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Derniers messages des forums


Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



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14 janvier 2011

Des milliers de Tunisiens exigent le départ de Ben Ali
par Rédaction de reveiltunisien.org
Source Le Monde LEMONDE.FR avec AFP et (...)

14 janvier 2011

Génération Ben Ali
par Rédaction de reveiltunisien.org
Liberté et Equité : Tunis, le 13 janvier 29 (...)

14 janvier 2011

Tunisie, Hamma Hammami enlevé par les flics de Ben Ali
par Rédaction de reveiltunisien.org
Révolte / mercredi 12 janvier par Nicolas Beau (...)

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Vivre sous la dictature
A bâtons rompus avec deux Rdaïfis
« Rien, sauf la souffrance »
par Luiza Toscane
7 février 2009

Un an après le début du soulèvement de la région de Gafsa en Tunisie, s’est tenu le procès en appel de 38 syndicalistes et militants, considérés comme les meneurs du mouvement. La justice a confirmé le 4 février la culpabilité des accusés, en réduisant toutefois certaines peines prononcées le 11 décembre en première instance. Ce procès fait suite à des dizaines d’autres où des centaines de jeunes ont été déférés, la majorité en état d’arrestation, et certains en fuite. La région de Rédeyef, foyer d’émigration depuis quatre décennies, a vu une nouvelle hémorragie de sa jeunesse à l’occasion de cette vague de répression. La région nantaise leur a « ouvert » ses portes.

Rencontre avec deux Rdaïfis en exil forcé.

Un an après le début du soulèvement de la région de Gafsa en Tunisie, s’est tenu le procès en appel de 38 syndicalistes et militants, considérés comme les meneurs du mouvement. La justice a confirmé le 4 février la culpabilité des accusés, en réduisant toutefois certaines peines prononcées le 11 décembre en première instance. Ce procès fait suite à des dizaines d’autres où des centaines de jeunes ont été déférés, la majorité en état d’arrestation, et certains en fuite. La région de Rédeyef, foyer d’émigration depuis quatre décennies, a vu une nouvelle hémorragie de sa jeunesse à l’occasion de cette vague de répression. La région nantaise leur a « ouvert » ses portes.

Rencontre avec deux Rdaïfis en exil forcé.

* H. Abdallah Halimi, vous êtes originaire de Redeyef ?

H. Abdallah Oui. J’ai deux frères en prison actuellement à cause des événements à Redeyef depuis un an et un mois ; ils sont dans des conditions défavorables et difficiles.

* Et vous, Mohammed ?

Mohammed : Je suis de Redeyef aussi. J’ai des cousins en prison. Quand j’étais étudiant, j’avais déjà des problèmes avec le pouvoir tunisien. J’ai été mis en prison.

* H. Abdallah, vos deux frères en prison, qui sont-ils ?

H. Abdallah : Mon grand frère, c’est Tarek Halimi, un enseignant, un instituteur de Redeyef ; il est marié, il a trois enfants, deux filles et un petit bébé. Il a commencé à enseigner en 1981. Il fait partie du syndicat des enseignants de l’UGTT. Cela fait plusieurs mois qu’il a été arrêté. Ce n’est pas pour des raisons politiques. C’est à cause des manifestations, du mouvement social de Redeyef, qui a demandé l’emploi, la liberté de travailler dignement. Ils ont été attaqués par les forces de l’ordre, la police. Ils ont tous eu des problèmes physiques et psychiques, mes deux frères aussi. Cela fait plusieurs mois qu’il a été arrêté. Il a été à la police de lui-même car ils avaient arrêté sa femme. Mon frère Haroun, âgé de 28 ans environ, avait passé trois mois dans la montagne.

* Dans quelles circonstances ?

H. Abdallah : Je dois faire un petit retour en arrière : les manifestations ont commencé à Redeyef. A la fin de février-mars, il y a eu la répression, c’était très grave. Les forces de l’ordre ont provoqué les manifestants, les chômeurs qui demandent de l’emploi. C’est alors qu’ils sont passés à l’arrestation des meneurs. Puis, sous la pression, ils ont relâché des personnes. Les leaders. Puis la quatrième étape, c’était quinze jours de négociations entre les représentants du pouvoir tunisien et les syndicalistes. Toute la ville était bloquée par les forces de l’ordre : 20 000 policiers et les militaires, plus les chars.

* C’est dans ce contexte de répression que votre frère …

H. Abdallah : A cette étape là, -je n’ai jamais vu cela, une répression pareille depuis l’époque de la colonisation- les gens, ils savent comment le pouvoir réagit. Ils le savent par les événements du pain, où les incidents du match de foot de Gafsa. Les forces de l’ordre ont tiré des bombes lacrymogènes sur les manifestants. Puis cela a été le tour des balles réelles,-c’est la guerre ? C’est l’impasse du pouvoir qui dégage d’une façon dictatoriale et barbare. Les forces de l’ordre sont rentrées dans les maisons et saccagé tous les petits commerces. Il faisait très chaud. C’était l’été. Les forces de l’ordre étaient hystériques. Ils ont tué deux jeunes, le premier qui avait fait la grève de la faim, qui a manifesté dans un transformateur. Le deuxième, c’est Ben Jeddou, un jeune. Dans cette période presque 500 personnes ont été arrêtées en quatre jours.

* Pour en revenir à votre frère …

H. Abdallah : Les gens sont obligés de s’enfuir, pour eux, c’était la montagne. Mon frère Haroun n’est plus à l’abri chez nous, où les forces de l’ordre sont venus avec des effectifs incroyables. C’est l’horreur, pour ma mère qui a plus de soixante ans, ou la femme de mon frère. Il est resté plus de trois mois dans la montagne. Cela a marché grâce à la solidarité entre les citoyens et ceux qui étaient dans la montagne.

* Comment cela s’est-il terminé ?

H. Abdallah : Je me demande comment il a survécu. Ils sont obligés de descendre en ville en nuit en cachette pour avoir de quoi manger, car il n’y a rien dans les montagnes. La montagne n’est pas le bon abri. Ils se sont enfuis vers le désert où ils ont passé un mois et demi. Car il y avait des gens qui les avaient balancés, qui disaient qu’ils étaient dans les anciens tunnels de phosphate. Comme il n’en pouvait plus, Tarek a décidé de se présenter au poste de police.

* Et à la police, comment cela s’est passé ?

H. Abdallah : Le pouvoir tunisien ne connaît que la torture et les matraques, et des choses que personne ne peut raconter en public, tellement c’est la honte. Et puis, ils l’ont envoyé vers le gouvernorat de Gafsa, au commissariat. Les enquêteurs font ce qu’ils veulent, comme des prédateurs. C’est pour tout le monde, pas seulement pour Haroun.

* Et votre frère Tarek ?

H. Abdallah : Lui aussi a été dans le désert. Il s’est livré au commissariat.

* Et depuis qu’il est en prison ?

H. Abdallah : Ils subissent des insultes, des agressions. Même les visites, ma famille ne peut leur rendre visite directement. C’est derrière les vitres. Mon grand frère, eh bien, son petit bébé ne le reconnaît pas derrière les vitres : il pleure.

C’est dramatique, pour sa femme aussi. Pour les prisonniers politiques en Tunisie, pour les prisonniers d’opinion, c’est pire que pour les droits communs. Il ne reçoit pas de lettres, il ne peut pas en écrire. C’est valable pour mes deux frères. On ne pouvait pas s’exprimer dehors, comment voulez-vous qu’on s’exprime en prison ?

Les condamnations le 11 décembre : on les ont accusés de choses graves : « organisation armée », « renversement du régime ». C’est honteux, c’est n’importe quoi, presque comique, on a affaire à un mouvement social qui manifeste, il s’agit juste de s’exprimer. On nous dit que c’est l’ « Etat des droits de l’homme » or il s’est agi d’une réaction dictatoriale. Mon grand frère Tarek a pris 10 ans et mon petit frère, 6 ans, en présence d’une délégation internationale, syndicale et judiciaire, des représentants des Etats-Unis, de la France. La délégation française a été dans ma famille, a discuté avec toute ma famille. Toute ma famille est maintenant sous surveillance, y compris les voisins, qui ne peuvent leur rendre visite, ni leur parler. Ils sont toujours sous surveillance. Quand ils vont rendre visite à mes frères, c’est l’état de siège. C’est catastrophique.

Il me faudrait des mois pour que j’arrive à exprimer tout ce que j’ai vécu, dire la vérité, ce qu’on a vécu ici en France, nos contacts téléphoniques avec nos familles. Les jeunes de Redeyef qui sont venus ici nous ont raconté des histoires incroyables, honteuses, tragiques. C’est la dictature.

Parmi ces prisonniers il y en a un qui s’appelle Abid Ben Messaoud Khlifi, un prof de littérature arabe. Il a déjà écrit un livre en prison. On n’arrive pas à avoir ce livre. Un jour, j’espère que ce livre sera publié. C’est son droit de s’exprimer, d’être libre.

* Mohammed, vous avez-vous aussi de la famille en prison ?

Mohammed : J’ai de la famille, mes cousins, des amis. Ils sont de Redeyef. Ils ont été arrêtés pendant les manifestations. Ils ont été condamnés à des peines de plusieurs années, comme mon cousin Ridha Ezdini (6 ans), Ghanem Chraïti (6 ans).

Il était avec son père en prison, Boujemaa Chraïti, tout du moins au début. Il est à la prison de Gafsa, il ont été frappés, torturés. Enormément. On les a brûlés avec du feu. On les a empêchés de voir un médecin. Boujemaa et Ghanem ont les lésions corporelles. Ghanem ne peut voir un médecin.

* Ghanem a droit de recevoir des visites ?

Mohammed :Moi, je n’ai pas le droit aux visites au début. Puis, je l’ai vu à la prison de Gafsa. Son moral, c’est celui d’une personne en prison, torturée, mais qui a des convictions, des droits, qui résiste en prison. La visite, une fois par semaine, ne dure même pas sept minutes et en plus c’est par téléphone. On ne s’entend pas. Un gardien est là qui écoute puis te coupe la parole et sort les familles de force.

* Vous m’aviez dit avoir été réprimé en Tunisie ?

Mohammed :J’étais étudiant syndiqué à l’UGTT. Ils m’ont arrêté à deux reprises. A la police on te bat. J’ai été jugé. Je me rappelle que ma famille n’a pas été autorisée à entrer au tribunal alors que le procès est public. J’ai eu une peine avec sursis. La première fois que j’ai été arrêté, j’étais lycéen. Nous avions fait une manifestation pour la Palestine en 2002. La manifestation a eu lieu à Redeyef. Depuis on m’a fait sortir de Redeyef. J’ai passé trois ans en fac, on ne m’a pas laissé passer les examens, alors je suis parti.

* Votre famille continue d’être surveillée ?

Mohammed : Elle est harcelée. Ils ont investi la maison. La surveillance ne cesse pas. On les a interrogés sur moi.

* Et maintenant que vous êtes en France pensez-vous envisageable de rentrer ?

H. Abdallah : Dans de telles circonstances, je ne peux plus rentrer. La France n’est pas un paradis, je suis un sans papier ici, j’ai toujours peur de la police.

* Vous attendez une amélioration de la situation en Tunisie ?

Mohammed : Oui, j’attends. C’est possible. Il faudra beaucoup de luttes, que les gens croient en leurs luttes. L’UGTT n’a plus de crédibilité. Amari Elabassi, secrétaire général de l’Union régionale de Gafsa de l’UGTT, est aussi un propriétaire de sociétés.

H. Abdallah : Amar Elabassi, c’est lui qu’il faudrait juger et condamner. Il a une société de nettoyage qui est liée à la société de phosphates de Gafsa. Il a plus de 700 ouvriers qui travaillent et en même temps il est à l’UGTT. Cela ne se trouve pas dans tous les pays, cette situation ! Pendant la révolution de Redeyef, il a dû régler la situation de ses ouvriers, pour les faire taire. Le recrutement des jeunes à la société de Gafsa s’est faite dans des conditions illégales, de corruption, pour avoir un poste. Normalement, ce doivent être des jeunes ouvriers qui auraient dû être recrutés, pas des gens qui ont de l’argent pour corrompre.

* Nous n’avez pas de papiers en France, vous pourriez demander l’asile politique ?

H. Abdallah : Ici à Nantes, le maire et le Préfet sont au courant qu’il y a ici plus de 200 clandestins qui sont originaires de Redeyef qui sont arrivés récemment, qui ont rejoint des émigrés anciens.

Mohammed : Cela fait trois mois que je suis en France, je n’ai pas de papiers. En Tunisie, personne ne peut plus rentrer. Je n’ai pas de perspectives, quand on n’a pas de papiers, on n’a pas de perspectives.

* En France, une personne persécutée a le droit de demander l’asile et ce ne sont ni le maire, ni le Préfet qui se chargent de leur demande ; H. Abdallah : Nous sommes surveillés. On a déjà deux ou trois jeunes qui ont été expulsés à Redeyef, alors tout le monde se cache. On vit d’une façon inhumaine, sous les ponts. Et des originaires de Redeyef, ils en ont arrêté plus de vingt ces deux derniers mois. Monsieur Hafnaoui Chraïti a eu le droit d’asile, comment ? Le préfet, pour se sortir de cette situation critique, -il y avait des rassemblements devant la Préfecture-, lui a donné le droit de demander l’asile alors que les délais étaient dépassés…

* Mais ce qui s’est passé avec Hafnaoui Chraïti ne vous encourage pas à le faire ?

H. Abdallah : Mais c’est un autre risque : s’il y a renvoi vers la Tunisie, c’est l’emprisonnement, c’est l’horreur. Moi, c’est hors de question de rentrer. Le suicide, c’est une mort plus digne. Je n’ai plus confiance, même dans le droit d’asile. Derrière moi, j’ai toute une famille, ma mère, les enfants de mon frère prisonnier, qui attend tout de moi. C’est une grande responsabilité. Je dois rester ici. Tant que Ben Ali est le président. Ici, je peux participer à la société civile, on trouve des gens qui nous écoutent, des associations. Une délégation a été à Redeyef, avec des personnalités, comme Madame de Oliveira, Monseigneur Gaillot. C’est quelque chose qu’on ne trouve pas en Tunisie. Récemment la radio Kalima a été bouclée. Toute la Tunisie est en état de siège. Heureusement, notre symbole de Redeyef fait peur au pouvoir. Cela nous donne de l’espoir. On doit toujours défendre nos droits. Dire non à ce pouvoir, c’est fondamental pour nous. « les droits de l’homme« , « le dialogue avec les jeunes » c’est du mensonge. On ne sent pas qu’on est un pays indépendant. J’aime mon pays, parce que c’est le mien, et pas celui du président et de sa mafia, qui a saccagé la fortune de mon pays.

Mohammed : En Tunisie, nous n’avons pas de droits, rien, pas de justice, ni de démocratie, et en France, non plus, pas de papiers. Rien, sauf la souffrance. On n’a plus l’impression d’être des êtres humains.

Propos recueillis par Luiza Toscane le 7 février 2009



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