Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
Conférence donnée au colloque sur le 40ème anniversaire de la constitution du 1-6-1959 à la Faculté de Droit de Tunis 26-28 mai 1999
Le plus beau des portrait, inégalable je crois, du tyran a été fait, il y a 24 siècles par Platon. Dans la République, entre le livre 8 et 9, Socrate par la bouche de Platon le dépeint, d’abord, comme un chef du peuple, démagogue (demos : peuple, gogue : chef) : "dans les premiers jours, il sourit et fait bon accueil à tous ceux qu’il rencontre, déclare qu’il n’est pas un tyran, promet beaucoup en particulier et en public, remet des dettes, partage des terres au peuple et a ses favoris, et affecte d’être doux et affable envers tous, n’est ce pas ? " dit ?il. Ensuite, Socrate examine le procès de dégénérescence de la démagogie. D’homme, il se transforme en loup. En effet, je cite, "assuré de l’obéissance de la multitude", il les traîne devant les tribunaux, il puise dans les trésors de la cité ; fomente des guerres, s’entoure de "ramassis de créatures" le plus souvent des étrangers commis à sa garde. Enfin, fils du peuple et choisi par son peuple, "il goûte le sang de sa race, exile et tue" ; enfant, il commet un parricide1. Cette description sera reprise, enrichie et sur certains points corrigée par Aristote dans Les Politiques ou il dira que la tyrannie vise trois buts : "empêcher la confiance, mutuelle entre concitoyens, leur enlever tout moyen d’action, leur donner un esprit mesquin "2.
Bien sûr, beaucoup de ces éléments aujourd’hui ont vieilli. Un tyran, par exemple, ne formentera pas nécessairement des guerres et ne s’entourera pas de ramassis étrangers, il n’exilera pas, il ne supprimera pas comme le pense Aristote dans Les Politiques les associations, l’éducation et les sociétés savantes,, il ne retranchera pas du corps social les gens supérieurs, il ne dressera pas les gens les uns contre les autres, ne mettra pas la zizanie entre amis, entre le peuple et les notables et parmi les riches. Mais, plus essentiel encore, ce sur quoi s’accordent Platon et Aristote, et nous le verrons tout de suite, les Modernes, ce sont trois choses : le despote gouverne seul, par la peur et hors de la sphère politique.
Seul comme un monarque sauf que la monarchie est sinon le meilleur des régimes (Platon), du moins selon l’intérêt de tous (Aristote).
Par la peur plutôt que l’honneur (aristocratie), la richesse (oligarchie), ou la souveraineté populaire (démocratie).
Hors sphère politique ou hors Politeia (cité, constitution, régime, gouvernement tous pareils), le despotisme n’est pas un régime politique à part entière : il émarge de la cité car il déroge aux diverses règles du vivre en commun".
Or, cette définition, en dépit de la modification du paradigme qu’a subie l’étude du politique, chez les Modernes, ne changera pas beaucoup. A titre d’exemple, la tyrannie ne fait pas partie de la division tripartite des gouvernements de Rousseau (démocratie, aristocratie, monarchie)3. Tel n’est pas le cas de la division de Montesquieu car, à côté du régime républicain ou démocratique (celui où le peuple ou une partie a la souveraine puissance) et du régime monarchique (le gouvernement d’un seul mais par des lois fixes et établies), le despotisme est celui d’un "seul, (qui)sans loi et sans règle, entraîne tout par sa volonté et par ses caprices"4.
Montesquieu qui a lu ses classiques, les Grecs et les Latins, enrichit la description de la tyrannie par de nombreuses considérations psychologiques, climatiques, culturelles et sociales, toutes autant de lois que les lois formelles. Pour nous en tenir au droit constitutionnel, la question se pose : La tyrannie est ?elle un régime politique, reposant sur la crainte et les caprices ? mais régime politique quand même ? ou bien est ?il hors la loi ? Montesquieu ne fournit pas d’explication décisive : les Etats despotiques sot " non tempérés", dit ?il, "sans lois fondamentales et sans dépôts de lois", et ou "les trois pouvoirs sont réunis en une seule main, celle de l’affreux despote "5
Des classiques aux Modernes donc, le consensus est établi, le despotisme est sans loi fondamentale, entendons, une loi formelle. Ou parfois, avec une loi "momentanée", dit Montesquieu 6. Or, le phénomène constitutionnel étant relativement récent, entre eux, les Anciens et les Modernes d’une part, et, nous, les fruits tardifs de leur entendement, d’autre part, s’interpose non seulement "la technologie et l’idéologie" comme le dit Léo Strauss 7 mais également ceci : l’institutionnalisation de l’autoritarisme. je veux dire par là que ni les Anciens, ni les Modernes ne pouvaient imaginer que le despotisme pouvait bien se conjuguer avec la loi formelle.
C’est tellement vrai que Hannah Arendt quand elle a voulu comprendre le système totalitaire, absolument différent de l’autoritarisme tel que défini par les Modernes, a commencé par réfuter l’idée que le système totalitaire est sans loi. Dans cet esprit, Hannah Arendt écrit : "une différence fondamentale entre les dictatures modernes et toutes les autres tyrannies d’autrefois est que la terreur ne sert plus à exterminer et à épouvanter les adversaires, mais a gouverner des masses parfaitement dociles. La terreur frappe sans qu’ il y ait eu auparavant provocation, et ses victimes sont innocentes, même du point de vue de l’oppresseur". Tel est le cas du nazisme où la terreur est employée contre les Juifs uniquement parce qu’ils sont juifs ; et du bolchevisme où la terreur policière peut frapper n’importe qui d’autant plus que les différences raciales et de classes sont abolies 8.
Bien sûr la Tunisie n’a jamais été totalitaire. Elle est seulement un Etat despotique, mais institutionnalisé. Alors la question se pose sous la forme d’une contradiction performative : la Tunisie a ?t ?elle une constitution ?
J’ai dit que ni les Anciens, ni les Modernes n’ont prévu cet état de fait. Pourtant, tous, les, constitutionnalistes connaissent par coeur l’article 16 de la déclaration universelle des droits de l’homme dans laquelle il est dit que tout pays dans lequel la séparation des pouvoirs n’est pas assurée ni les libertés garanties n’a pas de constitution. Toutefois, il n’est pas dit, dans la déclaration, même si elle en a une, comme c’est le cas de la Tunisie où la séparation des pouvoirs existe du moins formellement autant que les droits civiques et politiques même s’ils sont accrochés à bon nombre de lois para ou anticonstitutionnelles. En tous cas, dire que la Tunisie n’a pas de constitution renvoie au chômage pas mal, de gens ! En revanche, si on définit la constitution également par un esprit, un certain rapport au normatif, la chose est différente : la constitution est sans esprit constitutionnel, et la république sans esprit républicain. Mais alors, depuis quand, depuis 59 ou après ?
Pour répondre, il y a trois thèses possibles. L’une a été soutenu notamment par notre collègue, juriste, Hichem Moussa. Selon lui, la constitution a perdu progressivement son esprit en cours de route : "élaborée à la mesure d’un homme doté de pouvoirs sans contrôle ni responsabilité", elle épuise "sa fonction historique en 1974 " lors de l’institution de la présidence à vie contraire à l’article 60 (déplacé depuis) qui interdit ? toute révision portant atteinte au régime républicain 9. Et dans une lettre ouverte, datant de 1986, il parle "d’échec et d’assassinat de la première république". Une deuxième thèse, moins radicale, diffuse et très actuelle, place la dégénérescence constitutionnelle dans les dernières révisions de 1988 à 1998 qui ont renforcé encore plus les compétences du chef de l’Etat au détriment des autres corps. Enfin, on peut remonter plus loin dans le temps et penser que dès 1959, le dispositif constitutionnel était miné, les modifications ultérieures n’ayant fait qu’aggraver le mal. Cette troisième thèse plus radicale encore dira à peu près ceci : le dispositif constitutionnel, tel un rejeton ou un monstre, à peine né qu’il est mort en couche. Dispositif qui n’a de la Res ?publica que le nom, il ne sépare ni les pouvoirs entre eux, ni ne sépare l’Etat de la religion, ni non plus le parti de l’Etat. Il institue la supériorité de l’exécutif sur le législatif, et au sein de l’exécutif,, la primauté du chef de l’Etat sur le gouvernement ; il consacre la dépendance organique et fonctionnelle au profit du chef de l’Etat de la totalité pouvoirs ; il n’assure pas les droits politiques et ne consacre guère le multipartisme. Sans compter les nombreux illégalismes de droit positif et de fait. On pourrait ainsi annoncer ce plan : I. La constitution de 1959, une constitution autoritaire ; II. Un autoritarisme sans constitution.
Ce plan, je ne le suivrai pas. Je pose une autre question, qui m’inquiète vraiment, mais malheureusement à laquelle, je n’ai pas de réponse toute faite : quelles sont les origines ou les causes, intellectuelles et sociales, les procédés ou les techniques par lesquels s’est instauré l’autoritarisme en Tunisie ? Car rien au préalable n’aurait pu être fatal. Je fournirai quelques éléments pour un éventuel débat, ceux qui me semblent les plus significatifs et les plus proches, portant autres lois que juridiques sur la naissance et la survie de l’autoritarisme en Tunisie. je les présenterai sous la forme d’un canevas de positions théoriques sujets à discussion : (l ) La lecture structurelle et (II) la lecture culturelle.
1. Lecture structurelle.
Les élites qui ont dirigé le mouvement national et confectionné la constitution sont d’origine sociale diverse. Mais l’élément petit ?bourgeois, d’origine rurale ou villageoise, populiste, patriotique, jacobin, formé dans les écoles laïques et modernes a prévalu. Il va peupler l’ Etat en constituant une bureaucratie assez homogène qui pèsera longtemps sur la physionomie de l’Etat. Cette élite était favorable à la création d’un Etat de droit constitutionnel. Par principe, l’élément petit ?bourgeois n’est pas forcement hostile à la démocratie et les droits de l’homme car, cette même petite bourgeoisie forme par exemple l’ossature de lEtat pluraliste et semi ?démocratique en Turquie. Et en Inde ou au Pakistan, elle a dirigé le mouvement national et s’est accommodée ensuite du régime parlementaire, un legs colonial. Mais dans les trois cas de figure, grâce à une alliance de classe qui n’était pas tout à fait hostile au libéralisme politique.
En Tunisie, La petite bourgeoisie fut plutôt intellectuellement moderniste et politiquement arrogante. Elle rentre rapidement en conflit avec le palais, les milieux zeitouniens une partie de l’aristocratie agraire et citadine, tous agglutinés autour du youssefisme, éliminé dans le sang. Les deux fondements du nouvel Etat seront comme le dit le sociologue Mohamed Kerrou "les armes et les réformes "10. La petite bourgeoisie s’allie avec la bureaucratie syndicale, elle ?même populiste et bureaucratique d’Etat. Forte de cette alliance, la petite bourgeoisie empêche la commercialisation privé de l’agriculture qu’elle, nationalise (en1963), liquide toute velléité d’oppositions en interdisant le parti communiste, traîne dans la boue les vieux destouriens, et mène des réformes d’en haut. Elle capitalise l’économie, mais par un style de pouvoir bureaucratique autoritaire. Celui ci se fonde le parti unique, le corporatisme des organisations nationales, d’abord monolithiques lors de la lutte de libération, puis satellisées dans la phase de mobilisation sociale, enfin, jouant un rôle de partenaire mineur, tenu en laisse depuis les années soixante dix. L’enjeu, en fait, est la neutralisation des forces sociales qui risquent d’être tentées par quelques formes de dissidence ou d’autonomie publique. Sinon on ne pourra expliquer la frénésie du parti et de ces organisations satellites à réunir d’une manière si ridicule une pléthore d’ adhérents, juste pour démobiliser et tétaniser les forces sociales rivales.
Dans les années 70 ?80, les premières fissures apparaissent : la petite bourgeoisie nationaliste, et populiste prend les, traits d’une bourgeoisie d’affaire, créée ou soutenue à bras ?le ?corps par l’administration. Ce qui a fait que la bourgeoisie tunisienne est demeurée pendant longtemps faible, dépendante de l’Etat et apolitique. Elle troque son potentiel libéral contre le droit de faire des affaires. Ces derniers temps, la bureaucratie d’Etat se lie de plus en plus à des milieux argentés, ou d’affaire, imprimant un caractère oligarchique inédit au pouvoir.
A l’origine donc de l’Etat autoritaire, l’alliance de classes en Tunisie, patronnée par une petite bourgeoisie patriotique et arrogante, à la fois au détriment de l’aristocratie terrienne, les élites libérales, et la bourgeoisie embryonnaire.
2 - Lecture culturelle : la culture politique autoritaire.
On peut reprocher à la première lecture une certaine rigidité, voire un dogmatisme qui force un réel, loin de correspondre au schème structurel de classes. L’explication en termes de culture politique, plus souple, met l’accent sur la culture autoritaire en Tunisie. je mettrai en valeur deux éléments : la culture politique autoritaire ; et la personnalité charismatique.
2. a. Autoritarisme et religion. La première tentation qui vient à l’esprit quand on veut expliquer l’autoritarisme par la culture est le rôle de la religion. La culture islamique, dit ?on, entretient la passivité, l’obéissance, la docilité, le communautarisme si bien que le dictateur d’aujourd’hui ne fait reproduire le calife ou le sultan d’hier. Je crois que cette explication a un pouvoir explicatif limité parce qu’elle essentialiste et non historique : elle méconnaît le capital de révolte dans l’islam médiéval y compris au Maghreb et ignore les mutations modernes. Il faudra donc l’écarter.
2. b. Les deux islams. L’histoire de la religion au Maghreb raconte une autre histoire. Pour aller vite, Ernest Gellner en a fait la théorie sociologique. Il y a, dit ?il deux islams : le premier est officiel, quiétiste, savant, urbain, unitaire, sans médiation et puritain ; le second non officiel, populaire, révolté, tribal, maraboutique, extatique et passant par la médiation des saints. En somme, l’opposition entre cité et arrière pays, Mahzen ?Bled Siba. Ces deux islams ont coexisté au moyen âge d’une manière pacifique ou dans la tension, si bien que périodiquement, dit ?il, un mouvement puritain réformiste se lève pour corriger et réformer la société dans son ensemble". Or, dans les Temps Modernes, le haut islam prévaut à travers le réformisme musulman du XIXe siècle, un mouvement intellectuel urbain l2. Et une fois les Etats ?nations se sont constitués, ils ont étendu leur contrôle politique et administratif à l’ensemble du territoire, de sorte que le premier islam avait fini par prévaloir en intégrant l’arrière pays dans l’urbanité. Et cet islam des patries est "moderne", mais hostile à la sécularisation 13. Cette analyse est peut ?être bonne, mais n’explique pas l’autoritarisme. Elle porte plutôt sur les valeurs de l’islam, sans plus, dans une optique qui veut montrer que l’islam est compatible avec la modernité.
2. c. Naissance de l’autoritarisme moderne. Toujours d’un point de vue historique, au XIXe siècle apparaît une nouvelle figure, à peine esquissée au Moyen Age : le despote comme pouvoir absolu d’un seul contraire à la liberté des Modernes. je dis figure nouvelle car à l’âge classique, jamais la liberté, l’égalité et le droit formel n’ont constitué la base à partir de laquelle on juge les régimes politiques. Certes, la philosophie arabe a bien intégré la tyrannie telle qu’elle a été d’écrite par les Grecs que Farabi appelle "la cité de la puissance" (madinat al ?taghalub) et Averroès, plus fidèle à Platon, simplement la tyrannie (al ?qahr) dont les méfaits, dit ?il, sont "sûrement évidents par la perception des sens" et d’ajouter, "dans notre époque"14. Mais dans l’ensemble, Farabi et Ibn Rochd demeurèrent amarrés au savoir classique qui opposait au tyran, toujours le pouvoir d’un seul, mais du philosophe ! Dans les Temps Modernes, le pouvoir d’un seul est désormais assimilé a un pouvoir d’un seul, sans loi supérieure. Ibn Dhiaf était tout à fait représentatif de cette mutation intellectuelle qui nous familiarise avec la critique du despotisme telle qu’elle a été faite par les Modernes. Il classait les pouvoirs en trois : le pouvoir absolu, le pouvoir républicain et le pouvoir limité par le droit, les deux derniers étant inédits. Et sa critique du pouvoir absolu, dans le premier volume de sa Chronique des Rois de Tunis, demeure exemplaire.
2. d. Cet héritage lui survivra dans le mouvement national ayant proclamé haut et fort la nécessité d’un destour. L’idée de destour était peut ?être claire, mais elle a été articulée à l’idée d’indépendance nationale si bien qu’on ne sait pas à la fin si on luttait pour l’une ou l’autre ? L’histoire récente, ayant largement démontré que. l’idée nationale l’a emporté sur l’idée de constitution. Ce n’était pas une fatalité non plus, car on pouvait bien concilier le constitutionnalisme et le nationalisme à travers ce que Habermas appelle "le patriotisme constitutionnel" (l’allégeance à la constitution comme condition de l’appartenance à la patrie). En fait, en triomphant, l’idée constitutionnelle s’est dissoute dans la "nation ethnique" définie par les éléments d’arabité et d’ islamité et dont nous avons de nombreux signes : l’article premier de la constitution, le code de nationalité qui avait interdit la double nationalité obligeant les non musulmans à quitter massivement le pays, le mariage de la musulmane avec le non musulman, les conditions d’accès à Ia magistrature suprême... jusqu’à ce jour, on est plus fier d’être tunisien, arabe, musulman, voire de tel ou tel patelin que citoyen dans un Etat libre !
2. e. Sur ce fond culturel et dans la foulée du nationalisme naît une deuxième figure, elle aussi, inédite : le chef charismatique, le zaïm, Bourguiba. J’en viens donc au deuxième élément fort de l’explication culturelle. A la différence du tyran Grec, le zaïm ne provient pas d’une démocratie dégénérée, mais du ventre ferme du nationalisme. Et par contraste au calife ou au sultan, il ne tire pas sa légitimité de la religion, de la tribu ou de la dynastie, mais de son héroïsme. Bourguiba, bien qu’il soit républicain, formé à l’école du droit constitutionnel, s’est vu dépositaire d’une mission plus grande que celle de participer à l’élaboration d’une constitution dont il serait banalement le dépositaire. Gageons même que si les nationalistes avaient à choisir entre Bourguiba, le conducteur de leurs âmes, et l’esprit universel de la constitution, ils l’auraient sûrement plébiscité, lui, nouveau roi de Tunis. D’ailleurs, à la lumière des compétences qu’ils lui ont accordées, ils l’ont presque fait. Bourguiba a donc triomphé de la constitution. Et de tous : car pour emprunter une belle métaphore à Mohamed Kerrou, on est passé de la gloire collective à la gloire personnelle, du temps machiévélien fondé sur l’équilibre entre les nobles et le peuple, au temps khaldûnien, celui de l’extériorité de l’Etat par rapport à la société et de la passion individuelle pour la "riàssa" (la chefferie). En somme, c’est comme si on était entré à reculons dans l’histoire : du temps. machiévélien, un temps moderne qui ouvre "un monde qui s’élabore" au temps khaldunien, un temps médiéval qui ferme " un monde qui se clôt "15
Si tel est le cas, le problème du chef charismatique est le mode de passation des pouvoirs. Sur ce point, Weber est incontournable.
2. f. Du patrimonialisme au neo ?patrimonialisme. En premier lieu, Weber qui a défini le pouvoir islamique à l’âge classique comme un pouvoir patrimonial sultanique : une autorité personnelle arbitraire exercée sur les sujets, "de la même façon que n’importe quel objet susceptible de possession ", s’appuient sur un ordre militaire et une administration personnelle et la distribution des faveurs l6. Dans les Temps Modernes, ce pouvoir devient néopatrimonial. Ses caractères sont les suivants : le pouvoir personnalisé, la proximité physique d’un cercle privé ; l’influence informelle en dehors des pouvoirs publics, la relation verticale entre le chef d’Etat donneur d’ordres et les subalternes, simples exécutants ; la relation horizontale conflictuelle entre les subalternes, des ministres aux simples commis de l’administration ; la relation de loyauté conditionnelle entre patrons et clients qui transforme Etat en un marché public du clientélisme ; enfin la prouesse du chef, l’épopée épique de la libération nationale ou symbolique (libérateur du pays ou père de la nation ... ). Autrement dit, le politique est taillé sur la mesure du militaire et non l’inverse ; le public reproduit la relation privée du propriétaire à son bien ; et la relation domestique du chef de famille se prolonge dans la sphère de l’Etat.
2. g. La succession. En deuxième lieu, la direction charismatique pose le problème de la succession ou ce que Weber appelle le passage de la domination charismatique, nécessairement transitoire, à l’administration routinière. Comment faire en sorte que la succession ait lieu quand le chef disparaît ? Ce problème, on le sait, a empoisonné la vie politique en Tunisie. Théoriquement, il y a plusieurs solutions, dit Weber. On aurait pu, par exemple, penser à un Etat major collégial, une nouvelle dynastie, un nouveau chef charismatique, et pourquoi pas des élections libres ! Celle qu’onchoisit, la succession automatique du premier ministre, a le défaut sur lequel Spinoza et Montesqùieu se sont déjà prononcés. Le premier avait dit que "dans un régime où ?toute la puissance a été donnée à un seul, rien n’est plus facile que de le faire passer ensuite du premier individu à un autre"17. Et le second avait parlé du despotisme comme le pouvoir d’un seul et le délègue à un seul " abusivement choisi dans la famille et passe tout entier à celui à qui il est délégué "18. La succession a eu finalement lieu sur un champ de ruine. Bourguiba voulait disposer de nous, même mort. Paraphrasant Hegel, je dirai que tel César, Bourguiba, tôt ou tard, devait succomber "sous les coups de ceux qui étaient entrain de devenir ses ennemis. Ceux ?ci avaient pour eux la forme de la constitution et la force des apparences juridiques "19. L’ironie de l’histoire nargue ainsi le narcissisme de l’individu historique, de son vivant. L’histoire a aussi son calvaire : le dispositif a survécu à son créateur, et Mr Hyde au docteur Jekyll ! Il suffirait de penser un moment à ce travers, depuis les youssefistes, qui consiste toujours à préférer la solution des conflits politiques par la contrainte physique plutôt que le droit, la confrontation plutôt que le compromis. Il faudra voir aussi comment l’Etat nous traite : les gens de peu sont écrasés (la Tunisie n’est, pas une démocratie) les hommes d’honneur humilié (la Tunisie n’est pas une aristocratie) et les riches dépossédés (la Tunisie n’est pas une oligarchie).
Conclusion.
Alors autoritarisme ou constitution ? Entre les deux, la voie est étroite.
Première solution : quand on ne peut que souffrir de l’autoritarisme, il faudra espérer seulement que le despote soit juste, éclairé et bienveillant. La tradition est avérée. Le livre de Xénophon, disciple de Platon, qui met en scène un dialogue entre le poète Simonide et le tyran Hiéron nous fournit un excellent exemple, mais sous un mode renversé : c’est le poète étranger qui loue le tyran " tandisque Hiéron, le tyran, déplore sa propre condition, "la plus misérable car on ne peut même pas s’en défaire" 20. La tradition est passée dans la littérature arabe du genre miroir de princes. On a, par exemple, un dialogue similaire dans AI-Asad. wa al ?ghawas, un récit anonyme du Ile siècle, entre le roi et l’intellectuel où le roi se montre plus serein et plus sage que le scribe rusé et, pervers. Et d’une mànière générale, la tradition islamique loue la justice. je vous cite cê fragment du livre d’ibn al ?Haddad, un auteur du 13e siècle, Al jawhar al ?nafts fi siyasat al ?raîs :
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Deuxième solution : la constitution, mais laquelle ? Car on est en droit de se demander : que reste ?t ?il de la constitution quarante ans après ? Rien ou presque. Sauf pour les scrupuleux "’néo ?fuqaha" qui traitent le texte avec l’esprit dévot des anciens fuqaha pour le Coran. Contre le choix, du petit, prenons le large ! Il faudra alors un jour penser réunir les Etats ?généraux de la République, élaborer en somme une nouvelle constitution, une idée évoquée déjà par Hichem Moussa, plus que jamais actuelle. En fait, c’était l’idée de Jefferson ? dans une lettre à Samuel Kercheval, en 1816, il proposait de réunir tous les dix ?neuf ou vingt ans une constituante car aucune génération ne peut disposer de celle qui suit. Et dans une autre lettre à James Madison, le 6 septembre 1789, il disait que "la terre appartient en usufruit aux vivants et que les morts n’ont ni droit ni pouvoir sur elle" ? J’ajoute, même les morts ?vivants ! Hannah Arendt, mon maître d’entre autres, a remarqué la perplexité d’un penseur politique, Jefferson, qui aspire, paradoxalement, à instituer par la révolution un gouvernement constitutionnel, par principe anti ?révolutionnaire. De cette perplexité, nous sommes quelques uns à nous proclamer encore !
Hamadi Rdissi
Professeur à la Faculté de Droit et de Sciences Politiques de Tunis