Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.
je vous remercie
bourguiba abderrazak
I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.
On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.
Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...
ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée
the death of an African giant
Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?
Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre
J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne
Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .
je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.
soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui
La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).
Bonjour Mesdames, Messieurs,
Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.
Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).
Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes
Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.
Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.
Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.
Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles
Vive la Tunisie sans hypocrites
bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie
Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.
Merci...
Lilia Weslaty
Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)
j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui
ALORS que la guerre se poursuit en Algérie et que le Maroc est engagé dans une difficile transition, depuis la nomination d’un premier ministre socialiste, la Tunisie apparaît comme un « havre de stabilité » dans un Maghreb incertain. Pourtant, sous les apparences, le régime du général Zine El Abidine Ben Ali a mis en place un système de répression d’une efficacité redoutable, qui confisque la parole de tous. Et le discours tenu sur les femmes et sur leur émancipation ainsi que les mesures prises dans la poursuite de l’oeuvre de M. Habib Bourguiba s’inscrivent dans une tentative de projeter à l’étranger une image de démocratie et de modernité.
Il y a un peu plus de dix ans, à l’aube du 7 novembre 1987, « l’homme du renouveau », le général Zine El Abidine Ben Ali, dépose le « commandant suprême » Habib Bourguiba et prend les rênes du pouvoir. Dès son premier discours, le nouveau chef de l’Etat s’empresse d’affirmer son intention de respecter les acquis des femmes et le code du statut personnel promulgué par l’ancien président en 1957.
Deux ans après, l’Association tunisienne des femmes démocrates (1) est légalisée. En 1993, une série de réformes du statut des femmes sont entreprises. Il est ainsi décidé de déléguer certaines prérogatives de la tutelle à la mère qui a la garde des enfants ; d’octroyer la tutelle à la mère en cas de décès ou d’incapacité du père ; d’accorder la majorité à la mineure mariée ; d’abolir le devoir d’obéissance de l’épouse et d’instaurer l’obligation réciproque de respect et de concertation entre époux (2). Un fonds de pension et de provisions alimentaires pour les divorcées et leurs enfants victimes de l’irresponsabilité des divorcés est également créé. Le droit des femmes au travail est renforcé. Il est dans le même temps légalement mis fin à la discrimination salariale dans le domaine agricole.
Sont aussi supprimées, lors de la réforme du code pénal, les circonstances atténuantes dont bénéficiait jusque-là le mari en cas de meurtre de son épouse surprise en flagrant délit d’adultère. Par ailleurs, le code de la nationalité accorde désormais à la mère tunisienne la possibilité de transmettre sa nationalité à son enfant né hors du pays d’un père étranger... à condition toutefois que celui-ci soit d’accord. En avril 1996, le conseil des ministres prend d’autres mesures en vue de renforcer le rôle social de la famille, notamment l’attribution des allocations familiales à la mère ayant la garde des enfants. En août 1997, une dernière série de mesures prévoient une assistance judiciaire, en cas de besoin, pour les femmes les plus démunies.
Si cet ensemble de réformes a constitué une avancée en matière d’égalité des deux sexes, le législateur demeure prisonnier de la référence aux traditions et aux coutumes qui cantonnent la femme dans son rôle, traditionnel, de mère et d’épouse soumise. La dote est toujours en vigueur. Le père demeure le chef exclusif de la famille. L’héritage est toujours régi par la loi islamique, qui prévoit deux tiers pour l’homme et un tiers pour la femme. Cette dernière n’a pas le droit de transmettre sa nationalité sans l’accord d’un homme, fût-il lui-même étranger. Quant à la mère célibataire et à l’enfant naturel, leur situation demeure purement et simplement ignorée par les lois.
Si l’on s’en tient aux apparences, le statut des Tunisiennes - droit de créer des associations, accès au travail, au planning familial et relative égalité juridique - apparaît enviable, surtout quand on le compare à celui qui prévaut dans d’autres pays musulmans. Mais les acquis obtenus depuis 1992 ne viennent pas du néant (3). Le vrai tournant législatif date du 13 août 1957. Ce jour-là, la polygamie et la répudiation sont abolies par le nouveau code du statut personnel. Pour les uns, c’est le président Habib Bourguiba qui a ainsi cherché à mobiliser à ses côtés toutes les forces modernistes. Pour les autres, ce sont avant tout les femmes qui, en se battant contre l’injustice dont elles étaient victimes, ont obtenu cette victoire. Un catalogue étoffé d’humiliations
QUOI qu’il en soit, trente-cinq ans après la promulgation d’un code qui avait conditionné toutes les générations de l’après-indépendance, le président Zine El Abidine Ben Ali ne pouvait guère le remettre en cause. Sans autre légitimité historique que d’avoir débarrassé le peuple d’un président impotent, il était logique que le nouveau chef de l’Etat affirme son respect des droits des femmes. Pour autant, l’hymne au « sâna’al tahauil » (l’artisan du changement) occulte le rôle des Tunisiennes et la mobilisation des féministes, qu’il s’agisse du club Tahar Haddad (4), de la commission d’études de la condition des femmes travailleuses au sein de l’Union générale des travailleurs tunisiens, de la commission de défense des droits des femmes de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, ou encore de l’Association des femmes démocrates.
Pour expliquer l’attachement quasi obsessionnel du pouvoir aux droits des Tunisiennes, il faut surtout revenir au contexte de bipolarisation politique consécutif aux élections générales du 2 avril 1989... Lors du scrutin présidentiel, M. Zine El Abidine Ben Ali, seul candidat en lice, obtient 99,27 % des voix. Mais, aux élections législatives, les « listes indépendantes » (dites « violettes ») soutenues par le Mouvement de la tendance islamique (MTI), non reconnu, remportent 14 % des voix. Ce score va amener le pouvoir à opérer un changement de cap : c’en est fini du dialogue avec le MTI.
L’heure est désormais à l’élaboration d’un consensus national contre l’islamisme, avec pour outils idéologiques les deux chevilles ouvrières du discours officiel : droits de l’homme et droits des femmes. Au nom des premiers, il faut éliminer de la scène politique les « ennemis de la démocratie » (les islamistes). Dès lors, les seconds se transforment en alibi : le régime s’érige en défenseur de la société civile et des femmes contre l’islamisme, avec pour leitmotiv : « Pas de démocratie pour les ennemis de la démocratie. »
Le régime donne des gages à peu de frais : il exhibe les mesures adoptées en 1992 en faveur des femmes, mais sans rien concéder sur le terrain de la démocratie ou de la liberté d’expression. Comme si la cause des femmes « justifiait » la répression contre le MTI. Et pourtant le procédé est efficace : l’opposition se divise, une grande partie reprenant les arguments du pouvoir.
La guerre du Golfe de 1990-1991 va constituer un tournant majeur. La neutralité adoptée par le président Ben Ali lui permet de canaliser la mobilisation en faveur de l’Irak et de gagner une certaine crédibilité (5). La valse-hésitation des islamistes, partagés entre soutien au président Saddam Hussein et fidélité aux bailleurs de fonds saoudiens, les dicrédite. Le chef de l’Etat s’empresse d’exploiter la situation, aiguillonné par la victoire en Algérie du Front islamique du salut en 1991. La machine policière s’emballe alors contre les islamistes d’abord, contre toute forme d’opposition ensuite. Depuis, comme l’écrit Amnesty International, le fossé « entre le discours des autorités tunisiennes, qui ne cessent de proclamer leur attachement au respect des droits humains, et une réalité où les droits les plus fondamentaux sont bafoués quotidiennement (6) » ne cesse de se creuser. Les promesses d’antan se révèlent être des faux-semblants. La démocratie, le pluralisme, la liberté d’association, la liberté d’expression, l’intégrité physique des citoyens se transforment en mirages destinés à la communauté internationale et les droits des femmes en leurres.
Il est difficile d’évaluer le nombre exact des Tunisiennes victimes de la répression : vivant dans la terreur, beaucoup d’entre elles ont peur - ou honte - de témoigner. Amnesty International les estime à plusieurs milliers. Presque toutes ont en commun d’être islamistes ou parentes d’islamistes et considérées, à ce titre, comme détentrices d’informations précieuses et comme moyen de pression sur les prisonniers et les exilés. Parfois, le simple fait d’avoir contacté certaines associations à but humanitaire pour les informer des conditions d’arrestation ou de détention d’amis ou de proches suffit à déclencher la persécution. Leur quotidien est fait de privations de liberté, de contrôles et de surveillance constants, d’assignations à résidence notifiées oralement, de détentions arbitraires, etc. Cette panoplie de mesures extrajudiciaires s’accompagne d’un catalogue aussi étoffé d’humiliations répétées. Beaucoup de ces femmes sont littéralement harcelées. C’est le cas par exemple de Mme Jalila Jalleti (7), épouse d’un exilé islamiste, obligée de se présenter cinq fois par jour au poste de police. Tout déplacement à travers le pays devient suspect : ainsi Mme Rachida Ben Salem, épouse d’un exilé politique jugé par contumace, a été condamnée en 1997 à deux ans et trois mois de prison après avoir été arrêtée non loin de la frontière libyenne.
L’assignation à résidence, l’obligation de se présenter de façon répétée au commissariat et autres formes de harcèlement empêchent certaines de ces femmes - déjà anéanties par des charges familiales d’autant plus lourdes qu’elles sont chefs de famille - de travailler. Plus grave : toute personne tentant de leur venir en aide financièrement peut se voir condamner à des peines allant jusqu’à dix ans de prison pour financement d’un parti politique et collecte de fonds. Mme Aïcha Dhaouadi, épouse d’un exilé politique en Europe, a été condamnée à deux ans et trois mois de prison pour ces chefs d’inculpation. Comme le rapporte Mme Hélène Jaffé, présidente de l’Association pour les victimes de la répression en exil (8), « on a ainsi réduit des familles entières à la mendicité ».
Depuis que la police tunisienne s’acharne contre les épouses d’islamistes en fuite, une pratique inédite a surgi en Tunisie : le divorce forcé. Le cas de Mme Kheria Chahbania, épouse d’un exilé, est éloquent. Harcelée pendant plus de deux ans, séquestrée à plusieurs reprises au commissariat de Médenine (Sud tunisien), cette femme tient tête à ses persécuteurs. En revanche, Mme Aïcha Ben Mansour, épouse d’un opposant ayant trouvé refuge en Nouvelle-Zélande, a fini, terrorisée, par céder. Ses ennuis n’ont pas pris fin pour autant : elle est toujours privée de passeport et de téléphone...
Tortures et sévices sexuels sont également de règle. Selon une responsable d’Amnesty International à Londres, « les attouchements sont une pratique très répandue, le premier cas enregistré a été en 1992 celui de Widad Lagha, épouse d’Ali Larayedh, porte-parole du MTI condamné à quinze ans de prison ferme. Déshabiller ces femmes dans des postes de police est également assez courant ». Autre innovation : l’utilisation de la pornographie contre des membres de l’opposition. Depuis le début des années 90, des cassettes truquées circulent, mettant en scène des personnalités politiques islamistes (MM. Ali Larayedh et Abdel Fatah Mourou) et l’ex-premier ministre de M. Bourguiba (M. Mohammed Mzali). Mme Widad Larayedh n’a pas été épargnée. Déshabillée, elle a été filmée nue afin de faire pression sur son mari.
Loin de lutter contre ces pratiques dégradantes, une partie de la presse apporte son concours à l’opération. L’un des cas les plus scandaleux est celui de Mlle Radhia Aouididi. Dans son édition de janvier 1997, l’hebdomadaire Réalités s’est fait un devoir et une joie d’évoquer en termes fleuris la perte supposée de virginité de la jeune fille (9), arrêtée en novembre 1996 alors qu’elle s’apprêtait à quitter le pays, épuisée par la persécution dont elle était la cible depuis que son fiancé - un islamiste - avait fui à l’étranger en 1992.
Quand on ne réussit pas à faire céder les femmes, on s’en prend aux enfants. Mme Hélène Jaffé rapporte des cas précis « d’enfants convoqués au commissariat, où on a même menacé de violer des petites filles de dix-douze ans ». Les personnes d’âge mûr n’ont pas droit à plus de respect. Mme Ghazala Hannachi est morte, à soixante-cinq ans, des violences commises contre elle lors d’une perquisition effectuée par la police, en septembre 1997, à son domicile de Jendouba (10). C’était la mère d’un islamiste recherché par la police. Les meurtriers courent toujours...
Les parentes d’islamistes ne sont pas les seules victimes de la répression. Des femmes laïques et démocrates, qui refusent le chantage à la lutte contre l’islamisme, risquent gros. Me Radhia Nasraoui, avocate de tous les procès politiques, vient d’être déférée devant le juge d’instruction de Tunis pour répondre de onze chefs d’inculpation, dont « appartenance à une organisation terroriste ». A ce titre, elle encourt une peine de plus de vingt ans de prison. Son cabinet a été saccagé à plusieurs reprises avant que ses dossiers et tout son matériel soient intégralement volés, le 12 février 1998. De son côté, Mme Sihem Ben Sedrine, chargée au sein de la Ligue tunisienne des droits de l’homme du suivi des familles victimes de la répression, est la cible, ainsi que son époux, d’une véritable persécution.
La situation de milliers de femmes est donc assez loin de la description qu’en font certains journaux, qu’ils soient tunisiens ou français. Le titre d’un article paru au début de cette année dans un hebdomadaire parisien - « Tunisiennes, les gardiennes de la démocratie » (11) - est révélateur de la méconnaissance (ou de la complicité) qui prévaut en France dans ce domaine.
OLFA LAMLOUN et LUIZA TOSCANE
Le Monde Diplomatique, Juin 1998.
(1) Féministe et indépendante à l’égard du pouvoir, l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) a été légalisée en août 1989. Cette association souffre cependant des entraves imposées à la vie associative en Tunisie.
(2) Journal officiel de la République tunisienne, 20 juillet 1993.
(3) Lire Ilhem Marzouki, Le Mouvement des femmes en Tunisie au XXe siècle, Maisonneuve et Larose, Paris, 1993.
(4) Du nom d’un intellectuel tunisien, Tahar Haddad, persécuté dans les années 30 pour avoir prôné la réforme du statut des femmes.
(5) Lire Nadia Khouri-Dagher et Aziza Dargouth Medimegh, « Pourquoi, en Tunisie, la rue a soutenu Bagdad », Le Monde diplomatique, mars 1991.
(6) Communiqué de presse d’Amnesty International, 9 juin 1997, Londres.
(7) Lire le rapport d’Amnesty International, « Le cercle de la répression s’élargit », Paris, juin 1997.
(8) L’Association pour les victimes de la répression en exil (AVRE), 125 , rue d’Avron, 75020 Paris.
(9) Réalités, Tunis, 24-30 janvier 1997.
(10) Source : Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris. Créé à Paris en octobre 1996, ce comité milite pour le respect des droits de la personne humaine et pour la libération de tous les prisonniers d’opinion ainsi que pour la promulgation d’une amnistie générale.
(11) Madame Figaro, Paris, 31 janvier 1998.