fiscales (76.4% entre 1990 et 1999) et impôt direct (23.6% au cours de la même période). Au sein de l’impôt direct, la part prélevée sur les salaires (46% en 2000) est supérieure à celle prélevée sur les sociétés (36%) et le déséquilibre tend à s’approfondir avec le temps. De plus, des dégrèvements et des affranchissements au profit de certaines entreprises, notamment les entreprises exportatrices et off shore grèvent lourdement le budget sans prouver leur efficience économique, leur montant total s’est élevé à 668 millions de dinars en 2002.

Dans le domaine des échanges extérieurs et face à la crise du tourisme et des exportations qui ne sont maintenue que par une politique de flottement de la monnaie nationale, le déficit du compte courant de la balance de paiement n’est maintenu à un taux de 3 à 4% (ce qui menace d’alourdir le poids de la dette extérieure), que grâce une compression de la demande intérieure sacrifiant tout autant l’investissement que la consommation et pénalisant de ce fait les couches moyennes et les grands projets d’investissements.

Dans le domaine des relations du travail, le gouvernement fait supporter l’entière facture de la restructuration aux seuls salariés. Par la réforme du code du travail qui a introduit les contrats à durée déterminée et porté à quatre ans la période de titularisation, le gouvernement a fragilisé la stabilité de l’emploi, sans garantir pour autant les salariés licenciés de quelque prime que ce soit. Aujourd’hui il se prépare à dépénaliser les licenciements abusifs en allégeant les primes de réparations dues aux salariés permanents licenciés sans penser à instituer une caisse d’assurance chômage. Tablant toujours sur une politique de bas salaires comme atout comparatif majeur, le gouvernement exerce une pression au cours des négociations sociales pour maintenir les salaires à un niveau inférieur à celui du coût de la vie, érodant par là le pouvoir d’achat des travailleurs et les privant de leur part des revenus de la croissance. Au cours des 15 dernières années (1983/1999) la part des salaires dans la croissance est tombée de 40 à 36% alors que celle des entreprises a augmenté de 46 à 50.5% , la part restante (13.5 à 14%) revenant à l’Etat sous forme d’impôts indirects. Quant à la part des salariés du revenu national elle est tombée au cours de la même période de 42.5 à 39.7% alors que celle des entreprises a gagné 10 points environ passant de 36.5 à 46.1%, la part de l’Etat ayant stagné autour de 14% malgré la baisse des recettes douanières. L’indice du pouvoir d’achat dans les secteurs productifs hors agriculture , calculé sur la base du salaire moyen à prix constant, a perdu le cinquième de sa valeur avant d’atteindre en 2000 seulement 98% de ce qu’était sa valeur en 1984 ( sur la base des prix de 1990). Les enquêtes établissent que cet indice ne s’est amélioré que dans le secteur public, accusant une nette détérioration dans le secteur privé. Pour tous les secteurs, y compris l’administration, cet indice a atteint seulement 103.8% en 1999 de sa valeur en 1984 (base 100) alors que l’indice des bénéfices est passé à 171.2 au cours de la même période, celui du PIB à 181.3% et celui de la productivité du travail à 133.1% reflétant des disparités au détriment des salariés. Plus étonnant encore, l’indice du SMIG est tombé en 2001 à 86.5% de ce qu était sa valeur en 1984 contredisant la propagande officielle prétendant qu’une attention particulière est portée aux catégories faibles de la population. Outre l’importance de la catégorie des salariés payés au SMIG, le salaire minimum intervient dans le calcul des retraites et des allocations familiales et dans celui du salaire moyen au niveau national. Le gouvernement persiste toujours à exclure ce salaire des négociations sociales triennales. Le PDP considère qu’une croissance reposant sur la compression des salaires, outre les inégalités sociales qu’elle engendre, revêt un caractère anti-économique dans la mesure où elle sacrifie la demande intérieure comme levier du développement. Le PDP s’engage à emprunter une voie de réformes garantissant la justice sociale. Sur le plan fiscal, il s’engage à garantir l’équilibre entre impôts indirects et impôts directs et au sein de ces derniers entre impôts sur les personnes et impôts sur les bénéfices. L’augmentation des recettes de l’Etat devant reposer sur une création accrue de la richesse et des emplois et non sur l’augmentation de la pression fiscale. Dans le monde du travail, les restructurations nécessaires des entreprises ne peuvent se faire sans que la collectivité n’assure les travailleurs licenciés de sa solidarité par l’instauration d’une caisse d’assurance chômage. Les travailleurs ne peuvent non plus être exclus des fruits de la croissance, ni voir leur part du revenu national se rétrécir avec temps, alors la productivité du travail enregistre une progression constante et que les prix continuent à grimper malgré les indices officiels qui suscitent les plus grands doutes quant à la structure des dépenses et le coefficient de pondération retenus dans leur calcul, indices qui ne sont réalisés d’ailleurs que grâce à une compression de la demande qui sacrifie le marché intérieur. Le PDP croit que seule une croissance forte et soutenue est de nature à rapprocher notre pays des pays qui ont réalisé des niveaux de revenu national élevés et que seule une politique sociale plus équitable, soutenant le pouvoir d’achat des différentes catégories de la population est à même d’assurer la solidarité et la stabilité sociales, soutenir la demande intérieure et par là rendre au marché intérieur la place qui lui revient dans le développement économique.

VII. LA FEMME

Le régime se targue des progrès accomplis dans le domaine de la libération et de la promotion du statut de la Femme pour améliorer son image de marque. Il tente même d’en faire un supplétif à son déficit en matière de respect des droits de l’Homme. Incontestablement, la Femme tunisienne a réalisé d’énormes progrès sur la voie de son émancipation . La polygamie et la Répudiation ont été bannies ; l’accord parental pour le mariage de la femme a été aboli et le divorce est prononcé par les tribunaux. De plus la scolarisation a ouvert aux femmes les portes du travail et de la participation à la vie publique. L’emprunte de l’Etat et l’action volontaire, voire autoritaire, du Président Bourguiba ne peuvent être niées dans ce domaine. Mais, fruit d’une longue maturation, l’émancipation de la femme et la promotion de son statut dans la vie sociale ont constitué un trait marquant du réformisme dès la fin du dix-neuvième siècle. Des hommes comme Ahmed Amin en Egypte et Thahar Haddad en Tunisie, conciliant préceptes de l’Islam et libération de la Femme, se sont distingués par leur action pionnière et ont marqué de leur influence les élites modernistes. En fait, le mouvement de libération de la femme fait partie intégrante du processus de modernisation du monde arabo-musulman et aucune force ne peut se prévaloir d’un quelconque monopole en la matière. Malgré les acquis réalisés, l’égalité entre l’Homme et la Femme est, cependant, loin d’être complète. Dans le domaine de l’emploi, la participation de la femme à la population active reste très inférieure à celle de l’homme. Seules quelques 23 à 25% des femmes sont employées ou considérées à la recherche d’un emploi, les trois quarts restant sont exclues du monde du travail ; la proportion est inverse chez les hommes qui participent à hauteur de 76% à la population active. Et bien que les effets de la scolarisation aient imprégné une légère amélioration à cette situation, les enquêtes attestent que la probabilité de se trouver au chômage augmente avec les réalisations scolaires pour les femmes, particulièrement en milieu rural. Dans le domaine de la rémunération du travail, la femme souffre également de discriminations. En 2001 les femmes gagnaient, en général, 14% moins que les hommes. Il a été établi, par ailleurs, que les salaires dans le secteur public étaient supérieurs de 18% en moyenne par rapport à ceux du secteur privé. Cette prime positive du secteur public se situe entre 14 à 18% pour les hommes et entre 24 à 30% pour les femmes, ce qui atteste, l’égalité de traitement étant garantie dans le secteur public, d’une discrimination flagrante dans la rémunération du travail au détriment des femmes employées dans le secteur privé. Il est à remarquer que la femme participe à hauteur de 45% à l’emploi dans le secteur manufacturier. Elle y occupe, cependant, des emplois non qualifiés et à bas salaires notamment dans l’industrie textile où prédomine le travail féminin et qui représente près de la moitié de l’emploi manufacturier . Ces inégalités dans le monde du travail ne sont en réalité que le reflet d’autres inégalités dans la vie sociale et au sein même de la famille. Ce statut inégal n’est pas tant dû aux retards dans la législation qu’au poids d’attitudes culturelles héritées d’un passé révolu. Il atteste par ailleurs des limites d’une libération par le haut et souligne l’importance du rôle de la société civile et de ses différents organes, notamment les associations féminines indépendantes, les organisations culturelles, professionnelles , syndicales et politiques dans le changement des mentalités et la défense de l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Le PDP, s’engage à prendre en charge la défense des intérêts des femmes, de défendre l’égalité entre les sexes en droit comme dans la vie publique et au sein de la famille. Il s’engage à lutter aux côtés des associations féminines, professionnelles et culturelles pour bannir toute forme d’exclusion et de discrimination à l’égard des femmes et promouvoir leur pleine participation dans la vie publique. Il s’engage en particulier à veiller à leur pleine participation dans le monde du travail, à assurer leur égal traitement en matière de salaire et assurer leur accès naturel aux postes de responsabilité dans la vie professionnelle, associative et politique. En assurant la femme de toutes les garanties de droits et de fait pour une égalité entière et une pleine participation à la vie sociale, professionnelle et politique, le PDP veillera à lui assurer toutes les conditions de s’acquitter de son rôle en tant que mère et pilier de la vie familiale. La stabilité affective et sociale de la famille dépend dans une très large mesure des aménagements accordés à la femme dans ce domaine et constitue une garantie de la stabilité sociale et de l’épanouissement de l’individu. En défendant la femme, le PDP prône la solidarité familiale, inscrit son action dans l’œuvre des grands réformistes tunisiens et se garde de toute attitude sexiste attisant les conflits au sein de la famille et du groupe social.

VIII. L’EDUCATION

Le système d’enseignement a été longtemps caractérisé par un régime sélectif considérant l’échec comme signe de l’inaptitude de l’élève et la sélection comme gage de la qualité. Dans les années 1970 moins du quart des élèves ( 23% ) arrivaient au niveau de, ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui, la 9è année l’enseignement de base et seulement 6,5% d’entre eux parvenaient au terme de l’enseignement secondaire. La régulation des flux scolaires obéissait à des critères de disponibilités, de capacités d’accueil et de contingentement. Trente ans plus tard, en 1989, une nouvelle réforme est venue instituer l’Ecole de Base obligatoire et gratuite pour tous les enfants âgés de moins de 16 ans. . Le rendement du système est demeuré cependant faible ; le taux de redoublement et d’abandon au 2è cycle de l’enseignement de base et au secondaire a même connu une tendance à la hausse. Entre les années 1987/88 et 2001/2002, ce taux est passé de 14 à 20% au second cycle de l’enseignement de base et de 15.3 à 16.5% au secondaire. Ce faible rendement était frappé aussi par le sceau de l’ inégalité régionale. Ainsi, si au niveau national la moyenne des élèves qui parvenaient à la 9è année de l’enseignement de base était de 74% en 2002, certaines régions du pays ne parvenait pas à atteindre le taux de 50%. Ce faible rendement s’explique par plusieurs facteurs, dont le sur-chargement des classes (on estime que 80% des classes du 2è cycle de l’enseignement de base et 65% de celles de l’enseignement secondaire sont surchargées) et la baisse des dépenses d’investissement au niveau de l’Ecole de Base où la construction, l’équipement et la maintenance ont été sacrifiées au profit des dépenses de fonctionnement. Pour tenter de remédier à cette faible efficacité du système une nouvelle réforme a été instituée par la loi du 23 juillet 2002 garantissant à tous la réussite de l’Ecole de Base. Mais si les taux de réussite ont un connu un bond au cours des dernières années, la massification du système s’est accompagnée par une baisse inquiétante de la qualité, comme si le gouvernement ne cherchait qu’à améliorer son image de marque en affichant des taux de réussite de nature à élever le taux de scolarisation dans le pays sans se soucier par ailleurs de la qualité de l’enseignement dispensé et de la maîtrise des connaissances par les élèves. Le ministère de l’enseignement n’hésite pas en effet à donner de consignes tendant à abaisser les critères d’évaluation du rendement des élèves et dans le cas où cela ne suffirait pas à réaliser les taux de réussite fixés à réviser à la baisse la moyenne exigée pour la réussite. Cette massification s’accompagne de nombreuses distorsions, notamment la pression exercée sur l’enseignement supérieur et la faible corrélation entre le produit de l’université et les besoins de l’économie, entraînant l’apparition d’un chômage galopant parmi diplômés de l’enseignement supérieur. Le système de Formation Professionnelle bien que rattaché au ministère de l’enseignement reste intimement associé à l’échec scolaire et par là dévalorisé au sein de l’opinion. Il souffre de rigidités dans ses structures qui l’isolent aussi bien de l’école que des entreprises. Malgré les incitations à l’investissement dans l’enseignement privé et les différentes mesures visant à habiliter ce secteur (possibilité pour les élèves de rejoindre l’enseignement public sans avoir à subir un examen préalable, encouragement des vacations assurées par les professeurs de l’enseignement public au sein des établissements d’enseignement privé, et prise en considération du dossier scolaire des candidats au baccalauréat venant des lycées privés…) l’Enseignement privé ne parvient pas à devenir le partenaire, et à fortiori, le concurrent de l’enseignement public qui allègerait les dépenses de l’Etat dans le domaine de l’enseignement. Le taux d’inscription demeure faible (moins de 10% des élèves du secondaire et près de 1,7% des élèves de l’école de Base) et fortement associé à l’idée de repêchage des abandons scolaires. Le PDP considère que le système de l’enseignement tunisien a besoin d’être révolutionné. A terme l’enseignement secondaire pour tous est un objectif réalisable et absolument nécessaire pour rattraper le retard en matière de scolarisation et valoriser les ressources humaines dans un monde ouvert, en concurrence et dont l’atout comparatif majeur est de plus en plus constitué par le savoir et le travail qualifié. Certaines études estiment le coût de cette réforme à une augmentation de 25% du budget de l’Etat réservé à l’enseignement. Cette réforme serait inutile, voire impossible à réaliser, si elle ne s’intégrait dans une politique plus globale d’encouragement à l’investissement notamment dans les secteurs créateurs d’emplois qualifiés. Le système de formation professionnelle aujourd’hui réservé principalement aux jeunes ayant rencontré une difficulté scolaire doit être totalement intégré à l’école et fusionné avec le système d’enseignement. Des passerelles entre les filières de formation générale et celles de formation professionnelle au sein de l’école doivent permettre la mobilité des élèves au sein de du système d’enseignement et permettre à ceux qui ont choisi la formation professionnelle de rejoindre à tout moment le circuit des études menant à l’enseignement supérieur. Tout Tunisien doit avoir le droit de rejoindre l’enseignement universitaire à un moment ou un autre de sa vie professionnelle. La mobilité au sein du système par le biais des passerelles, des équivalences et des cours de recyclage doit permettre à l’élève de participer au choix de sa carrière et de corriger ce choix tout au long de ses études. La réussite pour tous ne doit pas sacrifier la qualité au principe de l’équité. Pour ce faire une attention particulière doit être portée à l’investissement dans la construction et l’équipement des écoles aussi bien qu’à la formation des enseignants. L’allègement des classes, la formation continue des enseignants, et la création de débouchés aux élèves et étudiants sortant de l’enseignement sont autant de conditions pour relever le défi de la qualité. La Formation professionnelle proprement dite doit être consacrée à la formation continue des travailleurs cherchant à se recycler au cours de leur vie professionnelle et doit se passer principalement au sein de l’entreprise à fin de répondre aux besoins d’une économie de plus en plus caractérisée par la mobilité de l’emploi.

Nejib Chebbi, Tunis le 22/08/2004



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