Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
TUNISNEWS
RAPPORT DE LA COMMISSION DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTES DE LA FEDERATION NATIONALE DES UNIONS DE JEUNES AVOCATS
Mission a TUNIS du 10 au 14 Juillet 2003
La Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats est, depuis plusieurs années régulièrement alertée a propos de ls situation du Barreau tunisien. Soucieux du suivi des missions d’observation judiciaire auxquelles avait participe la FNUJA, Jean-Luc MEDINA, son Président, a souhaite rencontrer sur place les acteurs locaux. C’était l’objet de la mission qui s’est déroulée a TUNIS du 10 au 14 juillet 2003
La mission de la FNUJA etait representee par Jean-Luc MEDINA, et Laurence MORISSET, responsible de la Commission des Droits de l’Homme de la FNUJA
La mission avait pour objectif d’une part, de prendre contact avec le Barreau local afin de determiner si les conditions d’exercice des avocats tunisiens sont actuellement satisfaisantes et, d’autre part, de rencontrer les autorites tunisiennes afin de leur transmettre les inquietudes de la FNUJA et recueillir leurs observations
Parllelement a cela, et pour marquer sa solidarite avec le Barreau tunisien, le bureau de la FNUJA, compose de Marie-Pierre LAZARD, tresorier, Amelle MONTGODIN, secretaire general adjoint, Olivier BURETH, secretaire general et Nathalie FAUSSAT, secretaire general adjoint, a choisi de tenir sa premiere reunion de l’annee 2003 a TUNIS
I) Le contexte
La situation generale des droits de l’homme et des libertes publiques en TUNISIE a ete evoquee par la Commission dans ses rapports d’aout 1999 et aout 2001
Le present rapport, don’t l’objet est le Barreau tunisien, ne fait donc pas etat de l’evolution recente de la situation des droits de l’homme en general en TUNISIE
Cependant, il convient de souligner que la lecture des compte rendus les plus recents des ONG de defense des droits de l’homme, ne semble pas noter d’amelioration dans ce pays
Pour le reste, s’agissant plus particulierement du Barreau, il faut souligner que quelques jours avant l’arrivee de la mission de la FNUJA sur place, la Cour d’Appel de TUNIS avait rendu le 8 juillet, une decision annulant une deliberation du Conseil de l’Ordre des avocats en date du 2 fevrier 2002 appelant la profession a la greve le 7 fevrier suivant
Les differentes parties concernees nous ont expose leur point de vue sur cette decision de justice
La mission a successivement rencontre Bechir ESSID, Batonnier de l’Ordre des Avocats puis le Ministre de la Justice
Compte tenu des elements portes a la connaissance de la mission par le Ministre, il est apparu necessaire de rencontrer a nouveau le Batonnier
II) Rencontre avec Maitre Bechir ESSID, Batonnier de l’Ordre des Avocats de TUNISIE
La mission, composee de Maitre MEDINA et Maitre MORISSET, s’est longuement entretenue avec le Batonnier de TUNIS, en presence de Maitre Chawki TABIB, President de l’Organisation arabe des Jeunes Avocats et de Maitre Rhadia NASRAOUI, ancien membre du Conseil d’Ordre
Plusieurs questions ont ete evoquees :
- La defense des interets de la profession :
Le debat s’est rapidement porte sur la defense des interets de la profession, et la nature des organisations les plus habilitees pour ce faire
La question a un interet particulier en TUNISIE lorsqu’on sait que le Conseil de l’Ordre des Avocats de TUNISIE est conteste dans son role de defense des interets de la profession
Maitre MEDINA, après avoir présenté la FNUJA et son fonctionnement a Maitre ESSID, a explique a ce confrere l’utilite des syndicats dans la defense de la profession. Il faut savoir en effet qu’il n’existe pas en TUNISIE de syndicats d’avocats et que par consequent, seul le Conseil de l’Ordre est amene a assurer la defense des interets des avocats. L’utilite de groupements a vocation syndicale echappe donc parfois aux confreres tunisiens, qui n’ont pas de reference locale en ce sens.
Les difficultes d’exercice rencontrees par certain confreres
Dans un deuxieme temps, la mission a demande au Batonnier si les avocats en TUNISIE pouvaient exercer librement leur metier
Maitre ESSID a tout d’abord tenu a rendre hommage au Batonnier de PARIS, qui a toujours suivi l’evolution de la situation du Barreau dans le pays
Selon notre interlocuteur, la situation des avocats en TUNISIE est complexe et dangereuse, et ce, depuis longtemps
En ce qui le concerne personnellement, Maitre ESSID a tenu a rappeler a la mission qu’il avait ete incarcere sous la presidence de BOURGUIBA, puis alors que le president BEN ALI etait au pouvoir, et jusqu’en 1993. Il avait alors beneficie du soutien de l’ATJA ( Association Tunisienne des Jeunes Avocats ), qui etait egalement malmentee a l’epoque. Par la suit, les avocats democrates sont parvenus a se solidariser, et a « arracher » le controle de l’ATJA, du Conseil de l’Ordre et enfin du Bationnat, depuis l’election de Maitre ESSID
Nos interlocuteurs nous ont explique qu’il est pratiquement impossible de prendre la tete d’une association en TUNISIE si l’on n’est pas proche du regime ou soutenu par lui. S’agissant du Barreau, il y avait eu precedemment des Batonniers independants, mais jamais un opposant, tel Me ESSID
Le Batonnier nous a inique ensuite que le mombre d’agressions contre les avocats s’etait multiplie ces derniers temps. Selon lui, 70 cas d’agressions auraient ete denombres en 2 ans. Il y aurait egalement eu 20 cas de deteriorations de cabinets, souvent d’ailleurs a l’encontre de membres du Conseil de l’Ordre. Monsieur le Batonnier nous a cite notamment les cas de Maitre Raouf AYADI et JMOUR
Par ailleurs, notre interlocuteur nous a signale que les cabinets des confreres malmenes etaient tres souvent encercles par des agents en civil et qu’il arrivait meme que ces agents empechent les clients ou des confreres d’y penetrer.
L’exercice de la profession :
S’agissant plus generalement des conditions d’exercice du Barreau, Monsieur le Batonnier nous a fait part de son souhait, exprime aupres des pouvoirs publics tunisiens, de voir reformer la profession dans plusieurs sens : elargissement du champ d’intervention de l’avocat, mise en place de l’immunite de l’avocat, reglementation de l’entrée dans la profession
Sur ce drnier point, Maitre ESSID nous a explique qu’actuellement il existe en TUNISIE trois voies d’acces au barreau : le CAPA, le DEA et la magistrature. Selon lui, les equivalences seraient trop genereuses s’agissant de certains diplomes etrangers. Le Barreau souhaiterait donc une seule voie d’acces a la profession, en l’occurrence le CAPA
Monsieur le Batonnier nous a affirme que le Barreau avait toujours prone le dialogue et la negociation avec les pouvoirs publics
Malheureusement, selon lui, le Gouvernement a ferme toutes les portes
Ainsi, selon Maitre ESSID, le President de la Republique avait annonce dans son discours du 7 novembre 2002 une grande reforme de la profession, mais cette annonce n’a pas ete suivie d’effet. Seules quelques reformes « de forme » ont ete recemment adoptees, comme la creation d’un monopole pour rediger les actes de cession de fonds de commerce, ou la suppression du droit pour les societes de recouvrement de representer les parties devant les juridictions
Le Batonnier a tenu notamment a nous exposer le probleme de l’absence d’assurance maladie des avocats tunisiens, qui n’a fait l’objet d’aucune reforme de la part du gouvernement
C’est la raison pour laquelle, de son cote, le Conseil de l’Ordre a recherche la solution pour la mise en place d’un systeme de securite sociale pour la profession. Un appel d’offres a ete lance a toutes les societes d’assurance specialisees en la matiere. Cet appel a abouti a la selection d’une societe qui a fait une etude sur la question et qui a estime notamment que la meilleure solution serait de regrouper la caisse de securite avec la caisse de retraite et de prevoyance deja existante, et alimentee par les timbres de plaidoirie. S’agissant du financement, il faudrait doubler le cout de ce timbre. C’est dans ces conditions que le Conseil de l’Ordre a demande au gouvernement de reformer la legislation dans le but de permettre le doublement du timbre de plaidoirie, etant precise que cette reforme n’entrainerait aucune charge financiere supplementaire pour l ‘Etat
Selon Maitre ESSID, ce projet aurait ete presente au gouvernement depuis le 19 janvier 2002, mais n’aurait beneficie d’aucune suivi des autorites .
De son cote, le gouvernement aurait propose un systeme global de securite sociale, qui concernerait toutes les couvertures : maladie, naissance, retraite….Chaque prestation necessiterait un engagement financier particulier de la part des avocats. Le Batonnier aurait donc repondu au Ministere que la situation des avocats ne leur permettrait pas de se payer toutes ces prestations, la priorite dans l’immediat devant rester l’assurance maladie. En outre, si le champ d’intervention du Barreau etait elargi, comme cela est demande, les recettes des avocats seraient augmentees, ce qui permettrait un meilleur financement.
Selon le Batonnier, l’inaction du gouvernement proviendrait d’une mauvaise volonte car, loin de couter de l’argent, la reforme proposee par le Barreau genererait une ressource supplementaire pour l’Etat, qui recupere 8% du fruit des droits de plaidoirie
Faute de reponse des autorites publiques, la reforme serait donc bloquee
Pour le reste, le barreau a continue d’utiliser ses prerogative, notamment en decidant, lors de l’assemblee generale extraordinaire du 16 fevrier 2003, d’appeler a une journee de greve pour protester contre le traitement reserve a la profession
Malgre cel, les agressions se sont poursuivies : notamment, le 10 mai 2003, des policiers auraient encercle le club des avocats a la SOUKRA empechant des militants des droits de l’homme invites a diner par des avocats d’y penetrer
Le Batonnier aurait ete agresse
Selon nos interlocuteurs, la situation est reellement alarmante
Maitre MEDINA a ensuite demande au Batonnier s’il se reunissait frequemment avec le Ministre de la justice
Maitre ESSID a repondu qu’il l’avait rencontre a deux reprises en 2002 et 2003. A ces occasions, il lui avait remis les revendications du Barreau par ecrit. En revanche, Maitre ESSID a ete tres etonne de ne pas etre convie lorsque le President de l’Union internationale des Avocats a ete recu par le Ministre de la Justice
Cette situation semble en effet contraire aux usages
L’arret rendu par la Cour d’Appel de TUNIS le 8 juillet 2003 :
Enfin, la mission a interroge Maitre ESSID pour connaitre la position du Barreau suite a la decision de la Cour d’appel en date du 8 juillet 2003.
Selon lui, cette affaire judiciaire ne serait que la reaction du pouvoir contre la deliberation du Conseil de l’Ordre qui souhaitait protester contre l’agression subie le 2 fevrier 2002 par Hamma HAMMAMI et ses co prevenus ( il faut se rappeler en effet que Hamma HAMMAMI, respnsable du parti ouvrier communiste tunisien, interdit par le pouvoir, avait ete physiquement malmene avec ses co prevenus lors de leur jugement le 2 fevrier 2002, le Barreau avait proteste contre cette attitude des forces de l’ordre, et appele a une journee de greve de la profession le 7 fevrier suivant )
Des que cet appel a la greve etait intervenu, le ministre avait declare officiellement qu’un recours serait exerce et que la deliberation du Conseil serait reformee en appel. C’est dans ces conditions que six avocats proches du pouvoir ont porte l’affaire devant la cour d’appel, competents pour statuer sur les recours exerces contre les deliberations du Conseil de l’ordre
Les demandeurs reprochaient en substance a la decision attaquee d’avoir entrave la liberte du travail
Apres plusieurs renvois, l’affaire a ete retenue et mise en delibere. Ce delibere a ete reporte a une date posterieure a l’assemblée générale du Barreau, qui a eu lieu en juin. L’arret a ete rendu le 8 juillet dernier et annule la deliberation du Conseil de l’ordre
Selon cette décision, le Conseil de l’ordre n’ayant que des attributions administratives, il n’avait pas le pouvoir d’appeler les avocats a la grève
De son cote, Monsieur le Bâtonnier a tenu a attirer notre attention sur le fait que la délibération contestée n’était pas a proprement parler une décision mais un simple appel a la grève pendant une journée. Aucune sanction disciplinaire n’était encourue par ceux qui n’avaient pas suivi cet appel.
Selon Maître ESSID, l’arrêt de la Cour n’a aucun sens car seule une décision du Conseil de l’ordre pouvait être attaquée en justice. En outre, les demandeurs ne pouvaient justifier d’aucun intérêt a agir dans la mesure ou ils n’avaient pas été lésés ( aucune sanction disciplinaire individuelle ou collective n’a été prise )
Le Bâtonnier a publie un communique pour dénoncer l’arrêt du 8 juillet 2003, qui, en réalité, vise a porter atteinte a l’indépendance du Barreau
Le conseil de l’ordre a décidé lors de sa réunion du 10 juillet de se pourvoir en cassation
Enfin, le Batonnier nous a indique vouloir prochainement se rendre en Europe pour se mettre en rapport avec les confreres afin de les tenir informes de la situation du Barreau tunisien
Rencontre avec Monsieur Bechir TAKKARI, ministre de la justice de TUNISIE
La Ministre de la Justice a longuement reçu la mission dans les locaux de Ministère, et en présence de son chef de cabinet. Il a répondu a toutes les questions posées par la mission et a fait part de son point de vue a propos des préoccupations manifestées par la FNUJA quant a la situation du Barreau tunisien, d’une part en ce qui concerne l’absence d’assurance maladie et d’autre part en ce qui concerne les avocats rencontrant des difficultés dans leur exercice professionnel
S’agissant en premier lieu de la question de la sécurité sociale, nos interlocuteurs nous ont affirme que le blocage provenait de l’attitude du Batonnier, qui, en réalité, ne souhaiterait pas faire aboutir un quelconque projet
Tout d’abord, Monsieur le Ministre nous a indique ne pas avoir ete destinataire de l’intégralité du projet présenté par le Barreau. Cependant, il lui aurait ete rapporte que ce projet ne concernerait pas seulement l’assurance maladie et ne prévoirait pas le doublement du timbre de plaidoirie
Sur le fond, le gouvernement n’est cependant pas oppose à un doublement du droit de plaidoirie, mais souhaite au préalable faire une étude statistique et démographique des besoins de la profession.
C’est en ce sens qu’un formulaire a été envoyé au Bâtonnier, afin qu’il le diffuse à tous les avocats. Ce questionnaire n’a jamais été retourne et c’est la raison pour laquelle la situation est bloquée
Notre interlocuteur entend donc dans l’immédiat obtenir les réponses au questionnaire afin de faire une étude plus sérieuse des besoins de la profession
Par ailleurs, le Ministre a souligne que selon lui, 40% des avocats, y compris le Bâtonnier, ne paieraient pas leurs timbres de plaidoirie. Le système propose par le Barreau serait donc injuste car il ferait reposer sur une minorité la protection sociale de l’ensemble de la profession. Il serait également défavorable aux jeunes avocats, dont beaucoup n’ont déjà pas les moyens de payer les droits de plaidoirie a l’heure actuelle (la charge de timbres repose sur les avocats )
Enfin, selon Monsieur le Ministre, les finances de l’ordre seraient mal gérées, notamment en raison de dépenses importantes en frais de déplacement. Dans ces conditions, l’augmentation du droit de plaidoirie et la gestion commune avec la caisse de retraite ne régleraient pas la situation de l’assurance maladie.
En deuxième lieu, s’agissant des avocats militant en faveur des droits de l’homme et rencontrant des difficultés dans leur exercice professionnel, le Ministre a tenu à attirer l’attention de la mission sur le fait que le Barreau serait, selon lui, utilise par des extrémistes, a des fins politiques
Toujours selon notre interlocuteur, une alliance aurait été passée au sein du Barreau entre les intégristes islamises (le Ministre a nommément cite, entre autres, Maître Raouf AYADI, membre du Conseil de l’ordre ), les communistes et les nationalistes arabes. Les avocats de ces trois sensibilités politiques se seraient entendus afin d’élire le Bâtonnier ESSID, et d’utiliser le Barreau a des fins politiques
A ce stade, la mission a observe qu’a sa connaissance, les élections au Conseil de l’ordre se déroulaient de façon démocratique, et que par conséquent, l’élection du Conseil et du Bâtonnier étaient le reflet de la volonté du Barreau dans son ensemble.
Le ministre a répondu qu’ont ses yeux, le Bâtonnier n’avait aucune légitimité démocratique, compte tenu du faible participation du Barreau aux assemblées générales : En raison d’une ambiance très dégradée au sein du Barreau et toujours en raison de l’attitude d’avocats « extrémistes », de nombreux confrères modérés renonceraient à fréquenter ces assemblées.
Par ailleurs, certains avocats n’hésiteraient pas a organiser des réunions politiques au sein de leurs cabinets et les confrères qui auraient été blesses lors d’altercations physiques avec des policiers, se seraient en réalité exposes aux coups alors qu’ils s’interposaient lors d’interventions de la police, mandatée pour empêcher des réunions d’intégristes islamises.
Sur ce point, la mission n’a pas manque de faire observer à ses interlocuteurs, qu’a supposer que ces réunions existent bien, elles n’auraient aucune utilité si les libertés d’_expression et de réunion étaient garanties en TUNISIE
Le Ministre a alors fait état du fort taux d’anaphabetisation en TUNISIE qui, selon lui, justifierait l’absence de liberté d’_expression telle que nous la concevons en Europe.
Enfin, en réponse a la mission, qui soulignait au contraire qu’a sa connaissance, le taux d’alphabetisation du pays était l’un des meilleurs d’Afrique, le Ministre répondait que compte tenu du danger islamise, il était impossible de laisser ces personnes se réunir, sauf a prendre le risque de perdre le pouvoir a leur profit
Les membres de la mission ont fait remarquer au Ministre de la justice que de nombreux pays, dont la France, étaient exposes au risque du terrorisme islamise, voire a d’autres formes de terrorisme et pourtant, garantissaient les libertés d’_expression et de réunion.
La mission a tenu à souligner qu’elle était sensible a la préoccupation de lutte contre le terrorisme exprime par l’état tunisien, mais que tout pays démocratique devait trouver un équilibre entre d’une cote, la protection de l’ordre public et d’autre la préservation des libertés individuelles. La mission a aussi insiste sur le fait que la pression policière lui parait tellement forte en TUNISIE, que l’action actuelle, loin de permettre de lutter contre l’intégrisme, risque au contraire de radicaliser l’opposition et de favoriser par conséquent l’émergence de groupements extrémistes.
Le Ministre a alors mis en avant la particularité de la TUNISIE dans la lutte contre l’intégrisme, du fait de sa position géographique
Finalement, le Ministre estime avoir fait tout son possible pour avoir de bonnes relations avec le Bâtonnier de l’ordre, mais selon lui ce dernier serait davantage occupe à faire de la politique que de défendre le Barreau. Ce serait aussi le cas, selon lui, des avocats se plaignant de harcèlement.
Pour terminer, le Président de la FNUJA a insiste auprès du Ministre de la Justice pour que la pression sur les avocats tunisiens soit nettement relâchée et que la fonction du Bâtonnier soit respectée comme il se doit.
Maître MEDINA a fait part de son souhait que le Bâtonnier puisse librement se rendre au prochain congre de la FNUJA et que le Ministre lui-même y soit présent, afin que toutes les tendances soient représentées.
Compte tenu des accusations graves portées par le Ministre de la Justice à l’encontre du Barreau, la mission a souhaite faire réagir le Bâtonnier aux arguments exposes.
Deuxième rencontre avec Maître Bechir ESSID, Bâtonnier de l’ordre des
Avocats de TUNISIE
La mission, accompagne par les membres du bureau de la FNUJA, s’est à nouveau entretenue avec Maître ESSID, en présence de Maître Salah CHOUKI, membre du Conseil de l’ordre et secrétaire général de la section de TUNIS, de Maître Rhadia NASRAOUI, ancien membre du Conseil de l’ordre et de Maître Chawki TABIB
La question de l’assurance maladie des avocats a tout d ‘abord longuement été évoqué.
En ce qui concerne le risque de mauvaise gestion financière, soulevé par le Ministre, nos interlocuteurs nous ont indique que la trésorerie de l’ordre était totalement séparée de la Caisse de prévoyance. Les deux caisses sont gérées par la profession, mais de façon distincte. Le barreau est réglemente par une loi et les risques éventuels de malversation sont donc très facilement contrôlables. Dans tous les cas, la profession est indépendante et la gestion des fonds doit rester l’affaire des avocats.
Plus précisément, les frais de voyage pour l’année écoulée ont été de 2000 dinars environ, ce qui n’a rien d’anormal. De toute façon, l’assemblée générale du Barreau statue sur les rapports moral et financier du Conseil de l’ordre, qui ont été approuve
Les confrères rencontres lors de cet entretien nous ont exprime leur souhait que l’Etat cesse de s’immiscer dans le fonctionnement du Barreau. A ce titre, le questionnaire elabore par le gouvernement est vecu par eux comme une vertiable ingerence.
Toujours selon eux, le Barreau a pris ses responsabilites, et a prepare un travail serieux sur cette question de l’assurance maladie : des etudes comparatives sur l’etranger ont ete realisees, plusieurs societes d’assurance ont ete consultees, un appel d’offres national a ete lance dans la presse, selon un cahier des charges bien defini. Dix societes y ont repondu et une a ete selctionnee. Elle a fait son etude et un questionnaire a ete distribue par le Conseil de l’Ordre et a sa demande, aux avocats.
Le Conseil de l’ordre s’est reuni avec les conclusions du questionnaire et a decide que le budget du projet ne devrait pas depasser le financement actuel de la Caisse de prevoyance. Depuis le 19 janvier 2002, le projet a ete presente au Ministere avec l’etude realisee
Une deuxieme reunion du Conseil de l’ordre a expose la reforme envisagee a l’assemblee generale du 1 juin 2002 et le projet a ete retenu par cette assemblee generale.
La mission a ensuite demande des precisions a ses interlocuteurs s’agissant du financement par un doublement du timbre de plaidoirie, qui, selon le Ministre, pourrait se reveler injuste, en particulier pour les jeunes avocats
Il nous a ete repondu que les arguments du gouvernement, qui semble vouloir jouer sur la fibre « jeune avocat » n’etaient pas fondes .
Selon le Batonnier, le financement par le timbre presente plusieurs interets
Tout d’abord, il est simple et pratique : chaque fois qu’un avocat se constitue, il doit joindre ce timbre a sa constitution. La situation est la meme pour l’activite non plaidante puisque le timbre doit aussi etre place lors de la redaction de contrats. Pour ce qui est de l’activite de notariat, exercee aussi par les avocats en TUNISIE, tres peu sont concernes car quasiment tous les avocats ont une activite plaidante.
Pour le reste, nos confreres ont conteste le chiffre de 40% de fraude avance par le Ministre de la justice. Selon eux, ce chiffre pourrait en realite etre estime a 3 ou 5%, mais il est difficile a determiner car le gouvernement fait peuve de peu de transparence en la matiere.
Il faut savoir en effet que c’est l’Etat qui fabrique et vend le timbre, mais qu’il a toujours refuse de la numeroter, ce qui serait pourtant un moyen de controle tres fiable. Actuellement, ce controle est exerce par le Conseil de discipline, en relation avec les greffes. Mais il manque de fiabilite car l’Etat ne donne pas les statistiques exactes des recettes generees par la vente de timbres.
Le Batonnier nous a d’ailleurs inidique que le projet de reforme propose par le Barreau preoir, outre l’augmentation du timbre comme mode de financement de l’assurance maladie, en renforcement du controle du paiement des timbres, leur numerotation, et la nullite de la procedure se le timbre ne figure pas sur le dossier
Selon Maitre ESSID, si le Ministere veut un systeme de securite sociale globale, il doit faire en sorte que le niveau de vie des avocats s’ameliore, pour en permettre le financement.
Enfin, la mission a interroge le Batonnier a propos des critiques eleveees s’agissant de la faiblesse du plafond de remboursement dans le systeme propose par le Barreau ( 2500 dinars ).
Selon lui, ce minimum serait pour l’instant satisfaisant, dans le mesure ou actuellement aucune couverture maladie n’existe. Un plafond de 2500 dinars serait preferable a l’absence de couverture sociale
Poursuivant l’entretien, Olivier BURETHE a interroge nos interlocuteurs sur la question de savoir si le conflit sur la securite sociale ne cacherait pas en realite un probleme politique, de sorte que les positions prises par certains membres du Barreau sur les droits de la defense pourraient expliquer l’echec de la politque sociale.
Maitre ESSID a repondu qu’il etait le premier Batonnier reellement independent, en ce sens que le Conseil de l’Ordre n’a jamais soutenu le pouvoir en place depuis son election. Par le passe, le Conseil de l’ordre avait a deux reprises soutenu la candidature du President BEN ALI
Depuis son election, l’ordre a pris plusieurs positions n’allant pas dans le sens de l’action gouvernementale, a participe a des colloques et des seminaires, a soutenu le Juge YAHYOUI lorsqu’il etait poursuivi
Parallelement, le cabinet du Batonnier a ete saccage apres qu’il soit intervenu lors d’une reunion avec le Ligue tunisienne des droits de l’homme. Maitre ESSID nous a aussi signale l’agression tres curieuse don’t sa fille avait l’objet lors d’un accident de la circulation avec une personne proche du pouvoir
Enfin, les confreres rencontres se sont insurges contre les tres graves accusations portees contre Raouf AYAYDI, membre du Conseil de l’ordre accuse par le Ministre de la Justice d’etre un integriste islamiste. Selon eux, Maitre AYADI est membre du parti politique dirige par Moncef MARZOUKI, ce qui n’ a rien a voir avec l’islamiste. Nos confreres ont estime indigne qu’un Ministre de la Justice donne des infromations erronees concernant un avocat
Notre attention a aussi ete attiree sur le controle exerce sur le courrier et le fax du Conseil de l’ordre, outre les coupures de la ligne telephonique du Batonnier.
Pour terminer l’entretien, Jean-Luc MEDINA a assure nos interlocuteurs que le FNUJA suivrait l’evolution de la situation du Barreau, en envoyant du besoin une mission sur place.
Il est enfin important de preciser que la veille du depart de la mission, celle-ci a ete informee de ce Maitre NASRAOUI avait fait l’objet de violences policieres
Rhadia NASRAOUI a en effet relate qu’alors qu’elle se rendait a une reception organisee par la Ligue tunisienne des ecrivains libres ( association non reconnue par le gouvernement ), elle avait constate que les participants etaient empeches de se rendre sur les lieux par un barrage de policiers. Face a cette situation, les invites avaient du faire demi tour, sans qu’il y ait eu d’altercation. Le barrage s’etait alors ecarte, et Maitre NASRAOUI avait passer, avec Monsieur AZZOUNA, ecrivain et President de l’association. Elle inique alors que contre toute attente, les policiers l’auraient poussee contre un mur et frappée. Maître NASRAOUI a été très choquée par cette agression et a déposé plainte. C’est la première fois qu’elle subissait un tel traitement, alors qu’elle était sans défense, et que la réunion était dispersée.
La mission a effectivement pu se rendre compte du choc psychologique subi par Maître NASRAOUI.
V) Conclusion et recommandations de la FNUJA
La mission effectuée a TUNIS du 10 au 14 juillet 2003 a été riche d’enregistrement
Selon nos interlocuteurs, c’est en effet la première fois qu’une ONG était reçue a la fois par les autorités tunisiennes et par des avocats opposants au pouvoir en place.
Cette particularité a permis a la FNUJA de recueillir le point de vue des principaux acteurs du conflit opposant la majeure partie du Barreau au gouvernement tunisien et donc, d’avoir une vision globale de la situation dénoncée par de nombreux militants des droits de l’homme depuis plusieurs années.
A la lumière des entretiens réalises pendant la mission, un certain nombre d’éléments paraissent incontestables :
Tout d’abord, il apparaît évident, du point de vue de la mission, que le blocage de la reforme de la sécurité sociale sur des questions apparemment « techniques » n’est que le reflet de véritables divergences sur ce que doit être l’indépendance économique des avocats et, donc l’indépendants du Barreau au sens large ( l’arrêt de la Cour d’appel du 8 juillet 2003 en est un autre exemple)
Il est aussi le résultat d’une absence de dialogue, qui semble s’être accentuée depuis l’élection du Bâtonnier ESSID
Sur ce deuxième point, il faut observer que la légitimité du Bâtonnier est en effet contestée par les autorités, qui estiment ne pas pouvoir travailler avec un Bâtonnier « qui fait de la politique » ( qualification d’ailleurs employée aussi a propos des avocats se plaignant de harcèlement policier )
La mission a eu beaucoup de difficulté pour comprendre ce que signifie « faire de la politique » aux yeux des autorités tunisiennes
La question de l’intégrisme islamise ayant été longuement évoquée lors de l’entretien avec le Ministre, il était possible dans un premier temps, de penser que c’était ce reproche qui était adresse en réalité au Bâtonnier et a l’ensemble des avocats concernes. Or, force est de constater que la plupart des avocats éprouvant des difficultés dans leur exercice professionnel et le Bâtonnier lui-même, ne se réclament pas de l’islamisme. Bien au contraire, plusieurs d’entre eux sont issus de partis de la gauche ou du nationalisme arabe. D’autres, enfin, n’affichent d’appartenance a aucun parti politique. L’argument de la lutte contre l’intégrisme est donc inopérant de « faire de la politique » ne signifie assurément pas être intégriste islamise.
Mais alors il est difficile de comprendre en quoi il serait incompatible d’exercer la profession d’avocat et d’appartenir a un parti politique, de militer en faveur du respect des droits de l’homme ou même tout simplement d’émettre de manière pacifique une opinion divergente de celle de la majorité actuellement ou pouvoir.
Les avocats rencontres par la mission n’ont jamais tenu pendant les entretiens de discours politique de quelque sensibilité que ce soit et il semblerait que ceux qui se plaignent régulièrement de harcèlement par les autorités n’aient jamais été surpris dans des activités terroristes
La mission craint donc très sérieusement que le terme « faire de la politique » ne désigne en réalité des avocats qui militent de façon active pour un meilleur respect des droits de l’homme en TUNISIE, dans des partis politiques ou des associations opposes au pouvoir en place, et ce, de manière pacifique. Dans tous les cas, aucun élément objectif n’ a été apporte a la mission pour en juger différemment.
Il reste donc que le dialogue est rompu entre les autorités et un Bâtonnier qui certes, reconnais être dans l’opposition, mais dont aucun élément objectif ne permet de juger que ses opinions personnelles sont incompatibles avec l’exercice de la profession d’avocat en général et du Bâtonnat en particulier. Par ailleurs, il est difficile de croire qu’un Bâtonnier prendrait seul l’initiative de rompre le dialogue avec les autorités sur une question aussi cruciale que celle de la protection sociale des avocats, au risque de se rendre très impopulaire auprès de son lectorat.
- Il est en effet une chose certaine, qui n’est d’ailleurs pas contestée sérieusement par les autorités tunisiennes, c’est que le Conseil de l’ordre et le Bâtonnier sont élus démocratiquement.
Le ministre de la justice nous a indique qu’il estimait que le Bâtonnier n’avait selon lui aucune légitimité démocratique, étant elu par une minorité seule pressente aux assemblées générales. La mission ne peut pas davantage retenir cet argument.
Tout d’abord, les avocats que nous avons rencontres nous ont tous indique que si les participants aux assemblées générales ne sont pas toujours très nombreux, il en est différemment lorsqu’il s’agir d’assemblées générales électives
En outre, a supposer que l’argument soulevé par le Ministre soit exact, il ne semble pas valable. En effet, les assemblées générales sont ouvertes a tus les confrères, et selon les informations en possession de la mission, elles se tiennent de façon régulière ( en août 1999, une mission de la FNUJA avait d’ailleurs pu assister a une assemblée générale ). Juridiquement, rien n’empêche donc chaque avocat de s’y rendre et de voter a bulletin secret pour le candidat de son choix lorsqu’il s’agit d’élire le Conseil de l’ordre et le Bâtonnier, voire de se présenter aux suffrages de ses confrères. Rien n’empêcherait donc une majorité d’avocats en désaccord avec l’action menée par le Conseil de l’ordre actuel, de se faire élire et de voter pour un autre Bâtonnier
A aucun moment le Ministre de la Justice n’a émis d’argument permettant de mettre en doute ce point
Par conséquent, il est très difficile de croire qu’une majorité modérée du Barreau aurait elu un Conseil de l’ordre et un Bâtonnier extrémistes, sauf a ce que la tres grande majorité du Barreau soit elle-même composée d’extrémistes ayant choisi de « faire de la politique ». Le choix du Bâtonnier résulte donc indiscutablement d’une volonté démocratique du Barreau. A ce titre, il n’appartient pas aux autorités locales de contester sa légitimité et d’en tirer argument pour ne pas poursuivre le dialogue, dans l’intérêt de la profession
La FNUJA demande donc instamment aux autorités tunisiennes :
- De mettre tout en œuvre pour que tous les avocats, quelles que soient leurs opinions politiques ou leurs activités militantes en faveur des droits de l’homme, puissent librement exercer leur profession, conformément a la Déclaration sur les défenseurs des Droits Humains adoptée par l’assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998
- De respecter comme il se doit la fonction du Bâtonnier, elu démocratiquement par ses pairs
- De reprendre le dialogue avec le Barreau par l’intermédiaire de ses représentants démocratiquement élu, afin que soient mises en œuvre toutes les reformes indispensables pour assurer de meilleurs conditions d’exercice aux avocats tunisiens
La FNUJA sera très vigilante quant au bon respect de ces recommandations et mandatera régulièrement des missions sur le terrain afin de s’en assurer.
Laurence MORISSET
Avocat au Barreau d’AGEN
Responsable de la Commission Des droits de l’Homme de la FNUJA
(Texte du rapport envoyé à TUNISNEWS par Me Samir Ben Amor le 26 octobre 2003)