Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
La cithare de l’aube (Introduction à une poétique-politique)
« Il n’y a pas plus fieffé que de dire que la révolte ne mène à rien, elle a sa justification en elle-même,
elle est l’étincelle dans le vent, l’étincelle qui cherche la poudrière. » (A. Breton)
1. Le mythe et la réalité
« Celui qui impose son récit hérite de la terre du récit. » (M. Darwich)
§ Procné et Philomèle [1]
Il y a bien longtemps, à Athènes, le légendaire roi Pandion est férocement attaqué par des hordes barbares. Devant impérativement repoussé leur offensive, il demande le secours de Térée, roi de Thrace. Celui-ci lui vient en aide et les deux rois sortent vainqueurs ayant alliés leurs forces. Pour avoir secourut la cité attique, Térée obtient de Pandion en récompense de sa loyauté et pour sceller leur union, la fille aînée de ce dernier : Procné, qui se voit ainsi séparée de sa sœur cadette chérie : Philomèle (« qui aime le chant »).
Le mariage de Térée et Procné a pour fruit un fils : Itys. Mais Procné est inconsolable et s’ennuie de sa sœur. Elle demande à Térée d’aller la chercher au prés d’elle. Sous l’insistance de sa femme, Térée part à Athènes.
Arrivé, à la vue de Philomèle « Térée s’est enflammée comme la paille jaunie sous laquelle on met le feu, comme les feuilles et les herbes qu’on brûle sur un tas de foin… dans son impétuosité, il ne songe qu’à corrompre la surveillance des compagnes de la jeune fille, la fidélité de sa nourrice, à la tenter elle-même par des présents somptueux et à dépenser pour elle toutes les richesses de son royaume, ou bien à l’enlever et à la garder ensuite au prix d’une guerre terrible… » Devant le refus poli de Pandion de laisser Philomèle s’éloigner de lui, elle « s’associe aux désirs de Térée… elle demande à aller voir sa sœur au nom de son salut, et c’est contre son salut qu’elle travaille elle-même ». Quand Pandion cède enfin, « l’infortunée regarde comme un succès pour les deux sœurs ce qui doit les perdre toutes deux… » Ainsi, Térée s’empare de Philomèle et l’emmène à sa perte.
A l’approche de Thrace, il l’isole dans une cabane perdue au milieu de la forêt et lui déclare sa flamme farouche et son désir impératif. Philomèle, insensible à ses déclarations et fidèle à sa sœur et son honneur, refuse catégoriquement d’accorder ses vœux à ceux de Térée et de se donner à lui. Furieux, Térée la dépucèle de force. Le forfait assouvit, Philomèle menace son violeur : « Je dévoilerais ta conduite, j’irais devant le peuple, si tu me retiens prisonnière dans ces forêts, je les remplirais de mes plaintes et j’attendrirais les rochers confidents de mes malheurs. Ma voix sera entendue du ciel et des dieux, s’il en est qui l’habitent… » Loin de se laisser intimider, Térée enchaîne Philomèle à un arbre, « lui saisit la langue avec des pinces et la coupe avec son épée barbare, la racine de la langue s’agite au fond de la bouche, la langue elle-même tombe et toute frémissante murmure encore sur la terre noire de sang… Même après ce nouvel attentat, Térée assouvit ses désirs à plusieurs reprises sur le corps qu’il avait torturé… » Puis il l’abandonne enchaînée.
De retour dans son palais, il ment à sa femme lui disant que Philomèle est morte dans un accident durant le voyage. Procné, fait construire un cénotaphe en mémoire de sa sœur sur lequel elle passe ses jours et ses nuits à la pleurer.
§ Les tunisiens et la Tunisie
Les tunisiens sont Procné, la sœur aimante et trompée ; la Tunisie est Philomèle à l’honneur bafouée et à la langue coupée. Pandion est Bourguiba vieillissant, vulnérable et facilement manipulable ; le général ben ali est le mesquin et lâche despote, déloyale et perfide.
Au cours des années 70 et jusqu’à la fin des années 80, la politique du président de la république tunisienne est en pleine déchéance et celui qui la fait en pleine décadence intellectuelle et physique. Le coup d’état du général ben ali ravit les tunisiens mais pas la Tunisie car il était porteur de l’espoir de la démocratie et de la prospérité. La Tunisie, elle, est enlevée un peu plus tard à la faveur de la fronde anti-islamiste qui deviendra très vite la baïonnette de toute velléité contestataire. La Tunisie sera violée quand le vol de ses richesses et les fruits du labeur de son peuple sera organisé par le général ben ali, sa famille et ses proches. La langue de la Tunisie, qui est celle de sa liberté d’esprit et de ses esprits libres, sera dés lors coupée. Le contrôle absolu de tous les médias et tous les outils de communications et la diffusion de la propagande étatique est le mensonge destiné à résigner le peuple et le faire accepter son triste sort d’esclave sans droits, sans ressources, sans dignité. Son état de chien, de perpétuel déraciné devant la tombe vide de sa patrie.
La réalité de la Tunisie est bien celle de Philomèle : enchaînée, violée, torturée, la langue putréfiée gisant devant elle.
§ La fin du mythe
Dans la cabane en pleine forêt, une araignée tisse sa toile prés de Philomèle qui avec sa bouche béante, utilise ces fils pour tisser l’histoire du crime commis par Térée et le fait porter en catimini à Procné encore endeuillée par un voyageur de passage. Celle-ci, effarée, profite d’une célébration rituelle accomplit par les femmes au dieu Dionysos dans la forêt, pour délivrer Philomèle, l’emmener secrètement au palais et lui promettre vengeance. Après un moment d’hésitation, Procnée tue son propre fils Itys, Philomèle le décapite et les deux sœurs le dépècent, le cuisent au charbon et à la broche et le servent à dîner à Térée, qui, « assis sur son trône, consomme ce repas et engloutit sa propre chair dans ses entrailles… Philomèle bondie en avant et lance la tête sanglante d’Itys à la figure de son père qui repousse la table avec un grand cri… » Les deux sœurs s’échappent et le tyran jure de les retrouver. Procné se métamorphose en rossignol, Philomèle en hirondelle, Térée en huppe ou épervier ou aigrette (selon les versions). [2]
2. La parole édifiante
« Dire ce qui passe par la tête est la meilleure politique contre un état-policier. » (A. Ginsberg)
§ Le silence
Dans la lignée des esthétiques quelque peu nihilistes des avant-gardes artistiques après la seconde guerre mondiale, la (non-)représentation de la poétique du vide (chez Beckett notamment), passe entre autre par le placement du langage au centre d’inertie de son objet, à savoir le vide. Comme tout langage, celui d’ « En attendant Godot » par exemple, est signifiant, sauf que dans le cas du théâtre dit « de l’absurde » il signifie son absence de sens. C’est un langage « inertique », placé au centre d’un sujet qui avance, qui se déplace, qui dit son inexistence et par là même existe.
Dans le cas de la rhétorique nazifiante des communicants présidentiels et gouvernementaux, le signifié est absent, cette rhétorique est son signe de non-sens. Le langage officiel fascisant est inepte et inerte et non inertique. Il serait erronée de dire que la propagande stalinienne n’est dans ce cas nullement dangereuse car l’H/histoire est une page blanche, le matraquage des médias écrit la petite et celui des matraques elles-mêmes nous fait accepter la fatalité de la grande ; car un mensonge asséné devient vérité ; car il n’y a pas plus dangereux pour un pays et sa société qu’un pouvoir sans contre-pouvoir. Quand le mensonge parle et la vérité se tait et quand le non-sens s’exprime alors que le sens est tu, la surdité menace de contaminer le peuple. « La désintégration du langage ne peut conduire qu’à un silence de l’écriture. » [3] Si Térée avait prohibé à Procné de pleurer Philomèle, l’aînée des deux sœurs se serait éteinte de chagrin avant que sa cadette ne lui fasse parvenir son message. Alors pour ressusciter la Tunisie, commençons par tout simplement la pleurer, en ne perdant pas de nos esprits que les larmes sont salées comme l’eau de la mer qui est la matrice de la vie ; commençons par édifier un cénotaphe dans lequel nous n’enterrerons pas notre pays mais pour nous souvenir qu’il n’est pas encore mort, qu’il est en agonie. Ce cénotaphe est la Parole.
Selon le « Robert », l’« Ankylostome » est un : « Nématode parasite de l’intestin grêle, provoquant une anémie pernicieuse dites ankylostomiase. » Le « Larousse » ajoute à cette définition la précision suivante : « Fréquent dans les pays chauds ». Il ne serait pas inintéressant d’ajouter que ce mot est apparut en 1881 et si son sens décrit de manière imagée mais assez fidèlement un certain état de la Tunisie depuis la colonisation française, l’étymologie du mot me paraît être une métaphore appropriée de la situation actuelle du pays, je vous la donne : ankylostome est issu du grec « agkulos » qui signifie « recourbé, crochu » et « stoma » qui veut dire « bouche ». Une bouche déformée, rendue muette, dont on a coupé la langue. L’anémie dont il est question ici est celle des paroles. Car en Tunisie, l’état émasculé émascule à son tour les hommes et effémine les femmes. Les êtres sont néants et les cris ne s’entendent pas depuis les salles de tortures insonorisées. Pour Barthes, le silence est tout simplement synonyme de mort [4]. La mort aurait sans aucun doute été le sort de Philomèle si elle n’avait pas eu l’illumination de la parole muette qui alla la libérer, la venger et la réincarner, qui alla édifier le Mythe.
Ainsi, mise à part la lecture silencieuse, il y a l’écriture silencieuse de l’esprit qui accroche à la vie en cas de désespoir…
§ La parole
Dans un entretien accordé à Thierry Renard publié dans « La main et le couteau » [5], le poète Serge Pey dit que « Le mythe de Philomèle est celui de la poésie… il est la métaphore même du poème et illustre son drame originel… Philomèle pose le problème de la situation de la poésie avec sa face écrite et sa face orale. Celle qui ne chante plus élabore un texte (un tissu avec sa langue) qui raconte son histoire… Le texte sort de la bouche vide et remplace ainsi la langue. Il s’évade comme une nouvelle langue infinie de la bouche. » Ainsi, la poésie et la Tunisie sont entrelacées dans le personnage de Philomèle. Est-ce un hasard ? Personnellement, je ne le crois pas, je crois plutôt que c’est, non pas un signe qu’on devrait interpréter, mais un signal qui nous dit de commencer par le commencement : « l’appropriation de nos histoires » et « la nationalisation (populaire) de notre histoire » par la Parole, premières étapes vers l’auto-gouvernance. Le langage contre la béance.
Il nous faut retrouver la sacralité athée vis-à-vis de la Parole, comme c’était le cas pendant la jâhiliyyah, quand Mâjnoun était à jamais condamné à chanter Layla sans l’avoir à cause du fait qu’il a osé dire qu’il l’aimait, quand la première chose que l’on faisait après une victoire sur une tribut ennemie était de bâillonner son poète. Car alors le verbe poétique pouvait déclencher la ferveur populaire. C’est d’ailleurs ce qu’a fait la dictature, mais si elle a réussit pour l’heure à nous priver de notre patrie, il est primordial et vital qu’elle ne réussisses jamais à nous faire enlever l’amour que nous lui portons. Comme Mâjnoun dans le désert en train d’écrire un poème sur le sable, soyons conscient que même si un vent se lève pour effacer l’écriture, l’important est que même pour cet instant unique de la création, l’écriture a existé avec ce qu’elle a nommé. La première chose que dieu ait apprise à Adam n’était-elle pas à nommer les choses ?
La chance d’être né sous une dictature, c’est l’Utopie qui lui est inhérente : l’Utopie du langage qui construit son Histoire en les fondations de son avenir, l’Utopie de la révolution, de la liberté. La dictature enfante l’Utopie et la démocratie bourgeoise-occidentale l’assassine au printemps de sa vie. La chance d’être né en Tunisie est que si on la libère maintenant, on pourrait encore en faire ce que l’on décidera, la façonner à notre image, en faire par exemple une démocratie à notre image qui ne tue pas l’Utopie mais la créée dans le ventre de chacun de nous, en faire notre enfant dont on n’accouchera jamais. La chance que nous avons est qu’à défaut de contre-pouvoir, nous pouvons édifier une contre-parole idiosyncrasique : notre empreinte sur la main de l’Histoire qui nous dira aux philologues de demain. Car l’Histoire pour nous n’est pas finie, elle n’est pas encore commencée.
Serge Pey dit aussi que « La poésie écrite est une langue coupée… Le désir de la poésie est le retour de ce tissu d’éloquence comme une langue qu’on réintroduit dans la bouche afin que la poésie retrouve son unité. » Car bien entendu, bien que se suffisant à elle-même, l’écriture, en particulier poétique, ne prend sa forme définitive qu’avec le paradoxe de l’abstrait de la voix. La Parole se conçoit écrite et s’édifie dite. Le premier pas vers la liberté est celui de la langue sur le palais quand elle dit « LI », le deuxième est celui de la lèvre supérieure sur la lèvre inférieure quand elles disent « BER » et le troisième est celui de la langue contre les dents quand elle fait éclater le « Té » sur le champ de bataille.
« Contre le silence et le vacarme, j’invente la Parole, liberté qui s’invente elle-même et m’invente, chaque jour. » [6]
§ L’action
« L’homme dionysiaque et Hamlet ont jeté un vrai regard au fond de l’essence des choses et ils n’ont plus désormais que dégoût pour l’action. La connaissance la tue parce que l’action exige qu’on se voile dans l’illusion… C’est ici que survient l’art, lui seul est à même de plier ce dégoût pour l’horreur et l’absurdité de l’existence. » [7] Oui Friedrich mais l’art est action. Tout au moins l’art véritable aujourd’hui se doit d’être action, et sa réception se doit d’être réaction.
Il est symptomatique de la mort de l’art en Tunisie qu’il ne s’est pas encore ouvert aux formes de créations subversives nées tout au long du vingtième siècle : la performance, le cinéma expérimental, la musique électroacoustique, l’installation, la poésie d’action (justement !), etc., il est grand temps que nos artistes arrêtent de tourner autour du pot et rejoignent radicalement la lutte contre la dictature. De tous temps les artistes se sont confrontés aux pouvoirs politiques (dont certains dictatoriaux), de Soljenitsyne à Ferré en passant par les actionnistes viennois et les exemples sont nombreux d’arrestations, d’assassinats, d’emprisonnement, toujours vécues avec abnégation, foi en l’art et pleine conscience du rôle social de l’artiste au sein d’une communauté en difficulté.
Dans un contexte comme celui de la Tunisie, il est urgent que les cinéastes arrêtent de nous prendre pour des imbéciles en déclarant qu’ils font des films engagés politiquement rien que parce qu’ils racontent une histoire d’amour entre une directrice de banque et un fleuriste par exemple [8]. Il est urgent qu’ils arrêtent de se compromettre dans la complaisance vis-à-vis du régime tunisien en se procurant de petites caméras numériques et tourner clandestinement de véritables sujets politiquement engagés et radicalement dénonciateurs à la manière de certains cinéastes chinois par exemple. Que les photographes en fassent autant en mettant en ligne leurs clichés : le monde à besoin de voir pour croire aux drames. Il est grand temps que nos écrivains et poètes distribuent sous le manteau leurs œuvres censurées. Il est urgent que nos dramaturges sortent des salles de théâtres pour investir les rues à la manière du Living Theatre. En vue de la participation à la popularisation de l’impérativité de la libération de la Tunisie, les artistes se doivent de créer radicalement de sorte que le poétique et le politique ne procèdent plus que par la dénégation de leur réciprocité [9].
Pour le salut de la Tunisie et la culture de son peuple, il est temps que les artistes prennent leurs responsabilités en contribuant activement à l’effort de libération en laissant aux opposants politiques le temps de proposer de vraies alternatives sociales, économiques… au lieu de se limiter à dénoncer les abus contre les droits de l’homme et la dénonciation de la nature despotique de l’état tunisien. C’est de la sauvegarde de notre intelligence, de notre savoir et de notre civilisation qu’il s’agit.
Un hadith dit à peu de chose prés ceci : « Si vous êtes témoin d’une injustice, essayez de la réparer avec votre main ; si vous en êtes incapables, avec votre langue ; si vous en êtes incapables, avec votre cœur. » Nous en sommes en ce qui nous concerne, à l’étape du vœu pieux. Il nous faut donc renverser ce hadith et nous battre avec nos langues pour renverser l’injustice collective que vit notre pays, si nous ne réussissons pas, employons nos mains…
3. Le réalisme en question (notes)
« - Vous aller demander pourquoi sa poèsie ne parle-t-elle pas du rêve,des feuilles, des grands volcans de son pays natal ?
- Venez voir le sang dans les rues, venez voir le sang dans les rues, venez voir le sang dans les rues… »
(P. Neruda)
§ Réalisme et religion
La poésie était la religion des arabes avant l’islam.
En arabe, à un accent prés (accent qui devient lettre dans une transcription phonétique en français), poésie et cheveux sont homonymes : chi’r et cha’r. Le réalisme est le voile castrateur de beauté et de sens. Enlever le réalisme et le voile c’est dé-couvrir le mystère de dieu : son inexistante.
L’image est prohibée en judaïsme et en islam, qu’elle soit picturale ou poétique, parce qu’elle pose intrinsèquement l’évidence de l’inexistante de yavêh et d’allah. Le christianisme admet l’image (même la figuration divine) parce qu’il part du postulat que dieu est un homme.
Si l’islam n’aime ni la poésie ni le judaïsme, c’est parce qu’ils sont ces deux sources qu’il veut tarir. Le désir de meurtre du père dirait Freud.
§ Réalisme et révolution
La transformation de la société n’est qu’un mirage si les hommes qui la composent ne font pas d’abord l’effort de s’interroger sur les mensonges du réel.
Révolution des sens et du Sens.
Le réalisme socialiste a été un endoctrinement et le néo-réalisme un constat. Le réalisme est le refuge des dogmatiques et des traumatisés, non des révolutionnaires.
§ Réalisme et Tunisie
Le réel, les tunisiens le vivent, ils ne les révoltent pas ou si peu qu’ils arrivent à le supporter. La dernière chose à faire pour les dés-enchaîner est de se morfondre dans le misérabilisme léthargique et masturbatoire d’un langage naturaliste usé jusqu’à la moelle qui les noiera irrémédiablement dans la complaisance dans la douleur.
L’échec de la rhétorique de l’opposition (qu’elle soit islamiste ou marxiste) n’est-elle pas à chercher aussi dans cette redondance et cette overdose de réalité à laquelle le peuple veut des alternatives nouvelles et constructives ?
Les tunisiens ne sont pas dupes, s’ils ne bougent pas, c’est aussi parce que les idées binaires qu’on leur proposent ont déjà servies et ont faillit : dieu et Lénine. Ils voient bien l’Afghanistan, l’Iraq, l’Algérie, la Libye… ils ne veulent pas de ces fausses solutions manichéennes qui ne les mènerons nulle part sinon droit dans le mur vers lequel ils se dirigent déjà.
Commençons par avoir le courage et l’honnêteté de leur dire : CREONS NOTRE AVENIR NOUS-MEMES.
§ La cithare de l’aube
On sait en tant qu’arabes que depuis la période anté-islamique et jusqu’à nos jours dans le versant dit classique de la poésie, le rythme est calqué sur les pas des chameaux. On sait peut-être moins que chez les Inuites le rythme poétique à attrait au souffle : le vers ne se termine que quand on a plus d’air dans les poumons, on en reprend alors le plus que l’on peut et on commence l’éruption poétique jusqu’à plus d’air et ainsi de suite. Inuites est anagramme de Tunisie. Ne pourrait-on imaginer le même lien entre la Tunisie et la liberté que celui entre les Inuites et la poésie : celui du souffle vital ? Ma réponse est « oui », et mon argumentation procède de la même manière, celle que j’appelle « l’anarchie appliquée aux mots », en voici trois exemples révélateurs.
Despotisme : si on enlève le « d » de la dictature, le « t » de la tyrannie et le « isme » final sauf le i, étant le phare de l’insurrection, il suffit de rajouter le « r » de la révolution pour obtenir ESPOIR.
Dictature : deux anagrammes à peu de chose prés : cithare et aube, en les couplant, cela donne la cithare de l’aube, ou l’aube de la cithare, quelle image plus parlante de l’espoir ?
Tyrannie : syllabe par syllabe, cela donne : tyr-an-nie. Tyr étant la ville qui a fondé Carthage, l’âne étant ben ali et sa nouvelle carthage et nie étant l’impératif de nier. Ainsi, la négation de la Tyr de l’âne.
« Le poète anté-islamique disait ce que les auditeurs connaissaient déjà. Ils disaient leurs coutumes et leurs traditions, leurs exploits et leurs guerres, leurs victoires et leurs défaites. Ainsi, sa singularité poétique n’était-elle pas dans le dit, mais dans la manière de le dire. Plus cette manière était inédite et personnelle, plus grande était sa part d’originalité et plus grande l’admiration qu’on lui portait. » [10]
« Poésie réaliste de combat », il y a là une oxymore et un pléonasme car la poésie est aux antipodes du réalisme, car toute poésie est combat.
La dégénérescence des sens du langage et la déraison de la transe des images sont la suprême liberté de la fin de toute idéologie.
Si le réel est à allah et l’imaginaire à iblis, choisissons l’imaginaire et y assassinons iblis.
L’écriture du réel, comme l’invocation de dieu, se doivent d’être un guet-apens.
Les gens n’ont pas besoin de vérisme mais de vérité : il n’y a pas qu’un seul réel visible, apparent, concret et palpable mais bel et bien un réel caché, abstrait et impalpable sinon par la pensée.
Rendre le « réel impossible » possible en rentrant dans le corps du « réel possible » un kandjar entre les dents et l’éventrer de l’intérieur. « Soyons réalistes, demandons l’impossible. »
Si on veut libérer le peuple tunisien de la dictature, il faut en premier lieu le libérer de son réel : du quotidien, de la matière, de la croyance en l’inéluctabilité du destin, de la soumission au père, de ce qu’il sait, qu’il voit, qu’il entend et qui est devenu à force naturel et irréversible pour lui. La première chose à faire en poésie et art de « résistances » est de les libérer du réalisme, de libérer le langage, les images. Si on veut libérer le peuple, il faut savoir libérer aussi l’art et la poésie.