Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
Communiqué TUNISIE
L’opposition tunisienne diversifiée
Préservons les valeurs de l’Islam traditionnel du pays comme partie intégrante
Un système d’étouffement des libertés est mis en place en Tunisie, visant à museler
toute voie discordante.
La bonne volonté affichée par le palais de Carthage en directions des prisonniers
que nous saluons doit se traduire dans les faits. Des promesses, encore des
promesses.
POUR UNE LOI D’AMNISTIE GENERALE
Noisy-le-Grand, le 29 Avril 2005
Depuis 1994, que le pluralisme a été adopté par une décision venue d’en haut. Il se
limitait à la nomination de dix-neuf opposants au sein du Parlement. Une loi taillée
sur mesure fut adoptée pour entériner cette "nouvelle donne" et l’opération fut
justifiée dès lors qu’elle était censée être "exceptionnelle", le temps de mettre en
place un environnement permettant une réelle compétition entre le parti au pouvoir
et ses adversaires politiques.
Sauf que l’"exceptionnel" et le "temporaire" sont devenus la norme sur laquelle
s’appuie désormais la nouvelle législation spéciale régissant le "pluralisme" des
élections présidentielles de 2004. Cette loi complète la révision constitutionnelle,
la plus récente du 22 mai 2002 qui autorise le président Ben Ali à se représenter
pour deux nouveaux mandats présidentiels supplémentaires.
Ainsi, la Constitution tunisienne a été amendée quatorze fois depuis l’indépendance,
en 1956, ce qui est beaucoup pour un texte fondamental censé être à la source du
corpus législatif. La Constitution tunisienne a donc été soumise au charcutage du
pouvoir Exécutif.
Pourquoi ne décréter une règle interdisant à tout parti politique d’avoir plus du
tiers des sièges au Parlement, comme une procédure intermédiaire, pour limiter le
monopole de la vie politique, par un seul parti politique.
Ce nouveau projet de loi va à contre-courant de l’évolution politique au Maghreb,
en Afrique et dans le monde. Elle décrédibilise encore plus les urnes dès lors que
l’élection présidentielle est circonscrite à un Parlement d’où ont été évincés les
représentants des courants de gauche, islamistes et nationalistes qui n’acceptent
pas d’entrer dans le moule de l’"opposition loyale".
Face aux dérives du régime tunisien, à l’approche des prochaines échéances
électorales de Mai 2005, il est temps de réfléchir aux moyens et méthodes pour
résister devant les multitudes atteintes aux droits les plus élémentaires du citoyen
Tunisien dans sa diversité.
Pourquoi l’opposition n’arrive pas à se faire entendre ?
Parmi les critiques faites à l’opposition toutes tendances confondues, un reproche
du comportement des responsables des partis politiques entre eux ou du manque dire
absence de programme de gouvernement. Les Tunisiens ont besoin de s’exprimer, de
dépasser la peur de la police qui les encadrent, et contrôle leurs faits et gestes
les plus intimes.
Le citoyen a besoin de reprendre la confiance en soi, pour dire ce qu’il pense, de
la chose publique, sans crainte ou pression. Les Tunisiens ne se trouvent pas dans
l’opposition officielle pour défendre leurs intérêts. Plusieurs sujets ont été
abordés et ont fait l’objet d’interventions intéressantes portant notamment sur les
moyens à mettre en oeuvre pour bâtir l’avenir en Tunisie et sur les choix
stratégiques des diverses formations.
Où est la paradoxe dans la situation Tunisienne ? Le Paradoxe est un terme composé
de "para", où se mêle une nuance de "contraire", et de "doxa" c’est-à-dire
"opinion", c’est un résultat bizarre, insolite, bousculant les idées reçues, le
paradoxe qui diffère de sa correction logique, l’absence de toute dérogation aux
normes et règles de la logique, et de celui-ci par le fait qu’il constitue un
résultat contradictoire qu’on n’a pas voulu. Le paradoxe, n’est pas issu de la
volonté de déguiser un état des choses ni ne se justifie par un manque de
connaissances. Le paradoxe atteste une situation de fait contradictoire dont nul
n’est fauteur.
Un exemple, bien connu dans les sciences et les récits philosophiques de l’antiquité
jusqu’à nos jours, est le paradoxe du menteur : « Je mens, donc j’affirme la vérité
». S’affirmer dans le faux ou dans le vrai sans rien ajouter. D’une part, mentir du
fait même de le prétendre. D’autre part, mentir et se prétendre le faire eût été
énoncer la vérité. Donc où est la vérité ?
La communication sociale conduit les hommes à mélanger le faux et le vrai si bien
qu’il n’est pas de menteur recuit qui ne fasse que mentir. Or, le démenti étant
chose facile, on est vite à interpréter ses dires à rebours. Ainsi, on comprend que
la pratique du régime Tunisien en place dont la communication est basée sur la
prêche du faux, du mensonge, de la falsification des réalités sociales, de l’état
des libertés individuelles et du camouflage de la pratique systématique de la
torture d’un côté.
De l’autre, une description transparente de l’état de l’économie (sans doute à cause
des pressions du FMI) et une volonté claire de passer le message de l’écrasante
présence du RCD à tous les niveaux de la société, avec des scores électoraux de plus
de 99%. Rien de paradoxal dans ce comportement mais uniquement une volonté,
réfléchie et planifiée, d’affirmer un double objectif :
1- Projeter une belle image de la Tunisie et le contrôle de la situation.
2- Maintenir une politique basée sur la peur, la terreur et la confiscation des
avoirs du peuple.
Face à cette politique, on aurait pu s’attendre à voir une opposition virulente,
forte et surtout proche du peuple. Il n’en est rien et c’est là où se situe le
paradoxe de la Tunisie.
En face d’une dictature organisée, terrifiante, opprimante, censurant tout ce qui
bouge, on aurait pu s’imaginer l’émergence d’une solidarité au sein même du peuple.
Le peuple est terrifié à un point où il devenu paralysé. Le paradoxe de l’opposition
c’est qu’elle ne montre aucune organisation, aucun objectif, aucune stratégie,
aucune clairvoyance.
Ce qui est le plus grave, est qu’aucune discussion ou dialogue avec le peuple. Les
différents débats ou échanges se font, en général, entre eux, dans la méfiance et la
peur de payer le prix fort que les islamistes continuent à payer.
Aujourd’hui, la résistance passe son temps à attendre que quelqu’un agisse ou prenne
l’initiative de faire quelque chose pour que tous les autres lui sautent dessus avec
des critiques acerbes, dures et parfois destructrices. A quoi ça rime ? N’oublions
pas que seul le peuple doit juger en final de la légitimité qu’il doit accorder à un
mouvement.
Discuter de légalisation d’un parti est une critique nécessaire mais ne doit pas se
transformer en une décision qu’on impose au peuple.
Discuter de l’opportunité de l’islamisme peut servir à moderniser ses mouvements
mais ne doit en aucun cas se substituer au choix du peuple.
Discuter des actions et les moyens de faire la résistance doivent être un moyen
d’élaborer un programme politique et non des ordres au peuple pour qu’il adapte son
comportement.
Les politiciens ne doivent pas passer leur temps à discuter de ce qui est préférable
au peuple ou de prendre des décisions à leur place, mais plutôt exposer leur point
de vue directement au peuple, d’abord pour qu’il les connaisse, ensuite pour qu’il
accorde la légitimité à leurs mouvements. On oublie parfois l’objectif de chaque
mouvement. On oublie parfois l’essentiel. On se borne à critiquer tous ceux qui ne
partagent pas notre avis, des fois même au sein du même parti.
Et comme la résistance est multiple et le régime du RCD est unique, le résultat est
connu à l’avance comme le résultat des élections en Tunisie, depuis que ce parti a
pris le monopole du pouvoir.
Mais que veut-on au fait ? Quel petit commun multiple soit-il, sur lequel on peut se
mettre d’accord, afin d’essayer de faire bouger les choses. Y a-t-il un espace où
peuvent cohabiter toutes les initiatives ?
Une résistance multipolaire, avec la richesse de ses propositions, la diversité de
ses points de vue, la multitude de ses propositions.
Mais avec un objectif commun, qui ne doit être en aucun cas le culte de la personne.
Certains passages de cet article sont inspirés du livre "Les paradoxes de la
science" de A. Soukhotine
L’union fait la force, certes, mais il n’est pas nécessaire de fusionner pour
réussir, ce qu’il faut est de se battre pour un objectif commun. Et on ne peut
s’unir que si on a une cible commune, un ennemi commun. Il est utile de rappeler
que la meilleur façon de faire aboutir une cause est d’afficher clairement son
objectif. Il est venu le moment pour les dirigeants de la résistance de faire un
choix et d’énoncer clairement s’ils veulent le fauteuil ou s’il veulent se battre
pour le peuple.
Car si on veut que les choses bougent il est indispensable de réfléchir à une
résistance unie. Pas forcément avec les même idées, ni avec les mêmes idéologies.
Comment résister au régime de l’Etat-RCD ?
Les partis dictatoriaux, au pouvoir ou pas, utilisent un double discours sur la
question des droits de l’homme. Cela prouve qu’une partie très importante de
l’opinion est attachée à ces droits. Il faut, donc jouer sur cette contradiction
pour révéler la vraie nature des projets ou des réalisations de ces partis.
Le problème de l’opposition engagée dans le combat pour la reconnaissance de leurs
droits est souvent limité.
La raison en est un système complexe de diffusion d’un sentiment de peur et
d’insécurité. Craignant ainsi de payer le prix d’un engagement par des représailles
qui peuvent aller de la simple arrestation arbitraire à des agressions physiques en
passant par des condamnations à des peines de prison pour délit d’opinion, les
tunisiens n’osent redresser la tête.
Comment démontrer que ce système de peur est la base du régime tunisien en place,
que cette base est fragile pour la stabilité d’un pays ?
Comment aider les personnes à dépasser cette peur pour agir et d’abord parler ?
En réponse à cette question, Philippe Breton([1]) C’est une question difficile. «
Qui peut donner de loin des conseils à ceux qui risquent leur liberté, leur
intégrité physique et parfois leur vie pour défendre la démocratie et la liberté
d’expression.
Ce que craignent le plus les dictateurs est la parole, la mise en mouvement de la
parole. Toute initiative, aussi modeste soit-elle qui permet aux gens de parler, de
dire leur point de vue, quel qu’il soit, fait reculer la dictature »([2]). Il est
donc tentant de déterminer les procédures de discussion démocratiques par rapport
aux procédures manipulateurs.
Cette recherche sur les normes de l’argumentation s’articule sur d’autres travaux
relevant de perspectives disciplinaires différentes au sein des sciences humaines.
L’argumentation est en effet un objet transversal, investi par d’autres champs
théoriques que celui de la réflexion sur les normes.
Le programme de recherche tente d’opérer des connexions inédites, par exemple avec
le champ des recherches sur la "réception". L’enjeu de cette approche est également
d’articuler entre elles les parties de l’ancienne rhétorique qui irriguent
actuellement différents champs du savoir en sciences humaines.
Une autre réflexion sur l’opposition qu’il faut citer à l’occasion, R. Dahl, qui a
écrit en 1966 un ouvrage intitulé « l’Avenir de l’opposition dans les démocraties ».
L’opposition n’est pas la critique individuelle mais le regroupement de personnes
partageant des vues critiques sur la manière dont le pays est gouverné. R. Dahl
écrit un essai sur les différents modèles d’opposition en régime démocratique.
Il distingue, par conséquent les pays dans lesquels il y a un « consensus », les
minorités d’opposition sont peu nombreuses et les citoyens sont en général d’accord
avec l’esprit des lois qui sont édictées ; les pays dans lesquels il y a en
permanence une importante minorité qui accepte les formes et les procédures
constitutionnelles tout en étant profondément en désaccord avec la politique suivie
par le gouvernement.
Ces personnes minoritaires obéissent aux lois qui ont été adoptées suivant la
procédure constitutionnelle légale reconnue légitime, mais ont le sentiment d’être
contraintes d’obéir à ces lois bien qu’elles les trouvent mauvaises. Il semble que
la France, comme exemple le plus proche géographiquement, appartient à la catégorie
où les textes fondamentaux, de la Constitution et l’esprit qui l’inspire sont
acceptés.
Un régime de consensus limité offre plus de liberté dans l’action politique qu’un
pays de consensus qui pourrait entraîner des risques de violences politiques,
d’impasses politiques. Ce qui a été l’une des causes de la chute de la IVe
République de France.
L’opposition assure une certaine fonction indispensable pour la vie même de la
démocratie. Elle permet d’abord une information contradictoire des décisions et des
intentions du gouvernement du pays. Il revient à l’opposition de soulever des
questions, de critiquer les interrogations ou les orientations de telle ou telle
politique.
L’opposition doit ensuite constituer pour les électeurs un éventuel gouvernement de
rechange. Cela signifie que l’opposition doit avoir un programme réalisable. Le
principe de l’alternance fait donc de l’opposition un gouvernement en puissance.
La démocratie avance dans tous les continents.
En ce début de siècle, le Maghreb change à son tour. Mais pas au même rythme([3]), à
Rabat comme à Alger la vie politique ne mobilise guère les citoyens mais l’islam
continue à dicter les convictions d’une bonne part de l’électorat. Peut-être est-ce
aussi le cas de la Tunisie du président Ben Ali, mais les scores "à l’irakienne" qui
concluent chaque consultation électorale interdisent toute analyse([4]).
L’Algérie et le Maroc se démocratisent, les régimes tunisien et libyen ne suivent
malheureusement pas.. Certains parlent même de l’exception marocaine.
Le processus de construction de la démocratie et de l’Etat de droit en Algérie et au
Maroc est rendu possible par l’existence de deux piliers nécessaires : une presse
digne de ce nom, c’est à dire libre, sérieuse, responsable et qui a rompu avec la
langue de bois et la propagande infantile et des partis politiques, constitués
librement et qui agissent librement.
L’exemple des deux démocraties naissantes n’est pas suivi dans le reste du Maghreb.
Avec l’interdiction de toute liberté de constituer un parti politique, l’Etat libyen
se passe de commentaires.
Quant à l’Etat tunisien, il a un comportement particulièrement étonnant. La
situation économique, sans être florissante, n’est pas mauvaise, par comparaison
avec les pays de la région et compte tenu des conditions climatiques et de la crise
internationale.
La chose publique n’a plus aucun intérêt.
La ratification par le gouvernement tunisien de plusieurs traités internationaux
pour la défense des droits de l’Homme ainsi que la création de plusieurs
commissions et comité des droits de l’Homme et des Libertés ainsi que plusieurs
unités des droits de l’homme auprès de plusieurs ministères est une bonne chose,
mais le respect de ces droits est une autre.
Le tunisien n’a plus qu’une seule envie, manger, travailler s’il trouve du travail,
quitter le pays pour trouver la liberté de parole, sans être inquiété pour sa vie,
ses biens et sa famille qui n’est toujours pas épargnée.
L’intimidation, et le harcèlement des opposants est le pain quotidien des opposants
au régime, leur seul crime est de penser autrement que les directives du Parti
éternel au pouvoir qui croit « celui qui n’est pas avec lui, est contre lui ». Donc,
il n’y a pas moyen d’être neutre.
Tout jeune qui fréquente les Mosquées est suspect, donc opposant potentiel. Ainsi
que toute fille qui préfère se couvrir la tête d’un foulard est suspecte d’être
terroriste, donc a droit à un régime spécial. Sous prétexte de la lutte contre le
terrorisme, après les tristes événements du 11 Septembre, une occasion pour réprimer
dans l’indifférence internationale les défenseurs des Droits de l’Homme et des
Libertés démocratiques.
Le premier pas vers la démocratisation est l’existence d’une presse libre.
La liberté de la presse a été le premier pas dans le processus de la démocratisation
en Algérie à l’inverse de la presse tunisienne qui brille par sa langue de bois et
ses formules stéréotypées.
Le Monde en date du 19 février 2001 saisi des déclarations du Ministre Mouaoui et
que tous les sites Internet de l’opposition tunisienne ont reproduit l’interview,
même et l’ont accompagné d’un commentaire malveillant sur l’impossibilité pour
Monsieur Mouaoui de mettre en oeuvre ce qu’il promet, qui est une preuve
supplémentaire du double langage et la contradiction entre les pratiques avec les
discours seraient les fondements mêmes du régime.
Ils ont également précisé que même s’il est vrai que depuis le changement béni du 7
novembre 1987, aucune autorisation de publication indépendante, d’association, de
parti ou même de club n’a été accordée, le pays s’oriente vers une ouverture réelle
et une information pluraliste. La preuve en est que les articles publiés par les
quotidiens et hebdomadaires tunisiens ne sont pas tous écrits par la même personne,
mais par plusieurs personnes.
Le cas de Hamadi Jebali
Le 26 Avril 2005, Hamadi Jebali, directeur de l’hebdomadaire Al Fajr, incarcéré
depuis 1991, a suspendu une grève de la faim, entamé le 9 avril 2005, à la suite de
son transfért de la prison de Sfax à celle de Mehdia, ce qui avait concouru à le
rapprocher du domicile familial de Sousse, et qu’il avait été mis fin à son
isolement. En effet, il est incarcéré dans des conditions normales à Mehdia,
cohabitant avec d’autres prisonniers politiques : Bouraoui Makhlouf, Abdelhamid
Jelassi, Mohammed Salah Gsouma et Zine el Abidine Ben Atia.
Le groupe d’Observation de la Tunisie au sein de l’IFEX , par son communiqué du 21
avril 2005, demande au gouvernement tunisien de sauver la vie du journaliste
emprisonné Hamadi Jebali([5])
l’IFEX demande aux autorités tunisiennes d’agir immédiatement pour sauver le
journaliste Hamadi Jebali. "Nous demandons expressément au président Zine El Abidine
Ben Ali de remédier à la situation critique de cet homme ainsi qu’à celle de
centaines d’autres, qui n’ont jamais prôné ou eu recours à la violence, mais qui ont
simplement exercé leur droit fondamental à la liberté d’association et
d’expression," indique Steve Buckley de l’Association mondiale des radiodiffuseurs
communautaires (AMARC), au nom d’un groupe de treize ONG nationales, régionales et
internationales qui se consacrent à la défense et à la promotion de la liberté
d’expression à travers le monde.
"Au cours des quinze dernières années, plusieurs prisonniers politiques sont morts
sous la torture ou par manque de soins médicaux, souvent à la suite d’une longue
grève de la faim," indique Buckley au nom du groupe d’ONG connu sous le nom de
groupe d’Observation de la Tunisie (TMG), chapeauté par l’ةchange international de
la liberté d’expression (IFEX).
"Depuis maintenant un an, les autorités tunisiennes déclarent poursuivre des
négociations avec la Croix-Rouge concernant les visites en prison pour surveiller
l’état de santé de personnes comme Hamadi," dit Ursula Owen de Index on Censorship.
"Il est devenu trop facile d’empêcher les autres groupes humanitaires de le
rencontrer et de rencontrer les autres prisonniers de conscience. Tunis doit
desserrer l’étau et permettre aux observateurs indépendants de visiter les
cellules."
Une mission d’enquête en Tunisie menée en janvier par l’IFEX-TMG et visant à étudier
les conditions de participation au Sommet mondial sur la société de l’information,
qui doit avoir lieu en novembre, a rapporté que Jebali était détenu dans des
conditions inhumaines en violation des lois tunisiennes et internationales et que
cette situation préoccupait profondément les groupes locaux de défense des droits de
la personne.
En février2005, l’IFEX-TMG pressait les autorités tunisiennes de libérer Jebali,
ainsi que "plusieurs centaines de prisonniers qui, comme lui, sont détenus pour des
motifs religieux ou politiques et qui n’ont jamais prôné ou eu recours à la
violence."
Hamadi Jebali, directeur de l’hebdomadaire Al Fajr, organe du mouvement islamiste An
Nahda, est détenu, depuis 1991, dans une cellule individuelle. Incarcéré à la prison
de Sfax où il avait été transféré en 2000, il devrait être libéré en 2007.
Selon l’épouse du prisonnier politique Hamadi Jebali, à l’issue de la visite qu’elle
lui a rendue dans l’après midi du 26 avril 2005, il avait été transféré de la prison
de Sfax à celle de Mehdia, ce qui avait concouru à le rapprocher du domicile
familial de Sousse, et qu’il avait été mis fin à son isolement.
En effet, il est incarcéré dans des conditions normales à Mehdia, cohabitant avec
d’autres prisonniers politiques : Bouraoui Makhlouf, Abdelhamid Jelassi, Mohammed
Salah Gsouma et Zine el Abidine Ben Atia.
Dans la foulée, et à la suite d’une entrevue avec le directeur de la prison,
Monsieur Hamadi Jebali a mis fin à sa grève de la faim commencée depuis près d’un
mois
Le journaliste Mr Hamadi JEBALI, directeur de l’hebdomadaire d’opposition Al Fajr
(L’Aube), organe du mouvement interdit Ennahdha (Renaissance) emprisonné dans des
conditions difficiles, transféré d’une prison à une autre, arrêté le 31 janvier
1991, condamné le 28 août 1992 à seize ans de prison, pour « agression dans
l’intention de changer la nature de l’Etat » et « appartenance à une organisation
illégale » alors qu’il lui a été déjà infligé un an de détention le 31 janvier 1991
pour un article paru le 27 octobre 1990 sur « l’inconstitutionnalité des Tribunaux
Militaires dans une société démocratique ». Mr Hamadi JEBALI a pu bénéficié d’une
remise de
peine de 2 ans, en 2002. Hamadi Jebali qui est détenu à la prison de Sfax, devrait
être libéré en 2007.
La Tunisie aurait promis de cesser l’isolement cellulaire pour ses prisonniers
islamistes et de faire contrôler ses prisons, a annoncé Eric Goldstein, directeur de
recherches d’Human Rights Watch (HRW, organisation de défense des droits de
l’Homme)le 20 Avril 2005.([6]) Ces assurances ont été données par des responsables
gouvernementaux à HRW,
qui présentait, pour la première fois à Tunis, son rapport demandant l’arrêt
"immédiat" de la détention en isolement cellulaire de dizaines de prisonniers
politiques de la mouvance islamiste.
Dans un rapport de 39 pages, l’association basée à New York, produit des témoignages
de détenus récemment libérés pour dénoncer le maintien de dizaines d’autres dans un
isolement cellulaire prolongé durant plus de dix ans pour certains. "Des
responsables nous ont affirmé qu’à partir de ce jour (mercredi 20avril 2005) il n’y
aura plus de prisonniers en isolement", a déclaré M. Goldstein au cours d’une
conférence de presse au siège de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme. "C’est
un geste encourageant et favorable sur un des dossiers les plus
douloureux : les conditions carcérales" en Tunisie, a-t-il dit, soulignant que HRW
surveillera l’application de l’engagement verbal du gouvernement.
M. Goldstein a ajouté avoir reçu des assurances officielles sur l’imminence d’un
accord autorisant le Comité international de la croix rouge (CICR) à visiter les
prisons, indiquant que HRW serait également la bienvenue pour de telles visites,
réclamées en vain ces dernières années.
Il a salué l’absence d’entraves pour l’élaboration et la présentation du rapport de
HRW à Tunis : "les gens ont le courage de discuter même par téléphone, et ça c’est un
progrès", a-t-il estimé, rappelant une première mission de l’ONG américaine en 1996.
Selon lui, le fait de consacrer un rapport à l’isolement cellulaire des détenus est
"révélateur de l’écart entre les lois et discours et la réalité".
La loi tunisienne proscrit l’isolement cellulaire prolongé et limite cette punition
carcérale à dix jours au maximum, a-t-il noté, mentionnant des témoignages
"accablants" d’ex-détenus. Devant les journalistes et des diplomates américains,
Zied Douletli a raconté avoir purgé 14 ans de prison dont 10 dans l’isolement
cellulaire individuel ou en petits groupes : "il suffisait de dire bonjour à un agent
pour qu’il soit puni ou licencié", a affirmé ce dirigeant du parti islamiste
interdit Ennahda, libéré en novembre dernier.
Sur les quelque 500 prisonniers politiques que compte la Tunisie, une quarantaine
sont en isolement prolongé, indiquait le rapport de HWR. Eric Goldstein a toutefois
qualifié de "dialogue de sourds" les discussions avec les autorités tunisiennes sur
les prisonniers politiques, celles-ci déniant ce statut aux détenus islamistes,
a-t-il dit. "Nous continuerons de réclamer la libération de tous les prisonniers
politiques", a assuré M. Goldstein, affirmant le droit des ONG locales de s’activer
légalement pour leur défense et celle des droits de l’Homme.
Dans son rapport intitulé "Tunisie : écraser les personnes pour anéantir un
mouvement", HRW accusait le gouvernement de recourir à l’isolement cellulaire pour
écraser les dirigeants emprisonnés d’Ennahda et anéantir ainsi, selon elle, le
mouvement islamiste dans le pays. L’ONG y réitère "son appel à la libération de tous
les prisonniers condamnés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression,
d’association et de réunion sans recourir à la violence". ([7]) Les autorités
tunisiennes ont, en outre, autorisé l’accès à Human Rights Watch aux prisons
tunisiennes où quelques détenus ont été maintenus en isolement pendant plusieurs
années.
« La décision du gouvernement tunisien est un étape encourageante tendant à mettre
un terme à une cruelle pratique d’isolement prolongé des prisonniers », s’est
félicitée Sarah Leah Whitson, directrice à la Division du Moyen-Orient et Afrique du
Nord de Human Rights Watch. « Nous nous en tenons aux conclusions de notre rapport,
et attendons d’avoir accès aux prisons tunisiennes pour contribuer à assurer que le
gouvernement tienne ses promesses. »
Lors de la rencontre avec Human Rights Watch, les autorités tunisiennes ont assuré
qu’elles mettraient un terme à leur pratique d’isolement prolongé des prisonniers
quelles que soient les circonstances, décision prenant effet le 20 avril 2005. Bien
que les autorités aient admis qu’elles avaient placé quelques prisonniers en cellule
d’isolement, elles ont néanmoins nié le fait que des prisonniers l’aient été contre
leur gré. Elles ont affirmé que les prisonniers placés en isolement l’avaient été à
leur demande pour être séparés des autres ou comme punition pour une durée
n’excédant pas 10 jours.
Dans un rapport publié dans la capitale tunisienne, Human Rights Watch accuse le
gouvernement de détenir jusqu’à 40 prisonniers politiques contre leur gré soit en
isolement prolongé soit en isolement « en groupe restreint ». Cet isolement en
groupe restreint consiste à maintenir jusqu’à 4 prisonniers ensemble, complètement
à l’écart du reste de la population carcérale.
Le rapport s’appuie, entre autres sources, sur des entretiens réalisés en Tunisie
auprès de prisonniers politiques tunisiens récemment libérés. Le gouvernement
tunisien a assuré aux chercheurs de Human Rights Watch qu’ils pourraient visiter les
prisons lors de leur prochain déplacement en Tunisie. Aucune organisation
indépendante des droits de l’Homme n’avait obtenu un droit de visite des prisons
tunisiennes depuis 1991, date à laquelle la ligue tunisienne des droits de l’Homme
avait été autorisée à effectuer une unique visite
La nouvelle est tombée le jour même où Human Rights Watch présentait, à Tunis, un
rapport dénonçant les conditions d’incarcération en Tunisie et réclamant la fin des
mises en isolement cellulaire. Certains indices laissaient présager un
assouplissement de la part des autorités tunisiennes. Pour la première fois en
effet, une ONG étrangère a été autorisée à tenir, sur le sol tunisien, une
conférence de presse pour dénoncer les restrictions en matière de libertés.
Pour Eric Goldstein, ce revirement est lié à la conjoncture internationale. "En
novembre, la Tunisie projette d’accueillir le Sommet mondial sur la société de
l’information. Tous les projecteurs seront braqués sur elle. C’est l’occasion idéale
d’améliorer son image", explique-t-il.
Le CICR autorisé à visiter les prisons
Le 28 Avril 2005, les autorités tunisiennes ont annoncé la signature d’un accord
autorisant le Comité International de la Croix Rouge (CIRC) à visiter les prisons en
Tunisie.
Cet accord "relatif aux activités humanitaires du CICR en faveur des personnes
privées de liberté" a été signé par Mohamed Chérif, Coordinateur général des droits
de l’Homme, et Bernard Pfferferlé, Délégué régional du CICR, écrit le gouvernement
dans un communiqué transmis à l’AFP. Cet accord intervient un an après l’annonce de
la décision des autorités tunisiennes d’autoriser le CICR à visiter les
établissements pénitentiaires en Tunisie, "y compris les unités de détention
provisoire et les lieux de garde à vue", ajoute le document. "Les visites aux
personnes privées de liberté, précise le texte, auront un caractère strictement
humanitaire" et "devront permettre une évaluation objective par les délégués du CICR
des conditions de détention et de traitement des détenus en Tunisie".
L’accord "illustre l’engagement continu de la Tunisie en faveur du respect des
droits des personnes privées de liberté et de l’amélioration de leurs conditions de
détention", conclut le document.
La Tunisie est l’objet de critiques sur les conditions carcérales qualifiées
d’inhumaines par des organisations locales et internationales de défense des droits
de l’Homme.
Le gouvernement s’est engagé à mettre fin à la pratique de l’isolement cellulaire
prolongé pour des dizaines de détenus politiques, dénoncée et réclamée, le jour
même, par l’organisation américaine Human Rights Watch (HRW). Ces détenus sont, pour
la plupart, des islamistes condamnés dans les années 1990 pour appartenance au parti
islamiste Ennhada, interdit et démantelé.
"PROCبS INةQUITABLES"
Pour l’heure, la prudence reste de mise du côté des défenseurs des libertés. La
bonne volonté affichée par le palais de Carthage doit encore se traduire dans les
faits.
"Attendons d’avoir accès aux prisons pour voir si le gouvernement tient ses
promesses. La vigilance est d’autant plus nécessaire qu’il ne s’agit que d’un
engagement oral, pas encore officialisé par les autorités, souligne Eric Goldstein :
les négociations ne font que commencer. Il va nous falloir en outre obtenir
l’assurance d’être libres dans nos déplacements, de pouvoir nous rendre dans
n’importe quelle prison, de nous entretenir avec n’importe quel prisonnier en
préservant la confidentialité des sources." Dans l’immédiat, seuls HRW et le Comité
international de la Croix-Rouge (CICR) sont concernés par cette autorisation.
Outre la question d’une amnistie générale pour les détenus, celle de l’isolement
carcéral prolongé parfois pendant des années se situe au coeur de la
lutte des ONG contre le pouvoir de M. Ben Ali. "C’est un véritable dialogue de
sourds. Les autorités tunisiennes réfutent depuis toujours le terme de "prisonniers
politiques". Pour elles, il n’y a que des prisonniers de droit commun", rappelle
Eric Goldstein.
L’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP) avance le
chiffre de 500 prisonniers "victimes de décisions arbitraires et de procès
inéquitables". Il s’agit, dans leur très grande majorité, d’islamistes appartenant
au mouvement Ennadha, un parti interdit depuis 1990, et dont tous les sympathisants
ou présumés tels sont impitoyablement pourchassés.
Le cas de Mohammed Abbou
Condamné à 3 ans et demi de prison. Le 28 Avril 2005, Me Mohammed Abbou, 39 ans, a
écopé d’un an et demi d’emprisonnement pour "publication d’écrits de nature à
troubler l’ordre public" et "diffamation d’instances judiciaires", deux chefs
d’accusation retenus dans le cadre de la première affaire. Il a été condamné en
outre à deux ans d’emprisonnement pour "violences" dans la seconde affaire relative
à la plainte d’une avocate, ayant fait valoir une "incapacité physique permanente de
10%". Le prévenu avait demandé le report de cette affaire et la défense, y
voyant une "machination" pour discréditer l’avocat accusé, a refusé de plaider.
Mohammed Abbou, avocat et membre du Conseil national pour les libertés en Tunisie,
comparaît pour deux articles diffusés sur Internet dans lesquels il critiquait le
gouvernement tunisien. « Mohammed Abbou est jugé uniquement pour avoir exercé son
droit à la liberté d’expression ; il doit être remis en liberté immédiatement, sans
condition, a déclaré Amnistie internationale. Sa mise en détention et son procès
rappellent de façon préoccupante que ceux qui critiquent le gouvernement risquent
toujours l’emprisonnement. »
Mohammed Abbou est détenu depuis le 1er mars 2005, en lien avec un article dans
lequel il dénonçait la torture en Tunisie, après la vague d’intérêt suscité par les
images des tortures pratiquées sur des prisonniers irakiens à Abou Ghraïb. L’article
avait été diffusé sur Internet le 26 août 2004. Son arrestation pourrait également
être liée à un article plus récent, dans lequel il critiquait l’invitation lancée
par le gouvernement au Premier ministre israélien Ariel Sharon pour qu’il assiste au
Sommet des Nations unies sur la société de l’information qui doit se tenir en
Tunisie en novembre 2005.
Après les manifestations de grande envergure organisées par les avocats tunisiens
pour protester contre l’interpellation et le placement en détention de Mohammed
Abbou, celui-ci a été transféré à la prison d’El-Kef, à environ 200 kilomètres de
Tunis où il était détenu jusqu’alors et où réside sa famille.
Ses avocats se seraient vus refuser l’autorisation de lui rendre visite à plusieurs
reprises. « Il est grand temps que les autorités tunisiennes prennent des mesures
concrètes visant à lever les restrictions à la liberté d’expression. Dans
l’immédiat, le gouvernement doit abroger toutes les lois prévoyant des peines
d’emprisonnement pour l’exercice pacifique du droit à la liberté d’expression car
elles bafouent les normes internationales », a déclaré Amnistie internationale qui
renouvelle son appel aux autorités pour qu’elles mettent un terme à la surveillance
policière de défenseurs des droits humains et de leurs proches, manifestement conçue
comme une forme d’intimidation.
Le gouvernement tunisien doit, lever les nombreuses restrictions à la liberté
d’expression dans tous les médias, notamment l’Internet, et permettre aux
organisations indépendantes de défense des droits humains de fonctionner légalement
et librement.
Complément d’information
Les personnes qui exercent leur droit à la liberté d’expression sont souvent
harcelées par les autorités et courent le risque de se retrouver inculpées pour des
infractions pénales. L’absence de tout progrès en direction d’une plus grande
liberté d’expression est un sujet de préoccupation, particulièrement du fait que la
Tunisie doit accueillir en novembre un Sommet mondial sur la société de
l’information (SMSI), rencontre entre organisations intergouvernementales et de la
société civile organisée par les Nations unies. Ce sommet cherche à promouvoir le
respect des droits humains et la liberté d’expression comme éléments fondamentaux
pour la construction d’une société de l’information dans laquelle l’accès à
l’information, aux idées et à la connaissance sera garanti à tous sans restrictions,
partout dans le monde.
Hina Jilani, représentante spécial du secrétaire général des Nations unies pour les
défenseurs des droits humains a demandé à plusieurs reprises à pouvoir se rendre en
Tunisie ; ses demandes n’ont pas obtenu de réponse, sans doute en raison de ses
critiques concernant l’absence de protection des défenseurs des droits humains,
formulées dans un rapport de février 2002, après une précédente visite. Elle avait à
l’époque fait part de ses vives inquiétudes concernant le sort des défenseurs des
droits humains. La situation n’a pas connu d’amélioration notable depuis.
En mars 2005, Hina Jilani a été invitée à participer à un séminaire sur les
mécanismes de protection des défenseurs des droits humains, organisé par un groupe
d’ONG locales et internationales. Le retard pris par les autorités tunisiennes pour
lui accorder son visa l’avait empêché d’assister à la conférence.
Un Front Démocratique National
Certains proposent d’inclure toutes les formations politiques tunisiennes y compris
les islamistes dans la mesure où ce mouvement a affirmé sa non violence et son
attachement aux principes démocratiques. Pour cette option, il est souhaitable que
les partis mettent de côté leurs différences idéologiques afin de fédérer leurs
forces contre un Etat-parti.
Ce rassemblement démocratique devrait se faire autour d’un projet minimum commun
(elle évoque la Constitution). Cela permettrait aux responsables des formations de
se projeter dans l’avenir partant du principe que la Tunisie, sans Ben Ali, est
acquise et ainsi ils pourraient travailler "comme si" ils avaient le champs libre.
D’autres sont d’un avis différend, qui ont sans doute leurs raisons, ne peuvent
gommer leurs différences idéologiques, qu’ils estiment qu’il est dans leurs droit
d’affirmer leurs différences, afin de montrer que les options sont multiples, et que
le débat est nécessaire.
Cela signifie qu’il faudra s’ouvrir aux idées des autres. C’est uniquement la
défense des idées qui pourra motiver des personnes à adhérer à tel ou tel parti. Ils
évoquent le terme de "perspective plurielle"
Car de leurs différences naîtra un espoir commun aux Tunisiens en particulier celui
de l’assurance qu’un Etat-parti ne remplacera pas un autre Etat-parti. Le front
commun est ici porteur d’amalgames. Seules l’expression d’un point de vue partant de
l’écoute des Tunisiens pourra conduire le peuple à adhérer ou non aux thèses et
programmes ainsi proposés.
D’autres, partant de l’expérience où les manipulations des élections était la règle
ajoutée au manque de moyens d’expression, rend la participation active à une
élection sans garantie de transparence et de neutralité de l’administration dans sa
totalité.
Ce qui nous ramène à la légitimité du régime lui-même. D’une part le régime a perdu
toute légitimité du fait de l’usurpation du pouvoir par le trucage des scrutins
électoraux, et d’autre part l’opposition est incapable de gouverner en commun car
les divergences de fond rendent impossibles la constitution d’un programme commun
de gouvernement.
En conséquence, la question qui se pose est la suivante. Comment défendre la
souveraineté du pays et les principes de l’Etat de droit. Puisque aucun parti ne
peut en l’état actuel des choses mesurer sa représentativité. Il n’y a qu’une Elite
de salons éparpillée.
Devant un situation pareille, par manque ou inexistence d’un front commun pour face
au RCD ne peut voir le jour sans un leader qui fasse l’unanimité. Une sorte
personnalité qui aura la confiance du peuple dans sa diversité, qui aura une mission
intérimaire d’assurer la continuité de l’Etat, et ses engagement internationaux et
de préparer des élections libres et démocratiques.
De ces élections émergera une assemblée constituante dans laquelle toutes les
sensibilités seront représentés qui auront pour tâche de revoir les textes qui
portent atteinte aux libertés fondamentales, dans le respect de l’identité Arabo-
Musulmane de la Tunisie.
Une dynamique, traversera le pays, pour écouter le peuple profond, à travers des
Etats Généraux, où un questionnaire sera distribué à travers les médias,
encourageant toutes les couches populaires à s’exprimer pacifiquement, afin d’opérer
une rupture nette du schéma de la dictature en affirmant son attachement au régime
de leur choix parlementaire ou présidentiel.
Le rôle du chef de l’Etat et du chef du gouvernement sera limité. La liberté
d’expression sera imposée, la séparation entre les pouvoirs exécutifs, législatifs
et judiciaire seront sans ambiguïté. Le corps de la Magistrature, ne dépend que du
conseil de la Magistrature qui sera élu par leurs pairs, formé de trois Collèges de
Grande Instance, à l’Appel et à la Cassation.
Le Président de la République aura à désigner les représentants du Parquet, sur
proposition du ministre de la justice. Le ministre de la justice préside le Conseil
sans droit de vote.
Quels moyens mettre en oeuvre pour se rapprocher de la base populaire et pour gagner
sa confiance ?
Vers un régime parlementaire :
Plusieurs personnes se rejoignent sur ce point : il est indispensable parlementaire,
c’est à dire en reconnaissant le principe de l’alternance pacifique à la tête du
pouvoir et en bannissant définitivement la personnalisation du pouvoir. une
réflexion sera nécessaire quand au type d’élection (majorité, proportionnelle), le
principe de pluralité est essentiel.
Cette question implique de voir traitée la question de l’idéologie ou de la religion
commune à la majorité des Tunisiens dans le débat politique, à savoir quelle
inspiration ou quelle référence à la religion doit être présente dans la
construction des programmes politiques.
L’Islam n’est pas l’islamisme, donc, il ne faut pas confondre le message spirituel
qui s’adresse à l’Humanité et une formation politique qui pour aboutir à ses fins
utilisera le Coran comme argumentaire.
La question essentielle pour les Tunisiens n’est pas quelle sera la Tunisie idéale
pour demain mais plutôt l’expression de la population sur ses problèmes actuels en
particulier de baisse de pouvoir d’achat. Il demande à dépasser les discussions
théoriques pour aborder concrètement les moyens d’action pour faire évoluer les
comportements. Il se demande comment restaurer un climat de confiance d’une part, et
insiste sur le fait que les "politiques" parlent des problèmes du peuple et non pas
de problèmes de personnes liés à la succession à la tête du pouvoir.
Reprendre contact avec les réalités :
La constitution d’une opposition crédible est de reprendre contact avec les
populations en les faisant parler et en affirmant que cette prise de parole est
ouverte à tous et pas seulement à une élite. Partant ainsi des problèmes exprimés
par rapport au vécu des personnes, ils pourront construire un programme politique
non pas à partir d’une idéologie mais bien en plaçant la personne humaine au centre
du projet.
Une prise de contact a déjà eu lieu dans le passé en Tunisie et qu’elle fut le fait
du Néo-destour (avant l’indépendance) et des islamistes. le discours à destination
du peuple pour pouvoir être efficace doit remplir des conditions de forme et de
fonds.
Sur la forme, il estime que les enjeux essentiels doivent être expliqués dans un
langage clair et simple et intégrant des exemples de la vie quotidienne (chômage,
insécurité, corruption, émigration clandestine, famille...) pour être compris
aisément. Ces interventions peuvent ensuite être mises en rapport avec les enjeux
nationaux. C’est aux responsables de l’opposition d’aller vers le peuple et non pas
d’attendre l’inverse.
Certains préfèrent réformer l’existant plutôt que d’agir avec des moyens radicaux.
Ils insistent sur la nécessite de s’investir dans le milieu associatif car seule
l’action de terrain peut porter ses fruits. Le rôle de citoyen consiste (entre
autre) à pouvoir critiquer quand il estime cela nécessaire mais il considère que
c’est aux leaders de l’opposition d’apporter réponses et solutions.
Il souhaite comme d’autres que les propos de l’opposition dépassent les questions
qu’il qualifie d’abstraites de droit de l’Homme, liberté d’expression... pour
évoquer des questions plus concrètes (chômage, assurance sociale, convention
collective.... Il explique qu’aborder ces questions montrerait que la Tunisie
actuelle propose des réponses à contre courant (augmentation du temps de travail
malgré le chômage...).
Revenant dans le champs du débat, il existe des points sur lesquels on peut fédérer
les oppositions et en particulier : le règlement définitif du dossier des droits
humains et l’organisation d’un espace public de discussion et de dialogue.
Des moyens plus radicaux :
D’autres sont d’un avis totalement opposé et qu’aucune méthode démocratique ne
pourrait favoriser le changement de régime et que seule une action de masse dans la
rue pouvait avoir des répercussions, sous prétexte que nul ne sanctionnera
violemment le peuple si un million de personnes descendaient dans la rue.
Une solution radicale ne peut exister. Chaque peuple doit passer par toutes les
étapes nécessaires (durant 1 an ou 2 siècles) seuls les événements majeurs peuvent
changer le monde. Tout changement doit être précédé par une crise si grande, que le
peuple commence à poser des questions. Notre maladie sociale est une maladie de
longue durée.
Le peuple étant attaqué par la négligence, et l’ignorance de ses droits, la loi
n’étant pas connue par le peuple, c’est la politique de l’ignorance qui règne depuis
un demi-siècle, c’est pourquoi le peuple tunisien ne peut rien faire devant un état
policier, tout simplement parce qu’il ne connaît pas les procédures pour le faire.
Pendant plus de 40 ans nous avons eu des grands politiciens, et des ministres
médiocres, qui faisaient semblant de travailler pour l’avenir du pays. La durée du
bail du RCD est devenue inconnue.
La Tunisie peut-elle avoir d’avenir dans un Etat-Policié.
Ceux qui militent pour le changement devront commencer par informer le peuple
tunisien de ses droits, comment les réclamer, comment agir, comment il doit être
traité, c’est un travail de terrain, de porte à porte, la phase la plus importante
et la plus difficile, de faire d’un simple homme ou femme un véritable citoyen, qui
sera au centre de toute politique et de tout projet politique.
Les quelques opposants sont encore trop divisés pour former un front commun au RCD.
Un leader est obligatoire, nous avons besoin d’un leader, d’un grand parleur qui
peut faire la politique du 21° siècle. Qui doit pouvoir convaincre le peuple,
origine de toute légitimité, un garant de la continuité de son identité
Arabo-Musulmane, fier de ses 14 siècles d’histoire et de civilisation, adepte du
dialogue entre les civilisations universelles. La Tunisie a besoin d’un médiateur
qui peut garantir notre coexistence entre L’Est et Le Nord, qui rejette les méthodes
staliniennes et son idéologie. La Tunisie a besoin de quelqu’un qui fait rêver la
jeunesse, pour un avenir meilleur, par la recherche et la technologie
Le RCD est totalement pourri, c’est un lion en papier, constitué d’hommes et de
femmes qui défendent leurs gagne pain, qu’ils se battent pour préserver leurs
privilèges. Le RCD profite des deniers de l’Etat, dont les permanents sont payés par
l’administration, qu’il y a lieu de neutraliser, en lui interdisant d’intervenir
dans le jeu politique lors des échéances électorales prochaines et futures, sous
peine d’annulation de ces élections, de quel niveau, que se soit.
Pour certains, qui considèrent que l’étape la plus primordiale pour la Tunisie est
de commencer des opérations chirurgicales de l’intérieur du RCD, le plus tôt
possible. La division du RCD est une bonne chose pour lui-même, certes mais non
réaliste, un choix indispensable pour la survie des autres partis politique (sans
assise populaire, fabriqués de toute pièce, par le pouvoir, pour satisfaire
l’occident ), soyons réel, quand l’arbre devient monstrueux, il faut lui couper
quelques branches.
Il est naturel de commencer le plus vite possible de parler du concept de division
politique à l’intérieure même du RCD. Ses amis démocrates du RCD doivent comprendre
qu’on ne parle pas de la « FITNA », mais on parle de « EZBIRA », c’est une façon
positive de faire comprendre les choses. Cette analyse de la situation trop
simpliste, qui prend ou des naïfs, loin de là, il faut reconnaître, qu’il y a parmi
eux beaucoup de compatriotes, qui combattu dans la résistance contre l’occupant, et
qu’il faut tout de même pas insulter leur intelligence...
Devant l’état de faiblesse et de dislocation de l’opposition Tunisienne aujourd’hui
même réunie - partis d’opposition non reconnus inclus - sans les Islamistes, ne
forment pas, avec toutes leurs potentialité, un véritable parti capable d’assurer
l’alternance.
En excluant les islamistes, du champ de la compétition politique, le régime, s’est
octroyé un terrain vide, faute d’adversaire. En regardant, dans le rétroviseur, lors
des échéances électorales les moins truqués de 1989, les partis politiques
d’opposition reconnus n’ont pas récolté 3% des voix.
Depuis, le premier exercice du suffrage universel de 89, le parti du président([8])
en exercice a raflé la totalité des siéges de l’assemblée, tout en ignorant la
reconnaissance de l’ex- MTI([9]) (Mouvement de la Tendance Islamique) dont les
sympathisants ont pût récolter
20% des voix exprimés, a continué de monopoliser la vie politique du pays.
On ne peut sauver les meubles d’un passé marqué par la répression et la torture. Un
régime qui n’accepte pas l’alternance éventuelle tout en se réclamant des valeurs
fondamentales de l’humanité, ces idéaux de l’Islam dont les racines montent à
quatorze siècles de gloires et de prospérité et de justice, de l’arabité, du progrès
social, de modernité, de Démocratie véritable-non de figuration- dans le respect des
droits fondamentaux de l’Homme.
En mars 94, le président sortant, est réélu pour un deuxième mandat de 5 ans par
99.80% des suffrages, mais il a accordé 19 siéges aux 6 partis d’opposition lesquels
ont dépassé à peine 1% des voix, dans un climat de blocage politique et de dégoût
pour la chose publique, face à la répression qui s’abat sur toute opposition
éventuelle, le président en exercice lui-même autorisa la concurrence([10]) tout en
écartant les représentants des quatre
autres partis d’opposition reconnus([11]) en ignorant une grande partie de la
population (la majorité silencieuse) qui refuse le mensonge et l’hypocrisie.
Une loi autorisant l’amendement de l’article 40 de la constitution et imposant à son
propre parti pour les élections présidentielles et législatives d’octobre 99 à
l’opposition reconnue, 20% des siéges de l’assemblée. Il serait préférable de
limiter le nombre maximum de siéges de tout parti politique au tiers des siéges à
l’assemblée, ce qui imposera l’organisation de coalitions gouvernementales, pour un
premier temps, ce qui aura le privilège de casser le monopole de la vie politique
détenu depuis un demi siècle par un seul parti, qui n’a changé que la dénomination,
sans changer de pratique ou de méthodes.
Une méthode qui est en contradiction avec les déclarations diffusées sur les ondes
de la radio, tôt dans la matinée du 7 novembre87, qui proclama que le peuple
tunisien « a atteint un tel niveau de responsabilité et de maturité que tous ses
éléments et ses composantes sont à même d’apporter leur contribution constructive à
la gestion de ses affaires » Avec le recul, des propos semblables ont été tenus par
Bourguiba, peu après les événements de janvier 1980 à Gafsa, qui a fait plusieurs
dizaines de morts et qui a terni l’image de la Tunisie.
Pour calmer les esprits, Bourguiba s’est trouvé dans l’obligation d’accepter, au
bout des lèvres, le pluralisme et déclara lors du XI° Congrès du Parti socialiste
destourien (PSD, actuellement Rassemblement constitutionnel démocratique RCD) : « Le
degré de maturité atteint par le peuple tunisien, les aspirations des jeunes et
l’intérêt qu’il y a à faire participer tous les tunisiens, quelles que soient leurs
opinions à l’intérieur ou à l’extérieur du parti (au pouvoir), dans la prise de
décision, nous invitent à dire que nous ne voyons pas d’objection à ce que des
organisations nationales politiques ou sociales voient le jour »([12])
L’opposition reconnue ou pas
Pour une opposition UNIE Il faut absolument qu’elle soit UNIE autour d’idées dans
lesquelles la majorité de gens peuvent se retrouver ; mais cette union ne doit pas
se faire n’importe comment.
Concernant l’opposition tunisienne actuelle, jamais l’adage bien connu « l’union
fait la force » n’aura autant prouvé, par l’absurde, sa véracité. C’est sa division
qui fait sa faiblesse. Il ne s’agit pas de multiplier les partis et organisations
hostiles au pouvoir en place mais de mettre en place une stratégie commune pour,
ensemble, parvenir à implanter la démocratie en Tunisie.
Ceci n’est pas possible tant que certains persisteront à ne voir que leurs intérêts
propres et pas plus loin que leurs idéologies. La démocratie est un projet commun
qui dépasse les idéologies de parti. Tant que les Nahdhaouis rejetteront Charfi qui
s’est pourtant déclaré comme l’ennemi juré des Islamistes, il y aura-t-il un point
commun sur lequel M. Charfi et les Islamistes peuvent se rencontrer.
Pour M. Charfi qui a mis son projet d’éradication des islamistes en exécution durant
6 ans d’exercice au gouvernement de Ben Ali et qui continu de mettre en haut de son
ultime objectif de couper le Peuple Tunisien de ses racines, mais le peuple
souverain n’est pas dupe pour le suivre dans ses projets au service du
Néo-colonialisme Stalino-Marxistes.
L’opposition est-elle capable de s’organiser sans M. Charfi et ses semblables, la
réponse est oui. Par contre l’opposition sans les Islamistes ne représente pas grand
chose. Il est tout à fait normal, qu’on ne peut ignorer ceux qui ont payé la plus
lourde tribu. C’est à l’opposition s’il existe une qui s’appelle ainsi à choisir.
Les Islamistes n’ont plus rien à perdre de plus Il n’y a pas mieux que la
démocratie, à condition que les règles ne soient pas faussés. C’est l’intérêt de la
Tunisie qui est en jeu, et non ceux d’un groupuscule dont les intérêts sont en
dehors de la Tunisie.
Le problème de la Tunisie est un problème politique et non d’intégrisme comme cela
plait à certain de le traiter ainsi, et la Tunisie n’est pas la Turquie, quand aux
rêves de certains gauchistes à vouloir faire sortir le pays de son identité Arabo
musulmane ne dépend ni de Ghannouchi, ni de Mohamed Charfi, mais des Tunisiens dans
leur ensemble, sans distinctions d’idéologies.
La Tunisie a besoin d’une véritable démocratie où le peuple dans sa totalité aura la
liberté de faire son choix en toute liberté, ce qui coupera l’herbe sous les pieds
de tous ceux qui prétendent parler en leur nom, sans qu il n ont aucune
représentativité sauf dans leurs rêves Stalino-Marxistes dévolus.
Et que la compétition politique entre les différentes mouvances de l’opposition
tunisienne se baserait alors sur des propositions concrètes dans le respect de
l’identité de la Tunisie et de son histoire de 14 siècles.
DLMM qui continue à œuvrer pour
l’assainissement du climat politique et milite pour l’instauration d’une vie
publique pluraliste et démocratique afin de garantir à chaque citoyen de jouir de
ses droits et des libertés énoncées dans la déclaration universelle
et garantie par la constitution, cette demande pour combien de temps une partie de
la population qui a participé aux élections en 1989 et qui représentent 20% du corps
électoral soit ignorée et exclue de la participation de la vie publique de leur
pays.
DLMM se félicite des résultats positifs de la rencontre de Human Rights Watch, avec
les autorités tunisiennes qui ont assuré qu’il sera mis un terme à la pratique
d’isolement prolongé des prisonniers quelles que soient les circonstances, décision
prenant effet le 20 avril 2005. Tout en restant optimiste sur la suite à donner,
mais il reste à prouver la pratique sur le terrain. Partant du principe que les
Droits de l’Homme sont universelles et indivisibles qui est la Défense et le soutien
de la
personne humaine en faisant abstraction de ses idées politiques ou idéologiques et à
plus forte raison lorsqu’il refuse la violence comme moyen de changement politique
de la société.
Nous réaffirmons notre attachement à la concertation, au dialogue et à la
négociation comme seul et unique moyen pour mettre un terme à ce climat de démission
collective pour la chose publique et qui ne peut servir la démocratisation du pays
où la question sécuritaire a pris le pas sur la concertation et la liberté de penser
selon les règles démocratiques, la matraque qui a pris le pas sur l’urne et où les
journalistes sont priés de changer de profession et les partis d’(opposition) se
sont contentés d’applaudir les bienfaits du système en place.
DLMM rappelle son attachement au Droit de circulation pour tout citoyen et la lutte
contre les préjugés politiques ou idéologiques, et par l’acceptation de l’autre avec
ses différences et lui donner sa place dans la société, dans le respect des valeurs
identitaires et républicaines. Nous réitérons notre demande à titre humanitaire
auprès du président Zine el-Abidine Ben Ali la libération inconditionnelle du
journaliste Hammadi Jebali.
DLMM appelle et continue à appeler à une amnistie générale([13]) qui se
concrétisera par :
La libération de tous les prisonniers politiques d’opinion.
La reconnaissance de toutes les organisations populaires et syndicales et
estudiantines
L’abolition des privilèges du parti au pouvoir en faisant du chef de
l’Etat, le Président de tous les Tunisiens
L’ouverture d’une enquête publique sur la mort dans des conditions
mystérieuses et responsabiliser les tortionnaires et leurs commanditaires, et
engager des réparations des préjudices causés aux victimes de la torture
Le retour des exilés dans la dignité
Rassembler tous ceux et celles qui refusent la violence comme moyen de
changement de la société autour d’un projet de Réconciliation Nationale.
Noisy-Le-Grand, le 29 Avril 2005
Le Président de D.L.M.M.
BOUCHADEKH Abdessalem
[1] - chercheur au Laboratoire CNRS de sociologie de la culture européenne à Strasbourg et enseigne à l’Université de Paris I - La Sorbonne. Initiateur des ateliers civiques d’argumentation pour lutter contre les thèses du front national
[2] - voir Libération du 31 Octobre 2002
[3] - voir Le Monde du 6 Novembre 2002
[4] - Voir les conclusions de l’ouvrage de Benjamin Stora, intitulé « Algérie Maroc, histoires parallèles, destins croisés », ce spécialiste de l’Afrique du Nord, parie à terme sur l’avènement d’un Maghreb uni, malgré les "singularités évidentes, synonymes de rapports difficiles". « Les peuples de ce territoire, écrit-il, partagent la même langue, la même culture, la même foi. L’histoire a aussi forgé des liens puissants dans les combats anti-coloniaux ».
[5] - SOURCE : Le groupe d’Observation de la Tunisie au sein de l’IFEX (IFEX-TMG) veuillez consulter des alertes de l’IFEX du 15 avril 2005, 4 juin, 14 et 3 février et 17 janvier 2003** (IFEX-TMG)
[6] - Source : http://hrw.org/french/docs/2005/04/...
[7] - Source : http://hrw.org/french/docs/2005/04/...
[8] - Bourguiba depuis 1957, puis au tour de Ben Ali depuis 1987.
[9] - Le MTI qui a tenu tête au président Bourguiba durant les années 80, jusqu’à la destitution de celui-ci par son propre Premier ministre Zine el Abidine Ben Ali le 7 Nov.1987.
[10] - Mohamed Bel Hadj Amor pour le PUP (Parti de l’unité populaire) et Abderrahman TLILI pour l’UDU (l’Union démocratique unioniste).
[11] - Il s’agit du MDS (Mouvement des démocrates socialistes) de Smaïl Boulahia, du Parti « Ettajdid » (ex-Parti communiste) de Mohamed Harmel, du RSP (Rassemblement des socialistes progressiste) « trotskiste » de Néjib Chabbi et du Parti libéral de Mounir Béji.
[12] - Bourguiba, au Congrès du PSD le 10avril 1981
[13] - Voir communiqué du 10-12-1998