Les articles publiés réflètent exclusivement les opinions des auteurs
Plan du site nous contacter joindre votre espace privé inscription

Information libre
Willis Fromtunis
Cliquez sur l'image pour accéder à l'article associé
Les images du Réveil
Cliquez sur l'image pour accéder à l'article associé

Derniers messages des forums


Une action en hommage à Zouhair Yahyaoui
18 juillet 2014, par jectk79

Mon amie ne sait pas rediger un com sur un article. Du coup il voulais souligner par ce commentaire qu’il est ravi du contenu de ce blog internet.


Pourquoi aller tracer partout pour faire établir des évaluations de d’assurances familiales alors qu’existent des portails tels que Sherpa-mutuelle.fr proposant de rapprocher les propositions avec un comparateur mutuelle sophistiqué en restant votre demeure ? site => mutuelle obligatoire


Abderrazek Bourguiba condamné à 25 mois de prison
15 novembre 2011, par Bourguiba

je vous remercie
bourguiba abderrazak



Quelques points marquant contre l’environnement en Tunisie
6 novembre 2011, par xZNRpEkXvbSPvAf

I like to party, not look articles up online. You made it hpaepn.



Et puis y a eu la Révolution :)
1er novembre 2011, par liliopatra

On est mardi 1er novembre 2011, déjà neuf mois que ben ali s’est enfui et il est caché, comme un rat, en Arabie Saudite. Son collègue Gaddafi a été tué.
Après la lecture de cette lettre, tout cela parait être comme un cauchemar pour celles et ceux qui ne l’ont pas vécu personnellement. Cependant, le mal a sévi longtemps, beaucoup trop longtemps en Tunisie. Il est temps que ça change.
Tout un système policier qui s’effondre, la justice vient de renaître, certes encore fragile mais sera équitable insh’Allah.



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

Oui il a un fils qui est mon meilleur ami et croyez moi, même si son père et loin de lui sa ne fait pas de lui un mauvais père il s’occupe très bien de lui et Selim va le voir de temps en temps. Je suis au cœur de cette affaire et je peux donc savoir les ressentis de chacun...



Va chialer ailleurs ( reponse)
30 octobre 2011, par Maud

ةcoutez quand on ne connait pas la personne on ne juge pas ! Je connais personnellement Monsieur Tebourski et je sais que c’est un homme bon, et je pense que si il a demander a rester en France c’est surtout pour son Fils !
Ne le jugez pas car vous ne le connaissez pas comme je le connais ! Je suis la meilleure amie de son fils Selim. Je sais qu’Adel est un homme bon alors arrêtez tous vos blabla et essayer donc de comprendre le fond de la chose. Merci et bonne soirée



> Une pétition de 86 prisonniers tunisiens
30 octobre 2011, par Moussa

the death of an African giant

Par : Y. Mérabet
En outre, contrairement à ce que pensent aujourd’hui de nombreux libyens, la chute de Kadhafi profite à tout le monde sauf à eux. Car, dans une Afrique où les pays de la zone subsaharienne riche en ressources minérales tournaient complètement le dos à la France pour aller vers la Chine, il fallait bien que monsieur Sarkozy trouve un autre terrain fertile pour son pays. La France n’arrive plus à vendre ses produits manufacturés ou de décrocher un marché en Afrique, elle risque de devenir un PSD C’est pour cela que l’on a vu une France prête à tout pour renverser ou assassiner Kadhafi ; surtout quand l’on sait que la Libye est l’une des premières réserves en Hydrocarbures d’Afrique et de Sebha est la capitale mondiale du trafic Franco-libyen de concentré d’uranium Nigérien. Egalement, l’on sait que jusqu’ici, les populations libyennes n’avaient rien à envier aux Français, ils vivaient richement mieux sans se suer. Puisque Kadhafi faisait tout son possible pour les mettre à l’abri du besoin. Il est donc temps pour les libyens de choisir pleinement futur partenaire occidental. Car si en cinquante ans de coopération la France n’a pu rien apporter à l’Afrique subsaharienne. Vat-elle apporter maintenant aux libyens un bonheur supérieur à celui que leur donnait leur Guide. Rien à offrir à ces ignorants de libyens, sauf des repas communs dans les poubelles de la ville Paris, en France c’est déjà la famine ? Lui, qui durant plusieurs décennies était l’un des faiseurs d’hommes les plus efficaces sur le continent Africain. De son existence, Kadhafi était le leader le plus généreux d’Afrique. Pas un seul pays africain ne peut nier aujourd’hui n’avoir jamais gouté un seul pétro –Dinar du guide Libyen. Aveuglement, et motivé par son projet des Etats-Unis d’Afrique, Kadhafi de son existence a partagé l’argent du pétrole libyen avec de nombreux pays africains, qu’ils soient Francophones, Anglophones ou Lusophones. Au sein même de l’union Africaine, le roi des rois d’Afrique s’était presque érigé en un bailleur de fond très généreux. Jusqu’à l’heure actuelle, il existe sur le continent de nombreux présidents qui ont été portés au pouvoir par Kadhafi. Mais, curieusement, même pas un seul de ces élèves de Kadhafi n’a jusqu’ici eu le courage de lui rendre le moindre hommage.Au lendemain du vote de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, certains pays membres de l’union africaine sous l’impulsion de Jacob Zuma ont tenté d’apporter un léger soutien au guide libyen. Un soutien qui finalement s’est éteint totalement sans que l’on ne sache pourquoi. Même l’union africaine qui au départ conditionnait avec amertume la prise du pouvoir libyen par un groupe de terroristes et la reconnaissance du CNT libyen constitués de traitres, s’est finalement rétracté de façon inexplicable. Et curieusement, jusqu’aujourd’hui, aucun gouvernement consensuel n’a été formé en Libye. Depuis l’annonce de l’assassinat de Mouammar Kadhafi, cette union africaine dont Mouammar Kadhafi était pourtant l’un des principaux défenseurs et ayant assuré le dernier mandat, n’a encore délivré aucun message officiel de condoléance à ses proches ou de regret. Egalement, même ceux qui hier tentaient de le soutenir n’ont pas eu le moindre courage de lever leur petit doigt pour rendre hommage à leur mentor. Jusqu’à l’heure actuel, seul l’ancien archevêque sud-africain et prix Nobel de paix Desmond TUTU a regretté cet acte ignoble. Même le président Abdoulaye Wade que l’on sait pourtant proche des révoltés libyens n’a pas encore salué la mort de l’homme qu’il souhaitait tant. Le lendemain de sa mort, un vendredi pas un musulman n’a prié pour lui ?.. A ce jour, sur le continent Africain, seul l’homme de la rue et les medias ont le courage de parler de cette assassina crapuleux du guide libyen. Mais, cette attitude des dirigeants africains ne surprend personne, dans la mesure où l’on sait que chaque président a peur de se faire remarquer par un Nicolas Sarkozy qui est capable de tout si la tête d’un président africain ou d’un arabe l’énerve.
Conclusion La Libye et l’Afrique toute entière viennent de tourner une page d’or avec la perte de Mouammar .
Traitre et maudit que je sois, si j’étais un libyen ?

Journaliste indépendant (Algérian Society for International Relations)
119, Rue Didouche Mourad
Alger centre



Liberté pour le Docteur Sadok Chourou
29 octobre 2011, par Dr. Jamel Tazarki

J’ai écrit un livre qui mérite d’être lu :
TOUT EST POSSIBLE - L’AVENIR DE LA TUNISIE
Vous pouvez télécharger le livre sur mon site Internet :
http://www.go4tunisia.de
Dr. Jamel Tazarki
Allemagne



DECES D’OMAR CHLENDI
28 octobre 2011, par bourguiba

Ma mére Térésa oui notre mére je suis abderrazak bourguiba le frére de mon meilleur ami Farouk .
vous peut etre me connait mais je pense pas que nous avont eu l’occasion de vous voir .

je suis désolé pour ce qui a passé pour mon frére Farouk .
Omar etait un homme exeptionnel un vrai homme j’ai passé avec lui 6 mois dans le prison nous étions plus que deux fréres.

soyez fiére de Farouk
et que la paradi soit pour lui



Projet libéral pour une nouvelle monarchie démocratique et laïque en Tunisie
22 octobre 2011, par Victor Escroignard

La Monarchie Constitutionnelle est l’avenir est la garantie des droits et libertés pour la Tunisie, la Libye et toute l’Afrique du Nord. Le Roi est l’âme du peuple, Il est porteur du sentiment d’unité nationale et du patrimoine historique du peuple. LA MONARCHIE CONSTITUTIONNELLE EST LE PLUS SUR MOYEN POUR EVITER QU’UN PRESIDENT FINISSE UN JOUR EN DICTATEUR (voyez le cas du roi d’Espagne, sauveur des libertés après le Franquisme).



> Lotfi Hamdi, une Barbouze qui se voit ministrable
4 octobre 2011, par Anti Lotfi Hamdi

Bonjour Mesdames, Messieurs,

Je souhaite attirer votre attention sur le faite que ce Barbouze comme vous le dites, a retourné sa veste à l’instant où il s’est assuré du départ définitif du ZABA plus exactement le 18 Janvier 2011.

Mais encore ce dernier qui détient pas un seul titre comme auprès du RCD mais aussi faison parti de plusieurs association et surout la chambre Franco-Tunisienne de marseille ou il a volé récemment le portfolio pour se faire une nouvelle peau et une nouvelle virginité auprès de la Tunisie, avec un pseudo symposium tenue au pôle technologique sis à la Gazelle (Ariana).

Rappel du passé : Khaled Néji représentant de l’office de l’huile près du consulat générale de Tunisie à Marseille a été victime de sa (Stoufida).
Monsieur Kahled Néji a été limogé de son poste, radié de ses fonctions, décédés suite à une attaque cardiaque après avoir visité les prisons Tunisiennes

Je souhaite que cette personne n’intervienne plus sur le sol Tunisien afin de crée des réseaux encore pire qu’avant et revenir au pouvoir par la fenêtre.

Aidez moi à dire la vérité sur ce malheureux de la Sbikha (kairouan) qui fout la honte à son peuple.

Ce Virus, qui trompe sa femme sans scrupule ni honte. A trahit ce que nos ancêtres ont essayé de bâtir, bravour, fraternité dévouement, sincérité.

Il est et il sera toujours à l’antipode des Tunisiens , lèches botes et au plurielles

Vive la Tunisie sans hypocrites



Blog dédié à la défense du prisonnier politique Abderrahmane TLILI
4 octobre 2011, par bechim

bonjour je suis tres heureuse que mr tlili soit libere mais je n arrive pas avoir de nouvelles precises je tiens a dire que c est un MONSIEUR exceptionnel et qu il ne merite vraiment pas ce qu il a endure j aimerai pouvoir lui exprimer tte ma sympathie



> Tunisie, l’agression abjecte sur Samia Abbou par les voyous de Ben Ali
26 septembre 2011, par Liliopatra

Voilà quatre ans se sont écoulés et votre combat a porté ses fruits. J’aurais pas osé signer ces quelques mots par mon nom réel si vous n’avez pas milité pour ’ma’ liberté. Reconnaissante et le mot ne peut résumer ce que je ressens et tout le respect que je vous porte.

Merci...

Lilia Weslaty



> Les procès de l’ignorance et les progrés de l’Homme
24 septembre 2011, par a posteriori, l’auteur Nino Mucci

Les petits cons s’amusent à faire leurs graffitis imbéciles même sur les statues couvertes de prestige et d’histoire de Carthage ; on en a maintenant fini avec Ben Ali, avec la censure et l’étouffement des idées et de coeur opéré par son régime. Mais on en finira jamais avec l’idiotie des fondamentalistes islamiques qui promenent leurs femmes en burka, parce que c’est la seule façon par laquelle savent voir une femme : comme une bête dangeureuse. On en finira pas facilement, terrible dictature, avec ceux qui demandent maintenant de couper les mains, les jambes et les bras, suivant l’obsolète loi coranique, sans se faire aucun souci de l’Homme. Jésus, le Christ en est le plus grand champion, le Rédempteur de l’humanité, Lui qui a porté la Croix pour nous TOUS ; quant à la mafia et à al-Capone, nous les plaçerons comme un héritage historique de cet islam que tant s’acharnent à défendre par l’ignorance (mafia vient de l’arabe dialectal anciene "mafiah", c’est-à-dire "protection", la mafia est nait et c’est culturellement radiquée dans une ancienne terre d’islam, la Sicile)



que dieu te glorifie.
23 août 2011, par adyl

j’ai aimé ce que vous pensé . suis de ton coté. tu me trouvera a l’appui



Les derniers articles de la rubrique Opinions

15 novembre 2009

رسالة إلى معارضتنا الشرعيّة
par moez
بقلم المعزّ لوطنه السلام عليكم ورحمة الله وبركاته (...)

12 octobre 2009

2004-2009 : le mandat de l’ « antiterrorisme » en Tunisie
par Luiza Toscane
Le 25 octobre prochain auront lieu les (...)

24 septembre 2009

« La répression fait le lit de l’islamisme »
par Rédaction de reveiltunisien.org
Lu sur Tunisnews Tunisie . Des représentants (...)

23 septembre 2009

BEN ALI aurait pu nous épargner cette farce ! par Taoufik Ben brik
par Rédaction de reveiltunisien.org
« Des élections ! Mais pourquoi faire ? », (...)

14 septembre 2009

rencontre-débat avec M. Khémaies CHAMMARI
par Rédaction de reveiltunisien.org
C.R.L.D.H. Tunisie Comité pour le Respect des (...)

3 août 2009

Es Sabil On Line, Tunis
par Rédaction de reveiltunisien.org
Hier, jeudi 16 juillet, Hassam Ben Kilani (...)

7 juillet 2009

Liberation donne la parole à Illand
par Rédaction de reveiltunisien.org
Comité pour la sauvegarde de la liberté (...)

24 juin 2009

Une lettre ouverte au Ministre Français de la Défense
par Rédaction de reveiltunisien.org
Pour la sauvegarde de la liberté intellectuelle

16 juin 2009

Le « syndrome Ben Ali » menace-t-il la recherche française ?
par Rédaction de reveiltunisien.org
J’ai connu personnellement Vincent Geisser (...)

18 mai 2009

Abdelaziz Ben Dhia épuisé par la course… de la succession !
par Rédaction de reveiltunisien.org
Source Facebook « M. Abdelaziz Ben Dhia, (...)

partager:
Agora > Opinions
Le cycle de l’injustice en Tunisie
compte rendu de la conférence débat
par Rédaction de reveiltunisien.org
7 juillet 2004

SECTION Marseille Nord Sud

Tel : 06 33 01 52 95

mél : ldh.marseille.ns@wanadoo

COMPTE-RENDU DE LA CONFةRENCE DEBAT

organisée par Aix Solidarité, Amnesty International, Cercle des Tunisiens des deux Rives (CTDR), Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDH), Fédération 13 de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH 13), Marseille Solidaire,

à MARSEILLE le lundi 28 juin 2004, 18h30 à Espace

LES LIBERTES, LA DEMOCRATIE EN TUNISIE,

"Le Cycle de l’Injustice"

Avec :
- Le Docteur Moncef MARZOUKI, Professeur de médecine, ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme,

- Robert BRET, Sénateur des Bouches-du-Rhône,membre du groupe "France-Tunisie",

- Vincent GEISSER, Chercheur à l’institut de recherches sur le monde arabe et musulman, auteur d’ouvrages sur la Tunisie.

Intervention résumée de V. GEISSER

En tout premier lieu, il est important de définir le régime tunisien. Certes le régime actuel peut être qualifié d’autoritaire mais historiquement, la Tunisie a toujours eu un régime autoritaire. Ce qui rend difficile l’approche de ce régime, marqué depuis Bourguiba par une profonde ambivalence, c’est qu’il s’agit d’un régime à la Janus qui mêle réformisme et traditionalisme, libéralisme constitutionnel et autoritarisme politique. Quant à la qualification d’Etat laïque, elle n’est que prétendue : la religion est reconnue dans la constitution, elle est utile et utilisée comme moyen de contrôle social voire de répression.

Pour définir ce régime, il convient d’abord d’écarter deux idées. La première selon laquelle la performance économique -libéralisation économique- déboucherait sur une performance politique, et que la libre entreprise déboucherait sur la démocratie. En Tunisie, le libéralisme n’a pas débouché sur la démocratie, pire nous sommes dans un libéralisme clanique, maffieux où un petit cercle proche du pouvoir s’approprie les biens de la nation, induisant une paupérisation manifeste des classes ouvrières et moyennes. La seconde idée à écarter concerne le soi-disant despotisme oriental comme seule caractéristique des pays arabes. Il existe en Tunisie des espaces de contestation occupés par une société civile qui aspire largement à la démocratie et a un profond mépris pour ceux qui confisquent sa liberté de parole. Bourguiba incarnait un pouvoir personnel et présidentiel mais qui savait s’effacer devant les centres d’impulsion politique (partis, gouvernement,…) mais au-delà avait aussi un projet politique.

Aujourd’hui le pouvoir, confisqué par un palais présidentiel hypertrophique, est plus proche d’un régime monarchique avec sa cour ministérielle, soumise ou disgraciée au gré des intérêts du pouvoir, le président étant à lui seul le gouvernement. Quant à la dérive policière, elle date déjà de Bourguiba. Le système sécuritaire s’est densifié : la police est au pouvoir (1 policier pour 75 individus en Tunisie contre 1 pour 265 en France qui a la police la plus importante en nombre). Le RCD du Président est un parti unique certes mais en régression, un parti certes omniprésent mais qui n’existe pas en tant qu’espace politique mais comme simple maillon du système.

Le système repose aussi sur la collusion entre le palais et les milieux d’affaires, clans familiaux en relation directe avec le palais qui contrôlent l’économie, le politique et le sécuritaire. Ben Ali est un parrain dans son comportement et dans sa façon de gouverner le pays. Utilisons une métaphore : si l’Europe est l’hypermarché, la Tunisie est le parking périphérique et Ben Ali le vigile suprême du parking, vigile qui lutte contre les deux grands maux : l’émigration clandestine et le terrorisme qu’il soit réel ou imaginaire.

En conclusion, au-delà des observations sociologiques, nous devons peser sur cette dictature tunisienne de Ben Ali dont J. Chirac a vanté les vertus démocratiques (rappel de la « mémorable » intervention de J. Chirac sur les droits de l’Homme en Tunisie) mais duquel L. Jospin avait mieux cherché à protéger les opposants politiques. La démocratie et la citoyenneté commencent ici en France, à Marseille….

Intervention résumée du Dr Moncef MARZOUKI

Il y a toujours deux catégories de tunisiens dans l’assistance (en référence à l’algarade devant l’entrée de la salle entre représentants du Consulat et militants démocrates) : ceux qui ont bravé les intimidations et à ceux-là il leur faut du courage pour s’exprimer en France, et ceux qui sont là pour intimider (chantage au passeport,…).

Il y a une phrase qui dit : « On peut mentir une fois à tout le monde, on peut mentir tout le temps à quelqu’un mais on ne peut pas mentir tout le temps à tout le monde ».

Ben Ali, est de ceux qui mentent toujours à tout le monde. Je vous mets en garde contre les effets de l’effondrement des dictatures et méfiance à ceux qui seront pris sous les décombres. La solidarité, la fraternité internationales sont fondamentales. C’est cela la véritable révolution universelle.

Où en est-on du combat là-bas ? Il me paraît en premier lieu important de casser les idées reçues misérabilistes sur le peuple tunisien qui serait pessimiste, victimiste. Le mois dernier, ben Ali a envoyé quatre signaux très forts à la société civile (interdiction de la tenue d’Attac Tunisie, molestage de deux militants d’une association contre la torture, …) qui attestent que l’image de la société civile tunisienne n’est pas si sombre. S’il y a répression c’est que le militantisme existe et ces signaux sont plutôt des signes de faiblesse face à une société civile qui monte en puissance. Etre divinisé, Ben Ali a tous les droits de prédation sur les siens. Ce pouvoir-là ne peut s’exercer que si on empêche les gens de parler, de s’associer…

Tout le pays est dominé par un seul homme, qui exerce y compris une domination juridique par la dépendance de la Justice. Le combat pour les droits de l’Homme en Tunisie est un combat politique : lutter contre le système mais aussi lutter contre la machine qui produit ces violations.

Si l’on considère les quatre piliers de la démocratie : liberté d’expression, liberté d’association, indépendance de la Justice et droit de choisir ses gouvernants, on a déjà fait la moitié du chemin.

1/ La liberté de presse existe en Tunisie depuis Bourguiba. Ce n’est que dans les années 91, 92 et 93 qu’elle a été cassée par ben Ali . Puis sont arrivés les chaînes satellitaires, internet,.. et les mokta (pamphlets, historiettes). Rappelons les 500.000 internautes tunisiens, ce qui signifie que la libre expression est engagée.

2/ En 95-96, du champ de ruines laissé par la répression des années 80, renaissent les associations : partis politiques comme le CPR, Associations de défense des droits de l’Homme, contre la torture,…. Qui attestent que, même si la liberté d’association n’est pas autorisée par le pouvoir, elle est cependant exercée par la société civile. Paradoxe d’un régime prétendu légitime et d’associations prétendues illégales.

Depuis 20 ans, les tunisiens ont arraché ces deux libertés. C’est aujourd’hui le dictateur qui est en panne d’expression, décrédibiliser et ceci est valable dans tous les pays arabes (Egypte (passée maître dans l’art du mokta, Maroc,…).

Quant à la liberté d’élection, en 89 Ben Ali était seul aux élections présidentielles. En 94, je me suis présenté contre lui et cela m’a valu la prison, mais le tabou était tombé. Aujourd’hui, nous sommes dans le combat pour une vraie pluralité, pas une pluralité aménagée ou fausse. C’est le combat des prochaines élections que nous allons appeler à boycotter. La société civile mature et met en lumière une dictature en pleine déconfiture.

Pourquoi cette dictature tient-elle encore ?

La peur entretenue par la répression certes mais aussi par sa légitimité gagnée sur la peur du terrorisme avec l’appui des pays occidentaux, ce qui induit une poussée d’anti-occidentalisme de la part de la société civile. Pour que la pseudo-légitimité de cette dictature perdure, il est besoin que soit entretenu un taux basal d’émigration et de terrorisme, et d’intégrisme aussi. C’est pourquoi il faut parier sur la démocratie et le développement qui ne peut tendre que vers un désir d’égalité et ainsi se battre contre des gens qui sont appelés de fait à perdre leur pouvoir et leurs privilèges. Et ici, en France, faire en sorte que ces questions de politique internationale deviennent des questions de politique intérieure. Je suis un pessi-optimiste parce que le combat sera long mais il a déjà commencé.

Intervention de Robert BRET

Pour l’anecdote, la dernière demande de l’ambassadrice de Tunisie au président du groupe parlementaire France Tunisie Amitié est de m’exclure de ce groupe. Cela dit, après les attentats du 11 septembre, pour la Tunisie mais pas que pour la Tunisie, ces régimes deviennent subitement fréquentables et mêmes associés à la lutte contre le terrorisme. S’ensuit un recul manifeste des solidarités des forces politiques et parlementaires, de droite comme de gauche. Dans le débat parlementaire, les espaces deviennent extrêmement limités. Lorsque le chef de l’Etat est interpellé sur la question des droits de l’Homme en Tunisie, pour le mieux on obtient une réponse « à côté » et pour le moins pas du tout dans la grande majorité des cas, en tout cas jamais aucune réponse sur le fond du problème soulevé. Il est donc important actuellement de peser sur les forces politiques progressistes de droite comme de gauche.

Intervention de Philippe DIEUDONNE

Témoigne de sa mission d’observateur au procès en appel des internautes de Zarzis. La délégation était composée au total d’une dizaine d’observateurs du Canada, des ONG tunisiennes, de la FIDH,… et de 2 marseillaixois.

Nous avons assisté à un simulacre de procès : un juge, prenant conseil d’un policier pour ses interventions, et des prévenus absents ( pas de camion pour les transférer de la prison au tribunal : un parcours de quelques centaines de mètres !).

Nous avons appris le lendemain que 5 d’entre eux étaient déjà transférés dans une autre prison et avaient entamé une grève de la faim. Comment expliquer l’absence des prévenus à leur procès ? Le report des débats du procès du fait de la présence des observateurs, une volonté de cacher les stigmates des tortures, visibles un an après, qu’ils parlent, comme il l’on fait à leur procès de leur innocence et des tortures qu’ils ont subi, et comme l’a dit les avocats c’est une tactique dont le pouvoir est coutumier. Nous avons appris de plus qu’il n’y a pas un mais trois groupes d’internautes dans la même situation : le groupe de Zarzis dont deux sont en fuite (l’un en Suède accusé d’être le représentant d’Al Quaida en Tunisie et l’autre en France), le groupe de 13 personnes de l’Ariana inculpés et condamnés à 19 ans et 3 mois de prison, et le groupe de Bizerte accusé lui aussi de terrorisme. Les avocats nous ont certifié que les dossiers des 3 groupes comportent les mêmes pièces grossiérement copiée, sans preuve du lien entre l’ordinateur utilisé par les jeunes et les documents qui auraient été saisis sur eux.

Ces document constitueraient les preuves de leur lien avec Al Quaida, de la préparation d’explosifs ou l’organisation d’attentat,… Le procès en appel est reporté au 6 et 7 juillet (deux dates car l’un d’entre eux étant mineur est jugé séparément). Les familles des prévenus, qui n’ont même pas pu voir leur enfant, sont désespérées et comptent sur la présence des observateurs.

Interventions et questions de l’auditoire

1/ Défendre les droits de l’Homme en Tunisie doit passer par la référence à la constitution de 1948, la seule capable de réaliser pleinement la démocratie.

2/ Le flicage des membres de la communauté tunisienne engagés dans la défense des droits de l’Homme est assuré par une brigade policière tunisienne relevant des services de sûreté de l’état tunisien et logée au premier étage du Consulat. Comment peut-on laisser agir une milice policière étrangère sur le territoire national français, dans un état souverain ?

3/ Pas de défense des droits de l’Homme sans perspectives politiques ce qui suppose un rassemblement des personnalités et des citoyens sur un projet politique, économique et social pour la Tunisie.

4/ L’Islam politique existe t’il en Tunisie ?

5/ Contestation de certains propos tenus par les orateurs : l’économie tunisienne est florissante, les libertés en Tunisie existe en particulier le droit de vote et il est possible de se présenter aux élections, donc la démocratie existe.

6/ Les chimères du gouvernement tunisien : l’affichage constant d’un taux de croissance de 5% depuis des décennies donc si le miracle économique tunisien existe, on ne le doit pas à Ben Ali. La dérive sécuritaire : les 130.000 policiers tunisiens, malgré leur nombre, n’ont pas réussi à empêcher l’attentat de Djerba. Le ratage de la candidature à l’organisation de la coupe du monde 2010 par le partage des commissions et un dossier mal ficelé. Le développement économique : pas de chiffres disponibles.

7/ L’ambiguïté de la position de la France à l’égard du gouvernement de Ben Ali. Mais les peuples ne sont pas dupes : on a commencé à vaincre la peur, à résister, à se réunir,…pour construire la Tunisie de demain. Nous ne sommes pas peuple vaincu.

Réponses des orateurs

Dr Moncef MARZOUKI

En réponse à l’intervention 1 : Les droits individuels, les droits économiques et sociaux, les droits politiques sont des droits constitutionnels intrinsèquement liés entre eux et qui définissent la démocratie.

En réponse à l’intervention 5 : Après avoir sollicité l’assurance de son interlocutrice qu’elle intervenait en toute spontanéité dans ce débat, il précise que les chiffres de l’économie tunisienne sont trafiqués par un gouvernement de faussaires, que l’inflation est travestie, que le système bancaire rend l’âme,… Si l’économie tunisienne était si florissante que ça, les jeunes ne fuiraient pas la Tunisie et ne mourraient pas dans le détroit de Messine. Quant au jeu démocratique des élections, que dire d’un Président élu de manière récurrente avec plus de 99% des suffrages. Dieu lui-même s’il se présentait n’obtiendrait pas un tel score ! C’est un théâtre et c’est du mauvais théâtre. Ce qui existe de démocratie en Algérie n’est pas donné par le pouvoir mais arraché au pouvoir.

Vincent GEISSER

En réponse à l’intervention 3 : Une partie des peuples du monde arabe a aujourd’hui une vision culturelle régressive de la situation et exprime l’idée hégémonique d’une lutte de l’orient contre l’occident, vision qui n’est qu’un pur produit des dictatures (culturalisation des catégories). Il existe des mouvements radicaux mais le mouvement de l’Islam politique est aujourd’hui démantelé car sévèrement opprimé et se situe davantage actuellement dans la composition avec le pouvoir, situation qui sert la nouvelle équation sécuritaire.

Robert BRET

En réponse à l’intervention 5 : La démocratie parlementaire en Tunisie, ce sont des individus sélectionnés par le pouvoir et maintenus sous haute contrainte. L’absence de personnalités politiques reconnues en Tunisie comme sur toute la rive nord de la Méditerranée ne peut qu’engendrer des désespérances empêchant de construire un espace commun.

Conclusion des orateurs

Vincent GEISSER

Une dictature se retourne toujours contre ses serviteurs. Des chiens succèdent aux chiens, utilisés puis jetés.

Dr Moncef MARZOUKI

Ceux qui nous gouvernent sont des maîtres faussaires. C’est comme ça que le pays est gouverné à tous les niveaux.

Robert BRET

Fait deux propositions :

1/ Demander une rencontre avec le Maire de secteur et les élus qui ont retiré leur autorisation d’occuper la salle municipale initialement prévue pour cette conférence, non pas pour le leur reprocher mais pour les informer de ce qui se passe en Tunisie.

2/ A propos des policiers tunisiens et de leurs supplétifs, rencontrer les syndicalistes du Port Autonome pour les informer de cette présence sur le domaine public maritime.



Répondre à cet article